Les villes musicales dans le monde
Villes musicales d’Amérique latine
De La Havane à Buenos Aires, en passant par Cali, les villes où l’on vibre au rythme du son latino.
La Havane (Cuba)
Le patrimoine architectural colonial est l’un des grands attraits de la capitale de Cuba, tout comme ces mythiques automobiles vintage qui circulent dans les rues, notamment sur le front de mer de la ville.
La musique est reine partout à La Havane, dans des bars, restaurants, cabarets ou clubs, par exemple la Floridita, le Café Cantante Mi Habana, la Casa de la Musica, ou la Bodeguita del Medio… sans oublier les peñas, ces fêtes improvisées typiques de La Havane.
Très nombreux, les genres nés dans l’île, leurs descendants ou encore ceux qu’ils ont influencés, sont représentés : son, bolero, rumba, salsa, jazz, cubaton...
Tous sont issus de croisements entre traditions européennes, africaines et autochtones, ce qu’indique notamment l’usage abondant de percussions (claves, congas, guïros...), de cuivres ou d’instruments à cordes (guitare tres, violon...).
La danse est indissociable de ces musiques jouées in vivo ou par des enregistrements dans des discothèques.
Cali (Colombie)
Pays très musical, la Colombie s’illustre dans plusieurs genres qui, tous synthétisent à leur façon des influences européennes, africaines et autochtones. Aussi est-il difficile d’indiquer la ville la plus dynamique sur ce plan !
La salsa locale étant la forme la plus renommée, optons pour Cali qui est considérée comme la capitale de cette musique. La ville comprend de nombreux lieux où l’on peut en écouter, ainsi que des écoles et académies où l’on apprend à en jouer ou à danser. Un festival mondial célèbre chaque année ce phénomène.
D’autres villes sont des foyers de création et de conservation importants comme Medellin où ont été enregistrés de grands classiques de la cumbia, genre proche de la salsa. À El Banco se déroule tous les ans un festival qui lui est dédié.
Au nord du pays règne le vallenato dont l’instrument roi est l’accordéon. Un Festival de la Leyenda Vallenata se tient à Valledupar.
Sur les côtes Atlantique et Pacifique existent également des styles empreints d’influences africaines, comme la champeta, tandis que dans les Andes perdurent des genres traditionnels...
À Bogotá, vous avez aussi de grandes manifestations qui mélangent musiques locales et pop internationale, telles que Estéro Picnic et Rock al parque.
Enfin, n’oublions pas les carnavals qui sont organisés partout dans le pays, notamment à Barranquilla, ville natale de la star mondiale Shakira.
Buenos Aires (Argentine)
Buenos Aires, capitale de l'Argentine, est un chaudron où se sont mélangés des générations durant des émigrants venus d’Espagne, d’Italie et d’autres pays européens. Il y eut aussi des Africains, lesquels ont joué un rôle important dans l’émergence d’une musique à jamais associée à une danse se pratiquant en duo : le tango.
Inventée à la fin du 19e siècle lors de fêtes improvisées, au cours desquelles les tambours venus d’Afrique prenaient une place qui allait peu à peu s’effacer, on pratiqua cette forme d’art populaire en particulier dans le monde des voyous. Surprise : au début du 20e siècle, elle devint très à la mode à Paris, notamment dans les milieux chics, ce qui lui donna ses lettres de noblesse dans son pays natal !
Bandonéon et instruments à cordes dominent en général cette musique, accompagnée volontiers du chant d’un soliste. On peut en écouter dans diverses salles de concert ou de bal (milongas) au cœur de cette grande cité qu’est Buenos Aires, à travers les quartiers de Boedo, La Boca, San Telmo...
À voir : le Musée Carlos Gardel, dans le quartier d’Abasto. C’est là que vécut ce chanteur toulousain de naissance, héros absolu du tango.
Lire notre article Où danser le tango à Buenos Aires ?
Rio de Janeiro (Brésil)
Rio de Janeiro ! Ses plages de Copacabana, Leblon ou Ipanema, sa baie dominée par le fameux Pain de Sucre et la statue du Christ Rédempteur nichée sur le pic du Corcovado, ainsi que par des étendues de favelas...
Et puis son célébrissime carnaval au cours duquel se manifeste la vigueur créative des musiciens brésiliens. Genre carioca, la samba y reste dominante. Autre forme inventée ici : la bossa nova, mélange cool de jazz et de samba.
Des lieux de toutes dimensions, allant du bar au stade, vous permettent d’écouter des artistes œuvrant dans ces genres et d’autres encore comme le choro, la MPB (pop brésilienne), le reggae, le rock, ou encore le forró de Salvador da Bahia, l’électro ou le rap de São Paulo...
Bien évidemment, partout dans Rio, des clubs vous invitent aussi à danser aux sons prodigués par des DJ.
Outre le carnaval, le grand événement musical d’ampleur internationale est le festival Rock in Rio qui se déroule alternativement ici (années impaires) et à Lisbonne.
Texte : Michel Doussot