Les trains mythiques

Les trains mythiques : Asie, Afrique et Océanie

L'Asie n'a rien à envier au reste du monde, puisque vous pouvez la traverser dans l'un des trains les plus populaires de la planète : le Transsibérien. Mais pour découvrir l'Asie et l'Australie par le rail, vous pouvez également en emprunter beaucoup d'autres ! 

Le Transsibérien - Moscou-Vladivostok

Le Transsibérien - Moscou-Vladivostok
© struteanu - Fotolia

Avec plus de 9 200 km entre Moscou (gare Iaroslav) et Vladivostok, près de mille gares et sept fuseaux horaires traversés, le Transsibérien est le réseau de chemin de fer le plus long du monde. Et assurément l'un des plus fameux.

Les trains du Transsibérien ont su conserver leur caractère authentique. Sur le trajet, se succèdent les différents paysages de la Sibérie : les monts Oural, la Taïga et ses immenses conifères, le lac Baïkal (que le train longe sur 200 km), le fleuve Amour, les steppes sans fin d'Asie centrale, etc.

Les travaux débutent en 1891, mais ce n'est qu'en 1916 (soit un an seulement avant la révolution bolchevique) que le projet d'une Russie unifiée par le rail est enfin réalisé. Les Russes en sont très fiers. C'est, après tout, l'une des plus grandes réalisations de l'histoire du pays.

Plusieurs trains circulent sur la ligne du Transsibérien. Mais c'est le train « Rossiya » n° 1 /2 qui incarne le trajet du Transsibérien classique, recommandé pour faire le périple Moscou-Vladivostok (compter 6 jours et 22 h). Il y a trois classes : la première avec des cabines à deux lits (au moins 600 € pour le trajet intégral d'une semaine), la seconde avec des cabines à quatre lits et la troisième avec des lits en dortoir.

Après être passé par Irkoutsk et avoir longé le lac Baïkal, le Transsibérien permet une connexion à Ulan Ude avec deux autres trains : le Transmongolien, qui relie Pékin via les steppes de Mongolie et le désert de Gobi, et le Transmandchourien qui se rend à Pékin par la Mandchourie. 

Les infos sur les tarifs et les horaires se trouvent sur le site des chemins de fer russes. Consulter aussi le site du Transsibérien et de l'agence Espace Transsibérien. Pour en savoir plus, lire notre reportage sur le Transsibérien.

Le train du Yunnan - Chine

Le train du Yunnan - Chine
© beibaoke - stock.adobe.com

Né il y a plus d'un siècle, le train qui reliait Hai Phong à Kunming (Yunnan), via Hanoi, est un vestige du colonialisme français en Asie. Une époque où les grandes puissances européennes cherchaient à étendre coûte que coûte leur influence sur le sud de la Chine. C'était à la fin du XIXe siècle, et la France, déjà implantée en Indochine, lorgnait en douce sur la riche province du Yunnan.

Les Français se chargèrent du tracé, les Chinois des travaux : plus de 12000 ouvriers périrent sur le chantier. La ligne fut inaugurée en 1910.

Le train longeait le fleuve Rouge pour s'arrêter à Lao Cai, côté vietnamien. Il repartait de Hékou, de l'autre côté du fleuve, à l'assaut du Yunnan. Sur plus de 400 km, le petit convoi zigzaguait entre jungle et rizières, enjambant gorges et ravins grâce à de remarquables viaducs de style Eiffel.

Sur le parcours, plusieurs stations ont été construites sur le modèle des petites gares de campagne françaises. Écriteaux en français et horloges de la IIIe République ont subsisté.

Aujourd'hui, le train n'est plus en service et la ligne est seulement exploitée entre Kunming et Hekou en Chine. Toutefois, le gouvernement chinois souhaite, dans un avenir proche (ou lointain…), moderniser la ligne dans le cadre d'un vaste projet de chemin de fer international à travers le Sud asiatique. 

À lire :
Notre carnet de voyage consacré au petit train du Yunnan.

Eastern & Oriental Express - De Singapour à Bangkok

Eastern & Oriental Express - De Singapour à Bangkok
© Mark Hind - Eastern & Oriental Express

Depuis 1993, l'Eastern & Oriental Express accomplit l'un des plus beaux voyages ferroviaires d'Asie. Au départ de Singapour, il parcourt la Malaisie et la Thaïlande en passant par Kuala Kangsar et Kanchanaburi (pont de la rivière Kwai) jusqu'à Bangkok.

