Pendant 2 semaines, j’ai eu la chance découvrir une partie de la Roumanie en juillet 2017 (Transylavanie, Bucovine et Bucarest). C’est un pays étonnant à la fois proche et loin des clichés qui lui colle à la peau. J’ai voyagé pendant la permière semaine avec ma compagne qui a du rentrer en France pour des raisons professionnelles (déplacements en voiture de location) puis j’ai continué seul la seconde semaine avec les transports en commun. Les hébergements ont mêlé les pensions chez l’habitant, les hotels et le Couchsurfing (beaucoup de belles rencontres dans ce pays).
Pour les transports en commun, on trouve facilement les infos sur le site internet de la compagnie de train roumaine (version en anglais également) et pour les bus il faut regarder les horaires sur le site Autogari.ro (se faire confirmer par les locaux ou appeler la compagnie si on veut être sur).
L’ancien (voir le très très ancien) et le nouveau se cotoient en Roumanie. Les paysans fauchent les champs avec des faux et les carioles roulent au bord de la route. Mais à Bucarest ou à Cluj, les jeunes sont résolument tournés vers l’Europe. La pauvreté est là mais la richesse s’étale parfois. Un beau pays, complexe et riche. Je souhaite y retourner.
J’ai préparé le séjour avec le Guide du routard (GDR) papier (indispensable), des blogs sur internet et une bonne carte routière (totalement indispensable vu que les GPS sont souvent perdus).
En Roumanie, 1 Euro vaut grosso modo 4.5 LEI. Le coût de la vie sur place est bas pour une personne ayant un salaire français. Au restaurant, vous pouvez prendre une bonne soupe roumaine très roborative pour 8/15 LEI. C’est donc vraiment une bonne destination européenne pour les budgets serrés. Les hébergements sont peu chers, ce sont surtout les pensions/chambres chez l’habitant qui valent le coup. Je ne recommande pas les hôtels. Globalement, je remarque que les lieux comme les bars et restaurants dans les villes sont très travaillés. C’est également le cas des pensions dans les villages.
Jour 1 :
Vol avec la compagnie WizzAir au départ de l’aéroport de Beauvais vers Cluj-Napoca (capitale de la Transylvanie). Nous avons atterri vers 19h, puis le temps de récupérer le bagage en soute et de retirer quelques LEI au distributeur, nous avons cherché le bus pour rejoindre le centre-ville. Vous pouvez prendre le bus 5 ou 8 (surprise de se retrouver dans un ancien bus de la RATP) dont l’arrêt est situé à l’extérieur des grilles de l’aéroport sur la route principale à droite. Le billet coute 2 LEI et s’achète dans une borne autormatique. La banlieue avec ses immeubles soviétiques délabrées n’est pas très alléchante.
Nous avons dormi à l’hotel Meteor situé en plein centre de Cluj (44.50 pour 2 personnes avec le petit-déjeuner) et en avons profité pour découvrir le beau centre-ville. Je recommande vraiment le restaurant Roata (Strada Alexandru Ciurea 6) dont le GDR parle. Cluj est une bonne ville pour sortir faire la fête. Il y a une ambiance très étudiante et avant-gardiste.
Jour 2 :
Le lendemain matin (samedi), nous sommes partis récupérés la voiture de location chez Hertz à l’aéroport de Cluj-Napoca pour commencer le voyage en Transylvanie. Attention, nous avons voulu prendre le bus 8 depuis le centre-ville comme indiqué dans le GDR mais il semble qu’il ne roule pas le samedi. On a donc pris le taxi (prix modique).
Nous avons loué une Corsa pendant 5 jours pour 200 euros. Il y a moyen d’avoir moins cher mais j’ai préféré prendre une compagnie internationale sans passer par un broker. Une fois la paperasse réglée, nous sommes partis vers Sighisoara. Le GPS est totalement perdu et nous repérons les directions sur la carte. Le trajet se fait au milieu de la campagne sur des routes en plus ou moins bon état (on croise nos premières carioles). Les villes et villages sont souvent délabrés ou refait à neuf, les églises sont nombreuses (orthoxes, catholiques et protestantes) et les maisons grandiloquentes des Roms valent le coup d’oeil. Certains conducteurs roumains sont de vrais chauffards, seuls les Siciliens sont au même niveau de ce que j’ai vu pour l’instant en Europe. Il faut donc être vigilant mais la circulation se calme sensiblement dès qu’on quitte les grandes villes.
