Bonsoir,
la voiture reste le moyen privilégié de goûter à l’Italie hors des agglomérations et de se perdre, se fondre dans les paysages les plus spectaculaires du pays… Et surtout la Toscane ! Tivoli ! La presqu’île de Sorrente !
Seulement même les parkings dits “gardés” pour lesquels on paie une petite fortune ne sont pas réellement surveillés : voiture fracturée, volée…
ET c’est sans compter avec un racket touristique bien rôdé qui implique un système mafieux plus rémunérateur et légal que la vente d’armes ou de stupéfiants : certains “hôtes”, loueurs de voitures, préfets, juges de paix, certaines municipalités, régions collaborent pour piéger les automobilistes avec des perceptions d’amendes multiples dont le tarif n’a pas de communes mesures avec l’infraction commise qui peut elle-même être répertoriée plusieurs fois à une minute maximum d’intervale.
Consulter les sites dédiés à emo.nivi : vos escapades de rêve peuvent tourner au cauchemar.
C’est la première fois que cela nous arrive et nous sommes des fidèles inconditionnels de le pays depuis plus de 20 ans.
Le gouvernement français a ratifié un accord avec l’Italie en 2015 laissant libre cours à ce trafic malgré la dénonciation de ces pratiques ; l’Allemagne , et d’autres pays frontaliers ont refusé de collaborer avec ces sociétés privées cautionnées par les instances publiques : leurs ressortissants sont poursuivis pour des infractions au code de la route recevables, les routes de nos voisins n’étant évidemment pas des défouloirs à chauffards.
Un grand classique ; si vous louez un véhicule, votre loueur fournira vos coordonnées bancaires à ladite sociéte emo et vous aurez la surprise de voir votre compte débité avant d’avoir été informé de votre infraction, ou vous serez automatiquement débité après l’avis quelle que soit la somme, et elle peut être vraiment astronomique, qui vous est réclamée sans pouvoir saisir les instances insaisissables censées étudier votre requête.
Mais ne vous inquiétez pas, certains hôtes se font un plaisir de pratiquer de même, voiture louée ou personnelle (photo des plaques d’immatriculation sur le parking de l’hôtel par la patronne romaine) : il faut bien que tout le monde vive…
Très à la mode aussi, l’intimidation des internautes qui dénoncent les arnaques.
La majorité des Italiens ne sont pas complices du système corrompu et ne cessent de répéter “me despiace”, s’excusent auprès des visiteurs de toutes les escroqueries dont ils ne sont que les spectateurs impuissants et désolés, dans le meilleur des cas, mais aussi et surtout les victimes collatérales.
Voilà pourquoi les candidat(e)s des extrêmes ont la faveur des électeurs qui sont les résidents permanents d’un magnifique pays totalement défiguré et que l’on se surprend à quitter avec soulagement pour retrouver un état de droit.
Et pourtant nous avons bien bourlingué, et dans des pays sensibles.
Non, nous ne quittions pas la Colombie, mais cette Italie, et pour longtemps, comme beaucoup d’inconditionnels comme nous, désabusés.
Le train permet de relier les villes importantes mais les résas ne vous garantissent pas une place assise, sur un trajet assez court ce n’est pas gênant, pour les autres …
Pour les localités plus petites il faut combiner avec un/des bus.
Les dangers ne sont pas vitaux mais les mauvaises surprises à répétitions gâchent vraiment la balade pendant, et parfois après…
Roma : Cinecitta au Vatican : prévoyez de quoi vous couvrir des pieds à la tête, c’est nouveau, mais plus rien n’est prêté pour dépanner et les règles de bienséance ont tendance à sacrément rallonger les manches, les jambes de pantalon, les ourlets de robes. Donc, d’abord vous patientez pour passer les contrôles de sécurité, mais si jamais, on ne vous trouve pas assez couverts au point de contrôle vestimentaire 100 m plus loin, vous êtes refoulé(e) et vous n’avez plus qu’à aller acheter des foulards et à recommencer en reprenant la file avant le 1° check-point.
Attention pour l’accés au duomo de Saint Pierre, on vous vend des tickets, mais lorsque vous atteignez la coupole, on vous annonce qu’“on” va fermer, on vous fait redescendre sans avoir pu véritablement voir les fresques ni atteindre le sommet. Si vous manifestez votre incompréhension, que vous dites que n’étiez pas prévenus, on vous répondra " but you don’t ask!"
Enfin, si l’anglais n’est pas votre tasse de thé, ça tombe bien parce que maintenant plus personne ne semble connaître ce patois quand vous essayez après avoir tenté de parler en italien, qui apparemment n’est plus la langue officielle du pays non plus !
On a discuté avec des pèlerins mexicains venus exprès à Rome et qui n’ont vu que la file d’attente …
L’Italie est toujours aussi belle. Soyez simplement vigilants et gardez une bonne dose d’humour pour que cela reste une partie de plaisir.