Les États-Unis en train : les plus beaux voyages

Coast Starlight © Sundry Photography - stock.adobe.com

Des mythiques Rocheuses du Colorado aux terres ocre du Nouveau-Mexique en passant par les cimes enneigées du Montana et le bleu du Pacifique, le train permet de se frotter à l’immensité et à la diversité du territoire américain sans avoir l’œil rivé sur le GPS.

C’est l’éloge du slow travel : 48h de voyage en moyenne et jusqu’à quatre jours d’un océan à l’autre. Confortablement installé derrière les vitres du wagon panoramique, on se laisse porter par les paysages défilant en cinémascope et les rencontres, nombreuses.

Prêts pour l’aventure ferroviaire ? Nous avons sélectionné pour vous les plus belles lignes du réseau Amtrak !

Le train aux États-Unis

 Le train aux États-Unis
Train Amtrak © Wangkun Jia - stock.adobe.com

Née en 1971, la compagnie ferroviaire publique Amtrak – contraction d’America et de track – assure le transport de passagers dans 46 États, le district de Columbia et trois provinces canadiennes. Près de 300 trains empruntent quotidiennement les 34 000 km de voies ferrées.

L’opérateur national ne possède que 30 % du réseau, la majeure partie étant la propriété de compagnies de fret. Ces dernières sont tenues par la loi d’accorder à Amtrak la priorité sur les trains de marchandises. La législation n’étant pas respectée, l’attente liée au fret occasionne de nombreux retards. Par ailleurs, la plupart des trains roulent à moins de 130 km/h. La même vitesse qu’au début du XXe siècle, âge d’or du chemin de fer aux USA. Mieux vaut ne pas être pressé et prévoir large pour d’éventuelles correspondances.

Amtrak - wagon panoramique © Jacob - stock.adobe.com

La plupart des trains longue distance sont des Superliner à étage, équipés d’une voiture panoramique et d’un wagon-restaurant

On peut y voyager sur un siège en coach (la classe éco) à un prix raisonnable : une centaine de dollars en moyenne pour deux jours et deux nuits à bord. Les sièges sont larges, inclinables, avec un bel espace pour les jambes. Pour passer une nuit correcte, bouchons d’oreille, masque et oreiller font partie des indispensables. La polaire n’est aussi jamais loin car on ne lésine pas sur la clim’ aux US. Pas de douche, la toilette se fait de façon sommaire aux WC dont l’état de propreté laisse parfois à désirer en fin de voyage.

Les passagers avec un budget plus confortable peuvent opter pour des cabines privatives avec douche et toilettes : de 600 $ pour une roomette qui peut accueillir une à deux personnes à près de 2 000 $ pour la chambre familiale (deux adultes/deux enfants). Les repas sont compris dans le billet. Les passagers voyageant en coach peuvent apporter leurs provisions (salades, fruits, soupes instantanées…), acheter des snacks dans le train ou s’offrir un repas au wagon-restaurant. De 20 $ pour le petit-déjeuner à 45 $ pour le dîner.

California Zephyr, de Chicago à San Francisco

California Zephyr, de Chicago à San Francisco
California Zephyr © C. Enright - stock.adobe.com

C’est le train de tous les superlatifs, l’équivalent ferroviaire de la Route 66. Son nom suffit à enflammer les imaginaires : le California Zephyr. La ligne mythique, inaugurée en 1949, assure chaque jour la liaison entre Chicago et San Francisco.

Près de 4 000 km avalés, sept États traversés, 37 gares, deux nuits à bord… Une odyssée de 51 h à travers le Midwest, les Rocheuses du Colorado, les Book Cliffs de l’Utah et la Sierra Nevada. Entre plaines céréalières, montagnes piquées de conifères, canyons et désert, le California Zephyr révèle un concentré du pays-continent.

Au cœur des années 1950, la ligne transportait le gratin hollywoodien. Sa voiture panoramique – Vistadome–- fut même immortalisée dans le film Sudden Fear, avec Joan Crawford, sorti en 1952. Aujourd’hui, on imagine mal croiser Leonardo DiCaprio ou Margot Robbie au wagon-restaurant mais l’aura de ce train de légende est restée intacte.

Gare centrale de Chicago © rudi1976 - stock.adobe.com

Le Superliner quitte la gare centrale de la Windy City à 14 h pour une arrivée à Emeryville prévue le surlendemain à 16 h. De là, on rejoint Frisco en 35 min de bus, affrété par Amtrak. Dans le sens est-ouest, le train quitte Emeryville à 9 h 10 et gagne Chicago le surlendemain à 14 h 50. Ça, c’est sur le papier. En pratique, les retards sont (très) fréquents.

