Les monts et merveilles de Jordanie

Forum Jordanie

Les monts et merveilles de Jordanie - KikisbackpackingtourLa Jordanie, ça vous tente ? Dans ce carnet de voyage, on raconte les deux semaines qu’on a passées à découvrir le pays en août 2017… Une superbe découverte ! Les monts et merveilles de Jordanie - Kikisbackpackingtour

Une journée à Amman, la capitale jordanienne

Amman, la grande ville et capitale du pays, c’est un peu le point de départ obligé pour un voyage en Jordanie, du moins si on arrive en avion. De là, on peut facilement organiser un itinéraire en boucle, en descendant plein sud vers Pétra, le désert du Wadi Rum et la mer rouge, avant de remonter tranquillement par la route du roi et la mer morte. C’est en tout cas l’itinéraire qu’on a finalement choisi… Mais n’anticipons pas trop ! Car Amman n’est quand même pas qu’un point de départ et d’arrivée, elle mérite qu’on s’y arrête ne serait-ce qu’une journée.Alors, OK, la ville n’est pas sublime, elle ne dégage pas une douceur de vivre particulière et la circulation y est très dense, mais elle permet une première plongée au cœur de la Jordanie, et puis il y a ici quelques visites incontournables qui justifient un petit arrêt. Sans parler des environs !

A notre arrivée, la traversée de la ville nous donne une idée de son étendue et de sa disposition, à flancs de collines. Arrivés dans la ville basse (c’est le nom du centre-ville, au pied des collines), très animée en ce vendredi soir (le milieu du weekend ici !), on s’installe dans un hôtel juste en face de la place principale et du théâtre romain, qui a pour intérêt principal de disposer d’une terrasse offrant une vue dégagée sur la ville. Après une première nuit marquée par les mélodieux appels du Muezzin et un petit dej léger (non, c’est une blague, le concept de petit dej « léger » n’existe pas en Jordanie : au menu c’est Houmous, œufs durs et falafels, il va falloir s’y faire !), on se met en route pour une exploration de la ville.

Première visite : le fameux théâtre romain qui trône en plein centre-ville.

L’édifice est très bien conservé et plutôt impressionnant (on se rend compte une fois en haut des gradins de 6000 places que la pente est raide !). La place juste devant lui, l’ancien forum romain, est un lieu de rendez-vous, et le soir nombreuses sont les familles qui viennent y passer du temps.

Après cette visite, on se dirige vers le marché, qui occupe les rues autour de la mosquée Al Husseini. Ca n’est pas un souk à proprement parler, simplement des stands dans les rues, mais il y a un peu de tout et c’est très vivant. Comme souvent, le marché c’est l’endroit parfait pour prendre le « pouls » de la ville. On y croise des petits vendeurs de thé qui ravitaillent les commerçants, des anciens qui fument le narguilé devant leur boutique, des clients de tout style dont certains arborant le traditionnel Keffieh (parfois avec un costume de ville : le contraste est frappant). La plupart des femmes portent le voile, certaines non, d’autre le niqab, mais chacune se promène tranquillement. Quant à nous, on a droit à un accueil très sympa : sourires, gamins qui nous font signes, nombreux « welcome in Jordan » (ou « ahlan wa sahlan » en VO)… Et quand tu places deux mots en arabe, ne serait-ce que « bonjour » et « merci », c’est le succès assuré ! Lorsqu’on s’arrête pour acheter un café, le vendeur nous en fait même cadeau. On se demande en quel honneur ; réponse : « welcome in Jordan » ! C’est le début d’une longue série de bienvenues et de thé offerts !

En fin d’après-midi, on grimpe jusqu’à la citadelle, qui domine la ville du haut de sa colline, avec une vue à 360 degrés. A l’intérieur, c’est un vrai melting-pot de vestiges archéologiques : temple romain, église byzantine, palais omeyyade… Toutes les cultures sont représentées ! La visite vaut vraiment le coup et en fin d’aprèm, au moment où le soleil décline, les lumières sur la ville sont très belles.

