Tout d’abord un grand merci à ceux qui partagent astuces et conseils sur les forums du Guide du routard. Même si je ne prends pas le temps de le faire moi-même, je les consulte souvent avant de partir en voyage et ils me sont très utiles. Et dans le cas de notre voyage à Bali dont nous revenons tout juste, je dois aussi remercier tous les commentaires négatifs sur cette île, du genre “Bali, fuyez !”. Ils m’ont aidé également.
Maintenant, je peux donner mon “feedback” et peut-être aider de futurs voyageurs qui ont choisi cette destination ou qui hésitent à s’y rendre.
Je précise que nous nous sommes décidés au dernier moment, que notre choix s’est porté sur Bali, car au delà de tout ce qui nous attirait sur cette île, c’était facile de tout réserver au dernier moment et d’organiser un voyage en itinérant, et que cette destination ne nécessitait pas de vaccin particulier, que n’aurions pas eu le temps de faire. C’était la première fois que nous voyagions en Asie.
Après ce que j’avais lu sur certains forums, j’avoue avoir eu quelques doutes au dernier moment et je me demandais bien ce que nous allions trouver. Alors voilà ce que j’ai lu et ce que j’ai ressenti:
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J’ai lu “Bali est envahie par les touristes et les enseignes occidentales qui ont défiguré l’île”: je peux comprendre la déception de ceux qui ont connu Bali il y a 10 ou 15 ans, parce qu’elle a certainement beaucoup changé. J’avais d’ailleurs bien aimé le commentaire d’un routard qui disait qu’imaginer trouver Bali comme il y a 15 ans, c’était comme si un étranger s’attendait à retrouver le décor d’Amélie Poulain à Paris aujourd’hui. Le monde change et évolue et pourtant ne vaut-il pas toujours la peine de voir la Tour Eifel ? A chacun d’en juger.
Pour notre part, nous avons tout d’abord soigneusement évité le sud de l’île, sauf les 2 dernières nuits passées à Jimbaran avant de prendre notre vol. Nous avons passé nos premières nuits à Ubud, qui n’est certes absolument pas épargnée par les touristes, mais qui reste une petite ville et qui permet une première immersion dans l’île. Nous avons vu dans Ubud un point de départ idéal pour de nombreuses balades. Nous partions ainsi en scooter toute la journée dans des endroits plus retirés et le soir, nous avions tout à portée de main. Nous croisions évidemment des touristes dans les sites que nous avons visité, mais jamais beaucoup. Il faut aussi savoir choisir le moment de la journée et les lieux eux-même. Nous avons également discuté avec des Balinais à qui j’ai demandé ce qu’ils pensaient sincèrement du tourisme grandissant dans l’île. La réponse: “Pour nous, c’est une chance. Qu’y a t-il à faire ici à part travailler dans les rizières? Aujourd’hui, presque tout le monde a du travail grâce au tourisme.” Il faut payer l’école, ils n’ont pas de retraite… Et n’oublions pas que voyageur d’il y a 15 ans ou d’aujourd’hui, nous participons tous à cette évolution. Bien que “routards” et voyageant dans le respect des traditions et des habitants, nous n’en sommes pas moins des touristes -
J’ai lu “Bali est polluée et envahie de déchets”: les posts que j’avais lu dataient d’il y a quelques années, donc peut-être que la situation s’est améliorée, mais pour notre part, nous n’avons pas trouvé la situation catastrophique, notamment au niveau des endroits où nous nous sommes baignés (Amed, Nusa Lembogan, Jimbaran). Nous nous attendions à trouver des déchets dans l’eau, ce qui ne fut pas le cas à ces endroits là, mais nous sommes loin d’avoir fait toutes les plages. Nous avons vu beaucoup de déchets autour du lac Batur où il faut se balader par endroits avec quelque chose sur le nez et également à Padangbai. Pour le reste, oui, toujours des déchets par ci par là, mais rien par rapport à d’autres endroits que nous avons pu visiter dans le monde et même en Europe dont la France n’est pas en reste. Il faut dire aussi que les habitants brûlent régulièrement leurs déchets et mieux vaut ne pas se trouver à côté à ce moment là.
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J’ai lu “Les routes et la circulation sont un cauchemar à Bali, notamment le bruit incessant des scooters”: oui, il y a beaucoup de scooters partout dans l’île, même dans les endroits les plus reculés. Vous n’êtes jamais vraiment à la campagne, puisque l’axe principal, même s’il reste une petit route, passe toujours au milieu du village. Rien à voir avec nos campagnes à nous. Et vous entendez toujours les scooters. Pour les Balinais, cela reste le moyen le plus pratique de se déplacer, souvent en famille (4 ou 5 sur un scooter). Sans compter les scooters loués par les touristes. Effectivement, à certains endroits, la circulation est dense. Mais à part la route de l’aéroport à Ubud, la circulation dans Ubud même et le jour au nous sommes arrivés à Jimbaran, nous n’avons pas eu de difficulté particulière. Nous avons choisi de louer un scooter lorsque nous revenions au même hébergement le soir et de faire appel à un chauffeur pour passer d’un hôtel à l’autre en s’arrêtant aux sites que nous avions choisi. Il faut dire aussi que côté pollution, les chauffeurs ne savent pas passer la 5ème et rarement la 4ème. A 80 en 3ème, ça ronfle !!!
