En juin dernier, je me suis envolée au Maroc avec mon frère. Notre objectif ? Découvrir les plus belles médinas du nord du Maroc.
Jour 1 : 11 juin : Embarquement immédiat pour Fès
Après 3h de vol, nous survolons le Rif avant d’atterrir à Fès. A la sortie de l’aéroport notre “famille” marocaine (Naïma et Mohammed) nous attend. En fait il s’agit de la tante d’un copain de mon frère. Prévenus la veille, ils tenaient à nous accueillir.
Direction la médina de Fès pour poser nos bagages dans notre riad. Car oui là bas derrière une porte banale en apparence on tombe sur les plus beaux riads avec leur patio intérieur qui protège de la chaleur et du bruit de la rue. Il est midi, nous décidont de déjeuner sur place avant de nous lancer dans l’exploration de la médina de Fès. Au menu tajine de légumes.
Fès se divise en trois cités : Fès el-Bali, la vieille ville arabo musulmane datant du VIIIe-XIIe siècle ; Fès el-jedid, la cité impériale XIIIe où se trouve l’ancien quartier juif et le palais royal et la ville nouvelle construite par les français début 20e. Toute la médina est entourée de remparts.
La médina de Fès est la plus grande médina du monde arabe. Elle est connu comme étant un vrai labyrinthe. Souks de partout, épices, habits traditionnels pour le mariage, fruits, légumes, pâtisseries orientales, tapis, babouches, djellaba : c’est un dédale de rue multicolores où toutes les odeurs s’entremêlent.
Pour notre premier jour on décide de ne pas s’aventurer seul mais avec un guide. C’est parti pour 3h de visite dans la vieille ville.
Plongée immédiate dans le dédale de souks que comprend la ville. La ville compte aussi beaucoup de fondouk (des entrepôts de marchands).
L’immanquable reste la mosquée Karaouiyine :16 000m² et ses 14 portes d’entrées. c’est la plus grande mosquée d’Afrique du nord. Repérable avec ses toits de tuiles vertes. Son université et sa bibliothèque sont réputés dans le monde entier.
L’accès est réservé aux musulmans mais en se promenant dans la médina on peut en faire le tour et apercevoir quand les portes sont ouvertes, les fontaines où toutes les générations se croisent, la salle de prière au loin.
Plus loin nous arrivons sur une place plus bruyante normalement car ici on tape le métal c’est la place Seffarine. Nous reprenons notre promenade…”balek balek” crient des hommes poussant des chariots débordant de marchandises…pour qu’on les laisse passer.
Visite de la Medersa el-Attarine, la plus ancienne de Fès. C’est une école coranique au plafond en bois de cèdre sculptés.
Tout en redescendant nous arrivons aux tanneries de Chouara les fameuses. Elles se trouvent au bord de l’Oued, le cours d’eau qui traverse la ville. On observe le travail des tanneurs depuis les terrasses qui les entourent. L’odeur qui s’échappe des cuves nous plongent dans l’ambiance. Ici les peaux de bêtes arrivent puis elles sont lavées et teintes dans les cuves. Ce jour ci il n’y a pas grand monde car beaucoup prennent des congés après le ramadan nous explique notre guide. Nous y passerons une autre fois pendant notre séjour.
Si on se retrouve perdus dans la médina, nos seuls points de repères sont les portes.
La plus belle d’entre elles c’est Bab boujloud. C’est ici que nous retrouvons Chaimae et son frère, les enfants de Naïma et Mohammed qui étaient venus nous chercher à l’aéroport. Direction un café dans la médina pour faire connaissance. Puis on se retrouve à 23h à manger chez eux avec toute la famille réunie pour partager le dîner.
Une première journée bien chargée en rencontres et découvertes.
JOUR 2 : 12 juin : Rendez vous au palais royal puis couscous
On commence ce deuxième jour avec un petit déjeuner dans notre riad. Au menu crêpes marocaines et thé à la menthe bien sûr.
Aujourd’hui on décide de partir explorer Fès el jedid en commençant par le palais royal. Derrière ses immenses portes en cuivre, 80 hectares de jardins une mosquée une médersa. Le tout est fermé au public.
