Un voyage au Japon en vidéo

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De la frénésie de Tokyo, la plus grande ville du monde, à la sérénité des temples de Koyasan, le pays du Soleil-Levant allie à la perfection tradition et modernité. C’est cette dualité que Nicolas Bailleul,  infographiste-vidéaste et membre de la communauté Routard, a retranscrit dans une vidéo à la fois dynamique et onirique qui nous fait voyager aux antipodes pendant 5 minutes. Le proverbe japonais « Senri no michi mo ippo kara » (que l’on pourrait traduire par « Même un chemin de mille lieues commence par un premier pas »), choisi pour le nom de cette belle réalisation, est à lui seul une invitation au voyage.

Questions à Nicolas Bailleul

Le Routard : C'était ton premier voyage au Japon ? Qu'est-ce qui t'a fait choisir ce pays ?

Nicolas Bailleul : Oui effectivement, j’y suis allé pendant 3 semaines en novembre l’année dernière. Depuis 2012, date de mon premier séjour sur le continent asiatique, je me concentre sur cette partie du monde et ne le regrette jamais. J'aime la culture asiatique en général, les populations, la richesse culturelle et l'histoire de cette région. J'avoue que je connais mal la culture japonaise en particulier, n'ayant pas trop lu de mangas pendant mon adolescence. Le Japon a donc été pour moi une vraie découverte. Étant curieux de nature, je voulais me laisser surprendre par le caractère étonnant et plein de surprises du pays. Je voyage aussi souvent dans des pays en voie de développement, plus pauvres, j'avais envie de changer cette fois-ci. C'était aussi l’occasion de revoir un ami sur place.

Le Routard : Quel itinéraire as-tu réalisé ?

Nicolas Bailleul : Mon point de chute était Tokyo, j'y suis resté environ une semaine, puis je suis parti à Osaka d’où j'ai fait mes excursions sur Kyoto et Nara. J'ai également fait un saut durant 3 jours à Koyasan pour aller voir les monastères, les moines, le fameux cimetière, mais aussi pour changer de la frénésie des villes et rester dans un endroit calme au moins une fois pendant le voyage. Ce n’est pas de tout repos de visiter les villes au Japon, malgré la modernité, les transports plus qu’efficaces partout, j'ai beaucoup marché, et faire une halte à Koyasan pour me reposer était vraiment bienvenu. Je suis ensuite reparti sur Tokyo en fin de séjour.

Le Routard : Quels types de transports et d'hébergements as-tu utilisés ?

Nicolas Bailleul : Mes jambes... Le train et le métro avec le Japan Rail Pass. J'ai pris une fois tard dans la nuit un taxi car je n'avais plus le choix, mais ça ne correspondait pas à mon budget.
Pour l’hébergement, je dormais dans des chambres basiques, souvent très petites, jamais au-dessus de 100 dollars. J’évite les dortoirs à cause de mon matériel qui coûte relativement cher. Ce n’est pas que j’aie peur des vols au Japon, c'est un des pays les plus surs du monde, mais je me méfie parfois des autres backpackers. J'ai également dormi 2 nuits dans un monastère à Koyasan.

Le Routard : As-tu des coups de cœur et expériences qui t'ont particulièrement marqué et que tu recommanderais ?

Nicolas Bailleul : J'ai bien aimé me perdre dans les quartiers au nord de Tokyo où j'ai fait de belles rencontres. Cette ville c'est aussi les petites ruelles calmes, des rues piétonnes, des petits bars et des restaurants populaires. Sans parler japonais c'est compliqué de rencontrer les Tokyoïtes, il faut avoir aussi un peu de chance et tomber sur des locaux qui parlent un peu anglais.
Sinon je recommande d'aller voir Koyasan si le timing le permet. Tôt au petit matin, le cimetière est incroyable. C'est un endroit très spirituel, encore faut-il aimer ce genre d'ambiance. Mais mon conseil plus général, c'est de sortir un peu des grands axes, des ruelles principales et d'aller voir le côté authentique d'un quartier, que ce soit au Japon ou ailleurs.

Le Routard : Étant donné ton métier, la vidéo est très importante pour toi en voyage, est-ce que c'est ta motivation principale pour voyager ?

Nicolas Bailleul : Oui la vidéo est importante mais je sais aussi me reposer. La vidéo me permet d'avoir « une continuité » dans mes voyages, et je pense que je pose un regard différent en cherchant des cadrages. J'ai peut-être aussi un contact différent avec la population si j'ai beaucoup de matériel avec moi. Je n’aurais pas forcément l'envie d'aller voir les gros spots touristiques comme dit plus haut mais j’aurais tendance à me laisser surprendre ailleurs.  J'aime allier ma créativité et mon envie de découverte dans ces vidéos.

