Les indiens d'Amérique du Nord

Indiens
d'Amérique du Nord

Les grandes caractéristiques


Avant l’arrivée des Européens, les modes de vie varient selon les peuples, mais des caractéristiques générales peuvent être distinguées. Malgré l’acculturation subie à la suite des différentes phases de conquêtes, certaines d’entre elles sont restées vivaces ou ont été redécouvertes à partir des années 1970, époque durant laquelle les Indiens ont fait entendre de nouveau leur voix avec éclat.

Les confédérations

Disséminés sur un très vaste territoire, les Amérindiens n’ont jamais connu de pouvoir central. En revanche, des liens anciens unissaient des peuples variés en fonction de langues et d’usages communs, ce qui n’empêchait pas les conflits. Généralement, des communautés faisaient partie d’un clan qui lui-même appartenait à une tribu. Au final, les tribus s’unissaient dans des confédérations. Ce système d’organisation a permis à certains peuples de résister avec force à l’invasion états-unienne. C’est le cas notamment des Sioux.

L’organisation sociale

À l’intérieur d’un même peuple, on peut trouver des sédentaires et des nomades, ou encore des semi sédentaires : tout est fonction des circonstances. Certains groupes peuvent s’installer durant plusieurs générations dans une région, puis prendre la route pour se réimplanter à terme en un nouveau lieu.

La terre appartient à tous. La notion de propriété privée n’existe pas, mais chacun dispose d’une partie des biens qu’il a acquis. Le système tribal impose la solidarité entre les membres des communautés : la redistribution est une nécessité.

Sur le plan des mœurs, la polygamie et la polyandrie sont courantes au sein de sociétés dont les membres sont peu nombreux. La liberté sexuelle est parfois de mise et ce sont fréquemment les femmes qui choisissent leur époux et auxquelles appartiennent les biens du foyer.

Chez les agriculteurs, hommes et femmes se partagent le travail, mais ces dernières prennent en charge une part plus importante que les premiers. D’une façon générale, elles préparent à manger et élèvent évidemment les enfants, quoique ceux-ci soient très libres, tandis que les hommes s’adonnent à la chasse et à la guerre.

Les chefs de clans ne sont pas des dépositaires d’un pouvoir absolu. Ce sont les membres les plus avisés du groupe qui sont élus pour prendre des décisions acceptables par la majorité ; elles sont discutées au cours de conseils. Toutefois, certaines sociétés connaissent la transmission héréditaire du pouvoir.

Dans les tribus du nord-ouest, les chefs sont choisis au sein d’une classe noble, ce qui est rare dans le monde nord-amérindien - ce sont ces nobles qui faisaient élever des mâts totémiques superbement ouvragés. Les chefs de guerre, qui peuvent être différents des chefs de clans, sont élus en fonction de leur clairvoyance et de leur courage, voire de leurs supposés pouvoirs surnaturels.

La guerre

Les Amérindiens n’ont pas attendu les Européens pour se faire la guerre. La plupart des conflits sont la résultante de querelles entre clans, comme un peu partout dans le monde. Des sortes de vendettas sans fin ont été menées durant des siècles. Les conquérants ont d’ailleurs utilisé ces conflits pour affaiblir l’ensemble des nations indiennes.

L’agression servait aussi tout simplement à s’accaparer des biens ou des captifs parmi les ennemis. Ou encore à prouver son courage. Le prélèvement du scalp ‒ une partie du cuir chevelu agrémenté d’une touffe de cheveux ‒ signifiait que l’esprit de l’ennemi était le captif de son vainqueur.

Les fameuses coiffes de guerrier, que portaient particulièrement les Indiens des plaines, étaient constituées d’un bonnet arborant des plumes ajoutées en fonction de coups comptés. Tuer ou blesser n’était pas rare, mais ces coups consistaient bien souvent à toucher l’ennemi sans être soi-même touché.