Sur environ 2 000 km, ce train de luxe pénètre dans la forêt tropicale, longe rizières et champs de thé, borde tantôt la mer d'Andaman, tantôt la mer de Chine et, à l'approche des grandes villes bourdonnantes, se fraie un passage au milieu des marchés, des maisons sur pilotis et des anciennes villas coloniales.

L'Eastern & Oriental Express s'adresse à des voyageurs fortunés. Ses voitures vertes et dorées sont aménagées dans un style oriental qui mélange marqueterie, bois de cerisier laqué, soies thaïlandaises et broderies malaisiennes.. Bref, un véritable palace sur rail.

En plus des voitures-lits, le convoi compte deux voitures-restaurants où les repas raffinés évoluent avec le voyage, une voiture-bar, ainsi qu'un wagon observatoire avec véranda qui permet d'observer le défilé des paysages. Il faut compter au moins 3 000 € le voyage de trois à quatre jours (selon le forlait choisi) entre Singapour et Bangkok ! Il existe également un service entre Kuala Lumpur et Bangkok.

Notez qu'on peut rejoindre Bangkok depuis Singapour en train en version économique : le trajet prend deux jours au moins avec changements à Johor Bahru, Kuala Lumpur et Padang Besar en utilisant les trains locaux. C'est moins confortable et surtout moins cher (billets à partir de 70 €) ! Avec un avantage considérable : on découvre la vraie vie sur les rails... 

Infos et réservations sur le site de l'Eastern & Oriental Express ou sur le site de la compagnie des chemins de fer malais.

Qing-Zang et Lhassa Express - Le train du « toit du monde au Tibet

Qing-Zang et Lhassa Express - Le train du « toit du monde  au Tibet
© chungking - stock.adobe.com

Le dernier tronçon de la ligne a été inauguré en 2006, entre Golmud, dans le Qinghai, et Lhassa, au Tibet (1 142 km). Depuis, le « train du toit du monde » (également appelé Qinghai-Tibet ou Qing-Zang) fait rêver les amateurs de voyages hors du commun et relie le Tibet au reste de la Chine, notamment à Pékin (4 561 km de trajet et 3 jours de voyage).

Le tronçon Qing-Zang dispose de la station la plus haute de la planète : Tangula, à 5 068 mètres d’altitude. Deux cent mètres de plus que le sommet de la ligne des Andes Ferrocaril Central Andino reliant Lima au centre du Pérou !

Le train effectue un passage dans le tunnel le plus élevé au monde (4 905 mètres), et plus de 900 km du voyage se déroulent à plus de 4 000 mètres d’altitude. Certains wagons sont même pressurisés pour éviter aux passagers d’avoir le mal d’altitude. 

Au-delà de l’attrait touristique, ce train a déclenché bien des controverses. En effet, la ligne ferroviaire pourrait permettre à la Chine de renforcer son influence sur une région en quête d’autonomie. Sans oublier que le Tibet possède d’impressionnantes réserves minières, qui ne laissent certainement pas indifférents les investisseurs chinois…

Il est difficile d’obtenir des billets, sans compter le délai d’attente pour les visas… Pour que le rêve devienne réalité, il convient donc de s’y prendre suffisamment à l’avance ou de passer par une agence de voyage. Bien se renseigner si le train est en service en raison des éventuelles difficultés climatiques et de la situation au Tibet.

Voir le site China Tibet Trains

Rovos Rail - La fierté de l'Afrique du Sud

Rovos Rail - La fierté de l'Afrique du Sud
© Rovos Rail

L'Afrique aussi a son palace roulant, il se vante même d'être le plus luxueux du monde ! Surnommé « Pride of Africa » (la fierté de l'Afrique), le Rovos Rail offre à qui en a les moyens une croisière inoubliable à bord d'un train au confort et au faste inégalables, inspirés par l'ère victorienne.

Tiré par d'anciennes locomotives (rachetées et restaurées par l'homme d'affaires Rohan Vos), le convoi de wagons-lits Pullman des années 1920-30 sillonne tout au long de l'année le réseau ferré d'Afrique du Sud. Des haltes sont prévues afin que les passagers puissent admirer de plus près la formidable richesse du patrimoine naturel sud-africain.

