Dernière partie de notre voyage en Colombie et dernier volet de notre série de 3 carnets de voyage : la cote Caraïbes, d’un bout à l’autre ! Et on est tenté de dire qu’on a gardé le meilleur pour la fin, tant cette région est magnifique : des villages hors du monde de Capurgana et Sapzuro aux plages de rêve du parc Tayrona, des paysages sauvages et désertiques de la Guajira à la sublime ville de Cartagena, une chose est sûre, pendant ces deux dernières semaines on en a pris plein les yeux !
Capurgana et Sapzurro, paradis sauvages
Au cœur de l’Amérique latine et pourtant tellement isolés du monde… Les minuscules villages de Sapzurro et Capurgana (à peine quelques centaines d’habitants chacun) sont perdus à l’extrême sud-ouest de la côte caraïbe de la Colombie, tout au bord de la frontière avec le Panama. Connus des colombiens et des guides de tourisme, ils sont encore très peu fréquentés, car y accéder n’est pas vraiment facile. Dans cette région qui forme une sorte de goulot d’étranglement entre l’Amérique centrale et du sud, une jungle épaisse (la jungle du Darien) barre toute possibilité de circulation, tant vers le Panama que vers le reste de la Colombie. Pas de route ici (c’est le seul endroit entre l’Alaska et la Patagonie où la Panaméricaine s’interrompt !), on circule en bateau, ou à pied à travers la forêt. Pour venir, il faut soit prendre un avion qui atterrit deux fois par semaine sur la petite piste de Capurgana, soit se rendre dans les villages de Turbo ou de Necocli, de l’autre côté du golfe d’Uraba (9h30 de bus depuis Medellin, quand même), d’où on peut prendre le lendemain matin un bateau qui rejoint Capurgana en 1h30 à 2h30 (qui peut être assez éprouvant vu la vitesse…Pour nous le trajet retour à été un calvaire : 1h30 à pleine vitesse à se prendre en permanence les vagues en pleine face vu qu’il n’y a pas de bâches sur les côtés… L’expérience doit être assez proche de celle qu’on vit si on s’enferme dans une machine à laver !). Disons qu’il faut le vouloir !
Alors pourquoi venir dans ce coin si isolé ? Première raison : un cadre naturel exceptionnel ! Face au village, la mer turquoise des caraïbes, précédée de ses plages de sable blanc ponctuées de cocotiers. Derrière, les collines recouvertes de jungle. Pas mal, non ? Quand on arrive à Capurgana un samedi matin on est quand même une centaine de personnes à arriver avec les deux bateaux qui assurent la liaison (dont quelques étrangers à peine, et beaucoup de touristes colombiens qui viennent pour le weekend). Du coup, Capurgana nous fait l’impression d’être envahi, et contrairement à nos projets initiaux, on décide de s’évacuer et de se rendre tout de suite à Sapzurro, le village voisin. On saute dans une barque à moteur, et c’est parti. 10 minutes plus tard, on arrive dans une version miniature de Capurgana, beaucoup plus tranquille : aucun touriste à l’horizon, ou quasiment !
A peine descendus du bateau, on engage la conversation avec une grand-mère qui vend des glaces et qui prend le frais sous un arbre sur la place du village. On lui dit qu’on est à la recherche d’un logement, elle nous conseille de parler avec la dame qui tient la mini tienda juste à côté. C’est ainsi qu’on fait la connaissance de Doña Guille, qui se trouve être la propriétaire d’une petite casita 100 mètres plus loin, qu’elle nous propose de nous louer pour un prix très raisonnable. Elle envoie son frère nous faire visiter et on tombe tout de suite sous le charme de cette petite maison toute simple mais incroyablement bien située, face à la mer, avec un bout de plage juste devant le jardin ! A nos yeux c’est franchement LE paradis, et on s’y installe avec plaisir.