Le lendemain on prendra la route de Petra, LE Joyau jordanien!

En route vers Petra

A Amman, on se rend d’assez bonne heure à la gare routière sud, car les minibus en partent surtout « en début de matinée » mais sans horaires fixes. Arrivés sur place, on a de la chance, un minibus est presque plein et n’attend plus que quelques passagers pour partir. Une petite négo du prix pour le principe (le gars nous demande 7 JD, c’est censé être 5, allez ok pour 6 !), et c’est parti ! Le trajet se passe sans encombres, on emprunte la bien nommée « autoroute du désert » qui file à travers des étendues de sables et de rocailles où on n’aperçoit pas grand-chose d’autre que, de temps un temps, des petits groupes de dromadaires. A bord, ambiance tranquille, on est trois touristes et une vingtaine de jordaniens, uniquement des mecs, souriants mais soucieux de marquer un peu de distance.

On arrive finalement à Wadi Musa en début d’après midi. Le programme pour le reste de la journée s’annonçait léger, puisqu’on ne devait visiter le site de Petra qu’à partir du lendemain, histoire de ne pas griller une des trois journées de validité de notre billet juste pour quelques heures. Pour un site pareil, on voulait prendre note temps ! Mais, changement de programme, on a confirmation d’une info dont on n’était pas certains, à savoir que le billet de trois jours est valable en réalité quatre (gratuitement. NB : ne pas croire le mec du visitor center qui répond au téléphone et qui dit : « oui c’est 5 JD, quand tu arrives demande Walid » !!). Bref, 3 jours = 4, et on décide donc de filer sur le site pour un premier aperçu en fin d’après midi. Et on attaque très fort, puisque le premier monument que l’on découvre est ni plus ni moins que le Khazneh (le « Trésor »), le monument emblématique de Pétra.

Le Khazneh, le joyau de Pétra

Pour accéder au Khazneh, on commence par remonter sur un peu plus d’un kilomètre le Siq, un canyon profond (jusqu’à 100 mètres) et étroit (3 à 16 mètres de large maximum), d’une belle couleur rosée. L’occasion de se prendre pour Indiana Jones dans les aventuriers de l’arche perdue !

Et alors qu’on se promène tranquillement, le nez en l’air ou à la recherche des sculptures qui émergent régulièrement de la roche, d’un seul coup, au détour d’un virage, tout au bout du canyon, à peine visible par l’étroite ouverture … qui voilà ?

On arrive devant le Khazneh vers 17h, et on est surpris du peu de monde qu’il y a (mais le mois d’août, c’est vraiment pas la haute saison en Jordanie). L’ambiance est paisible, et on se pose avec un petit thé pour admirer le monument. Le Khazneh ne se visite pas à proprement parler : on ne peut pas entrer dans cet ancien tombeau nabatéen qui daterait du I<sup>er</sup> siècle. En fait, c’est une façade. Mais quelle façade ! On peut, par contre, prendre son temps pour en admirer la finesse et les dimensions (43 mètres de haut quand même, taillé d’un seul bloc directement dans la falaise !), pour suivre du regard les contours des colonnes et sculptures dont elle est ornée, pour s’étonner des petites encoches qui le bordent de part et d’autres, trace des anciens « échafaudages »… Et dire qu’une partie du monument n’a pas encore été mise au jour !


On reverra très souvent ce Khazneh. Car si Petra est un site très étendu dans lequel les monuments sont éparpillés et les chemins de rando divers et variés, pour autant on arrive toujours, forcément, par le Siq et le Khazneh. Les choses sont bien faites ! Du coup en 3 jours on refait 6 passages devant le Khazneh, et on ne manque jamais de se poser au moins quelques minutes pour l’admirer… en général avec un thé (quoi, on parle encore de thé ?! Hé oui, welcome in Jordan !). Le matin, le monument est illuminé par le soleil, mais à nos yeux le meilleur moment pour l’apprécier est en fin de journée, vers 18 – 19h. La lumière est alors plus douce, la roche prend une belle teinte rosée, et les lieux sont très calmes.