Le CZ – son diminutif – fait même partie des lignes les moins ponctuelles du pays avec seulement un tiers des trains à l’heure en 2023. Mais le voyage étant ici aussi important que la destination, on ne s’offusque pas des quelques heures de rab offertes par Amtrak. Côté tarifs, les prix démarrent à 150 $ pour un siège en coach. Comptez 1 100 $ pour une roomette.

Le + de routard.com :

Les plus pressés peuvent se contenter de la plus belle section du CZ, entre Denver et Grand Junction dans le Colorado. Le voyage dure 8 h et le siège coûte 46 $ en moyenne.

Coast Starlight, un autre regard sur la côte ouest

Coast Starlight, un autre regard sur la côte ouest
Le Coast Starlight longeant l’océan Pacifique © Amtrak

C’est un peu le Poulidor du rail US. Derrière le California Zephyr, jamais détrôné, le Coast Starlight est souvent cité comme la deuxième ligne « la plus scénique » du pays par les passionnés d’Amtrak. Inauguré en 1973, le train est né de la fusion entre le Coast Daylight, qui connectait Los Angeles et Oakland, et le Coast Starlight, assurant le trajet San Diego-Seattle. Aujourd’hui, c’est un direct Seattle-Los Angeles en 2 200 km et « seulement » 35 h de voyage. Petit joueur en comparaison des autres mastodontes d’Amtrak !

De l’État de Washington, voisin du Canada, à la Californie du Sud bordant le Mexique, l’Ouest américain défile derrière les vitres de la voiture panoramique. Le Superliner avance entre zones urbanisées – Portland, Sacramento – et grands espaces : la chaîne des Cascades et son mont Shasta, les terres agricoles de la Californie avant de terminer sa course (de fond) en longeant l’océan Pacifique

Dans le sens nord-sud, le Coast Starlight quitte Seattle à 9 h 50 et atteint la Cité des Anges le lendemain à 21 h 11. Dans l’autre sens, le départ se fait à 9 h 51 pour une arrivée prévue le lendemain à 19 h 51. À partir de 85 $ pour un siège en coach et 540 $ pour une roomette.

Le + de routard.com :

Sauf voyage estival, il est préférable d’opter pour le trajet Los Angeles-Seattle. Dans le sens nord-sud, la côte Pacifique est souvent abordée de nuit. Le sens sud-nord fait aussi gagner 1 h 30 de trajet.

Southwest Chief, pleins feux sur le Nouveau-Mexique

Southwest Chief, pleins feux sur le Nouveau-Mexique
Southwest Chief - Nouveau-Mexique © Matt Donnelly/Amtrak

Changement d’ambiance avec le Southwest Chief qui rejoue la mythique Route 66 en ralliant chaque jour Chicago à Los Angeles. Le voyage de 43 h démarre dans la superbe gare centrale de la Windy City pour s’achever dans le Golden State baigné d’une lumière matinale, 3 645 km plus loin. Entre les deux, huit États et une trentaine de gares. Des plaines du Midwest à la Californie, le train se faufile entre champs de blé, montagnes, déserts, pueblos et ranchs.

Au deuxième jour, le Nouveau-Mexique, cinquième plus grand État des USA, concentre les plus belles vues du voyage avec ses terres ocre, ses immenses plaines et ses minuscules gares comme sorties d’un western. Confortablement installés derrière les vitres du wagon panoramique, on fait connaissance avec la faune locale : antilopes d’Amérique, chiens de prairie… et même des ours les jours de chance !

Le départ se fait à 14 h 50 pour une arrivée à Los Angeles le surlendemain à 8 h. Dans l’autre sens, le train quitte la Cité des Anges à 17 h 55 et rejoint la ville d’Al Capone le surlendemain à 14 h 50. L’option la moins chère reste un siège en coach, à partir de 146 $. Comptez en moyenne 600 $ pour une roomette.

Lire aussi notre reportage Les États-Unis en train, de Los Angeles à Chicago

Le + de routard.com :

Les voyageurs désirant voir le Grand Canyon peuvent s’arrêter à Flagstaff, dans l’Arizona. Un bus Amtrak rejoint en 2 h le Grand Canyon Village. Un autre fait la liaison avec Williams, la porte d’entrée du Grand Canyon.

Empire Builder, le Nord-Ouest américain en cinémascope

Empire Builder, le Nord-Ouest américain en cinémascope
Empire Builder © IanDewarPhotography - stock.adobe.com

Centre névralgique du réseau ferroviaire, Chicago voit aussi partir chaque jour l’Empire Builder en direction de Seattle. Un voyage de 46 h, le long des 3 500 km de rail. La ligne, baptisée en l’honneur du magnat des chemins de fer James J. Hill, est entrée en service en 1929. C’est la voie la plus au nord du réseau Amtrak.

L’Empire Builder commence par remonter les terres agricoles du Wisconsin et le Minnesota, enjambant au passage le majestueux Mississippi, avant de faire route à proximité de la frontière canadienne.