On écrivait plus haut que le cadre de ouf était la première raison de venir ici. La deuxième, c’est la douceur de vivre qui règne ici, comme peu d’endroit en réservent. A Sapzurro la vie s’écoule tranquillement, sans stress. Doucement le matin, pas trop vite l’après midi… Les gamins jouent dehors, les anciens prennent l’air devant leur maison, on papote sous le cocotier de la place, et surtout, surtout on ne se prend pas la tête ! Pas de voiture, bien sûr, dans les petites allées du village on se déplace à vélo ou à pied (très nonchalamment : le pas traînant est une marque de fabrique du village !), le calme règne, pas de pollution ni sonore ni olfactive. On a l’impression que tout se déroule au ralenti, et c’est ultra reposant ! Quelques jours sur places suffisent pour qu’on soit identifiés comme les gringos du village qui vivent chez Doña Guille et de fil en aiguille on a l’impression de connaître presque tout le monde : les voisins, le vendeur de glaces, le coiffeur dont le salon résonne au son du reggaeton, la petite nana qui fait les pédicures à toutes les femmes du villages (et devinez qui a craqué… ?)… D’ailleurs quand on prend l’apéro devant notre casita, il y a toujours quelqu’un pour s’arrêter et tchatcher avec nous.
Ah, au fait, on ne vous a pas dit mais depuis notre départ de Medellin on n’est plus seulement tous les deux, on voyage avec notre pote Aurélia, qu’on avait rencontrée au Cambodge il y a deux ans pendant notre tour du monde et qui vient de nous rejoindre pour deux semaines ! Elle avait découvert la Colombie il y a dix ans et rêvait d’y retourner, on y était… L’occasion de voyager ensemble était trop belle ! C’est donc tous les trois que pendant cinq jours on se laisse vivre au rythme paisible de Sapzurro !
Le village de Sapzurro compte plusieurs petites plages très agréables avec sable blanc, cocotiers et mer très calme (car le village est installé au fond d’une vaste baie), où on passe la plupart de nos journées.
Pour varier les plaisirs, on décide aussi d’aller faire un tour du côté de la plage de La Miel, qui se trouve à 20-30 minutes de marche de Sapzurro. Il suffit de grimper la colline à laquelle est adossé le village, et de redescendre de l’autre côté. La particularité, c’est qu’on passe alors la frontière et qu’on se retrouve au Panama ! A priori c’est la frontière la plus cool qu’on ait jamais eu à franchir ! Du coup il faut prendre son passeport car il y a un petit poste frontière à passer en haut de la colline. « Prends ton passeport, on va à la plage ! », ça nous a quand même fait marrer ! En réalité, quand on est passés le poste frontière était désert, les douaniers avaient apparemment eu la flemme de venir… On est donc passés sans autre formalité, justes un peu déçus de l’occasion ratée d’ajouter un tampon à notre passeport (ah, le côté collectionneurs…)
La plage de La Miel, après le minuscule village du même nom, est effectivement très belle, dans un superbe cadre sauvage. Dommage, quand même, qu’elle soit par endroit très sale… Du coup, et même si la découverte vaut le coup, pour les jours suivants on ne rééditera pas l’expédition et on restera sur les plages de Sapzurro.
On retourne aussi une fois à Capurgana, à pied. Là encore, il faut grimper puis redescendre une colline à travers la jungle. La balade est l’occasion d’avoir une belle vue d’en haut sur la baie de Sapzurro puis celle de Capurgana. Une fois arrivée, par comparaison avec Sapzurro, Capurgana nous fait l’impression d’un gros village agité. Bon, tout est relatif, mais indéniablement on ne retrouve pas la même atmosphère totalement paisible. On profite de notre passage pour se réapprovisionner (il n’y a vraiment pas grand-chose dans les tienda de Sapzurro), pour se connecter un peu au wifi pour organiser la suite de notre voyage (à Sapzurro il n’y a pas de wifi, sauf dans la salle informatique de l’école mais qui n’est ouverte que de temps en temps et en réalité il ne marche pas vraiment), et aussi (et surtout) pour aller manger chez Joséphina, un restau installé dans une petite cabane sur la plage où on peut manger d’excellents fruits de mer. L’endroit est super, on choisit l’un des crabes que Joséphina nous présente, tellement énorme qu’il suffira à préparer un repas complet pour trois : la chair des pinces va servir à préparer un ceviche pour l’entrée, qui arrive dans des petites coupelles en beignets de bananes, puis en plat principal c’est le crabe lui-même qui est servi dans une délicieuse sauce fumée, accompagné de riz coco… Bref, c’est bien contents et repus qu’on repart (en bateau, faut pas trop exagérer sur les efforts non plus) !