Et pour apprécier le Khazneh encore autrement, on peut suivre le sentier du Djebel Al Khubtha, qui permet, en 45 minutes de marche un peu sportive, de rejoindre le haut de la falaise qui fait directement face au monument. De là haut, la vue est magnifique !

On prend notre temps pour apprécier le point de vue. En fait on passe toute l’après midi ici. Il y a quelques autres visiteurs, mais pas beaucoup, et on sympathise également avec deux bédouins, Rami et Rachid, qui admirent eux aussi le paysage. Il y a encore un certain nombre de bédouins qui vivent à l’intérieur du site de Petra, dans des tentes et des grottes éparpillées dans la vallée et les montagnes. Certains se sont installés sur les hauteurs, en général à de superbes points de vue. Ils vendent du thé et de l’eau aux touristes mais leurs tentes sont aussi des lieux de vie et d’accueil (contrairement à la vallée où les rapports sont purement commerciaux). Ce qui fait qu’après quelques heures à admirer le Khazneh, Rami et Rachid nous invitent à admirer le coucher de soleil depuis chez eux… et à boire … (oui vous l’aurez deviné)… un thé ! Ensuite, comme il fait nuit, ils insistent pour nous raccompagner jusqu’à la sortie du site pour éviter qu’on se perde ; on scelle les ânes (LE moyen de transport des bédouins de Petra), et en route ! Admirer les monuments au clair de lune, sur un site désert, rend le moment assez magique !

Et à part le Khazneh ? Les autres monuments de Pétra

En dehors du Khazneh, le site de Petra contient une multitude de monuments intéressants. Avant même le Siq, peu après l’entrée du site on tombe sur les premiers tombeaux, désignés sous le nom de Nécropole de Gaïa.

Après le Siq et le Khazneh, il y a dans la vallée encore de nombreux monuments, à commencer par la rue des façades puis le théâtre nabatéen.


On arrive ensuite au niveau des tombes royales, un alignement de hautes façades abritant des tombeaux de personnages importants de l’époque nabatéenne. On peut entrer dans certaines et profiter d’un peu de fraîcheur (et c’est pas du luxe !).

En continuant son chemin sur le sentier principal, on arrive ensuite dans la ville romaine. Les vestiges les plus intéressants sont pour nous la rue des colonnes et l’imposant Grand Temple.

A partir de la ville romaine, il est possible de prolonger la visite en grimpant jusqu’au Monastère (Deir). Après 45 minutes de montée le long de la montagne, on arrive face à cette façade massive, qui ressemble beaucoup au Khazneh, mais en plus massif (et avec des décorations peut être moins fines). On recommande aussi de suivre le chemin qui continue au delà du Monastère, qui mène, en 10 minutes à peine, à de très beaux points de vue sur les montagnes, le désert du Wadi Araba, et au delà Israël et la Palestine.

Une autre balade possible est celle qui mène au « haut lieu du sacrifice ». Il faut prendre un escalier taillé dans la roche qui part un peu avant le théâtre, et qui grimpe la falaise. On se retrouve face au djebel Al Khubtha. La vue vaut vraiment le coup, les quelques vestiges qu’il y a là haut beaucoup moins. Par contre, en redescendant côté opposé, on croise des belles sculptures et façades colorées, avant de déboucher de l’autre côté du théâtre.

Une incursion au coeur du Wadi Rum, le désert rouge de Jordanie

La suite de notre programme, c’est la découverte du désert du Wadi Rum, tout au sud du pays, à la lisière de l’Arabie Saoudite. Pour y aller depuis Petra, il faut se lever tôt… l’unique bus quotidien passe à 6 heures du matin… deux petites heures de route, et c’est l’arrivée à Wadi Rum village, le (tout petit) village à l’entrée du désert. On est alors aux portes d’un désert d’exception !

