C’est une île au cœur de l’arc antillais, entre la mer des Caraïbes et l’Océan Atlantique.
Une petite île, mais deux pays : au nord, c’est la France et au sud la Hollande.
Et tout autour, une succession de plages de rêve jalonne le littoral. Place au sable blond et aux palmiers sans oublier les envoûtantes nuances de bleu de l’horizon marin.
Pas moins de 36 plages bordent les côtes saint-martinoises … et toutes ont leur charme et leur particularité.
Autant le dire d’emblée, les dix plages paradisiaques évoquées dans ce récit sont situées dans la partie française de l’île, j’avoue un faible pour ce territoire dont le nom m’a toujours été si familier …
Aucune hiérarchie ni classement n’a sa place dans cette présentation, le choix s’avérerait bien trop difficile et si subjectif … non, voici seulement un florilège composé d’observations, d’impressions et de moments vécus ; l’ensemble étant illustré par de nombreuses photos prises au gré de mes balades. Des flâneries à fouler le sable chaud mais également à découvrir l’environnement autour de ces quelques plages.
Baie Orientale, l’incontournable !
Mon parcours le long du littoral de Saint-Martin débute par la côte nord-est de l’île. Un des lieux parmi les plus charmants de l’île.
Depuis les hauteurs le panorama sur la grande Baie Orientale se dévoile dans un patchwork de couleurs qui a tout pour séduire le visiteur.
Quelle palette de teintes ! D’abord il y a ce bleu intense de l’océan, enfin plus exactement ces multiples nuances de « bleus » qui à l’horizon se confondent au loin avec celles du ciel. Et puis, s’y ajoutent les éclatantes couleurs des toitures du village de la Baie orientale, « BO » pour les familiers.
L’effet « mosaïque » créé s’avère particulièrement attractif pour le regard.
Ensuite les yeux balayent le ruban de sable clair s’étirant en bord de mer. La baie forme un parfait arc de cercle, vraiment superbe !
Au centre de la BO, on aperçoit une colline, un morne comme l’on dit ici en créole, faite d’un amoncellement d’imposants rochers.
Depuis ce monticule le point de vue sur la plage et la mer doit valoir le coup d’œil … de l’imagination à la vue réelle, il n’y a que quelques centaines de mètres par la route et juste quelques pas dans le sable.
M’y voilà donc, arpentant la pente caillouteuse et me faufilant entre blocs de pierres et cactus candélabres. Des cactées qui se dressent droites comme des « i » qu’il vaut mieux ne pas frôler. Elles sont comme on s’en doute hérissées de piquantes épines !
Bref, le premier atout de ce belvédère est bien la vue sur l’immense plage.
→ Côté sud, se dévoile une plage de rêve où l’on peut profiter de tous les charmes d’une halte balnéaire idéalement située.
Dans le désordre et sans être vraiment exhaustif, voilà les atouts dont les amateurs de plage peuvent profiter sur cette BO.
En mode farniente : s’allonger sur sa serviette à même le sable blanc ou plus confortablement, en étant étendu sur un transat sous un parasol … avec pourquoi pas un cocktail au bord des lèvres ?
En mode un peu plus actif : nager entre deux vagues dans des eaux chaudes (28°C au moins) et cristallines à souhait. Ou encore, fouler le sable en longeant l’ourlet d’écume qui vous caresse, par vagues, les pieds …
En mode sportif : glisser sur l’eau sous l’effet du vent en kite-surf ou sur une embarcation à voiles, quant d’autres pourront opter pour un survol décoiffant en parasailing …
Et en mode contemplatif : assister au lever du soleil, la baie est orientée plein est.
Second panorama à admirer depuis cette butte : → le côté nord, vers le mont Vernon.
Cette partie de la plage est un peu moins fréquentée et plus nature, sans vraiment dire sauvage ; même si au pied des rochers on voit une cabane. Un abris digne d’un Robinson ?
Pendant que j’admire le paysage, on m’observe … des yeux sont aguets. Ce sont ceux d’iguanes attentifs juchés tout autour sur les rochers. Ils sont en nombre, disséminés un peu partout. Pas possible, mais ici c’est le morne aux iguanes !
Heureusement, ils sont craintifs et fuient au moindre mouvement.
Qu’ils sont Impressionnants ces « lézards » géants avec leur aspect qui fait penser à des animaux tout droit sortis de la préhistoire !
Plus esthétique, entre pierres et iguanes, la vue de la silhouette de ces drôles de cactus. Ce sont des melocactus intortus plus communément surnommés en anglais « Turk’s cap », tellement ils rappellent les coiffes turques avec leur gros pompons rouge . La petite histoire ne dit pas si le fait de toucher ces pompons vous porte bonheur. En tout cas, qui s’y frotte, doit s’y piquer !
