Randonnée en Crète, sur les sentiers de l’Ouest
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Du lagon de Balos à Chora Sfakion, départ pour un trek sous le soleil de Crète. L’Ouest de l’île est un spot de randonnée d’une grande beauté, surtout au printemps lorsque les derniers névés sur les montagnes Lefká Óri contrastent avec la chaleur des plages aux eaux turquoise. Tout au long du parcours, on s’émerveille des petits villages aux maisons blanches, des gorges aux parois abruptes, des champs d’oliviers… Un portfolio ensoleillé d’Anthony Coadou, iconographe de Routard.com.
À lire également l'interview d'Anthony Coadou.
Lagon de Balos
À l’abri des regards derrière l’arête montagneuse de la presqu’île de Gramvoussa, le lagon de Balos est l’un des sites phares de Crète. En début de saison touristique, lorsque les bateaux qui amènent chaque jour les vacanciers n’ont pas encore débuté leur ronde quotidienne, la contemplation des nuances de bleu de ce paysage idyllique se ressent comme un privilège.
Plantations d'oliviers
Au petit matin, autour de Polyrinnia, les oliviers se réveillent sur les pentes ensoleillées tandis que les nuages s'agglutinent sur les hauteurs.
Gorges de Sirikari
Au départ de Polyrrinia, au sud de Kastelli, plutôt que de suivre le sentier de randonnée E4 qui emprunte la route en grande partie, il est plus tentant de parcourir les sympathiques gorges de Sirikari. Après une heure de marche à l’ombre des falaises, le chemin les quitte et continue jusqu’à Kambos, étape de la journée de l’autre côté des montagnes.
Lagon d'Élafonissi
Autre site célèbre de l’ouest crétois, marquant fièrement la pointe sud, les eaux translucides d’Élafonissi rivalisent avec celles de Balos. À première vue, la large bande de sable, visible dès l’arrivée sur les lieux, n’offre que peu d’intimité. Mais c’est sans compter la succession de petites plages qui se cachent derrière les dunes.
Véliplanchiste à Élafonissi
Il y en a pour tous les goûts à Élafonissi. Paradis des adeptes du bronzage et de la baignade, le lagon est également très apprécié des amateurs de sports de glisse. Les véliplanchistes profitent avec plaisir du vent qui souffle parfois assez fort.
En chemin
À partir d’Élafonissi débute véritablement le sentier côtier balisé (suivre le marquage jaune et noir E4) qui file vers l'est et permet de rejoindre en 6 jours (ou 5 si on prend le bateau) le village de Chora Sfakion. Pistes en terre, plages de sable ou de galets, chemins étroits au milieu de la végétation ou à flanc de falaise… Le passage prend des aspects divers.
Lever du jour sur la côte
De Paléochora, située sur une petite langue de terre qui s'avance dans la mer, la vue porte au loin sur les reliefs côtiers qui se superposent vers l’est. Le contraste climatique entre le rivage et les sommets encore enneigés des Lefká Óri (montagnes blanches) se révèle alors avec force. Les nuages menaçants qui s’amoncellent dans le ciel donnent au panorama une ambiance différente de l’azur habituel.
Les oliviers d'Anidri
Il serait dommage de se contenter de suivre la côte sans faire quelques incursions à l’intérieur des terres. Comme au petit village d’Anidri, d’où une courte balade nous conduit à une petite chapelle surplombant les gorges du même nom. Il suffit ensuite de les descendre pour regagner le bord de mer et revenir à Paléochora.
Chapelle à Lissos
Peu avant d’arriver à Sougia, le site archéologique de Lissos abrite quelques monuments, témoins d’une ancienne présence humaine. Les ruines d’un théâtre, d’un temple, d’anciennes habitations et de terrasses cultivées reposent en paix dans un cadre naturel préservé, à l’écart des villages touristiques.
Profitis Ilias au loin
La lumière du soir réchauffe les pentes abruptes auxquelles sera confronté le randonneur lors des prochains jours. Minuscule point blanc que l’on devine au loin, la petite chapelle de Profitis Ilias, perchée sur son promontoire dominant la mer, donne le cap pour la suite du parcours.
Koustogerako
Laissant la côte le temps d’un aller-retour, un détour rafraichissant jusqu’au plateau d’Omalos donne à voir un panorama plus verdoyant. À quelques kilomètres de Sougia, le village de Koustogerako marque le point de départ d’un sentier qui longe en altitude les gorges d’Agia Irini que l’on empruntera le lendemain pour revenir sur la côte.
Gigilos et Volakias
Changement d’atmosphère sur le plateau d’Omalos. Les sables chauds du rivage laissent la place aux vestiges en sursis de l’hiver qui habillent les sommets du Gigilos (2080 m) et du Volakias (2116 m). Le vent glacial s’amuse avec les nuages. Derrière la première ligne de crête, se cache la descente vertigineuse dans les fameuses gorges de Samaria (accessibles à partir du 1er mai), parmi les plus longues d’Europe.
Gorges de Tripiti
Moins connues que celles de Samaria, les gorges de Tripiti n’en sont que plus sauvages à l’image du paysage entre Sougia et Agia Rouméli. Joindre ces 2 villages à pied est réservé à des trekkeurs endurants, prêts pour une marche très physique de 12 heures (à moins de bivouaquer pour la réaliser en 2 jours). D’autres préfèreront le bateau, profitant ainsi d’un point de vue différent sur la côte.
Sentier E4 sur la plage vers Agia Roumeli
Pas d’autre choix sur certaines parties du parcours que de marcher avec plaisir directement sur la plage. A l’opposé du versant septentrional de la chaîne des Lefká Óri qui s’abaisse progressivement vers Hania, les montagnes du côté sud plongent directement dans la mer.