Pour les scooters, faire attention de bien vérifier l’état avant de partir, la plupart des loueurs ne font pas d’“état des lieux”, c’est plutôt cool, mais nous avons failli nous faire arnaquer par un loueur qui voulait nous faire payer un rétroviseur cassé alors qu’il l’était déjà quand nous sommes partis. Donc attention ! Et n’oubliez pas le casque ! -
J’ai lu “On se fait aborder voir harceler partout à Bali, nous ne sommes que des porte-monnaies sur pattes”: oui, on se fait beaucoup aborder, mais comme dans d’autres pays. Nous avons vécu ça aussi au Maroc ou au Pérou. Chacun essaie de vendre son ptit truc. Peut-être davantage à Bali c’est vrai, mais je ne parlerais pas de harcèlement. Bien sûr, au début, vous répondez “non merci” avec le sourire, au bout de 15 jours, on ne vous cache pas qu’il y a des jours où vous n’avez plus envie de répondre du tout. C’est parfois très fatiguant, mais à part une fois à l’arrivée sur Nusa Lembogan où un type a été super insistant et irritant, rien de dramatique. Ce qui est irritant, c’est qu’avant de proposer ce qu’ils ont à vendre, beaucoup prennent la peine de vous demander si vous allez bien, d’où vous venez et comment vous vous appelez. Plusieurs fois par jour, ça devient vite ch…
Quant au coté “porte-monnaie”, oui, il faut payer pour les parkings, les toilettes, les sites naturels comme les cascades, on a l’impression de devoir toujours avoir la main au porte-monnaie. MAIS: d’abord ce sont des sommes dérisoires pour nous: un parking coûte environ 10 centimes par exemple. Et puis, à nous d’éviter les pièges, même si nous tombons dedans de temps en temps ! -
J’ai lu “Les Balinais ne sont plus aussi accueillants et sont même parfois agressifs avec les touristes”: eh bien, je dirais que comme partout, il y a des gens adorables et d’autres moins. Il y a eu de beaux échanges, que ce soit avec des gens qui ont quelque chose à vendre ou non, de beaux sourires et parfois oui, des regards peu accueillants. La nature humaine, tout simplement. Bien sûr, même une jolie conversation ou un “si ça vous dit, je peux vous faire voir ci ou ça” peut déboucher sur un “vous voulez voir ma boutique?”, mais bon, c’est de bonne guerre et pas méchant.
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J’ai lu “Les plages ne sont pas paradisiaques à Bali et les vagues sont trop fortes pour se baigner”: on ne s’attendait pas à des plages paradisiaques, nous avons vu une plage pleine de déchets à Padangbai, une plage de sable blanc payante et avec beaucoup trop de vagues pour s’y baigner. Sinon, à Amed, on peut se baigner facilement et surtout c’est le paradis pour le snorkeling (très facile depuis la plage, on se retrouve très vite dans un autre monde) ou la plongée. Sinon, à Jimbaran, pas de souci pour se baigner, belle plage de sable et pas trop de vagues. A Nusa Lembogan, on peut se baigner aussi sans souci, mais pour faire du snorkeling, il faut prendre un bateau, dommage.
Voilà, attention, il ne s’agit pas là d’un débat sur l’évolution du tourisme dans l’île, mais juste un avis, un constat de la situation actuelle pour aider les futurs voyageurs. Je rappelle qu’à part Jimbaran, nous avons évité tout le sud de l’île.
Pour nous, Bali a été un très beau voyage: les rizières, les temples, les fonds sous-marins, la cuisine, la philosophie et la religion, les cérémonies, les rituels, certains beaux échanges.
Nous ne nous attendions pas à une île paradisiaque et nous avons été agréablement surpris. Surtout que pour nous, l’Indonésie, c’était aussi ça, ces points négatifs, voir leur façon de vivre et l’abondance des scooters par exemple en faisaient partie. Ce fut une belle expérience et nous ne regrettons pas notre choix. Nous avons bien vagabondé dans l’île, d’ailleurs encore quelques constats par site:
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Le Mont Batur: agréablement surpris: j’avais lu sur les forums et sur le guide du routard les commentaires sur la mafia des guides pour faire l’ascencion. Qu’on se faisait harceler si on n’avait pas de guide et qu’on pouvait y aller sans, qu’il suffisait de suivre les petites lumières dans la nuit, qu’on se suivait tous à la queuleuleu et super lentement, rien d’une randonnée. Certains déconseillaient même de le faire.