Le Wadi Rum est vraiment surprenant car il ne correspond pas à l’image que l’on peut avoir en tête d’un désert. Il ne se résume pas à une étendue de sable à perte de vue, ce qui frappe avant tout quand on arrive, c’est la diversité des couleurs qu’on a devant nous. Les dunes rouges surplombent des étendues qui passent du jaune au doré, de l’orange au rose, toute la palette de couleurs y passe et c’est vraiment superbe ! Ce sable multicolore enserre des massifs rocheux, traversés par des petits canyons où pousse un peu de végétation.

Le désert est habité depuis des millénaires, comme en témoignent les inscriptions anciennes gravées par endroit dans la roche, qui indiquent des points d’eau ou encore le chemin de la Mecque. Aujourd’hui des bédouins vivent toujours ici, ils ont conservé leur mode de vie nomade, élèvent des chèvres et des chameaux (mais circulent en général en vieux pick-up) et installent leurs tentes où bon leur semble selon les saisons. Les plus jeunes, souvent, se sont installés à Wadi Rum village (le village situé à l’entrée du désert qui compte environ 200 habitants), mais tous restent très attachés au désert et aux modes de vie qui y prévalent. L’un des guides qu’on a rencontré venait par exemple tout juste rentrer de trois semaines de vacances qu’il avait passé… dans le désert, avec des potes !

En ce qui nous concerne, on consacre deux jours et une nuit à la découverte du Wadi Rum. On se rend dans différents coins du désert, dans la partie la plus proche du village. On escalade des dunes (dur dur pour les cuisses !), on grimpe des massifs rocheux pour d’imprenables points de vue sur le désert, on traverse des canyons… dur comme programme ! D’un point à un autre, on circule en voiture (un vieux pick up déglingué), parfois sur le toit pour prendre un peu l’air, et on s’arrête régulièrement à droite à gauche. Au point le plus au sud du désert, on se retrouve à 5 kilomètres de l’Arabie Saoudite.

On s’entend très bien avec notre guide, Salam, qui a le même rythme que nous : on va voir plein de trucs un peu partout, on marche, on grimpe, on explore, mais on se ménage aussi quelques pause thé – contemplation face à des points de vue de ouf, dans le silence étourdissant du désert…!

Pour la nuit, on installe le bivouac dans un coin que Salam aime bien, un recoin rocheux face au désert, à l’abri du vent. Au programme : feu de camp pour préparer à manger, élimination des scorpions, soirée puis nuit à la belle étoile, sous un ciel superbe et parfaitement dégagé. La nuit à la belle étoile est idéale : température parfaite, calme absolu, pas de petite bêbête… On dort trop bien !

Notre découverte du désert s’achève dans l’après midi. On aurait bien continué plus longtemps, mais il est temps pour nous de rentrer vers Wadi Rum village et de continuer notre découverte de la Jordanie.

Bilan des courses : une super expérience, un désert extraordinaire, une soirée et nuit en bivouac vraiment agréables, des guides au top… Tout était parfait et notre seul regret est de ne pas avoir opté pour un trip un peu plus long, genre 3 jours et 2 nuits.

Les eaux azur de la mer rouge

Après le Wadi Rum, on change de décor et on prend la direction de la mer rouge. C’est un tout petit bout de côte que détient la Jordanie, moins de 30 kilomètres sur la rive Est, où on trouve une grande ville, Aqaba, sorte de station balnéaire à la mode jordanienne, une zone industrielle, et quelques plages. Au nord, à quelques kilomètres à peine de la ville, c’est Israël (et la ville d’Eilat), 25 kilomètres plus au sud c’est l’Arabie Saoudite. Et en face, les montagnes qu’on voit de l’autre côté de la mer, c’est l’Egypte et la région du Sinaï.

On se pose à South Beach (rien à voir avec Miami !), au sud d’Aqaba : quatre hôtels pas chers et une grande plage publique, et c’est tout ! La mer est très belle, d’un bleu azur dans le petit lagon, d’une teinte beaucoup plus profonde au-delà de la barrière de corail. Les eaux limpides et les fonds marins très riches se prêtent bien au snorkling : poissons multicolores et même pas mal de tortues, il y a de quoi faire ! Après le sable et la chaleur du Wadi Rum, la baignade est agréable !

