Les routes mythiques
Routes mythiques : Amérique du Sud
Des routes mythiques qui nous font parcourir toute la diversité du continent sud-américain, de l'Amazonie au fin fond de la Patagonie...
Carretera Austral (Chili)
Prendre la Carretera Austral (ou Camino Longitudinal Austral) à partir de Puerto Montt, là où s’arrête la Panaméricaine, c’est s’engager dans une descente nord-sud vertigineuse, entre océan Pacifique et Cordillère des Andes, de plus en plus loin des tropiques.
Cette route serpente sur 1 240 km en direction du village de Villa O’Higgins, à la frontière argentine. Adeptes du confort total, passez votre chemin. Par endroits goudronnée la route comporte des centaines de kilomètres de pistes caillouteuses ou terreuses, parsemées de trous. Parfois, elle ne fait que deux mètres de largeur… On recommande aux voyageurs d’emprunter un 4x4.
En chemin, on croise de nombreux parcs et réserves nationaux, ainsi que quelques bourgades. On traverse des forêts primitives, des vallées, des montagnes rocheuses surmontées de glaciers, des rivières, on longe des lacs, des fjords et des volcans.
L’idée de relier entièrement le nord et le sud du pays est vieux comme le Chili. C’est sous la dictature de Pinochet que le projet a été relancé dans les années 1970. La destination ultime devrait être Punta Arenas mais la route n'est toujours pas achevée.
Itinéraire du nord au sud : Puerto Montt, Caleta La Arena, Caleta Puelche, Contao, Caleta Manzano, Hornopirén, Quintepeu, Leptepu, Fiordo Reñihué, Caleta Gonzalo, Chaitén, Puerto Cárdenas, Villa Cerro Santa Lucía, La Junta, Puyuhuapi, Queulat, Cisnes Medio, Villa Ortega, Coyhaique, Villa Cerro Castillo, Valle de Murta, Puerto Tranquilo, Desagüe Lago General Carrera, El Maitén, Cochrane, Lago Vargas, Puerto Yungay, Villa O’Higgins.
Lire notre reportage sur la Carretera Austral
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Ruta Nacional 40 (Argentine)
La route nationale 40 est phénoménale. Elle court sur plus de 5 200 km du sud au nord de l’Argentine, des terres de Patagonie à la frontière bolivienne.
De Cabo Vírgenes, au bord de l’Atlantique, elle s’élance vers l’ouest du pays pour flirter avec le sud sauvage du Chili (à hauteur de Puerto Natales). Elle remonte vers le nord à travers des steppes pour filer le long de la Cordillère des Andes en passant près de grands lacs.
Des salines, des vignobles tels que ceux de Cafayate, puis des villes coloniales comme Salta, des sites archéologiques amérindiens, des élevages de lamas ou le Train des Nuages font partie des beautés qui sont ensuite à découvrir en bord de route ou un peu à l’écart.
Notez que certaines parties de la Ruta Nacional 40 ne sont pas bitumées et qu’elle passe directement dans assez peu de grandes villes.
Itinéraire : Cabo Vírgenes, Río Gallegos, Río Turbio, Tres Lagos, Perito Moreno, Epuyén, Rio Vellegas, San Carlos de Bariloche, San Martin de los Andes, Zapala, Bardas Blancas, Tunuyan, Mendoza, San Juan, Nonogasta, Alpasinche, Belén, Cafayate, San Antonio de los Cobres, La Quiaca.
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La Transamazonienne (Brésil)
La Transamazonienne, alias BR-230, sera longue d’environ 5 000 km une fois terminée. Le projet, lancé en 1970, est de relier l’Atlantique aux réseaux routiers des Andes et d’Amérique centrale. Le but affiché par les militaires alors au pouvoir au Brésil était aussi de désenclaver des régions isolées qui se situent le long du fleuve Amazone.
Sa construction est contestée à cause de ses effets destructeurs : déforestation, surexploitation des bois et des sous-sols, grands élevages, urbanisation… Tout cela, pour beaucoup, menace l’écosystème et les populations locales.
L’opinion publique internationale a vraiment commencé à s’émouvoir des conséquences négatives de la Transamazonienne dans les années 1980, avec l’assassinat du syndicaliste paysan Chico Mendes et lors de campagnes au cours desquelles des délégués amérindiens ont plaidé leur cause à travers le monde.
La circulation sur la Rodovia Transamazônica est peu aisée et parfois dangereuse. Quelques tronçons seulement sont goudronnés. La saison des pluies, de décembre à mai, rend plus que décourageant le projet de parcourir cette route essentiellement terreuse qui file à travers la jungle vers un far west baroque.
Des services de bus la sillonnent cependant, de même que des courageux montés sur des motos ou installés dans d’inévitables 4x4. Ça ne roule pas vite sur cette voie où l’on croise plus de camions lourdement chargés que de cabriolets.
Itinéraire d’est en ouest : Cabedelo, João Pessoa, Campina Grande, Patos, (coupure), Picos, Floriano, Pastos Bons, Balsas, Estreito, Araguatins (coupure), Marabá (coupure), Altamira, Itaituba, Acareacanga, Humaitá, Lábrea (coupure), Benjamin Constant (frontière).
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La Translatina (Argentine, Chili)
Comme la Transcanadienne, la Translatina traverse l’Amérique d’est en ouest. Longue de 2 000 km, elle relie le port chilien de Valparaíso, situé au bord de l’océan Pacifique, à Buenos Aires, capitale de l’Argentine ouverte sur le Rio de la Plata et l’Atlantique.
Après avoir visité Valparaíso, vous prenez la route 60 pour joindre Santiago, puis grimpez dans la Cordillère des Andes où s’élève l'Aconcagua (6 960 m).
Passé en Argentine, vous êtes sur la Nationale 7, laquelle ne vous mène pas sur la Côte d’Azur mais dans la vallée de Mendoza, région viticole renommée. Vous attend ensuite la pampa, vaste plaine où l’élevage de bovins est roi.
Pour vous récompenser de vos efforts, la Translatina vous offre Buenos Aires en guise de cadeau d’adieu. Au cours de vos flâneries dans cette belle ville, vous ne manquerez pas d’aller vous ressourcer à l’écoute d’orchestres de tango…
Itinéraire : Valparaíso, Santiago, Mendoza, San Luis, San José Del Morro, Villa Mercédes, Junin, Buenos Aires.
Texte : Michel Doussot