Dans tout ça, même si le temps semble s’écouler lentement à Sapzurro, finalement 5 jours, ça passe vite ! C’est à regret qu’on quitte le village, mais notre voyage touche à sa fin et le temps commence à nous être compté… Or, il reste tellement à découvrir sur la côte Caraïbe colombienne, à commencer par Cartagena, « la perle des Caraïbes » !
Cartagena**, « la perle des Caraïbes »**
Pour rejoindre Cartagena, une longue journée de trajet nous attend : un court trajet en bateau jusqu’à Capurgana, un second plus long (et beaucoup plus humide, comme on le disait plus haut !) jusqu’à Necocli, puis, à peine le temps de se rincer au seau d’eau et de se changer et il est temps de s’embarquer pour 8 heures de bus. Et là, le jeu en vaut la chandelle… En fait il y aurait 50 heures de bus à faire que le deal serait toujours bon, car Cartagena est certainement la plus belle ville qu’on ait pu voir en Amérique du Sud jusqu’à présent ! Le centre historique est sublime, et on est totalement sous le charme. La ville n’a pas volé son surnom de « Perle des Caraïbes » !
Le centre de Cartagena, c’est un ensemble de rues étroites aux façades colorées, dans toute une gamme de tons chauds, jaune, orange, ocre, que la lumière du soleil vient raviver. Et puis sur chaque maison ou presque, il y a des balcons en bois ouvragés, des portes massives avec un encadrement en pierre, et des fleurs, des plantes un peu partout…
Flâner au hasard des ruelles, des places, des églises, est un vrai bonheur. On ne se lasse pas de déambuler, le nez en l’air, sous le ciel bleu et le chaud soleil des caraïbes.
Pour encore ajouter à son charme, la ville est entourée de remparts sur lesquels ont peut se promener, et admirer le coucher de soleil sur la mer.
De nuit, c’est superbe aussi, avec la lumière tamisée des lampadaires et les éclairages multicolores sur les églises. Au niveau de la plaza de los coches, le soir l’animation est à son comble. Les clubs de Reggaeton côtoient les bars à Salsa, où les gens dansent jusque sur les trottoirs. On y passe une super soirée, au cours de laquelle on rencontre un groupe de mecs de Bogota en week-end qui nous donnent un petit cours accéléré de Salsa, évidemment arrosé de quelques shots d’aguardiente, l’incontournable alcool local.
Le quartier de Getsemani, à côté du centro, est aussi l’occasion d’une balade sympa : plus populaire, plus calme, avec des façades moins élaborées mais avec des couleurs toujours aussi chaudes et les œuvres de street-art en plus.
Dans l’ensemble, c’est sûr que la ville est très touristique (beaucoup de Colombiens, beaucoup d’Américains alors qu’on en a peu vus dans le reste du pays), avec ce que ça implique de moins bons côtés : plus de sollicitations, des prix nettement plus élevés qu’ailleurs, une densité impressionnante de boutiques de souvenirs et d’artisanat (ceci dit, il y a de belles choses, pour faire ses achats de souvenirs c’est le bon endroit !). Mais en réalité ça ne gâche rien et n’empêche pas d’apprécier la beauté de la ville, d’autant qu’il reste aussi des rues très calmes.
Notre seul regret : n’avoir passé que deux jours à Cartagena ! On aurait aimé pouvoir rester un peu plus pour continuer à apprécier les charmes de la ville… Une chose est sûre, on reviendra !
Quatre jours de road-trip à travers la Guajira
Pour continuer note découverte de la côte caraïbes, on décide de partir explorer la Guajira, cette région désertique située à l’extrême nord est du pays, à la frontière du Venezuela. Une région parmi les plus belles, les plus atypiques, mais aussi, on aura l’occasion de s’en rendre compte, parmi les plus pauvres et déshéritées de Colombie.
Pour être plus libres de nos mouvements, on décide de louer une voiture et de partir pour un petit road-trip de quatre jours, à partir de Cartagena.
Jour 1 : Cartagena – Riohacha, en direction de la Guajira !