Parc national de Glacier © Maks_Ershov - stock.adobe.com

Après les plaines du Dakota du Nord, le Superliner entre dans le Montana – surnommé Big Sky Country – pour la section la plus spectaculaire du trajet : les montagnes, lacs et cascades du parc national de Glacier. À faire en hiver pour la féerie de ces paysages plongés dans un épais manteau blanc, des flocons s’écrasant sur les vitres du wagon panoramique, à contempler bien au chaud depuis son siège.

Arrivé à Spokane, dans l’État de Washington, le train se sépare en deux. Les passagers rejoignent leur destination finale : Seattle, plus grande ville de l’État, ou Portland dans l’Oregon.

L’Empire Builder quitte Chicago à 15 h 05, arrivée à Seattle le surlendemain à 11 h 29. Dans l’autre sens, départ à 16 h 55 et arrivée le surlendemain à 16 h 45. À partir de 130 $ pour un siège en coach et 760 $ pour une roomette.

Le + de routard.com :

Pour apprécier toute la beauté du parc national de Glacier, mieux vaut prendre la ligne Seattle-Chicago. Vers l’ouest, le train arrive souvent de nuit dans la zone (surtout quand il y a du retard !), sauf en période estivale. Vers l’est, la traversée se fait dans la matinée du deuxième jour.

Sunset Limited, de la Louisiane à la Californie

Sunset Limited, de la Louisiane à la Californie
Bayou - Louisiane © Nicholas & Geraldine - stock.adobe.com

Après avoir fait route au nord, place à la ligne la plus au sud du réseau Amtrak. Le Sunset Limited circule trois fois par semaine entre La Nouvelle-Orléans et Los Angeles. Ici aussi, on fait l’éloge du slow travel : 48 h de trajet, 3 200 km parcourus, cinq États – Louisiane, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona, Californie – et une vingtaine de gares.

Le Superliner se faufile à travers les bayous, embrasse la frontière mexicaine, traverse les déserts du Texas et de l’Arizona avant de gagner les collines californiennes et les palmiers de L. A. Durant la haute saison, les guides des parcs nationaux montent à bord pour communiquer des informations sur le patrimoine naturel des régions traversées.

Le train quitte NOLA à 9 h et rejoint L.A. le surlendemain à 5 h 35. Dans l’autre sens, départ à 22 h pour une arrivée le surlendemain à 21 h 40… en théorie. Car le Sunset Limited fait partie des lignes les moins ponctuelles du réseau. Les retards peuvent s’accumuler. Côté prix, les tarifs démarrent à 119 $ pour un siège en coach et 750 $ la roomette.

Le + de routard.com :

Au Texas, on peut descendre à Alpine pour rejoindre le parc national de Big Bend à 132 km au sud. Dans l’Arizona, on peut également marquer l’arrêt à Tucson pour visiter le parc national de Saguaro tout proche. Au programme : cactus à perte de vue !

Lake Shore Limited, la possibilité de traverser les États-Unis en train

Lake Shore Limited, la possibilité de traverser les États-Unis en train
Lake Shore Limited - rivière Hudson © Kenneth Sponsler - stock.adobe.com

Traverser les États-Unis d’est en ouest, d’un océan à l’autre, c’est possible en démarrant le périple à bord du Lake Shore Limited. La ligne, mise en service en 1975, rallie quotidiennement New York et Boston à Chicago. Le voyage prend entre 19 h et 22 h selon les gares de départ.

Depuis la grosse pomme, le Viewliner longe la rivière Hudson. En partant de Boston, on profite des vues sur les collines de l’ouest du Massachussetts. À Albany, capitale de l’État de New York, les deux sections se rejoignent. Le bien nommé Lake Shore Limited longe alors le lac Érié puis la rive sud du lac Michigan où se dessine la skyline de Chicago.

Arrivé à Union Station, trois possibilités pour rejoindre l’Ouest américain : le California Zephyr, le Southwest Chief ou l’Empire Builder. Entre les rocheuses du Colorado, le désert du Nouveau-Mexique et les glaciers du Montana, que choisirez-vous ?

Le Lake Shore Limited quitte Boston à 12 h 57 et New York à 15 h 40 pour arriver à Chicago le lendemain à 10 h 12. Dans l’autre sens, départ de Chicago à 21 h 30 pour une arrivée à 18 h 40 à New York et à 20 h 34 à Boston. Les sièges en coach démarrent à 75 $, comptez 500 $ pour une roomette.

Le + de routard.com :

Pour pleinement apprécier cette traversée de la région des Grands Lacs, faites le voyage en automne !

Pour en savoir plus

Retrouvez toutes les infos pratiques, les bons plans et les adresses dans les guides du Routard Parcs nationaux de l'Ouest américain, Californie, New York et Etats-Unis du Nord-Est en librairie.

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