Baie de Lykos
Invitation au plongeon dans la Baie de Lykos. Après quelques heures de marche à partir d'Agia Rouméli, l’environnement devient plus aride. Les rares arbres solitaires offrent quelques répits bienvenus aux ardeurs du soleil. Les névés recouvrant les sommets ont cédé la place à des parois peu fertiles. Heureusement, la brise bienfaitrice de printemps rend la marche supportable.
Loutro
Les maisons blanches de Loutro, lovées en arc-de-cercle au creux des falaises, s’illuminent aux premiers rayons du soleil. Comme Agia Rouméli, le village n’est accessible qu’à pied ou par bateau.
Plage de Glyka Nera
La petite plage de Glyka Nera (« eau douce ») est le dernier site d’intérêt avant la fin de la randonnée. La petite taverne, telle une embarcation échouée, attend patiemment d’ouvrir pour désaltérer les touristes. Tandis que les tamaris abritent quelques lève-tôt en train de prendre leur petit déjeuner.
Les tavernes de Chora Sfakion
Les tavernes alignées sur le front de mer de Chora Sfakion sont les signes d’un « retour à la civilisation » après avoir savouré le silence des chemins. Avant l’arrivée, on passe le relais aux marcheurs croisés sur la route qui débutent la randonnée en sens inverse. Si l’envie et le temps le permettent, il est toujours possible de continuer le sentier européen E4 qui traverse toute l’île.
Questions à Anthony Coadou
Le Routard : C’était ton premier voyage en Crète ?
Anthony Coadou : Plus jeune j’avais déjà eu l’occasion de visiter l’île à 2 reprises mais dans un style beaucoup plus "farniente" que ce voyage. A chaque fois j’avais quand même fait la descente des gorges de Samaria qui est vraiment le « clou » de l’Ouest, voire de l’île. Outre un paysage magnifique, l’idée de se faire nettoyer les pieds par les petits poissons dans l’eau transparente de la mer de Lybie à Agia Rouméli est source de motivation pour effectuer les 16 km de marche sous un soleil de plomb. Lorsqu’on est amateur de randonnée, la côte sud-ouest de la Crète apparaît forcément dans sa liste de souhaits. C’est une destination parfaite pour les vacances de printemps ou d’automne. Début avril, les gorges ne sont pas encore ouvertes aux touristes mais cela ne m’a donc pas dérangé étant donné mes précédents voyages. Cette fois-ci, je me suis concocté un itinéraire entre Kastelli et Chora Sfakion, qui suit dans les grandes lignes le sentier européen E4 avec quelques variantes.
Le Routard : Qu’est-ce que tu as le plus apprécié ?
Anthony Coadou : En priorité, j’ai vraiment apprécié l’accueil chaleureux des habitants toujours prêts à rendre service. La période du début de la saison touristique est sûrement pour quelque chose dans ce ressenti. Cela a renforcé les rapports bienveillants et décontractés. La semaine de Pâques, j’ai même eu droit gracieusement aux traditionnels gâteaux et biscuits offerts spontanément dans plusieurs hôtels.
Le silence m’a également beaucoup marqué lors de cette randonnée. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une donnée totalement objective, mais j’ai vraiment senti une différence comparé à mes autres voyages, alors même que j’ai l’habitude d’évoluer en pleine nature.
J’ai apprécié l’absence de chiens pour garder les troupeaux de chèvres que l’on croise partout, aussi bien sur les plages qu’en montagne. Cela peut paraître anecdotique, mais ceux qui ont déjà vécu des moments « tendus » avec certains canidés en Turquie ou dans les montagnes françaises, par exemple, comprendront.
En ce qui concerne les sites découverts, j’ai un faible pour le magnifique lagon de Balos. En plein été, il n’est pas sûr que j’en aurais gardé un si bon souvenir, mais j’ai eu la chance d’y être allé le premier le matin, après avoir fait la route depuis Kastelli à vélo. J’ai ainsi pu en profiter un bon moment avant d’être rejoint par d’autres touristes.
Le panorama qui apparait au détour du chemin peu avant la plage de Marmara avant d'arriver à Loutro me laisse également une très belle image en tête.
Le Routard : Est-ce un parcours difficile ?
Anthony Coadou : Sur la majeure partie du sentier côtier, entre Élafonissi et Chora Sfakion, il n’y a pas de difficulté particulière. Quelques courts passages sont un peu plus délicats et vertigineux. La difficulté réside plus dans les conditions climatiques, notamment en plein cœur de l’été. Selon la température, l’absence de vent frais et le poids du sac, la fatigue peut se manifester plus rapidement. Il est alors préférable d’avoir une bonne réserve d’eau.
La zone entre les gorges de Tripiti et Agia Rouméli est beaucoup plus engagée, surtout si l’on compte faire la liaison depuis Agia Rouméli qui dure 12 heures. Il est fortement déconseillé de s’aventurer seul sur cette partie du sentier. Mais d’autres options sont possibles : passer par le plateau d’Omalos et les gorges de Samaria ou prendre le bateau.
J’ai été impressionné par la qualité du balisage. Les marques sont proches les unes des autres et on peut « naviguer à vue » sans risque de se perdre.
D’un point de vue logistique, chaque village propose de nombreux hébergements et je n’ai eu aucun problème en réservant la veille pour le lendemain. Aucun souci également en ce qui concerne l’alimentation ou les transports. Il est tout à fait possible de partir avec un sac léger pour profiter pleinement des paysages traversés.
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