Pour cette première journée qui doit nous amener aux portes de la Guajira, on a 400 kilomètres de route au programme le long de la côte. Le paysage est étonnant, sous le chaud soleil l’environnement se fait aride. La végétation devient plus rase : broussailles, arbustes, et même des cactus qui font leur apparition, et qui à nos yeux détonnent à quelques mètres à peine de la mer. La route longe aussi entre Baranquilla et Santa Marta, de nombreuses lagunes et des paysages de mangroves, plus ou moins reliées à la mer. Là une végétation abondante se développe au milieu de l’eau stagnante, formant un paysage mi-aquatique mi-terrestre. A l’approche de Santa marta, pendant une vingtaine de kilomètres, on roule sur une bande de terre de quelques centaines de mètres de large à peine : à gauche la mer, à droite une vaste lagune et le long de celle-ci des petits villages et quelques maisons sur pilotis. Autre surprise : les marais salants d’une couleur rose vif. Quand on demande à une grand mère pourquoi cette couleur rose, elle hausse les épaules et se marre l’air de dire « et la mer tu veux savoir pourquoi elle est bleue aussi ?!! » (a priori ce serait une question de taux de salinité de l’eau qui a des conséquences sur le type d’algues qui s’y développe !). Après Santa Marta, la végétation redevient plus verdoyante et le paysage plus vallonné. On longe le parc Tayrona (dans lequel on reviendra dans quelques jours), avant de faire une pause à Palomino juste le temps d’un jus de fruit sur la plage (et de regarder un peu les sacs pour les filles…). C’est un village ultra-touristique qui cultive un côté roots mais vraiment un peu bondé à notre goût.
Finalement on arrive à Riohacha vers 19h. La ville n’a pas un grand intérêt à nos yeux, si ce n’est d’être un camp de base pour faire les courses, le plein d’essence et pour passer la nuit avant de partir à la découverte de la Guajira.
Jour 2 : Riohacha – Cabo de la Vela, une journée riche en émotions
C’est parti pour la Guajira à proprement parler, pour une journée qui restera marquée dans nos mémoires à plus d’un titre.
D’abord parce que les paysages que l’on découvre sont incroyables. Il nous faut 1h30 pour atteindre Uribia. De là on se rend à Manaure pour y voir les Salinas. On retrouve en bien plus étendu ce que l’on a vu hier : des marais salants sur des kilomètres aux couleurs variées (rose foncée, rose claire, blanc éclatant), eaux cristallines, le tout avec en arrière plan le vert émeraude de la mer. Bref c’est incroyable ! On parcourt les pistes qui sillonnent les Salinas au volant de notre logan qui vit là ses premières épreuves avant de s’arrêter manger un morceau sur la plage (enfin un riz blanc mais on vous passe les détails de pourquoi…), les pieds dans le sable.
On repasse ensuite devant Uribia pour prendre la route de Cabo de la Vela. La route, qui devient progressivement une piste, s’enfonce dans une région aride et sablonneuse. Au milieu des broussailles et des cactus sont disséminés des petits groupes de cabanes en bois et en taule ; ce sont des communautés wayuu, le peuple indigène de la Guajira qui parle sa propre langue. L’environnement devient de plus en plus désertique et la terre sablonneuse se fait de plus en plus orangée.
On arrive dans l’après midi à Cabo de la Vela, un petit village de cabanes avec quelques hostals, le long d’une belle plage. De là, on repart tout de suite vers le Pilon de Azucar, un monticule rocheux situé à quelques kilomètres qui offre une vue extraordinaire sur la côte, avec un contraste de couleur totalement inédit pour nous.
Et pour finir la journée, on s’installe dans le restau d’une mamita du village qui nous cuisine de délicieuses crevettes et langoustes dont on garde un souvenir ému ! L’ambiance est décontractée, en fait le « restau » c’est juste quelques tables devant la cabane de la famille, on est les seuls clients et il y a plein de gamins venus parce qu’ici il y a la télé.
Mais si la journée restera dans nos mémoires c’est aussi pour les mésaventures qu’on a rencontrées (qui se sont toutes bien terminées on vous rassure !!)
La première, c’est le matin à peine une demi-heure après avoir quitté Riohacha ; alors qu’on roule au pas pour prendre des photos par la fenêtre de la voiture, au milieu de nulle part un mec qui descend d’une camionnetas se rue sur nous pour tenter d’arracher l’appareil photo. Il rate son coup de peu, sa main glisse le long de l’appareil que tient Nico pendant que Célia, le voyant arriver, accélère d’un coup. On en est à se dire qu’on s’en tire bien, quand on découvre qu’on a sans s’en rendre compte pris une photo de la scène… Qui résume plutôt bien les évènements !