Puis nous empruntons des petites rues dans le quartier au détour d’un souk ombragé.
Pendant ce temps l’appel à la prière rythme nos journées.
Exceptionnellement Naïma nous prépare son couscous du vendredi…pour ce midi. On se retrouve tous autour de la table basse du salon entouré de banquettes à la marocaine. Moment de convivialité et de partage. Ici on mange tous dans le même plat. Son couscous aux 7 légumes est pleins de saveurs. Chacun mange à sa manière à la cueillière ou directement avec les mains.
Puis pour terminer sur une note sucrée, on découvre le sellou fassi. Une gourmandise marocaine, sous forme de poudre compacte à base de farine – d’amandes – graines de sésames – beaucoup de sucre – du beurre – de l’anis –de la cannelle…etc
L’après midi déjà bien entamé, nous prenons la route direction Sefrou. Nichée à 800m d’altitude elle est connue pour sa production d’olives et de cerises. Nous nous rendons aux cascades de l’Aggaï où les habitants des alentours se rendent pour se rafraîchir dans l’après midi.
Puis nous reprenons la route pour rentrer sur Fès. Objectif observer le coucher de soleil sur la vieille ville depuis les tombeaux des mérinides. Cette colline qui domine la médina offre une atmosphère reposante loin de l’effervescence de la médina. C’est ici qu’ont été enterrés les derniers sultans de la dynastie mérinides XIV XVe. La mosquée Karaouiyne se détache avec son toit aux tuiles vertes et son minaret qui domine la médina.
Avant de rentrer nous retournons aux tanneries pour une visite privilégiée avec Mohammed ancien tanneur il a commencé à travailler ici à l’âge de 13 ans ils alternent alors les différents postes dans les cuves : lavage des peaux, teintures, séchages.
JOUR 3 : 13 juin : 50 nuances de bleus
Aujourd’hui on change de décor : direction le nord nord du Maroc et son village bleu Chefchaouen. 4h de car à travers la campagne marocaine. Nous traversons des paysages très arides puis vert et même un lac…
Bleu nuit, bleu ciel, bleu azur, bleu turquoire bleu électrique : ici toutes les nuances de bleu sont réunis. Ce village de 600m d’altitude se trouve sur la chaîne du Rif. Sa particularité ? son architecture andalouse. A noter que contrairement à Fès ici on parle plus facilement espagnol que français car les enclaves espagnols ne sont pas très loins.
Nous sommes jeudi 14 juin et qui dit jeudi ici dit jour de marché ! je suis super contente j’adore les marchés et je trouve qu’il n’y rien de mieux qu’un marché pour prendre la température d’une ville. Il y a foule. Certains font le plein de pommes de terre pendant que d’autres se ruent sur les fruits. Le sol est envahi de feuilles de clémentines…
En fin de journée, on prend un chemin en passant la rivière pour monter jusqu’à la mosquée qui domine la ville où nous avons un beau point de vue sur la ville bleue.
Dîner en ville sur la place principale et promenade nocturne dans les ruelles bleutées.
JOUR 4 : 14 juin : Promenade dans ce dédale bleu et architectures andalouses
Petit déjeuner en extérieur dans un café. Puis balade dans les rues qui sont désertes. Il est 10h du matin même les épiciers ne sont pas ouverts… Tout ce bleu est apaisant, ressourçant. Toutes les portes sont colorées et uniques. Chefchaouen a beaucoup de charme, on s’y sent bien avec ces montagnes verdoyantes qui l’entoure.
L’après midi direction les remparts pour prendre de la hauteur. On croise un homme qui descend de la montagne avec deux énormes sacs sur les épaules puis un âne plus loin. On a un beau point de vue sur la ville en contre bas.
Ensuite on regagne la ville et on se retrouve de l’autre côté des murs rouges crénelés de la Casbah. Un joli jardin andalou se trouve dans la Casbah à l’ombre des palmiers.
Terrasse panoramique en haut de la tour avec une vue sur le minaret à la forme octogonale de la Grande mosquée.