Nous n’avons pas tenté de faire l’ascencion sans guide. Nous avons trouvé un hébergement pas loin du lac qui organisait le trekking d’une façon différente des autres (descente par l’autre côté et exploration du volcan). Ca s’est merveilleusement bien passé. Levés à 4h du matin et bien que nous voyions ci et là plusieurs groupes de randonneurs, c’était plutôt calme. Nous avons l’habitude de randonner, mais nous n’aurions pas fait l’ascencion sans guide au milieu de la nuit, on peut se perdre facilement. Notre guide est parti d’un bon pas et l’ascencion n’était pas des plus faciles puisque beaucoup de pierres, on glisse et ça grimpe fort (ce ne sont pas des lacets). En haut, il fait froid, nous avions prévu des habits de rechange après avoir transpiré et nous avons bien fait ! Petit dej en haut et plus qu’à attendre le lever du soleil. Là haut, du monde, oui, bien sûr, mais on ne se marche pas dessus non plus ! Un moment magique et la descente par l’autre côté valait vraiment le coup ! -
Le temple Besakih: agréablement surpris: là aussi, que ce soit le routard ou les forums, nous n’étions pas encouragés à y aller: beaucoup de harcèlement apparemment de la part des guides, etc. Bonne nouvelle: aujourd’hui le gouvernement a fait changer les choses. On paie le billet 65 000 roupies si je me souviens bien (un peu plus de 4 euros) et il comprend un sarong et un guide. Du coup, les touristes ne vont plus là où ils dérangent les cérémonies et ils ne sont plus non plus agressés à l’arrivée. On nous distribue même, quelques mètres avant, des flyers nous indiquant ce que comprend le billet et que si on vient nous aborder pour nous vendre des sarongs ou des offrandes en nous disant que c’est obligatoire pour entrer au temple, il faut simplement passer son chemin. Donc la visite avec le guide s’est très bien déroulée et en plus, il n’y avait pas grand monde.
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Munduk: on nous avait “vendu” la campagne, on a été déçu. Mais peut-être qu’on est passés à côté. Nous avons largement préféré Sidemen pour le coté campagne.
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Les Sekumpul Waterfalls: déception ! Le Guide du routard nous indique une entrée à payer de 25000 roupies, qu’on les découvre d’en haut, puis un escalier à dévaler jusqu’à la rivière où des sentiers s’en approchent au plus près. Aujourd’hui, plus question de dévaler les escaliers seuls, encore moins de descendre au pied des chutes sans guide. A l’entrée, on nous propose 3 solutions: la vue seule pour 20000 roupies, ensuite il faut un guide pour le premier trekking ou le second trekking en bas des chutes: 200 000 roupies (je ne pairais pas 13 euros pour aller voir une chute d’eau en France ou ailleurs). Déjà que pour nous, payer pour voir un site naturel est très dérangeant, la nature n’appartient à personne, mais là, nous avons détesté le principe. C’est carrément de l’arnaque. De plus, lorsque nous marchons pour voir un site de ce type, c’est pour être seuls, aller à notre rythme et profiter de la nature. Nous avons donc choisi juste la première solution: la vue. Une fois ce palier atteint, vous avez des barrières et des personnes qui contrôlent vos billets, vous ne pouvez pas aller plus loin sans guide. De plus, le chemin jusque là (large de moins d’un mètre) est envahi de scooters qui descendent et remontent les gens qui ne veulent pas se bouger les fesses. Nous avons été vraiment très déçus et franchement, nous avons vu d’autres cascades plus belles que celles-ci dans l’île où on pouvait aller jusqu’en bas. On aurait pu se passer des Sekumpul Waterfalls.
Pour le reste, nos gros coups de coeur: les rizières de Jatiluwih (que nous avons fait tôt le matin), la source de Tirta Empul, le pura Kehen à Bangli, le temple du lac Bratan, l’ascencion du Mont Batur, Sidemen, Amed pour les fonds sous-marins, le temple Rambut Siwi et Perançak (comme le promet le routard, personne !!!).
Pour ceux qui sont arrivés jusqu’au bout de ce post, félicitations, je ne m’attendais pas à en écrire autant, mais j’avais envie à mon tour d’aider les futurs voyageurs. Encore une fois, il ne s’agit que d’un avis et nous sommes loin d’avoir tout vu Chacun est différent et se fait SON voyage. En espérant que ce post aura été utile…
Quels que soient vos choix, bon voyage à vous !!!