Nous avons eu un vrai coup de coeur pour Sighisoara. C’est une magnifique ville médiévale saxonne. Nous avons dormi à la Pension Am Schneidertum (Zidul Cetatii Nr. 4, Sighisoara) situé en plein centre. Les chambres sont très belles et propres et le peitit-déjeuner excellent. Que des produits locaux servis dans la cave voutée de la vieille maison (qui s’appuie contre les remparts) : 49 euros la nuit pour 2 personnes avec le petit-déjeneur. Le propriétaire est très sympathique et est toujours content de parler français. Il vous donnera de bons conseils sur les visites dans la région (le chateau de Cris !). Nous avons visité la ville (remparts, rues, nombreuses églises, cimetière allemand) qui semble sortie d’un conte de fées germanique. Quelques touristes sans que ça soit une invasion. Sortez de la vieille ville située sur la colline pour trouver de bons restaurants roumains. La nuit Sighisorara est magnifique, elle m’a rappelé une petite Prague. Balade de l’autre côté du fleuve dans la ville nouvelle.
Jour 3 :
Départ pour Brasov. Sur le chemin, nous avons visité les belles citadelles saxonnes de Saachiz et de Viscri. Pour cette dernière, il faut quitter la route principale pour une très mauvaise route de 10 km (nid d’autruches et non pas de poules). Il faut rouler en seconde pour espérer que la voiture survive mais la beauté du paysage compense largement. Le village de Viscri est typique, bien mis en valeur mais reste tranquille (pas de boutiques). La citadelle est un petit bijou blanc au milieu des arbres. Les maisons allemandes sont belles et colorées. Un conseil, si vous voulez achetez des souvenirs, il vaut mieux les acheter sur place auprès des femmes roms (beaux vêtements faits à la main, etc) qui pratique des prix corrects par rapport à d’autres endroits en Roumanie.
Arrivée à Brasov vers 14h. Nous avons visité la ville dans l’après-midi et notamment la fameuse église noire. C’est une belle ville chargée d’histoire mais je l’ai moins appécié que d’autres. Il y a beaucoup de monde. Nous n’avons pas eu le temps de visiter le musée d’histoire qui est apparement très intéressant. La ville est située au milieu de hautes collines. On peut donc sortir directement à pieddu centre-ville pour tomber au milieu de la forêt. Bonne ambiance pour sortir.
Jour 4 :
Départ pour visiter les chateaux de Rasnov et Bran à proximité Brasov. Comme cette dernière, Rasnov a mis le nom de la ville façon Hollywood au sommet de la colline (juste sous le chateau)… La forterresse en ruine est grande et offre une belle vue mais son histoire n’est pas du tout mise en valeur. On y accède en laissant la voiture au parking puis soit en marchant soit en s’installant dans une remorque tiré par un tracteur. Pas mal de monde mais ça reste raisonnable.
Ensuite nous avons sommes partis vers le chateau de Bran. C’est la pire expérience du voyage. Je ne recommande pas du tout cette visite. Il y a un monde fou à l’extérieur comme à l’intérieur (impossible de profiter de quoi de que ce soit vu le monde, pour ceux qui connaissent c’est la même foule compacte dans chaque pièce du chateau que devant la Joconde au musée du Louvres). Nous avons attendus 45min/1h pour entrer pour prix exhorbitant en Roumanie (35 LEI si je me souviens bien). Exploitation commerciale à fond dans le village du floklore de Dracula et vampires.
Selon moi, ces 2 visites sont à éviter. Il vaut mieux aller faire un tour sur la route Transfăgărașan (la plus belle route du monde dit-on) et les monts Fagaras pour en prendre plein la vue au niveau des paysages. En plus ce n’est pas loin de Brasov. Je regrette de ne pas l’avoir fait mais ça sera pour une autre fois.
Jour 5 :
Départ de Brasov pour visiter le centre et le nord du pays des citadelles saxonnes (Cincçu, Cincor, Merghindeal, Iacobeni, etc). Chaque village possède sa citadelle fortifée allemande. On réalise l’importance de cette communauté ancienne aujourd’hui bien diminuée après un XXème siècle catastrophique pour elle. Matriser l’allemand est utile dans la région. Le prix d’entrée est généralement de 8 LEI. Il n’y quasiment jamais d’autres visiteurs. Ca change de Brasov…
Sur les conseils de locaux, nous avons visité le chateau de Cris (éviter d’y aller depuis Iacobeni car la route est mauvaise, il faut faire le détour par Sighisoara). C’est un beau chateau renaissance bastionné comme une citadelle de Vauban avec une histoire mouvementée. Après la chute du communisme, la famille ancestrale en a obtenu la restitution et tente aujourd’hui de le rénover. Un gros travail a été accompli, cv’est un beau projet.
