Voyage Bhoutan

Il était une fois un petit royaume perdu aux confins de l’Himalaya, dansant entre les nuages et les rhododendrons géants. Pétri par la main bienveillante du Bouddha et l’influence impérieuse du grand Tibet, le Drukyul, le « pays du dragon », n’en affirme pas moins sa voix (voie) propre, dans l’ombre de la théocratie qui régna longtemps sans partage sur ces terres montagneuses. Il défend même bec et ongles sa manière de vivre, rendue célèbre par le paradigme du Bonheur Intérieur Brut.
Soucieux de se protéger du monde extérieur, le Bhoutan n’a légalisé le tourisme qu’en 1974 et la télévision en l’an 2000. Dans la foulée, l’internet a débarqué, ouvrant une fenêtre sur la planète et ses frasques. Le Bhoutan résiste, mais change. Déjà, les villes ont beaucoup grandi. Snoop Dogg a pris d’assaut les oreilles de la jeunesse et 80 000 Bhoutanais ont cédé face aux sirènes de Facebook.
Dans la campagne, derrière les murailles massives des dzong (monastères), atteints par des routes qui se contorsionnent, le Bhoutan éternel demeure, bercé par les psalmodies. Il faut explorer les multiples vallées qui formaient jadis autant de royaumes, puis partir en trek pour découvrir des villages autrement inaccessibles. Là, entre le verre d’ara de bienvenue et les troupeaux de yaks, le voyage dans le temps débute.