Je vous embarque dans un fabuleux road-trip de 4 semaines en juin-juillet 2018, de l’Alberta à la Colombie britannique, depuis Calgary jusque Vancouver, Ile de Vancouver incluse. Un parcours classique pour une première découverte, si ce n’est un heureux crochet dans une région quasi-méditerranéenne, l’Okanagan !
Mine de rien, environ 4000 km de route… une route en cinémascope, écran géant, full HD !
Tout d’abord, pour une vision globale, voici notre itinéraire, en 2 cartes :
En synthèse :
Arrivée à Calgary en fin d’après-midi (Air France Paris- Vancouver puis vol intérieur Vancouver-Calgary),
Départ le lendemain matin pour les Rocheuses et la chaîne Columbia (8 nuits)
2 nuits à Banff / visite des environs de Banff
2 nuits à Jasper / icefield Parkway (autoroute des glaciers), Jasper Park
2 nuits à Lake Louise / icefield Parkway, Yoho Park, Lac Moraine, Lac Louise
2 nuits à Glacier Park (chaîne Columbia)/ Kootenay Park, Glaciers Park
Okanagan
3 nuits à Naramata (Okanagan) / visite des environs
Route vers la côte (via Whistler)
1 nuit à Sun Peaks
1 nuit à Squamish
Ile de Vancouver (8 nuits)
2 nuits à Victoria (ile de Vancouver) / traversée au départ de Tsawwassen
3 nuits à Tofino (île de Vancouver) / Pacific south rim
1 nuit à Port Alberni / étape vers l’autre côté de l’île
2 nuits à Alert Bay (île à proximité de Telegraph Cove)
Vancouver
4 nuits à Vancouver (arrivée à schwartz bay au départ de Nanaimo)
J’ai choisi de réaliser 3 carnets :
Les Rocheuses et la chaîne Columbia
L’Okanagan et la route jusqu’à la côte, via Whistler
L’île de Vancouver et Vancouver
Bon alors c’est parti pour ce premier carnet, dédié aux « Canadian Rockies » (et à la chaîne Columbia avec le Glacier Park)!
Des centaines de randonnées à faire, pour tous les niveaux, des aménagements respectueux de la nature… c’est le rêve pour tous les amoureux de la montagne, quels qu’ils soient.
Si vous ajoutez à cela les neiges éternelles, les forêts à perte de vue, les cascades, les lacs aux eaux allant du turquoise à l’émeraude, mais encore une faune exceptionnelle… on est forcément sur une équation gagnante !
Banff
C’est très impatients que nous quittons Calgary pour gagner Banff. La route est rapide jusqu’à cette mignonne petite ville, qui rappelle certaines stations des Alpes, propette, fleurie… au pied des montagnes… et, au milieu, coule la jolie rivière Bow…
Notre premier coup de foudre : le lac Minnewanka, à quelques kilomètres de Banff.
Notre premier fauteuil rouge… toujours positionnés stratégiquement dans les parcs nationaux, ces fauteuils n’attendent que les fessiers de promeneurs. On s’assoit, et on n’a plus qu’à dévorer des yeux cette nature extraordinaire. Quel roi a pu prétendre à plus beau trône ?
Nos premiers animaux sauvages (à part les écureuils) : des chèvres des montagnes, pas très belles à cette saison… Elles perdent leur poil d’hiver par plaques, on dirait un peu des chèvres-zombies…
Je vous partage quelques-uns des beaux panoramas qu’offre l’observatoire du Mont Sulphur, où nous sommes montés par le Gondola (téléphérique).
De là, on admire la vallée de Banff, avec au fond la masse du Mont Norquay et le ruban bleu de la « Bow », qui serpente aux pieds de l’hôtel Fairmont Banff Springs en contournant la petite « tunnel mountain ».
Notre première « promenade de planches » (boardwalk), qui parcourt le sommet et nous permet de jouir de la vue des sommets avoisinants. Les canadiens semblent s’être fait une spécialité d’aménager des promenades sur de longues, très longues, très très longues passerelles en bois (il faut dire qu’ils ne manquent pas d’arbres !). Nous aurons l’occasion d’en fouler de nombreuses d’ici la fin de notre voyage, toujours avec une certaine joie enfantine !
Puis, depuis Banff, balade à pieds agréable jusqu’aux lacs Vermilion, via le Fenland trail.
Pratique: Banff regorge de petits restaus pour toutes les bourses. Pour un plaisir carnassier un peu plus cher, je vous recommande le “bison restaurant”, bear street. Il faut réserver pour déguster des grillades de bison succulentes, ou d’autres spécialités, dans une déco mi-industrielle mi-bois.
Icefield Parkway
En route pour Jasper ! Depuis Banff, on suit d’abord l’agréable route de la vallée de la Bow, avec quelques petits arrêts.
Puis on dépasse Lake Louise (no panic, on y reviendra dans 2 jours) et on arrive sur cette magnifique route surnommée « l’autoroute des glaciers ». C’est vraiment la route de tous les superlatifs… et elle vous offre généreusement de nombreux points de vue.
