Cuisine, gastronomie et boissons Picardie

Les 3 appellations d’origine contrôlée (AOC) emblématiques picardes sont le maroilles, le champagne et l’agneau de pré salé de la baie de Somme. Mais quelques communes du sud de la Picardie produisent des AOP plus connues chez les voisins normands comme le calvados, le pommeau ou encore le neufchâtel.

Maroilles, salicorne, gâteau battu... Tout sur les produits emblématiques de la gastronomie picarde par le biais de manifestations et d’une sélection de marchés et de professionnels chez qui les déguster.

- L'agneau de pré-salé : les prairies grasses du schorre, la partie recouverte uniquement lors des grandes marées en baie de Somme, sont utilisées par les éleveurs pour faire pâturer leurs moutons. Les végétaux qui poussent sur ces milieux sont plus salés que la moyenne et de haute qualité nutritive : la viande des moutons qui en consomment développe un goût vraiment particulier.
- Les champignons de Paris : le sud de l’Aisne et le sud de l’Oise se sont fait une spécialité des champignons dits « de Paris » ; le sol calcaire du secteur offre la présence de nombreuses cavités à température et humidité idéales pour réaliser des champignonnières et faire pousser les champignons de couche.
- La confiture de lait : spécialité de l'Aisne et de Sains-Richaumont, elle serait issue d'une erreur de cuisson pendant une bataille napoléonienne. Un lait sucré aurait cuit trop longtemps ! Il en résulte aujourd'hui une gourmandise lactée avec un fort goût de caramel...
- La flamiche : c'est certainement le plat le plus emblématique de Picardie. Cette tarte utilise une pâte brisée et un mélange de crème et d'œufs en l'associant à des poireaux (porions). Il existe aussi des flamiches en Belgique et une flamiche au maroilles.
- Le gibier : gibier d’eau sur le littoral, en vallée de la Somme et dans les marais de l’Aisne et de l’Oise. Cerf, chevreuil ou sanglier dans les grands massifs forestiers de Crécy, Chantilly, Compiègne ou Saint-Gobain... Les raisons de déguster des produits issus de la chasse sont très nombreuses en Picardie, à commencer par les terrines et pâtés.
- Le haricot de Soissons : un peu tombé en désuétude, le haricot de Soissons, caractéristique avec sa longue gousse et sa peau très fine, retrouve une certaine vie depuis quelques années. C'est le plus gros de France, délicieux et original en tapas.
- Le gâteau battu : spécialité de l’Abbevillois et du Ponthieu, c’est un beau gâteau de forme cylindrique et assez haut, crénelé. Il a le goût d’une brioche et une belle couleur jaune. Quand il est réussi, il est très fondant : normalement, on y met 12 œufs !
- La ficelle picarde : selon la recette d’origine, inventée à Amiens dans les années 1950, cette belle crêpe salée est fourrée d’une tranche de jambon mélangée à une duxelles de champignons (surtout pas de champignons entiers !) avec une sauce à la crème (jamais de béchamel). Gratinez le tout et dégustez... avant d’aller faire la sieste !
- Le macaron d'Amiens : gourmandise bien connue à Amiens, une sorte de petit gâteau moelleux et fondant avec un léger goût de pâte d’amandes et de miel. Délicieux !
- Le maroilles : certainement l’un des fromages les plus goûteux de France. Passé l’odeur qui en refroidit certains, le maroilles, qui tire son nom d’une commune du Nord mais dont la grande majorité de la production est réalisée dans l’Aisne, est excellent avec un bon pain (pas seulement dans le café !) mais aussi chaud et fondu en tartine, sur une pizza et bien sûr dans la tarte au maroilles.
- Le rollot : l’autre fromage de Picardie se fabrique du côté de Montdidier. Il se reconnaît à sa forme de cœur et à sa couleur jaune. Sa production a bien failli disparaître.
- La patate : la pomme de terre, ramenée au rang de légume par le Picard Parmentier, est évidemment une tradition en Picardie, où elle est aussi largement cultivée. Pompadour, juliette des sables et même bleues vitelottes !
- La salicorne : cette plante, appelée aussi « passe-pierre » ou « cornichon de mer », vit dans l'estuaire et possède la capacité de résister à la production de sel. L'inondation régulière de l'estuaire procure à la salicorne un goût particulier qui ressemble au cornichon. Elle est utilisée comme condiment, crue en salade ou cuite comme les haricots. Parmi les autres plantes de marais salants, citons les oreilles de cochon (de la famille des asters).
- Également une mention spéciale pour les légumes des hortillons, à Amiens.

Il existe quelques belles brasseries artisanales en Picardie qui produisent de très bonnes bières.
Dans la Somme, à Péronne, la brasserie De Clerck, fondée en 1926, maintient l’art ancestral du brassage. Elle élabore notamment la Poppy et la Colvert. C’est une bière de garde. Mentionnons également la brasserie El Belle à Villers-Tournelle, la brasserie artisanale Picardennes à Corbie, Charles et Vianney ou encore Bear’s Tavern à Amiens, Brasserie à la Noye à Quiry-le-Sec (un comble !) et la Brasserie de la Somme à Domart-en-Ponthieu, cette dernière étant ouverte aux visiteurs. Le brasseur est également agriculteur et cultive sa propre orge.

Dans le sud de l’Oise, la brasserie de Bonneuil-en-Valois produit une excellente cervoise : la Saint-Rieul.
Au nord de Beauvais, à Milly-sur-Thérain, la brasserie de Milly brasse des bières de garde artisanales à fermentation basse.
Dans le Vexin, Chaumont possède sa bière bio avec la Chaumont’Oise. La Petite Brasserie Picarde à Grandfresnoy est bio elle aussi.
L’Aisne dispose aussi de plusieurs brasseries artisanales avec par exemple la Val’Aisne, installée à Nanteuil-la-Fosse (rigolotes étiquettes avec photos de vaches couronnées) et la brasserie Houblon Gourmand, toujours à Nanteuil ou encore la Brasserie des 3 Loups à Trélou-sur-Marne, en plein vignoble du champagne ! 
Enfin, la région de Hirson, dans le nord de ce département, revendique la culture de la Chimay, bière d’abbaye belge bien connue, produite, il est vrai, juste de l’autre côté de la frontière...

Enfin, rien à voir, mais signalons aussi la distillerie d’Hautefeuille à Beaucourt-en-Santerre (dans la Somme) qui fabrique gin et whisky.