Je ne ferais pas tout le delta de Saigon à la frontière cambodgienne en bateau, ça finit par devenir lassant et les bateaux ne s’arrêtent pas toujours où il faut. Un trajet idéal serait :
3 jours Saigon
1 jour superbe excursion temple cai dai de Tay Nhinh + Tunnels de Cu Chi
Vol Saigon-ile de PhuQuoc et 3-4 nts à PQ
Bateau Phu Quoc-Rach Gia et trajet RG-Can Tho
Croisière 2 jours sur un bateau Bassac Can Tho-Cai Be
1 nuit dans dans l’ancienne maison de Monsier BA dans le quartier de DONG HAO HIEP et visite d’autres anciennes maisons
Ferry Cai Be-ile de Anh Binh et 2 nuits dans la maison d’hotes Ngoc Phuong (balade en vélo)
Cai Be-Sadec (viste de la maison de l’Amant et celle du Mandarin) et Sadec-Long Xuyen-ferry pour l’ile du Tigre, un petit paradis (2 nuits dans la maison d’hôtes de M. NGHIA 09 19 72 06 09, où on se régale
Long Xuyen-Chau Doc
Viste Chau Doc et alentours (mont Sam Nui)
Bateau rapide Chau Doc-Phniom Penh (part de CD à 7h30 arrivée PP 5 heures + tard)
Pour un tas d’infos, lire mes notes de voyage ci-dessous (qui ont disparu de ce forum, what else is new ???) :
Chau Doc un peu décevant. Petite ville assoupie sans charme, à part le coin du très actif marché. Nombreux hôtels complètement décrépits ; heureusement, il y a le tout nouveau tout beau Trung Nguyen, au coin du marché, avec des chambres avec balcon le dominant : 14$ la single, 16$ la double, 20$ la twin. 86 Bac Dang St – 076 356 1561 trunghotel@yahoo.com. Location de bicyclettes 2$ et de motos 8$. La réceptionniste parle un anglais impec. Si ça vous dit, vous pouvez toujours aller au Victoria Chau Doc, superbement placé sur la rivière ; je ne vous fatiguerai pas avec les prix des chambres, il suffit de savoir que le petit déjeuner est à 20$. Pour manger, c’est moins reluisant : La « cantine » est le Lam Hung Ky, 71 Chi Lang, à quelques minutes à pied du Trung Nguyen, correct et service souriant.
Visité le mont Sam (Nui Sam) en moto de location. On arrive à la grande pagode au pied du mont et « on » vous explique qu’on ne peut pas monter au sommet because route interdite sauf aux xe ôm locaux ; évidemment, c’est une belle salade ; vous prenez à gauche pour contourner le mont et à droite sur une petite route qui grimpe sec en lacets. Vues extras de l’Ouest jusqu’au Cambodge et de l’Est à perte de vue. Ou alors, grimpette d’1h15 à pied par un sentier qui prend derrière la pagode au pied du mont. Ca vaut le coup si vous avez du temps.
Au sud de Chau doc, il y a une belle réserve ornithologique, Tra Hien, hélas hélas, pas pu y aller trainer (ni sur la côte - Ha Tien etc., la moto que j’avais louée étant une relique avec starter électrique cassé et moteur s’arrêtant à chaque arrêt. Ca sera pour la prochaine fois, avec Phu Quoc et Con Dao.
Gare de bus pour l’étape No. 2 Chau Doc-Long Xuyen derrière la petite pagode à côté du marché.
LONG XUYEN ET L’ILE DU TIGRE
L’ile du Tigre est un petit paradis que l’on rejoint par le ferry qui part du port de Long Xuyen à droite du marché + moto-taxi pour aller à la très charmante maison d’hotes de M. NGHIA, où l’on se régale – 09 19 72 06 09. Balade en bicyclette idyllique dans cette ile vierge de toutes plantations. Du coup, j’y ai passé 2 nuits.