La plage, par contre, n’est pas top : elle est assez sale, (tout le monde jette ses déchets n’importe où, les poubelles c’est pour décorer, et les efforts des nettoyeurs sont assez vains), et pour les filles il n’est pas très évident de se baigner en maillot ; les femmes ici se baignent totalement habillées, disons que le maillot de bain (une ou eux pièces) détonne un peu et attire les regards. Le matin il n’y a pas grand monde et ça va encore, mais à partir du milieu d’après midi c’est plus compliqué et pour notre part on se rabat sur la petite piscine de l’hôtel. On aime bien, par contre, revenir sur la plage en fin de journée et admirer le coucher de soleil au milieu des familles installées pour le pique-nique et observer l’animation : c’est bondé, chacun arrive avec tout son matériel, feu de camp, grande nappe au sol, glacière et bien sur quelques théières ! Nous on découvre l’arak, sorte d’ouzo jordanien, qui passe très bien par cette chaleur et avec les dattes et graines de tournesol que nos différents voisins nous offrent !

Road trip sur la route du roi, part 1

Après deux nuits et une journée sur place, on quitte tranquillement notre hôtel de South Beach en fin de matinée, et deux minutes après s’être installés le long de la route, on est pris en stop très gentiment par un chauffeur de bus qui rentre à Aqaba avec son bus vide. On se rend à l’agence de location récupérer la voiture qu’on a réservée la veille. Le mec de l’agence est sympa, on a du temps vu que la voiture n’est pas prête, du coup on mange nos shawarma en papotant avec lui ; on place nos trois mots d’arabe, ça le fait rire et quand il voit sur le permis de conduire que ça va être l’anniversaire de Célia dans quelques jours, il nous fait des réductions, et dit à Nico : « du coup tu dois lui faire un cadeau en plus », ce que Célia s’empresse d’approuver ! Et sur ce, c’est parti ! Au début sur l’autoroute du désert (moche et pleine de poids lourds), puis sur la route du roi, beaucoup plus agréable. Conduire en Jordanie ne pose pas de difficultés particulières, si ce n’est qu’il faut faire attention aux ralentisseurs invisibles (la grande spécialité !), et dans certains coins aux ânes, moutons et parfois même dromadaires sur la route.

On fait un arrêt par le château de Shobak. Ce château en pierres blanches qui, de son promontoire, domine la vallée, est une citadelle construite par les croisées puis prise et réaménagée par Saladin. Le site est quand même bien en ruine et la visite n’est, du coup, pas incontournable, mais si on passe par là, pourquoi ne pas y jeter un œil ?


La vallée de Dana

On se rend ensuite jusqu’à proximité de la vallée de Dana (aucun rapport avec une certaine chanson de rap celtique, pas de dolmen par ici !), classée réserve naturelle, où on s’installe dans un camping à quelques kilomètres du village. Dans ce site grandiose, on regarde le soleil se coucher derrière les montagnes arides, avant de passer une soirée camping comme on les aime, apéro à l’arak, cuisine au réchaud et dodo tôt – demain, c’est rando !

Le lendemain, le réveil est matinal, et on prend la direction du joli petit village traditionnel de Dana, qui lui aussi domine la vallée, avant de se rendre à l’intérieur de la réserve.

On part de l’entrée de la Tower view. De là, on peut descendre en environ 30 minutes vers le campement installé au fond de la vallée. Il est possible d’y dormir, et c’est aussi un point de départ de plusieurs sentiers de rando faisables sans guide en 2-3 heures chacune. Pour notre part, on opte pour celle qui grimpe la montagne et en fait le tour, afin d’avoir une vue sur la vallée, le Wadi Araba et Israël au loin.

Road trip sur la route du roi, part 2

Le jour suivant, on reprend le volant le long de la route du roi. On traverse des coins vraiment hors des sentiers touristiques (d’autant plus quand on se perd et qu’on sort de la route du roi). Dans les villages, ça bouchonne souvent car les rues pas très larges sont occupées par les étals des vendeurs, et tout le monde se gare n’importe comment pour faire son marché. Notre passage suscite souvent un peu de curiosité, entre autre aux stands de thé ou de fallafels tout chauds où on se ravitaille pour la route.