Autre aspect appréciable de cette Baie Orientale qui décidément a tout pour plaire, son front de plage.
Ici, les constructions n’imposent pas la vison d’un bétonnage à outrance. Les résidences et les villas respectent harmonieusement le style coloré des habitations des îles caraïbes.
Quant au « Boulevard » dit des plages, entre sable et habitations, il n’en a que le nom. En fait, il est simplement constitué d’une voie empierrée couverte de terre battue ; certes c’est un peu poussiéreux mais l’apparence reste très naturelle. Parfois on y croise même des ânes en balade, hi-han !
Et à deux pas de la plage, le centre de la BO s’est même donné une atmosphère de petit village : une place, des restaurants et cafés, quelques boutiques … j’y reviendrai plus en détails et en images après ma tournée des plages, à la fin du récit.
Au sud de la BO, toujours la plage mais avec ou sans …
Avec ou sans ? Il s’agit là d’histoire de maillots de bain, alors textile ou pas ? Car cette extrémité sud est une plage où peuvent se baigner les adeptes du naturisme.
Eau calme, légère brise marine et vue apaisante sur la plage bordée par ces quelques cocotiers. Avec l’impressionnante tranquillité qui émane de ce lieu il est bien difficile d’imaginer ce qu’a pu subir ce rivage en septembre 2017. Et dire que le terrible ouragan Irma est passé par là !
Quelques stigmates du dévastateur cyclone persistent ici, tout au bout de la plage, à l’image de ces constructions déstabilisées et détruites par les puissantes vagues submersion …
A côté des cocotiers, se dressent un pylône sur lequel je devine une caméra … l’œil voyeur et indiscret de Big Brother ?
Pas vraiment, un panneau d’informations rassure sur sa fonction. En fait, il s’agit là d’une observation régulière du trait de côte. Grignotée par l’érosion marine sous l’influence des intempéries saisonnières, le rivage recule irrémédiablement.
Dans ce secteur, les relevés témoignent de 50 à 150 mètres de côte engloutie par l’océan depuis les années 50.
Îlet Pinel, une perle au large de la côte
Depuis les mornes dominant la côte Est de Saint-Martin, on bénéficie (entre autre …) d’une vue de choix sur un des joyaux de l’île : le paradisiaque îlet Pinel.
L’apercevoir, juste à quelques encablures du rivage s’avère une vraie invitation à aller le découvrir de plus près.
Pour mieux profiter de ce lieu au charme incontestable, il vaut mieux éviter d’y aller le week-end et autre conseil : prendre une des premières embarcations en début de matinée est souhaitable.
C’est ce que nous avions fait, lors d’un précédent séjour … Souvenirs.
Arriver de bonne heure sur l’île … de l’archipel, vous assure une vision digne du paradis. Admirez ce panorama idyllique : au loin, les silhouettes vallonnées des mornes de Saint-Martin se détachant sur un ciel bleu et en premier plan, un banc de sable immaculé s’avançant dans des eaux au séduisant ton bleu …
Mais quel paysage ! Celui d’un véritable éden bleu !
Cependant au fil des minutes, avec l’arrivée des touristes à la journée, la vision se modifie quelque peu. Le banc de sable est vite conquis par les vacanciers … c’est encore charmant mais un peu moins esthétique, car vous l’imaginez sans doute, avec transats et parasols, l’image devient moins « nature ».
Il suffit, en grimpant une peu, de s’éloigner de la plage principale pour à nouveau s’offrir un splendide point de vue où la nature redevient reine.
L’îlet Pinel n’est pas très grand, il s’étire sur environ 500 mètres de long. En traversant la lande, on parvient rapidement à un autre rivage et à cette plage dont le sable vous l’imaginez n’est pas ratissée tous les jours mais le paysage y gagne ainsi en authenticité.
Au loin, entre ciel et mer, comme posé sur la ligne d’horizon, voici l’île de Tintamarre dont on devine les falaises.
-----------------------------------------
Après un tour (anticipé !) au paradis, le retour à terre sur Saint-Martin s’avère un peu moins idyllique … explications.
En effet, le lieu le plus pratique et le plus court (20 minutes sur l’eau) pour traverser le bras de mer entre terre et îlet fait passer par l’embarcadère de Cul de Sac Marin.
Déjà le nom du petit port/village ne fait pas vraiment rêver mais il y a encore plus contrariant … la grève de chaque côté du quai est envahie depuis quelques temps de sargasses !
Ces algues marines qui prolifèrent et qui ont la fâcheuse tendance à s’accumuler en abondance dans ce petit cul de sac.
Ces arrivées par vagues sur le rivage sont un véritable fléau pour les côtes des îles caraïbes ainsi que celles (et surtout) du Golfe du Mexique.