Dans un tout autre registre, en fin de journée alors qu’on quitte Pilon de Azucar, on se plante de piste et on se retrouve complètement ensablés. On est comme des blaireaux à quatre pattes en train de dégager les roues, quand on entend le bruit fatidique qui allait donner une toute autre dimension à l’incident : « bip-bip, clang », fait la voiture… Oui, vous avez bien compris, la voiture vient de se verrouiller automatiquement, avec les clés à l’intérieur, toutes fenêtres fermées, nous laissant bloqués en plein désert… Que faire ? Hormis se désespérer et se dire qu’on va probablement devoir casser une vitre, on ne voit pas trop de solution… Mais on a de la chance, on n’est pas non plus complètement isolés, et quelques gars qui vendent des boissons au Pilon de Azucar accourent pour nous aider, puis d’autres, puis un touriste de Bogota qui a visiblement un certain savoir-faire, et en une heure on réussit à ouvrir la portière à l’aide d’une tige de fer, d’une sangle et d’un lacet… Au moment où la porte s’ouvre on est une bonne vingtaine autour de la voiture, et le déblocage est salué par une vraie clameur !
Enfin, il faut dire que cette journée nous a aussi montré les aspects plus négatifs de la Guajira : la pollution aux sacs plastiques (certains coins en sont juste complètement envahis), et surtout la pauvreté qui y règne et qui s’accompagne d’une mendicité massive des enfants, que les parents envoient au bord des pistes pour arrêter les voitures (parfois en tendant une cordelette en travers) et demander de l’argent. On était prévenus et on avait pris avec nous quelques petits trucs pour les gamins (biscuits et mangues) qui puissent leur profiter à eux directement sans revenir aux parents, mais on doit dire que ça nous a quand même bien secoué.
Bref, une journée pleine d’émotions… contrastées !
Jour 3 : Cabo de la Vela – Punta Gallinas, au bout de la Guajira
Aujourd’hui on prend la direction de Punta Gallinas, le bout du bout de la Guajira, à l’extrême nord – est. Les avis étaient unanimes, impossible de passer avec notre logan, et on s’étaient donc mis d’accord avec un gars du village, Jhan Fran, pour y aller avec lui en jeep. Il passe nous prendre à 4h45 du matin, Punta Gallinas ça se mérite ! Deux heures de route à travers le désert et des paysages superbes (qui nous permettent de constater qu’effectivement, on ne serait pas passés en logan…) puis 5 minutes de bateau, qui nous permettent d’arriver jusqu’à l’une des deux seules hospedaje du coin, l’hostal Alexandra, qui a une sorte de monopole sur les visites des environs.
Là, tout est bien rodé, après un petit-dej on embarque dans de plus grosses jeep avec d’autres visiteurs, et on passe 4 heures à sillonner les environs.
On s’arrête à la Punta Gallinas elle-même, qui est le point le plus au nord d’Amérique du sud.
On se rend ensuite face à la laguna Casares.
Le dernier arrêt est pour la superbe Playa Taroa, avec sa dune orangée qui plonge vers l’océan… turquoise… On s’y arrête 1h30, le temps d’apprécier la vue et puis, bien sûr, de se baigner un peu… Une eau comme ça, ça ne se refuse pas !
Après un repas à l’hospedaje, il est temps de prendre le chemin du retour. A signaler sur ce retour : un petit stop pour voir les flamands roses, et… une petite tempête de sable ! Bon vraiment, on a bien fait de ne pas chercher à passer à tout prix avec la logan ! On arrive à Cabo vers 16h, la journée a été bien remplie (mais il reste un peu de force pour retourner manger des crevettes chez Mamita) !!
Jour 4 : Cabo de la Vela – Santa Marta, sur la route du retour
La Guajira, c’est déjà fini, aujourd’hui le programme, c’est la route du retour jusqu’à Santa Marta. Avant de se mettre en route, on retourne au Pilon de Azucar apprécier une nouvelle fois la vue (et sans s’ensabler, cette fois), qui est décidément incroyable (et les couleurs sont encore plus belles le matin). On prend ensuite la direction d’Uribia, en prenant la route du désert cette fois (à l’aller on était passé par d’autres pistes, à travers les cactus). Jamais on ne se serait aventurés par là tous seuls, mais on a avec nous des auto-stoppeurs, une famille de Cabo qui se rend au Vénézuela pour quelques jours, qui nous donne ses bons conseils et tout se passe bien.
