Ahouach
Auteur : Isabelle Idali-Demeyère
Editeur : Éditions de l’Aube
210 Pages
Tel Vivaldi, Isabelle Idali-Demeyère égrène dans son journal les quatre saisons, qu’elle a passées au village berbère de Tidli, dans le Haut Atlas marocain. Bien loin de la bousculade de Marrakech – à six heures de voiture, mais à vingt-quatre heures à dos de mule –, la vie au village, à la fois rude et tendre, prend des airs d’eldorado sous la plume de la journaliste. Si bien qu’au fil des mois, on s’imagine aux côtés de la Fadma ou de la Jamo, à surveiller le thé et les galettes de pain, à préparer le prochain tiwizi (lorsque le village aide un voisin à cultiver son champ), à broder le foulard que la future mariée arborera lors de la danse traditionnelle de l’ahouach.
À travers la découverte de cette culture berbère aux traditions bien vivaces, c’est en réalité notre propre histoire que l’on en vient à regretter : celle de notre « vieille France » des campagnes, aujourd’hui tombée en désuétude, alors que nos grands-mères y menaient une existence sans souci autre que celui du lendemain. Les Berbères eux continuent à vivre, sereins, en adéquation totale avec le rythme de la nature. L’été, les hommes et les mules s’attellent au ramassage des noix, puis vient l’automne, l’heure pour les femmes de se courber afin de cueillir les fleurs de safran dès le lever du soleil, avant que Sidi Fares, l’esprit du vent, ne reprenne ses droits sur le plateau enneigé de l’Ouka. De ce voyage en Berbérie, Isabelle Idali-Demeyère a ramené, outre un mari, un très beau livre empreint de saveurs et de parfums. Un véritable bain de jouvence, et d’humanité. Peut-être même la plus jolie des invitations au voyage…
Texte : Laure de Charette
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