Le Routard : Est-ce que tu planifies ton film avant de partir ou tu sélectionnes tes sujets une fois sur place ?

Nicolas Bailleul : J'ai souvent une idée de base avant de partir ou du moins sur l'ambiance que je vais donner au film. Parfois je me renseigne sur quelques spots à privilégier pour mes images, mais je change aussi souvent mes sujets, mes plans et mes itinéraires sur place. Je ne suis pas quelqu'un qui aime planifier les choses à l'avance, j'aime me laisser surprendre. Pour la vidéo sur le Japon j'avais clairement l'idée de faire quelque chose de décalé, je voulais faire un film en soulignant le contraste entre la modernité, le coté parfois un peu décalé du Japon et le traditionnel.

Le Routard : Comment articules-tu prise de vue et visite, comment se déroule une journée type ?

Nicolas Bailleul : Cela dépend du pays, mais globalement en début de voyage, je visite un peu les alentours de mon point de chute sans caméra, histoire de me reposer un peu, mais aussi pour sentir un peu l'ambiance des lieux. Si je repère des endroits sympathiques sur les premières journées, je fais en sorte d'y revenir plus tard pour filmer. Je ne suis pas du genre à courir pour tout voir. Au contraire je prends mon temps dans un quartier, dans une ruelle. Au Japon par exemple, j'ai beaucoup aimé la vie nocturne, pour moi Tokyo se visitait le soir et je suis revenu souvent dans les mêmes quartiers.

Le Routard : Quel équipement utilises-tu ?

Nicolas Bailleul : Je travaille avec un appareil Panasonic Gh4, des objectifs Canon, ce qu'on appelle des « Rig Dslr » (plus d’infos ici ) dans le jargon de la vidéo, qui me permettent de stabiliser l'image. J'ai aussi un micro pour enregistrer des sons d'ambiances. Mon matériel se démonte facilement et rapidement et reste à la fois léger, solide, ce qui me permet de garder une liberté de mouvement. C'est important de garder cette légèreté quand on part en mode sac à dos avec de l'équipement, sinon c'est très frustrant d'être bloqué et ralenti avec un sac trop rempli. Le poids du sac peut vite être un inconvénient. Dans les pays modernes où il y a des transports efficaces partout, ce n’est pas très gênant, mais dans certaines zones du monde où on doit marcher avec le sac pour trouver une Guest House ou rejoindre un arrêt de bus, ça fait réfléchir sur l'optimisation de tout ce matériel. Il faut faire des choix, soit privilégier le confort vestimentaire, soit prendre tout le matériel pour filmer dans de meilleures conditions.
Parfois, il faut aussi savoir oublier la technique et l'image. Un photographe a tendance à vouloir obtenir « la superbe image » pendant son voyage. Mais un séjour réussi se vit sur le moment, pendant les visites, au gré des rencontres et des surprises, pas à travers l'écran.

Le Routard : Tu ne dois pas passer inaperçu, rencontres-tu des difficultés quand tu filmes ?

Nicolas Bailleul : J'ai souvent un contact intéressant avec certaines personnes, les gens s’intéressent à ce que je fais, mais je suis plutôt discret en général. Ça arrive parfois que certains soit effrayés de l'équipement, dans certaines régions en Birmanie ou en Inde par exemple, dans ce cas je range la caméra. Je n'accepte jamais d'argent en échange d'un portrait et j'essaie un maximum de demander avant. Je me pose beaucoup de questions sur le fait de prendre un portrait sans que la personne soit informée qu'il y a un projet vidéo qui sera diffusé sur le Web par la suite. Parfois les gens en sont conscients, parfois non. Même s’ils sont plutôt mis en valeur, la question se pose. Sinon les règles de respect avec les caméras sont les mêmes que pour le touriste qui photographie tout et n'importe quoi.
J'ai rarement eu des problèmes avec des militaires ou ce genre de chose. En 2015 à la douane de l'aéroport de Guyang en Chine, j'ai mis une demi-heure à faire comprendre que je n'étais pas un journaliste. L'équipement dans le sac porte à confusion parfois.

Le Routard : Comment réalises-tu les divers effets, avec quel logiciel ?

Nicolas Bailleul : Je travaille avec After effect pour les effets et règle la colorimétrie et monte le tout dans Première Pro. Certains effets audio sont modifiés dans Adobe audition, c'est le cas des effets d’échos par exemple.

Pour en savoir plus sur le travail de Nicolas Bailleul et découvrir ses autres films, visitez son site personnel et celui consacré plus spécifiquement aux voyages et à la vidéo, ainsi que la chaîne youtube consacrée à ses réalisations.

Pour préparer votre voyage, consultez notre guide de voyage Japon, regardez toutes les photos du Japon et posez vos questions dans le forum Japon.

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