Ce satané réchauffement climatique aurait sa part dans la participation à ce phénomène … Les spécialistes tentent de trouver des solutions, pas trop onéreuses si possible : barrages flottants, ramassage et transformation-valorisation de ces végétaux … Tout le monde espère prochainement un règlement satisfaisant à cette problématique.
Pour l’instant, à Saint-Martin et notamment sur la Baie Orientale, des engins ratissent soigneusement et régulièrement ces amas d’algues, la plupart des plages restent agréables pour profiter des plaisirs balnéaires.
A Cul de Sac, il n’y a finalement que les oiseaux qui apprécient ces sargasses en décomposition. A l’image de ces oiseaux, plumages blanc et noir, longues pattes rouges : ce sont d’élégantes échasses à col noir.
Qu’elles semblaient prendre un plaisir gourmand à barboter et à fouiller ces étendues vaseuses. De plus, par endroits, c’est plutôt malodorant !
Un détail plus distrayant observé furtivement dans ce cul de sac, un banc de poissons … volants : des exocets. Hop ! Et hop ! Deux simples bonds de ce banc de poissons argentés, en fait, juste le temps pour moi de les cadrer.
Anse Marcel, un havre de tranquillité lové au pied des mornes
Passer de la côte Est à la côte Ouest ou plus précisément aller de Cul de Sac jusqu’à l’Anse Marcel vous fait emprunter une petite route dans un décor digne d’une région montagneuse. Même si les sommets ne culminent guère à plus de 200 mètres d’altitude. Dans une petite île les quelques collines ou mornes comme on les nomme ici donnent vite l’impression d’être des montagnes !
La route s’élève en pente particulièrement raide puis vire avant d’arriver à un col entre les deux versants.
L’occasion d’une pause pour admirer le paysage et les rivages d’où l’on vient : Cul de Sac semble plus attrayant, on ne voit pas d’ici ses algues … et puis il y a une vue imprenable sur le fameux îlet Pinel.
Ensuite, on plonge carrément vers l’Anse Marcel. Un tronçon cimenté de cette route est paraît-il particulièrement glissant par temps de pluie selon les dires d’un local : « Comme sur du verglas ! », ce qui ici sous les Tropiques, n’arrive bien entendu jamais !
La voiture garée et les pieds à terre, direction à présent : la plage. Le temps de longer d’un côté un petit cours d’eau et sa végétation aquatique type mangrove et de l’autre un alignement de quelques résidences de tourisme.
Cette Anse Marcel a vraiment de quoi séduire avec son site d’exception.
Des versants pentus forment un cirque autour d’une baie en demi cercle parfaitement régulier. La plage et son joli sable clair sont lovés dans cette baie idéalement abritée. Les eaux y sont d’un calme apaisant. Idéal pour d’agréables baignades ou pour y « glisser » en paddle ou en kayak.
Les voileux doivent également apprécier ces lieux, un mouillage en toute quiétude entre deux sorties en mer face à la houle et aux alizés.
Un plus à vivre en ce lieu situé plein Ouest : assister au spectacle d’un coucher de soleil.
En cette fin d’après-midi, les conditions de mer sont parfaites, la surface de la mer est transformée en un vrai miroir mais côté ciel, quelques gros nuages se sont invités … vont-ils laisser un peu d’espace aux ultimes rayons de soleil ?
Finalement pas tout à fait, mais la luminosité ambiante donnera de splendides reflets dont les teintes hésitent entre le doré et l’argenté. Magnifique. Cela valait bien une photo.
La station, en ce mois de juin, période de basse saison, semble un peu déserte même si le centre est accueillant.
Un joli papillon en graffiti ici …
… et des flamboyants en fleurs un peu plus loin.
Au centre des résidences, une galerie commerciale tente de donner un peu d’animation avec ses quelques boutiques.
Pour se restaurer, parmi les quelques possibilités offertes, il y a là un restaurant de cuisine japonaise qui transporte les amateurs loin des saveurs classiques de cette île des Antilles.
Pour celles et ceux qui en auraient assez des acras ou boudins antillais ou encore des plats sauce coco ou colombo. Ici, sortez les baguettes, c’est sushis ou autres makis … et le rhum laisse momentanément la place au saké !
Au fait, Anse Marcel ? Mais qui est donc ce Marcel ?
En vérité, il n’aurait jamais existé : le nom local serait une déformation de « mancel » et plus précisément de « mancellinier ». C’est le nom d’un arbre très présent dans ces îles, un arbre particulièrement toxique. A ne surtout pas toucher ! Ses feuilles, ses fruits comme sa sève peuvent provoquer des brûlures …
Bref, Marcel, c’est finalement plus accueillant que Mancellinier pour la dénomination de cette anse.
La nuit tombe vite dans les Caraïbes mais m’aura laissé tout de même un peu de luminosité pour immortaliser la vue de carte postale de cette baie.
---> à suivre ---->