On arrive à Kerak, et on se rend directement dans la vieille ville, sur la colline, pour visiter le château. Là encore c’est un château croisé à l’origine, réaménagé ensuite par les arabes à partir de Saladin, dont les murs d’enceintes et les tours sont bien en ruines, mais dont l’intérêt principal se trouve en sous – sol : de nombreuses pièces souterraines ont été creusées dans la colline, dont certaines très vastes. Elles sont éclairées par des puits de lumières et reliées entre elles par un réseau de longs couloirs voutés – un vrai dédale. L’ensemble donne une idée de l’importance du château et des centaines de personnes qu’il pouvait abriter.

Canyoning dans le Wadi Mujib

L’étape suivante, à moins d’une heure de route de Kerak et après une descente impressionnante vers la mer morte, c’est le canyon du Wadi Mujib. Dans ce canyon étroit (qui est aussi le plus profond du pays) s’écoule un cours d’eau agité, avec la formation de plusieurs petites cascades. On peut en remonter le cours sur plusieurs tronçons en canyoning, dont un circuit d’environ deux heures (aller-retour) faisable sans guide. La balade est super et le décor superbe ! Le parcours est assez simple au début (on marche dans l’eau, ni plus ni moins, avec quelques rochers à escalader), il se complique un peu ensuite ; des cordes ont été installées, il faut se hisser à la force des bras tout en se prenant des trombes d’eau sur la tête, ça demande un peu de condition physique. On est d’ailleurs aidé pour l’un de ces passages par un guide qui accompagne deux autres personnes. On est assez fiers de nous quand on réussit à passer et à atteindre la cascade qui marque le bout du parcours ! Le retour se fait tranquillement, en se laissant flotter dans le courant.



Une baignade dans la mer morte

Avant et après le Wadi Rum, on longe la mer morte sur toute sa longueur, environ 60 kilomètres, jusqu’à l’hôtel qu’on a repéré tout au nord. Malheureusement, pour la mer morte le passage est quasi-obligé par un de ces horribles clubs / resort et leurs plages privés. On peut opter pour un simple accès à la plage (cher, y compris pour les quelques plages publiques) ou y loger (et l’accès à la plage est alors inclus). Sinon, option gratuite, on peut aller en dehors des plages officielles mais il faut prévoir des jerricans d’eau, il n’est pas envisageable de prendre la route sans s’être rincé. Autour il n’y a quasiment rien, la côte est désertique.

Alors la mer morte, qu’est ce qui la rend si spéciale ? En fait cette espèce de grand lac a la double particularité d’avoir une teneur en sel extrêmement élevée (10 fois plus que les océans), à tel point qu’aucun poisson ne peut y survivre, et d’être situé à une « altitude » négative… On est à 424 mètres en dessous du niveau… de la mer (la « vraie ») ! Et s’y baigner est une expérience très spéciale et vraiment marrante ! Une fois entièrement dans l’eau on se rend compte qu’on flotte « trop ». Si on est en position verticale les épaules sont complètement hors de l’eau sans aucun effort (le rêve de tout joueur de water polo !). Si on veut s’enfoncer dans l’eau on remonte direct, on fait le bouchon. C’est marrant, mais en réalité pas spécialement agréable : ça brule vite, la moindre égratignure se met à piquer (et après le Wadi Mujib, des égratignures il y en a !), et surtout il ne faut pas se mettre d’eau dans les yeux… (avantage, il n’y a pas de gosses, ils restent tous à la piscine et on a la plage pour nous ! Quoi ? C’est pas politiquement correct ?! :-D).

Le grand classique, c’est ensuite le bain de boue de la mer morte : on se tartine de la tête au pied de cette boue qui est supposée être très bonne pour la peau, et après avoir séché 20 minutes au soleil, on se rince dans la mer. On a l’air con mais c’est fun, alors autant assumer !