Ce soir on goûte une autre spécialité la pastilla. Un plat composé de feuilles de brick avec du poulet, des oignons, du miel, de la cannelle,des amandes et d’autres épices à l’intérieur. Un mélange sucré-salé très gourmand mais surtout très copieux !
JOUR 5 : 15 juin : Retour brutal à la civilisation à Meknès
Dernière matinée avant de partir pour une autre ville…On prend un bus jusqu’à Fès puis un autre jusqu’à Meknès. On arrive au coucher du soleil.
Première balade dans Meknès. Après nos deux jours au calme, c’est le choc. On atterrit sur la place El Hedim Square. Elle grouille de monde dans tous les sens avec des échoppes les unes sur les autres. On passe devant la célèbre porte Bab Mansour el-Aleuj qui est comme l’emblème de la ville. Les taxis arrivent dans tous les sens.
Ce soir ce sera tajine au menu puis retour au calme dans notre logement pour la nuit.
JOUR 6 : 16 juin : Voyage au temps des romains…à Volubilis
Samedi, on met le réveil un peu plus tôt car attention aujourd’hui on expérimente les transports locaux pour nous rendre sur le site romain de Volubilis. Pour avoir une place assise dans le bus il faut être chanceux.Tant pis nous passerons le voyage en parti debout 50min environ. Arrivés à Moulay Idriss le seul moyen de se rendre sur le site c’est le taxi. Il est 10h30 et la chaleur se fait bien ressentir. Le site est dépourvu d’ombres dont un conseil venez le matin ! pendant 1h30 nous avons visité l’ancienne cité de Volubilis fondée au IIIe siècle avant J.C. A l’époque elle s’est rapidement développée avec le commerce de l’olive du blé et du gibier.
On peut y observer son capitole, son arc de triomphe, ses thermes et sa rue principale reliant les deux portes de la ville. Mais Volubilis a quelque chose en plus que d’autres sites n’ont pas forcément…il s’agit de ses précieuses mosaïques très bien conservées.
Retour sur Meknès par le bus. Attention c’est l’heure de pointe ! Un monsieur force pour rentrer dans le bus avec ses 4 sacs remplis de feuilles de figues de barbarie. Un beau bazar !
En fin de journée on se rafraichit dans la piscine de l’hôtel avant de finir notre boucle en rentrant sur Fès en train cette fois ci !
Après un repas avec une nouvelle découverte locale : le R’fissa un plat marocain à base de msemmen (crêpe), de lentilles, d’épices de ras el hanout. Il était accompagné de poulet.
Le ventre bien rempli, on profite d’un concert ouvert à tous près de la porte Bab Boujloud (porte bleue) dans le cadre du festival des musiques sacrées du monde.
JOUR 7 : 17 juin : Derniers moments d’hospitalité à la marocaine
Dernier jour, dernière balade dans la médina comme des grands sans guide. Nous sommes retournés aux tanneries qui étaient remplies cette fois ci. Puis sandwich marocain acheté dans les souks…etc
On en prend pleins les yeux une dernière fois : poteries, tissus, cuir, cuivre…etc Fès et son artisanat à ciel ouvert font l’authenticité de sa médina.
Pour notre dernière soirée, nous sommes invités dans notre famille marocaine pour partager un dernier repas. Nous leur racontons nos derniers jours de voyages à Chefchaouen et Volubilis. Puis Naïma ramène une soupière. Ce soir c’est Harira, la soupe marocaine accompagnées de pleins d’autres surprises. On se sent vraiment comme à la maison, un vrai bonheur d’avoir pu partager tous ces moments de convivialité avec eux. Sans eux notre voyage n’aurait pas eu la même intensité. Merci pour tout !
La nuit fut courte mais voilà il est temps pour nous de rentrer après cette belle semaine riche en rencontres et découvertes. Le Maroc n’a pas fini de nous surprendre. Après Marrakech il y a deux ans, je peux vous dire qu’avec la découverte de Fès et Chefchaouen j’ai vraiment l’impression d’avoir vu un Maroc beaucoup plus authentiques et simples mais abondant de richesses.
Une dernière photo pour la route. Un peu de fraicheur dans les jardins de Bou Jeloud près du palais royal.
Crédits pour toutes les photos : Lucie MARTIN