SADEC
Bus Long Xuyen-Sadec. Sadec, quelle déception ! Comme me l’a dit un français de Can Tho, « Sans Marguerite Duras, personne n’y mettrait les pieds ». Je m’attendais à une jolie ville « coloniale » ; c’est moche et il n’y a rien à voir à part deux choses : la belle maison de l’Amant (maison de Huynh Thuy Lê) - située au milieu de magasins boutiques de pompes électriques, tuyaux en plastic et autres – (255 quai Nguyen Hue – Le film de J.J Arnaud n’a pas été tourné là car c’était occupé par les flics jusqu’en juin 2006) ; entrée 20 000 D et accueil par 2 guides francophones en ao dai. A voir aussi, très belle à l’intérieur, la pagode Kien An Cung (Chua Ong Quach), ancienne maison de mandarin de 1916 ; très bel intérieur ; les descendants y habitent encore. On parle aussi des jardins d’horticulteurs de l’autre côté du fleuve, à l’est du pont ; bof, de petites maisons avec des tas de fleurs en pots devant !
Bon, j’ignorais que c’était pas excitant, donc passé une nuit au bon Thao Ngan, 02 An Duong Vuong. Patrons très très sympas polis et tout, et vélos à 2$. La catastrophe pour manger ! Une « cantine » en face de l’école de la mère Duras, le Restaurant Thuy (439 Hung Vuong), correct sans plus, bourré de touristes, et qui ferme à 20h ; le soir, grandes alignées de tables sur le large trottoir le long de la rivière, mais uniquement des fondues viets ou des brochettes de cuisses et ailes de poulet + de tripes caoutchouteuses immangeables. Bref, le désert gastronomique.
Ma conclusion (subjective of course) : Sadec ne vaut définitivement pas d’y passer une nuit ; en 2 heures, vous avez tout vu.
CAN THO
La « petite ville coloniale » a fait place à du béton partout en tant que « capitale » du delta. Le seul coin vraiment sympa est l’esplanade au bord du Mékong, la rue Hai Ba Trung. J’ai dormi au Xuan Mai 1 sur Dien Bien Phu , très décrépit ; j’ai découvert ensuite qu’ils en avaient 2 autres impec à côté, le Xuan Mai No 2 et le No 3 (60 et 94 rue Nguyen An Ninh ) ; 15-20$ pt déj inclus. Location de motos (7-8$). En plus chic, l’élégant 3 étoiles Kim Tho, sur l’Esplanade (40-50$) et, même propriétaire, le Anh Dao (35-45$), aussi élégant mais moins cher car sur une grande avenue. Il y a une maison d’hôtes dans la banlieue, la Nature Mékong, tenue par un français et sa femme viet ; bonjour pour trouver, leur site web n’a ni adresse, ni carte d’accès et ni …. No. de téléphone ; il n’y a bien que des hommes d’affaires français pour pondre un site web pareil ! J’ai le No. et l’adresse email, mais je ne vous les donnerai pas car c’est en fait une villa moderne, cher et les deux proprios sont parfaitement désagréables.
Je me suis bien régalé sur l’esplanade, au Phuong Nam (48 HBT) et au Nam Bo (à côté du premier, plus cher, mais cuisine plus élaborée). Ce dernier est au rez-de-chaussée d’un hôtel de luxe, le Nam Bo aussi, avec des suites à + ou - 3 millions de D (et au 4e, un restau français, l’Escale, avec des plats entre 200 000 et 400 000 D) ; les 2 Nam Bo appartiennent au français gentleman de grande classe, avec qui j’ai passé une heure très intéressante, un vrai tycoon local qui a construit les 3 bateaux Bassac qui font en 2 jours le trajet Can Tho-Cai Be et vice-versa ; cher mais exceptionnel !