Madaba, la ville des mosaïques

Après deux jours au bord de la mer morte, on prend la direction de Madaba. La route n’est pas longue, on remonte les montagnes sur la trentaine de kilomètres qui sépare la ville de la mer. La ville est assez agréable, avec un joli centre en pierre claire et une ambiance plutôt décontractée (plus calme qu’à Amman). On trouve ici une grande mosquée avec deux hauts minarets, une église orthodoxe et de nombreuses mosaïques de diverses époques, dont une (dans l’Eglise) représentant la carte de la Palestine, très intéressante. Il y a à Madaba une importante minorité chrétienne, ce qui fait que la nuit c’est appel du Muezzin ET cloches qui carillonnent au petit matin !


On passe à Madaba une agréable journée avant de reprendre la route, d’abord pour le mont Nebo (vue un peu décevante mais les mosaïques dans l’église valent le coup d’œil) puis pour la dernière étape de notre voyage : un tour par les châteaux du désert puis Jerash. Pour ces derniers jours, on est rejoint par Anna et Koko, deux lillois qu’on avait croisés à plusieurs reprises au cours de notre voyage et avec qui on s’était donné rendez-vous pour cette petite virée finale. Tous deux se sont révélés être des compagnons de route comme on les aime : curieux et de très bonne humeur !

Une virée dans les châteaux du désert

C’est donc en mode roadtrip, au son de la musique électro – orientale, qu’on se lance à la découverte du Nord-est jordanien. Les « châteaux » du désert, qui ne sont en réalité pas tous des châteaux, se trouvent le long de la route qui part d’Amman et qui va jusqu’en Irak (200 kilomètres plus loin, pas de panique !) et en Arabie Saoudite. On organise notre trajet de façon à en voir trois.

Le premier, celui de El-Kharana, était en réalité un caravansérail, où les voyageurs du désert pouvaient faire halte avec leurs chevaux et dromadaires : on y trouvaient des chambres, des salons, une salle de prière et même un hammam !


Le deuxième château, le Qusayr Amra, était une petite résidence « de vacances » pour les souverains Omeyyades qui venaient de Damas pour se ressourcer. L’intérêt principal de ce monument, ce sont ses fresques murales qui en décorent l’intérieur, et qui sont en cours de restauration. A en croire ces fresques, qui représentent ce qu’était la vie ici, quand il venait dans cette résidence le roi ne s’ennuyait pas : au milieu des scènes de chasse, de banquets et de baignade, on peut facilement repérer plusieurs scènes de « loisirs » classées X, sur lesquels le guide qui nous a accompagné pour la visite s’est fait un malin plaisir d’attirer notre attention ! Bref, c’était la débauche la plus complète !

Enfin, après une pause repas dans le village assez déprimant d’Azraq, on fait une halte au château d’Al Azraq. Cette fois c’est une forteresse construite en pierre volcanique sombre, qui date de l’époque romaine et qui avait pour but de contrôler l’oasis qui se trouve en face . Elle a été plusieurs fois réhabilitée, et Lawrence d’Arabie y a séjourné ! Comme le bois manquait dans la région, tout le bâtiment est en pierre, jusqu’aux portes et aux poutres !

On reprend ensuite la route direction Jerash.

Jerash, le plus beau site romain de Jordanie

Pour terminer notre boucle dans le nord du pays, on se pose à proximité de la ville de Jerash. L’intérêt principal d’un passage par Jerash, c’est évidemment la visite des ruines romaines, super bien conservées. On conclut donc ce post sur un florilège de photos du site, de la place ovale qui fait sa renommée aux différents temples, en passant par le théâtre ou encore le cardo (artère principale des villes romaines, du Nord au Sud) !