Nous passons la nuit au village de Biertan. Une des plus belles citadelles saxonnes classées à l’Unesco (comme Viscri et Sighisoara). Il est vraiement très beau. Mention spéciale pour notre hébergement à la Pensiunea Oppidum située au pied de la citadelle (39 euros pour 2 pour 1 nuit avec un excellent petit-déjeuner locale servi chez la patronne). Les chambres sont simples mais très belles.
Jour 6 :
Visite de la belle citadelle saxonne à Biertan le matin. Voir la pièce où les couples ayant du plomb dans l’aile étaient emfermés pour décider de leur avenir (réconciliation/divorce). Parait-il qu’il n’y a eu qu’un seul divorce en plusieurs siècles à Biertan. Comme dans le reste des citadelles, le visite est intéressante et agréable.
Direction la ville de Sibiu et arrêt sur la route à la citadelle de Valea Vilor. Sibiu est une très belle ville germanique plus agréable que Brasov. La rénovation des années 2000 l’a particulièrement bien mise en valeur. Le musée d’art Bruckenthal est à voir.
Jour 7 :
Retour à Cluj-Napoca pour ramener ma compagne à l’aéroport. Sur le chemin, nous nous arrêtons dans la ville citadelle d’Alba Julia. C’est beau mais sous un soleil écrasant on a du mal à profiter. Nous rendons la voiture à l’agence Hertz de l’aéroport?
Jour 8 :
Après le départ de ma compagne, je prends le train depuis Cluj pour la région de Bucovine et la ville Gura Humorolui. Cette petite ville est située à quelques kilomètres des monastères peints de Voronet et Humor. Voyager en train en Roumanie n’est pas synomyme de confort et prends beaucoup de temps (6h pour faire 270km) mais c’est très économique (39 LEI soit moins de 10 euros pour traverser la Roumanie).
Jour 9 :
Visite des magnifiques monastères orthodoxes peints de Voronet et Humor. La particularité des monastères orthodoxes de Bucovine est qu’ils sont peints à l’extérieur comme à l’intéreieur de belles fresques médiévales. Le monastère de Voronet est qualifié de Chapelle Sixtine de l’Orient et ça se justifie amplement. La visite coute toujours 15 LEI avec le droit photo. Ce sont les remparts médiévaux entourant les monastères qui ont protégé des ensembles uniques au monde. Il y a un peu de monde mais ça reste agréable.
On peut facilement rejoindre les 2 monastères à pied depuis Gura Humorolui (15 km aller retour pour les 2 en tout). Autrement c’est le taxi. J’ai utilisé le couchsurfing sur place pour trouver un hébergement.
Jour 10 :
Départ en bus pour le monastère peint de Moldovita qui est situé à Vatra Moldovitei. A Gura Humorolui, il faut rejjoindre la gare routière (près de la gare ferroviaire) et prendre un bus en direction de Campulung Moldovenesc. Il faut descendre au village de Vama pour prendre le bus qui arrive de Campulung et qui va à Moldovita (signaler son arrêt au chauffeur en montant). A Vama, il faut attendre le mini-bus de la compagnie Maxi Trans ou Euro Fratello au petit arrêt de bus situé sur la route principale près de la grande église orthodoxe blanche. Le trajet total coute 12 LEI.
Arrivée vers 12h30 à Vatra Moldovotei et nuit à la Pensiunea Alexandra. Très belle pension située près du monastère. Le propriétaire parle bien français et aime bien discuter. Il vous donnera de bons conseils. Les chambres sont très mignonnes avec une petite terrasse d’où il a été agréable de regarder la pluie et les arc-en-ciel sur les collines entourant le village. La nuit est à 22 euros pour 1 personne avec le diner et le petit-déjeuner (très bonne cuisine familiale roumaine). Que demander de plus…
Le monastère de Vatra Moldovitei est très beau. J’ai eu la chance qu’une soeur me fasse la visite (un petit don pour le monastère ou un livre en français fera toujours plaisir à la fin). Balade dans le village et les collines.
Jour 11 :
Départ pour le monastère de Sucevita. Il faut prendre le bus sur le terre-plein qui se situe à l’intersection des routes de Radauti et Moldovita. Il arrive normalement vers 11h mais l’horaire est fluctuant car la route est “escarpée” dans le coin. Mieux arriver en avance et c’est l’occasion de discuter avec les locaux dans un mélange de roumain/français/italien/anglais/allemand… La route est belle et offre des points de vue assez incroyables sur les vallées profondes et les forêts de la Bucovine.