Visité la très belle maison du mandarin Binh Thuy. Reçu par une toute menue ancêtre viet délicieuse comme on en fait plus : la grande classe complètement francophone, parlant un français absolument parfait et d’une remarquable culture ; on a bavardé pendant plus d’une heure, un régal ! Une scène du fim « L’Amant » de JJ Arnaud y a été tournée. C’est impossible à trouver ; il faut sortir de Can Tho vers le village de Binh Thuy (la route prend devant l’hôtel Victoria et en fait, les maisons sont alignées sans discontinuer, donc plus de « village ») ; faubourgs interminables et, comme d’habitude, il faut demander son chemin à 10 viets avant d’en trouver un qui sait de quoi il s’agit à un moment, vous aurez sur votre droite un grand complexe avec de hauts murs et une pagode en béton, ce n’est pas ça, mais après ; repérer à gauche à un grand panneau Khu Vuc Van Hoa – Khu Yuc 3 ; vous êtes dans la rue Bui Huu Nghia et la maison est sur votre droite, avant une paillotte-galerie de pentures - No. 26 de la rue (notez le nom de la rue avant de partir et montrez-le si vous êtes perdu, vous finirez bien par trouver un pélerin local qui sait où est la rue – pas la maison, apparemment personne ne connait).
Evidemment, je suis allé au marché flottant de Cai Rang, très curieux ; je pensais que ça consistait en un tas de petites barques avec de tout ; en fait, c’est un groupe compact de dizaines de grosses jonques qui vendent des légumes et des fruits en gros, et les détaillantes (où sont les hommes ?) viennent faire leur marché en petite barque ; sympa mais ça ne prend pas 3 heures comme souvent écrit. On se balade là-dedans en longue barque avec chaises, mais je ne voulais pas me retrouver avec un groupe donc je suis allé un peu plus que l’embarcadère et ai loué une petite barque à moteur, pas bon marché non plus vu que c’est ça ou rien ! 10$ pour une heure.
VINH LONG ET L’ILE DE AN BINH
Pris le bus de Can Tho à Vinh Long. RAS à Vinh Long ! Vous prenez le ferry pour l’ile de An Binh et là, c’est vraiment la vie dans les petites îles du delta, où on plante quelque chose et après on le regarde pousser, on va à la pêche et on bavarde avec les ami(e)s. En fait, ce sont 4 iles, au confluent du Mékong et de la rivière Co Chien, An Binh, Hoa Binh, Dong Phu et Binh Hoa Phuoc, reliées par des ponts, entre Vinh Long au sud et Cai Be au nord (c’est la pointe extrême-ouest de la grande île de Ben Tre). Le ferry de Vinh Long atterrit à An Binh.
J’ai passé 2 nuits dans une belle maison d’hôtes où on se régale (et petite attention bien agréable : si vous restez 2 ou plusieurs nuits, le menu change chaque jour juste pour vous) ; Ngoc Phuong Homestay 118C, Binh Luong ; si c’est complet, même proprio à la maison Ngoc Sang juste à côté. Si vous êtes une résa à l’avance, le proprio, qui parle anglais impec, vient vs chercher au ferry de Vinh Long. On se balade dans les 4 îles en vélo mais ça finit par être monotone car beaucoup de la végétation originelle a été coupée pour faire place à des vergers.
CAI BE
Du groupe d’îles An Binh, etc., une navette ferry part de l’ile de Binh Hoa Phuoc (vs prenez une moto-taxi de An Binh au ferry – 10 km entre les 2). J’ai bien aimé Cai Bé. Petite ville fluviale sans trop de béton, un office du tourisme où, tenez-vous bien, 2 employées en ao dai parlent un français impec et, pour dormir, des maisons d’hôtes exceptionnelles, les fameuses « Maisons anciennes » du quartier de Dong Hoa Hiep. La plus belle (1838) est celle de Ong Kiet, où l’on se régale, mais 2 problèmes : pas bon marché (40$ par personne) et surtout, comme c’est la plus belle, les groupes en excursions organisées en bateau commencent à débarquer dans la maison à 9h et ça n’arrête pas de la journée. Donc, préférer celle d’avant, la maison Vo van Vo, moins belle à l’intérieur, mais 15$ seulement. Pour ceux qui n’aiment pas les maisons d’hôtes, il y a l’ancienne maison de Ong Ba (1938), avec des vraies chambres et une vaste terrasse restau (on se régale aussi !) (50$ pour 2 en demi-pension) .