Le train circule sur plusieurs lignes au départ de Pretoria, à destination de Cape Town, Durban, des chutes Victoria ou de Walvis Bay en Namibie.

Il existe aussi un service entre Cape Town et Dar-es-Salaam en Tanzanie. Un convoi a même traversé toute l'Afrique, du Cap au Caire, en 2010 et 2012 !

Ceux que les périples du Rovos font rêver doivent débourser un minimum de 1 500 €, prix moyen d'un aller simple entre Le Cap et Pretoria. Les prix doublent ou triplent facilement (et montent jusqu'à 11 000 €) selon que l'on souhaite poursuivre son voyage jusqu'en Namibie ou en Tanzanie

Les infos sur les tarifs et les différents trajets sont disponibles sur le site du Rovos Rail.

L'Indian Pacific - L'Australie, d'un océan à l'autre

L'Indian Pacific - L'Australie, d'un océan à l'autre
© Courtesy of Great Southern Railway

Comme son nom l'indique, l'Indian Pacific relie l'océan Pacifique à l'océan Indien. Entre les deux, un autre océan : le désert australien. 

Pour traverser les 4 300 km qui séparent Sydney, sur la côte est, de Perth, à l'extrême ouest du pays, quatre jours sont nécessaires à l'énorme locomotive de l'Indian Pacific.

Le convoi passe devant les Blue Mountains et son immense forêt d'eucalyptus, puis effectue une première halte dans la charmante ville de Broken Hill, réputée pour ses mines d'argent. 

Le train s'arrête ensuite à Adélaïde avant de s'attaquer à la plaine du Nullarbor (littéralement « la plaine sans arbres ») sur une ligne droite de 480 km (« The long straight »), la plus longue du monde. La région offre des panoramas époustouflants, notamment au coucher du soleil, quand le désert se met à rougeoyer.

Au sortir du Nullarbor, le train passe par Kalgoorlie, qui concentra autrefois la ruée vers l'or australienne. Terminus à Perth, l'une des villes qui bougent le plus en Australie. Compter au minimum 1 800 AUD (1 100 €) pour l'ensemble du trajet, et à partir de 700 AUD (350 €) pour un tronçon Sydney-Adélaïde..

Réservations et renseignements sur le site de la Great Southern Railways.

Le Ghan - L'Australie, sur la trace des chameliers afghans

Le Ghan - L'Australie, sur la trace des chameliers afghans
© Courtesy of Great Southern Railway

Ce train qui traverse l'Australie du Nord au Sud doit son appellation aux premières générations d'immigrés afghans, qui, au cours du XIXe siècle, ont apporté une large contribution à l'exploration des territoires australiens.

À cette époque, la connaissance de l'île-continent se limitait essentiellement au littoral. Les explorateurs qui désiraient se lancer à la conquête du Far West australien eurent alors l'idée d'importer des chameaux d'Asie centrale, plus résistants que les chevaux. Et comme personne en Australie ne s'y connaissait vraiment en chameaux, on fit venir des chameliers d'Afghanistan.

Pour rendre hommage à ces milliers de travailleurs immigrés, l'un des plus anciens trains du pays a été baptisé « The Afghan Express » avant de changer de nom en 1929 pour devenir « The Ghan ». Locomotive et wagons affichent clairement les origines de la voie ferrée : un chamelier afghan sur sa monture.

Les travaux débutèrent en 1929, mais ne furent totalement achevés qu'en... 2004. La ligne Adelaïde - Alice Springs - Darwin (2979 km) fut enfin ouverte au Ghan et à son convoi d'un kilomètre de long (le train le plus long du monde avec plus de 40 voitures). 

On s'en doute bien, le Ghan offre de somptueux paysages à ses passagers : gorges, falaises, rivières, bush, forêts, désert… tout y passe ! Le Ghan relie Adélaïde à Darwin en 3 jours, compter au moins 2 300 AUD (1 400 €) pour le voyage complet.

Réservations et renseignements sur le site de la Great Southern Railways.

Texte : Chahine Benabadji, Jean-Philippe Damiani et Camille Poirier

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