Récit de quelques jours de vacances sur Fitzroy Island au large de Cairns, Queensland, Australie.
Une destination de rêve mais pas que. Fitzroy Island est certes connue pour ses magnifiques plages, ses coraux et ses eaux cristallines mais l’île abrite aussi un centre de réhabilitation des tortues marines, blessées par l’activité humaine. Un voyage qui permet de recharger les batteries mais également d’éveiller les consciences.
L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
4h, mon réveil sonne. Oui, 4h du matin. C’est le prix à payer pour prendre un avion de bon matin afin de rallier une destination de rêve. On y réfléchissant bien (pas trop quand même vu l’heure) je pourrais toujours me reposer sur la plage en arrivant!
Fitzroy island, petit îlot tropical au large de Cairns est relativement facile d’accès depuis la côte par bateau. Quelques jours suffisent pour se ressourcer dans ce petit coin de paradis couvert de forêt tropicale et entouré de récifs coralliens faisant partie de la célèbre Grande Barrière de Corail. Partant de Sydney, c’est donc un avion puis un bus plus tard que j’embarque à bord du ferry pour rallier ma destination. Quarante cinq minutes de traversée et me voilà enfin sur l’île.
Un peu d’histoire
Il est toujours intéressant de connaître l’histoire des lieux sur lesquels on se rend et je fut particulièrement étonné par ce que j’ai appris au cours de mon séjour ici.
Il y a plus de 10 000 ans, Fitzroy island était relié au continent par une grande plaine fertile. Le peuple Gunggandji est le premier peuple connu ayant visité les environs bien que n’y ayant jamais établi un village permanent. Durant la période glaciaire cependant, il y a environ 8 000 ans de cela, la montée des eaux sépara ce petit bout de terre du continent et en fit une île à part entière.
Bien plus tard, en 1770, le célèbre navigateur anglais James Cook baptisa l’île en honneur d’un important duc britannique de l’époque. Fitzroy Island devint ensuite particulièrement appréciée des botanistes et naturalistes car plusieurs espèces différentes y furent découvertes à l’image de l’impressionnante roussette (flying fox).
Par la suite, Fitzroy island fut utilisée pour de multiples raisons: tantôt une base de quarantaine pour les bateaux Chinois souhaitant rallier le continent Australien, port d’attache pour la récolte et le commerce de perles florissant dans les eaux autours de l’île ou encore durant la Seconde Guerre Mondiale, un avant poste de surveillance maritime. Après la guerre, l’île fut principalement occupée par les différents gardiens de phares et leurs familles avant qu’elle ne devienne une destination touristique à partir des années 1970.
Premiers pas sur l’île
En arrivant sur le quai on pourrait croire à une grande station balnéaire. Il n’en est rien car à peine on marche 5 minutes qu’on se retrouve au milieu de la nature. Un seul “resort” se trouve sur l’île, avec même la possibilité de faire du camping. Les seuls bâtiments et locaux sont concentrés au niveau de l’arrivée du ferry ce qui laisse le reste de l’île très sauvage et agréable à visiter. D’ailleurs la quasi totalité de Fitzroy island est listée en tant que parc national. Et je suis vite mis dans l’ambiance quand j’aperçois un beau varan se déplacer tranquillement le long du chemin qui mène à ma chambre, tout va bien!
Après avoir posé mes affaires, je pars à l’aventure et me dirige vers la partie sud-ouest de l’île pour découvrir le “Secret Garden”. Ce dernier s’avère en fait être un petit chemin serpentant en plein coeur de la forêt tropicale. L’atmosphère est très différente du bord de mer où j’étais il y a quelques minutes. Bien plus humide tout d’abord mais tout est également plus calme, la végétation couvrant les bruits lointains et accentuant le bruit du vent dans les feuilles et les cris des oiseaux dans les arbres.
La balade ne prend pas plus de 45 minutes aller-retour et se fait assez facilement. Et quel dépaysement: on ne se croirait pas sur un île, loin de là. J’ai même pu apercevoir plusieurs oiseaux, de gros lézards et quelques dindes sauvages.
Après être revenu près de la côte, je continue d’avancer vers le sud et m’approche de Nudey beach. A l’inverse de ce que peut faire penser son nom, il ne s’agit pas d’une plage nudiste. Pas d’exception, on garde son maillot sur soi!
Nudey beach fait depuis l’année dernière la une de nombreux magazines ou reportages, en cause son élection à la première place des 101 meilleures plages d’Australie en 2018 (classement établi par Tourism Australia). J’étais donc impatient de la découvrir.
La première chose qui en fait certainement sa singularité est que Nudey beach n’est pas composée de sable mais de coraux. Alors oui cela peut être moins agréable lorsque l’on marche dessus mais ça rajoute un charme indéniable à l’endroit. Par ailleurs la plage est bordée d’un côté par une forêt tropicale luxuriante et de l’autre par une mer de couleur bleue turquoise, on se croirait dans un rêve. Le parfait endroit pour finir la journée et profiter un peu du beau temps.