SAIGON
Alors là, je fais mon mea culpa ! J’ai craché sur Saigon dans les forums de voyage pendant des années car j’avais détesté en 2006 ; ça a énormément changé et ça m’a beaucoup plu : locaux sympas, peu de fous furieux en moto, pas de concerts de klaxons, pas de haut-parleurs gouvernementaux, des rues propres, et pas de problèmes pour trouver des petits restos à la cuisine délicieuse; on y trouve en particulier de VRAIS petits bistros comme en France à pas cher, alors qu’à Hanoi … Après 1 mois de cuisine asiatique(15 jours Cambodge et 15 Vietnam du Sud), je me suis régalé 4 soirs de suite dans le bistrot de cuisine bien française La Niçoise, une institution de Saigon (le proprio est né à Hanoi en 1938 et discuter avec lui est un régal) ; c’est vraiment délicieux et servi – avec de grands sourires - plus que copieusement.
Le fameux quartier des Routards, ça devient la zone le soir, un petit Khao San avec des centaines de touristes agglutinés comme des sardines aux terrasses devant un verre de bière, surtout dans la rue Bui Vien, avec ses Girl Bars au bout – C’est libéré, Saigon !!! La foule compacte, c’est pas mon truc. Donc, pas dormi dans le quartier des Routards, mais à 10 mn à pied du quartier, dans de minuscules ruelles très calmes entre le 171 Co Ba et le 168 Co Giang, où j’ai découvert un petit trésor, le Ngoc Hué : Tout neuf, chambres très confortables pour 12$ Sgle, 13 double et 14$ twin, et surtout, au rez-de-chaussée, un mini-market « de luxe » (ils ont même du beurre de Normandie et du chocolat suisse en plus d’une belle collection de marques de bières occidentales), avec 2 tables à l’intérieur et 3 en terrasse et un service restauration (salades, viandes, poissons, spaghettis et pizzas) délicieux, très copieux et pas cher ; du coup, j’y ai pris tous mes déjeuners.
Visité un tas de belles choses, notamment à Cho Lon (dont mon temple préféré dans le quartier, celui de Tam Son Hoi, à mon humble avis plus intéressant que le célèbre Thien Hau) et la pagode de l’Empereur de jade en ville, avec toutes ses énormes statues en bois ; retour aux « Musée des Horreurs » (celui des « Vestiges de la guerre », ex « musée des Crimes de guerre américain » ; toujours aussi instructif ! Heureusement, les fœtus déformés en bocal de la salle de l’Agent Orange ont disparu, ça faisait vraiment trop.
TAY NINH ET LES TUNNELS DE CU CHI
Passé 2 jours en moto entre les deux. La messe des Cao Dai à Tay Ninh, c’est vraiment magique ! Pour manger et coucher, c’est une autre histoire : rien, à part le restau à droite de l’hôtel Hoa Binh, une horrible relique en béton héritée des russes ; c’est la seule fois où on a essayé de m’arnaquer en 16 jours : menu sans prix et quand j’ai demandé le prix des crevettes grillées et de l’anguille, réponse « On sait pas » ; je me suis retrouvé au coin du petit parc sur la même rue chez 3 vieilles rigolardes qui font des soupes délicieuses sur le trottoir.
A 6 km au nord de Tay Ninh, le fameux Mont Ba (Nui Ba), vénéré par les bouddhistes, donc c’est devenu le Disneyworld superbement organisé pour soutirer le max des visiteurs : 12 000 D pour se garer, 20 000 pour entrer, 20 000 AR pour arriver aux gondoles installées récemment (évidemment à au moins un kilomètre de l’entrée donc les gens paient pour le petit train électrique qui fait la navette entre les 2) et 150 000 D pour les gondoles téléphérique ; si on ajoute les offrandes, ça ne fait pas un pèlerinage bon marché pour les pauvres viets (à moins de faire tout ça à pied).
Belle route de campagne entre Tay Ninh et les tunnels, qui n’ont pas changé ; toujours aussi effrayant, avec la collection habituelle d’occidentaux se baladant là-dedans avec des T-shirts « Good Morning Vietnam » (c’est malin !) et tirant à la Kalach ou M 16 à 30 000D la balle (plus cher pour tirer avec une mitrailleuse) ; tout ça est d’une classe quand on pense à ce qui s’y est passé (arrêtez-vous à l’immense cimetière de Cu Chi avant d’arriver aux tunnels, ça vous met tout de suite dans l’ambiance !).