La Hongrie vue par Fabrice de Lestang
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Fabrice, enquêteur au Routard, nous parle de la Hongrie où il s’est rendu pour la réactualisation du guide consacré au pays.
Fabrice s’est longtemps levé bien tard puis a subitement réalisé, à 22 ans, que la vie c’est le mouvement. Régisseur sur les plateaux de tournage 7 jours sur 7, il est passé avec bonheur des décors de studio aux paysages réels. Au Routard depuis plus de 20 ans, il se lève désormais très tôt et affiche plus de 100 voyages au compteur.
En quoi l’histoire du pays est-elle passionnante ?
Où que l’on aille, on découvre que la Hongrie est un carrefour de l’histoire en Europe. D’abord romanisée (voir Aquincum, les remparts de Sopron), la région sert de « terrain de jeux » aux barbares (Attila en tête) avant de devenir un royaume magyar chrétien en l’an 1000 (la Sainte-Couronne au Parlement, Esztergom, Visegrád…). Aux 16e-17e siècles, l’Empire ottoman (Soliman le Magnifique est mort à Kőszeg !) convertit les églises en mosquées, comme à Pécs. Puis, naît l’empire austro-hongrois (Gӧdӧllő), avant que les deux guerres mondiales ne précipitent le pays dans les bras du IIIe Reich, puis sous le joug du communisme (Memento Park). Aujourd’hui, le pays est un laboratoire d’un nationalisme qui inquiète.
La province hongroise est-elle intéressante ?
Quel contraste entre Budapest, la capitale branchée où on loue voitures, scooters et vélos par géolocalisation et la province, encore rurale, où l’on roule pépère en faisant attention aux excès de vitesse... Quitte parfois à s’ennuyer un peu en soirée, il faut bien le dire. Cela dit, la province a son charme, parce qu’on y trouve toujours un château, une église, un musée, une vieille pharmacie ou une petite mosquée à visiter ! Sans oublier le traditionnel resto au bord du lac pour avaler un poisson-chat frit au paprika. À parcourir aussi : les régions viticoles comme Tokaj, Villány, Eger, où l’on croise encore de vieux tracteurs des années 1950 se faufilant entre les vignes, et où l’on déguste les crus locaux dans de sommaires maisonnettes de vignerons.
Quels sont les lieux de rencontre les plus populaires ?
En journée, c’est la cukrászdá, le salon de thé où papoter entre amis tout en avalant un chocolat chaud et en se délectant d’une onctueuse pâtisserie. Le soir, on va au borbisztró, le bar à vins, souvent un lieu sympa pour déguster les différents crus hongrois. Ou au kávéház, le bar de quartier où l’on écluse des bières ou des pálinka en discutant avec les piliers de bar tout en regardant un match de foot à la télé. Les lieux nocturnes sont plus rares en province, mieux vaut se réserver pour Budapest !
Quelles sont les spécialités à goûter absolument ?
La cuisine est roborative, mais qui n’a pas goûté au goulasch n’est jamais venu en Hongrie ! C’est la soupe hongroise par excellence, avec de la viande, des poivrons, des patates, des haricots, des oignons et… du paprika, la poudre de poivron sans laquelle la Hongrie ne serait pas ce qu’elle est. En dessert, pour finir sur une note aérienne, le krémes est un délicieux millefeuille à la crème de vanille, à fréquenter dans un salon de thé aux accents viennois.
Et comment faire descendre tout ça ?
Ici, comme ailleurs, on boit beaucoup de bière ! D’ailleurs quand l’heure de la bière approche, la grande blague des francophones, c’est « Anne, ma sör Anne, ne vois-tu rien venir ? », sör voulant dire bière... Le pays produit aussi de bons vins, comme le tokaj, connu mondialement, mais aussi des vins intéressants comme le villány (le « bordeaux hongrois » car le vignoble se trouve à la même latitude que Bordeaux !) et le eger (le « bourgogne hongrois » car il se trouve à la même latitude que la Bourgogne !). Le coup de gnôle en soirée, c’est le pálinka, une eau-de-vie qu’on boit à l’apéritif, en digestif, enfin quand on veut… Autre breuvage moins connu, l’unicum, une liqueur à base de plantes médicinales marquée d’une croix rouge, excellente contre… la gueule de bois !
Texte : Routard.com
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