Le monastère de Sucevita est le dernier des monastère peints et le mieux conservé. C’est un vrai chef d’oeuvre. Le village est très étendu et a conservé un certain nombre de maisons en bois. Possibilité de faire une petite randonnée dans les collines pour avoir un point de vue sur la vallée et le monastère. Attention, ça grimpe sec. Il faut se renseigner au petit office du tourisme qui est situé sur la parking central du village.
Jour 12 :
Direction le village de Putna et son monastère. Comme le recommandait le GDR, j’ai fait le trajet à pied assez facilement. Il faut compter entre 5h et 6h de marche. Le site naturel de la vallée de Putna est magnifique.
Jour 13 :
Contrairement à ce qu’indique le GDR, il n’y a plus de trains entre Putna et Radauti depuis plusieurs années. Il faut prendre un minibus de la compagnie Frasim qui roule plusieurs fois par jour.
En milieu de journée, j’ai rejoint la ville de Suceava. C’est la capitale de la Bucovine. C’est une ville ancienne mais totalement reconstruite suivant les délires totalitaires de Caucescu. Il en résulte une des villes les plus laides que j’ai jamais vu. Heuresement, il y a la vieille fortresse à visiter qui est bien mise en valeur (les explications gagneraient à être en anglais au minimum dommage). Juste à côté, il y a le musée du village de Bucovine (belles maisons/églises en bois remontées et mises en valeur), c’est à voir. Couchsurfing pour domrir sur place.
Jour 14 :
Départ en train pour Bucarest. Le bus n°2 amène directement à la gare pour 2 LEI. Elle est située loin du centre-ville. Le trajet en train a duré 7h et mieux vaut prendre la 1ère (120 LEI je crois) pour être plus à l’aise. Arrivée à Bucarest (le “Paris des Balkans”) sous une pluie battante. J’ai fait du couchsurfing pendant 2 nuits au coeur de Budapest. Je vous recommande de prendre votre hébergement en centre-ville, tout se fait à pied.
Jour 15 :
Visite de Bucarest.
Le musée d’Histoire de la Roumanie vaut le coup d’oeil pour sa réplique de la colonne de Trajan qui se trouve sur le Forum romain à Rome. Elle raconte la conquête de la Dacie (actuelle Roumanie) par les légions romaines de Trajan. La colonne est découpée dans le musée pour permettre au visiteur de mieux la comprendre. C’est intéressant. La colonne napolénienne de la place Vendôme à Paris a repris le même procédé. Bizarrement, après cette visite et celle du trésor, on passe directement à la première guerre mondiale. Le reste de l’histoire roumaine n’est pas évoqué…
Ce qui reste du vieux centre-ville offre une bonne idée de ce que devrait être Bucarest au début du XXème siècle : une ville élégante et agréable. Les tremblements de terre et Caucescu en ont démoli une grande partie. Il faut aller voir le palais de Peuple de Caucescu qui est la plus grande construction humaine d’Europe en surface (2ème du monde). C’est un espèce de délire mégalomane totalitaire. Mais ça a effectivement un côté grandiose comme dans un péplum…
Beaucoup d’endroits pour sortir et faire la fête. Je recommande d’aller boire un verre dans la cour intérieure du Hanul Lui Manuc dans le vieux centre. C’est un caravansérail parfaitement conservé transformé en resto. Pour un peu, on croirait que les marchands de la Route de la Soie vont arriver…
Il y a également le “Gradina Eden” (ou Eden Garden) qui est situé Calea Victoriei 107, București. C’est une série de bars situés dans le parc d’une ancienne résidence aristocratique dans le centre. On peut se poser sur les grandes tables ou dans les hamacs, les balançoires. Un leieu très sympa et animé.
Jour 16 :
Vol pour Paris-Beauvais avec la compagnie WizzAir à 6h… Les vols des low-cost sont presque tous entre 5h30 et 7h du matin. Dans ce cas-là, jai choisi de faire une nuit blanche pour profiter de Bucarest. Il y a un bus qui relie jour et nuit le centre-ville (Piata Unirii) et l’aéroport, c’est très pratique. En revanche, il faut penser à acheter son billet la journée dans un kiosque de la compagnie des transport de Bucarest car le chauffeur n’en délivre pas à bord.