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Bonjour
Superbe reportage, il prend le contre-pied des explications negatives de certains
il vous faut maintenant repartir , pour ( dormir un nuit dans une grotte a Petra, voir la fabrication des bijoux en argent a Dana, voir les points de depart et arrivée de la souce de Moïse "Mont Nebo-Wafi moussa , suivre la fabrication de la grande mosaïque 30x6m dans le musée de Madaba, les bananerais de la vallée du jourdain, les vignes proche de la frontiere avec l Irak
Gadara avec la vue sur le lac de tiberiade)
bonne journée
“mon 1° voyage 1967 le dernier 2015” en 5 fois
cordialement

Ce que vous me citez- là, je l’ai fait il y a une vingtaine d’années. A Pétra, j’ai dormi, alors que c’est interdi, dans une grotte, invité par un flutiste d’une famille de la tribu des Bdouls qui voulait me vendre sa soeur, le lendemain matin, en échange d’un mouton et d’une chèvre ! Il faut ajouter qu’au départ du Wadi Rum, je suis descendu sur Aquaba où j’ai pris un bateau vers l’Egypte, avec visa d’une semaine, pour atteindre, in fine, le bout de la péninsule du Sinaï. La cerise sur le gateau : la visite du monastère Sainte-Catherine et sa symbolique, au départ duquel- (pour ceux qui croient)-, vous décrouvrez l’endroit où Moïse à reçu la tablette des 10 Commandements. Au sommet de ce dur parcours pédestre, vous arrivez à une petite chapelle de laquelle la vue sur les montagnes environnantes est époustouflante. Mais je ne conseille à personne d’effectuer un voyage dans le Sinaï actuellement, en raison de l’insécurité qui y règne.

Bonjour kikisbackpackingtour

belles photos que tu as rapportées et découvertes sublimes que tu as dû faire!
Bravo pour le topo tout á fait clair et intéressant en même temps.

quelques questions, car je pars solo en Israel(/Jordaniet pr tt le mois de novembre
Espérons que l acquisition du Jordanpass va marcher par la frontière isralo-jordanienne!

Wadi Rum
et pour l autre wadi (je ne sais pas trop comment m organiser)
Salam , tu l as eu à l entrée du parc de W Rum ou à Amman?
Bivouac (c est ta tente je suppose) : Donc vs avez passé une nuit et le jour c était un trail ou bien jeep and trail? tu paies cbien pour la journée?
Serait-il possible de me donner le nr de tel de Salam?
D avance merci mille fois

Salut,
Pour contacter Salam il faut contacter l’association Wadi Ram Bedouin Friends, basée à Wadi Ram village.
Les coordonnées sont dans le guide du routard. Tu tombera sur l’un des gars qui gèrent l’asso, dont Abdallah et son frère, ou sur une française qui les aide.
On les avait appelé 3 jours avant et ça s’est organisé très simplement.
De mémoire on a payé 45 JOD chacun par jour.
Les trajets étaient en voiture et la nuit c’est à la belle étoile sur un petit matelas en mousse qu’on transporte avec nous dans la voiture.
Bon voyage !

bonjour
cela me rappelle, en 1967 je participai a la construction de la route de la Araba
le quincaillier d’Aqaba avait un fille a marier bizarement il m’avait “pris a la bonne”
Le souvenir du sinaî c’etait en juin 1967 ou les avions venaient (recharger) a Ellat pour repartir vers le sinaî
cordialement

Merci pour cette belle contribution Kikisbackpackingtour !
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Sabine de Routard.com

Bonjour,
j’envisage de partir à la découverte de la Jordanie avec ma femme et mes 2 enfants de 6 et 5 ans. J’hésite beaucoup entre y aller 2 semaines en aout (comme vous) ou 1 semaine en octobre.
Ma grosse interrogation pout l’option aout c’est la chaleur. Comment l’avez vous vécu? est ce envisageable avec 2 enfants?

Merci d’avance pour votre réponse.

Salut Dadou !

C’est sûr qu’en août il faisait chaud, mais en ce qui nous concerne on l’a bien vécu. Après c’est une question de ressenti personnel, je pense qu’on est assez tolérants à la chaleur.
On s’est adapté pour faire les visites en évitant les heures les plus chaudes, donc plutôt le matin où en deuxième partie d’après midi.

Si vous n’êtes pas trop sensibles à la chaleur à notre avis le mois d’août n’est pas à exclure !

Bon voyage en tout cas !

Célia & Nico

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