A Riohacha, on retrouve Yoana, une voyageuse québécoise rencontrée la veille à Punta Gallinas, et c’est avec elle qu’on poursuit notre route jusqu’à Santa Marta. Là, Aurélia nous quitte, elle se rend le soir même à Bogota, avant de rentrer en France. Ca sera bientôt notre tour… Mais avant ça, direction les plages de rêves du parc Tayrona !
Les plages de rêves du parc Tayrona
Le parc Tayrona, c’est une vaste zone naturelle protégée sur la côte caraïbe, juste après Santa Marta. Des montagnes couvertes de jungle qui dévale vers une mer turquoise, une succession de superbes criques où s’écrasent les vagues… bref, un cadre idyllique ! Le parc correspond au territoire ancestral des indiens Tayrona ; plusieurs communautés y vivent toujours, et participent à son administration.
Après une halte d’une nuit à Santa Marta, qui nous permet d’alléger nos sacs et de faire le plein de provisions pour nos 3 jours à Tayrona, c’est en compagnie de Yoana (notre copine québecoise rencontrée dans la Guajira) qu’on se rend dans le parc. On choisit d’aller installer notre campement dans la zone d’Arecifes, plus tranquille que Cabo san Juan, la plage principale. Une bonne heure de marche dans la jungle (car il n’y a, bien sûr, pas de route), sous une chaleur terrible, et on arrive. On s’installe dans un camping basique (tous les campings du parc sont basiques…) mais où on trouve un coin tranquille, au milieu de la végétation et à quelques dizaines de mètres à peine de la plage. La plage d’Arecifes est longue et belle, mais on ne peut pas s’y baigner, la mer étant trop dangereuse (pas de panique, des plages il y en a plein d’autres pas loin !).
En retrait de la plage, on trouve quelques lagunes d’eau douce, peuplées… de caïmans ! On les cherche (prudemment), mais en vain ; à défaut, on voit passer des chevaux qui traversent sans crainte la lagune. On en conclut que les caïmans n’attaquent pas les chevaux, surtout quand ils ne sont pas là. Le soir, on écoute s’élever les bruits de la jungle tout en regardant la course zigzagante des lucioles. Le lendemain matin, quand on sort de la tente, ça remue dans les arbres : un groupe de petits singes (des « Titi ») fait sa cueillette de fruits. Bref, du point de vue immersion dans la nature le spot est plutôt pas mal !
Nos trois jours dans le parc, on les passe aux plages de La Piscina (à environ 25 minutes de marche d’Arecifes) et de Cabo San Juan (à 50 minutes), qui sont toutes les deux superbes. Nos trajets sont en général rallongé en raison de pauses pour différentes raisons. Le premier jour, c’est parce qu’on décide de cueillir une noix de coco, ce qui nous prend un moment vu que notre technique est assez hasardeuse. Après plusieurs tentatives infructueuses (lancer une noix de coco vide sur celle qu’on veut cueillir : raté ! Grimper au cocotier en s’agrippant au tronc : raté !), on finit quand même par réussir grâce à une méthode révolutionnaire (Taper sur la noix de coco à l’aide d’une grande branche morte : réussi !). Du coup, notre trophée nous paraît encore meilleurs (enfin, une fois ouvert, mais là on a eu de l’aide) ! Morale de l’histoire : se nourrir de noix de coco, c’est pas si simple. Les jours suivants, soit à l’aller soit au retour, c’est pour observer des groupes de singes qu’on s’arrête en chemin. A chaque fois une à plusieurs dizaines, en train de cueillir des noix de coco (et de les balancer par terre une fois terminée, attention à la tête !), et le spectacle est vraiment cool.
Et les plages, dans tout ça ? Pas mal… Non, on déconne, elles sont incroyables ! La Piscina, avec ses eaux calmes grâce à une barrière de rochers, et Cabo San Juan, avec sa double crique, sont superbes !
Allez, place aux photos !
Ainsi s’achève notre mois et demi en Colombie… Un pays attachant, qu’on vous recommande vraiment de découvrir !
Sur notre blog, retrouvez ce carnet de voyage en plusieurs articles ainsi qu’un post complémentaire regroupant toutes nos infos pratiques pour voyager en Colombie (formalités, sécurité, transport, budget, etc) et un autre consacré spécifiquement au passage de la frontière Equateur – Colombie !
Sinon, vous pouvez nous retrouver sur facebook, ou sur instagram !