L’armement et l’outillage

Les Indiens ne connaissaient pas le fer avant l’arrivée des Européens. Ils utilisaient la pierre, le bois, l’os, l’ivoire ou le cuivre pour fabriquer leurs outils - bêche, houe, plantoir… - et leurs armes. Avant l’introduction des armes à feu, les Indiens disposaient de l’arc, du couteau, de la lance - aussi bien pour la chasse que pour la guerre -, ainsi que du tomahawk - sorte de hache employée pour les travaux ou pour le combat, certains ayant aussi une fonction de calumet – et du casse-tête, très utilisé parmi les Indiens des plaines.

Leurs activités

En fonction de leur environnement, les Amérindiens sont agriculteurs (maïs, haricot, courge, citrouille, pomme de terre, tournesol, canne à sucre, coton, tabac, plantes médicinales…), cueilleurs (tubercules, baies, pignons, glands, sirop d’érable…), pécheurs (saumon, esturgeon, coquillages, crustacés, morue…), chasseurs (petit gibier, caribou, orignal, cerf, bison, loutre, castor, cétacés, phoque…), éleveurs (mouton, chèvre, dinde, chien…), artisans (vannerie, poterie, tannerie, tissage, joaillerie, armement, outillage, canoë…).

Introduit par les Espagnols, le cheval a fait l’objet d’élevage, lequel a notamment donné l’appaloosa et le mustang. Les Comanches, entre autres, ont acquis une grande réputation en matière d’art équestre. Dès leur plus jeune âge, ils apprenaient à monter.

Les habitats

Les communautés pouvaient être denses, jusqu’à plusieurs centaines d'habitants. Les nomades des plaines et des plateaux du nord-ouest logeaient dans les fameux tipis ou des wigwams, huttes faites de branchage. Des maisons élaborées, en bois notamment, étaient bâties par les Indiens de l’est. Elles étaient parfois vastes, afin d’abriter une ou deux dizaines de familles. D’autres encore élevèrent des villages en pierre et en brique dans la montagne, tels que les Anasazi du sud-ouest. Les descendants de ce peuple disparu avant l’arrivée des Européens, les Pueblos, ont conservé ce type d’habitat.

Les croyances

Un Grand Esprit règne sur toute chose. Les uns le nomment Manitou, d’autres Wacontanka. Le culte des esprits de deuxième ordre, si l’on peut dire, est généralisé. Bénéfiques ou maléfiques, ils sont partout : dans les éléments naturels, les végétaux, les animaux…

Des cérémonies de taille et de forme différentes sont régulièrement organisées afin qu’ils intercèdent en faveur des humains ; le tabac, notamment, est utilisé durant ces cérémonies au cours desquelles des danses en cercle mènent à la transe. Les chamans qui les dirigent sont réputés être des guérisseurs.

Le rapport à l’environnement est primordial. On vénère ici l’eau de la rivière, là une montagne ou le grizzli. L’homme fait partie d’un ensemble, il n’est pas sur terre pour exploiter au sens mercantile ce que la nature lui offre. La christianisation a fait disparaître nombre de croyances et de rites, mais ils sont réactivés depuis la fin du XXe siècle et séduisent un large public, au-delà des Amérindiens.

La culture

Les peuples amérindiens étaient de culture orale. L’écriture n’existait pas jusqu’à l’invention d’un alphabet par le Cherokee Sequoyah en 1821. Des milliers de langues ont été recensées, ce qui n’empêchait pas les tribus de communiquer entre elles, notamment grâce à un langage des signes.

Le dessin s’est en revanche développé sur tout le continent. Dans le sud-ouest, on connaît des pétroglyphes – gravures sur la pierre – très anciens. Les peaux de bison servaient de toile aux Indiens des plaines. Chez les Navajos, on peint encore aujourd’hui sur le sable. Les objets étaient couverts de motifs, souvent symboliques (tentes, poteries, armes, masques…), de même que les corps.

Illustration : Karl Bodmer. Aquarelle sur papier réalisée pendant son voyage de 1832-1834.
Source Wikipedia

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