Au sommet de l’île
Le lendemain matin c’est de bonne heure que je commence la journée afin de pouvoir assister au lever du Soleil depuis le sommet de l’île. Marchant d’un bon pas, il me faudra environ 40 minutes pour atteindre le point le plus élevé de l’île juste avant les première lueures. Bien que ce ne soit qu’une petite montagne de 269 mètres, le chemin est bien escarpé ce qui rend l’ascension plus compliquée. L’avantage cependant est la température qui reste supportable à cette heure là en comparaison de plus tard dans la journée où le Soleil sera bien haut dans le ciel.
Au sommet je suis seul, tout est calme, les oiseaux commencent à se faire entendre. Un sentiment de plénitude absolu, où tout est paisible autour de moi. Un de mes meilleurs souvenirs de ce voyage.
Pour être littéralement au plus haut point de l’île, je m’aventure sur l’un des rochers surplombant le point d’observation. Une vue à 360 degrés de l’île s’offre alors à moi pour mon plus grand bonheur. J’en profite pour réaliser une belle photo souvenir.
Pour le chemin du retour, j’emprunte la voie la plus longue qui fait un détour via l’ancien phare de l’île. Le vent y est très fort mais l’endroit offre une belle vue sur l’océan. Le chemin qui redescend ensuite depuis le phare jusqu’à la baie est plutôt atypique. Je passe d’une vue complètement découverte à une piste bordé de fougères et autres végétations luxuriantes pour enfin retrouver mon point de départ près de la plage.
Réhabilitation des tortues marines
Plus tard dans l’après-midi j’ai rendez-vous avec un des volontaires du centre de réhabilitation des tortues marines sur l’île. Avec un petit groupe d’autres personnes nous avons la chance de pénétrer dans le centre et observer certaines des tortues qu’ils soignent. Il s’agit surtout ici d’éveiller les consciences: à l’heure actuelle plus de 50% des tortues marines ont déjà ingurgité du plastique sous différentes formes. Le constat est donc alarmant.
Une des conséquences les plus communes du plastique sur les tortues est le “floater syndrom”: une fois ingurgité dans son organisme, le plastique crée des poches d’air à chaque respiration de l’animal, l’empêchant sur le long terme de plonger et donc de se nourrir. Si donc vous voyez une tortue en surface et y rester, il y a de grandes chances que celle-ci soit atteinte de ce syndrome et elle doit être traitée rapidement.
On ne s’en rend pas compte mais nous sommes de ceux qui doivent les premiers donner l’alerte. Les volontaires prennent ensuite le relais. Parmi les autres problèmes les plus courants peut nommer les blessures liés aux hameçons, aux filets de pêche ou sac en plastiques. Restons donc conscients des conséquences évoquées ci-dessus et essayons de prendre les actions nécessaires pour éviter à ces pauvres animaux tous ces problèmes!
Fun fact: les tortues vertes “Green turtles” sont herbivores. Cependant les jeunes tortues sont beaucoup moins strictes sur le régime alimentaire et aiment généralement tester différents types de nourriture. Il est donc courant de voir ces jeunes se nourrir de calamars ou autres petits animaux marins. Plus elles avancent en âge, plus leur régime deviendra purement végétarien.
Place à la détente
Après tant d’efforts et avoir appris de nombreuses choses sur les tortues, place maintenant à un peu détente. Des quelques plages qu’il y a sur l’île, la plus accessible est surement celle juste à côté de la jetée. En s’éloignant un petit peu pour éviter les foules, on peut facilement trouver un petit coin tranquille.
Il ne m’aura pas fallu plus de 5 minutes pour voir ma première tortue, cette fois dans l’océan et non dans un bassin! Autour de l’île, les tortues sont nombreuses et viennent se nourrir des algues marines qui abondent sur les haut fonds près de la barrière de corail. Quel plaisir de les voir nager à quelques mètres à peine, aucunement ennuyées par ma présence et vaquant tranquillement à leurs occupations.
J’ai eu la chance de pouvoir nager juste à côté de plusieurs d’entre elles, les observant dans leur milieu naturel. A chaque fois que je me suis baigné ou presque, j’ai pu en voir une. Elles ont en effet l’habitude de venir se nourrir et se reposer sur les coraux alentours plusieurs fois par jours. A propos de ces derniers, les coraux près du rivage ne sont pas très impressionnants ou malheureusement morts car beaucoup de personnes marchent dessus. Mais en s’éloignant un peu du rivage on trouve un peu plus de couleur et différentes espèces de poissons. Une après-midi idéale donc, entre bronzette sur la plage et snorkeling avec les tortues.
Je finis ensuite la journée en beauté, assis au bord de mer sur la plage de coraux de Nudey beach à regarder le coucher du Soleil. Nous sommes quelques uns venus profiter de ces belles couleurs alors que les derniers rayons s’effacent à l’horizon. La parfaite fin de séjour avant de reprendre la direction de la terre ferme le lendemain matin.
En résumé, ce fut une aventure incroyable qui m’a permis de me ressourcer mais aussi d’apprendre de nombreuses choses sur la région, son écosystème et comment protéger ce dernier du mieux possible. Je ne pourrais que recommander Fitzroy island si vous êtes de passage pour quelques jours autours de Cairns dans l’état du Queensland en Australie.