Voyager gay
Quel est l’état de l’homosexualité dans le monde ?
Convenons que le tableau n’est pas uniquement noir et que nombre de destinations présentent beaucoup d’attraits pour la communauté LGBT. Beaucoup de lieux les défendent et se battent pour faire valoir leurs droits. Mais d’autres, eux, contraignent leur communauté LGBT à vivre cachés sous peine de tomber sous le coup de la loi ou d’être victimes d’agressions homophobes.
L’homosexualité n’a pas toujours été considérée ainsi. Dans l’antiquité grecque et romaine, certaines pratiques homosexuelles étaient tolérées, voire encouragées. C’est avec l’avènement des grands monothéismes, le christianisme et l’islam, qu’elle commença à être percue comme une attitude déviante donc répréhensible. Il a fallut attendre les Lumières, la Révolution et le Code Napoléon pour que la France décriminalise l’homosexualité. Ce n'est qu'en 1981 que la pénalisation des relations homosexuelles avec des mineurs de plus de 15 ans prendra fin. Puis, en 2013 seulement, la France légalise le mariage pour tous.
Depuis trente ans, les associations et collectifs LGBT se défendent une nouvelle vision de l’homosexualité, et change l’opinion publique sur la question. Ainsi en 2024, le mariage gay est légalisé dans 36 pays : le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, l'Autriche, le Luxembourg, l'Espagne, Andorre, le Portugal, à Malte, la Grèce, le Danemark et les îles Feroe, la Norvège, la Suède et la Finlande, l'Islande, la Slovénie mais aussi au Canada, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Argentine, en Uruguay, au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba au Chili ainsi que dans 12 États du Mexique. En 2019, Taïwan est devenu le premier pays d’Asie à reconnaître et légaliser le mariage entre personnes du même genre. L'Equateur et le Népal ont également sauté le pas en approuvant le mariage gay.
Des contrats d'unions civiles, offrant des droits variables, sont également reconnus dans certains pays : Italie, Hongrie, République tchèque, Croatie, Chypre… En Israël, bien que ni le mariage ni l’union civile ne soient légalisés, le mariage entre homosexuel(le)s est reconnu s’il a été conclu à l’étranger. En Arménie, il est enregistré dans le registre d’état civil s’il est conclu à l’étranger.
De plus, plusieurs pays autorisent également l’adoption par les couples du même genre dans le cadre de l’union civile ou du mariage : Pays-Bas, Danemark, Espagne, Suède, Belgique, France, Allemagne, Royaume-Uni et plus récemment la Grèce. Les démarches peuvent toutefois prendre longtemps. En Finlande, il est seulement autorisé d’adopter les enfants de son conjoint.
Pourtant, force est de constater que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne dit rien des minorités de genre et qu’au plan du droit international, la question reste largement tue.
En décembre 2008, une déclaration sur les droits des homosexuels a été adoptée par 66 pays à l'Assemblée générale des Nations unies, dont les Etats-Unis, les pays de l'Union européenne, le Japon, l'Australie, le Mexique et le Canada. Une soixantaine de pays, dont la Chine et la Russie ainsi que des pays arabo-musulmans et africains, s'y sont opposés.
Pour bon nombre de cultures, l’homosexualité reste une pathologie et nombreux sont ceux qui n’ont pas suivi l’Organisation Mondiale de la Santé dans la déclassification de l’homosexualité comme maladie mentale. Au nom de conceptions religieuses, politiques, culturelles, elle est considérée comme une sexualité déviante, une menace pour l’institution familiale, les valeurs dominantes et un signe de déliquescence morale.
Des gouvernements sans scrupules amalgament sciemment homosexualité et pédophilie, tiennent les homosexuels comme responsables de l’épidémie du sida.
La nature des abus à l’encontre des LGBT relevés par Amnesty International est multiple : exécutions légales ou extrajudiciaires, disparitions, viols, abus sexuels en prison, thérapies médicales sous contrainte, flagellations, peines de prison, atteintes à la liberté d’expression, et discriminations contre les demandeurs d’asile.
Aujourd'hui, dans 69 pays, les relations homosexuelles sont punies par la loi (Algérie, Sénégal, Cameroun, Liban, Egypte, Koweït...). Elles sont passibles de lourdes peines de prison aux Emirats Arabes Unis, au Qatar, à Oman, en Libye, en Syrie, en Malaisie, en Tunisie, en Algérie, en Guyane ou encore en Jamaïque. Si plus de la moitié des pays d'Afrique condamnent l'homosexualité, le Botswana redonne espoir en décriminalisant l’homosexualité en 2021. Certains pays punissent néanmoins l'homosexualité de la peine de mort : Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite, Mauritanie, Yémen, Brunei, Somalie, Nigeria, Somaliland, les Émirats arabes unis et le Qatar. En Tchétchénie, qui fait partie de la fédération de Russie, les gays sont persécutés, torturés et, selon certaines sources, détenus dans des camps.
Texte : Routard.com