Détail pratique : l’intérêt de cette route explique notre itinéraire (Banff puis Jasper puis retour Lake Louise par la même route), car en étudiant les différentes possibilités j’ai écarté la solution d’une boucle pour pouvoir faire l’icefield Parkway dans les 2 sens, et je ne le regrette pas. Cela nous a permis de lui consacrer 2 fois ½ journée, et de voir les paysages sous deux angles différents, ce qui pour une route aussi sublime n’est pas un luxe !
Voici quelques-uns de ses points remarquables (avec des photos prises à l’aller et au retour)
Le lac Bow (la route passe juste à côté)
Le Lac Peyto (attention les yeux et le coeur, vue sublime). Il faut avoir que l’arrêt n’est pas signalé « lac Peyto » mais « Bow summit », peu de temps après le Lac Bow. Une courte montée de 10 minutes vous permet d’accéder à une vue plongeante exceptionnelle sur ce joyau d’un bleu turquoise opalin…
Le Saskatchewan River Crossing , avec sa profondeur et sa palette de couleurs
Le glacier Athabasca (possibilité d’accéder au glacier, soit à pieds en plusieurs heures soit par bus 4X4 spéciaux)
Les Sunwapta Falls
Les Athabasca Falls, où une belle balade aménagée permet de suivre une partie du canyon
Et au bout de cette route, Jasper !
Jasper
Bourgade tranquille, d’un abord moins touristique que Banff, mais très agréable… Et, devant… coule la rivière Athabasca (j’adore ce nom !).
Juste en face de Jasper, de l’autre côté de la rivière, un chapelet de petit lacs permettant des petites randonnées. Comme par exemple les lacs Annette et Edith, que vous voyez ci-dessous. A noter, depuis le lac Annette, de très belles vues sur le Mont Pyramid.
« Alors, et le lac Maligne ? »
Bien sûr, nous voici partis pour aller admirer le si célèbre lac Maligne !
Hum… + nous montons vers le lac tant convoité, + le temps est menaçant…
Une petite halte au curieux lac Medecine, qui a la particularité de se vider complètement en hiver, pour se remplir au printemps.
Puis nous croisons une belle pluie battante… et puis, tiens, et des nuages…
Quand nous arrivons au lac Maligne, il ne pleut presque plus, mais la brume nous entoure et on ne voit pas grand-chose… inutile alors de payer la coûteuse croisière qui emmène les visiteurs tout au bout du lac… Tant pis, le Lac Maligne gardera ses mystères, en montagne il faut savoir vivre avec les caprices de la météo !
En redescendant vers Jasper, nous voyons en face de nous la Pyramid Mountain baignée de soleil…
Et bien soit ! Direction le Lac Pyramid, où nous ferons une bien belle randonnée !
Deux adresses très recommandables à Japer
Un pub : la « Jasper Brewing company » qui propose également de la petite restauration,
Le restau le « fiddle river », délicieuse et savoureuse cuisine traditionnelle, sans chichi
Des petites et des GROSSES bébêtes…
C’est le moment de faire un point sur les animaux : Une part de la magie des Rockies, c’est bien sa faune sauvage !
Je commence bien sûr par les écureuils…
… pour continuer par les chiens de prairie, puis les chèvres des montagnes, les daims, les wapitis…
… mais, tabernacle ! Pas de caribou ni d’élan !
- “Et des ours, vous en avez vus, des ours?”, me direz-vous…
- Hein, les ours?
Il y a 2 ans, nous avions traversé Yosemite en rêvant d’apercevoir un ours, car nous n’en avions jamais vu en liberté dans leur habitat naturel. Alors là, c’était un de nos objectifs, et on va dire que les probabilités étaient avec nous!
Et bien vous savez quoi? Nous n’avons pas été déçus!
Je vous présente les 4 ours que nous avons eu la chance de rencontrer dans les montagnes rocheuses, spontanément! Promis, on a été responsables et on n’est pas allés contre eux pour prendre un selfie! Mais nous avons ressenti une émotion et une excitation intenses et au final un GRAND BONHEUR.
Après Jasper, nous voici donc de retour sur l’Icefield Parkway pour revenir explorer les environs de Lake Louise.
Yoho Park:
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sur la route entre Lake louise et Yoho Park, un stop sur une aire où vous pouvez découvrir le tunnel ferroviaire en spirale. Les amoureux de trains apprécieront les explications et schémas de cet astucieux système qui permet de vaincre les pentes très fortes. Ces tunnels sont toujours utilisés.
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Sinon, le lac Emeraude (Emerald Lake) constitue une belle destination de randonnée. Il y a là un village de bungalows vraiment très agréable. L’écosystème est intéressant, tant il est différent entre les 2 rives, sans oublier la plaine herbeuse à son extrémité. Le tour du lac est bien agréable! De là, des départs pour randonneurs avertis.
- puis un détour jusqu’aux spectaculaires chutes Takakkaw. Takakkaw, en langue Cree, signifie “C’est magnifique”.
Les photos ne leur rendent pas justice, elles sont impressionnantes et assourdissantes à cette période de l’année, largement autant que celles de Yosemite. Elles sont hautes de 255 mètres et vous serez délicatement brumisés !!!
Maintenant, venons-en à la star des Rocheuses : le Lac Moraine !
Ah, Moraine… le lieu vaut effectivement le détour, mais en période estivale il est pris d’assaut l’accès en est rapidement fermé aux voitures, et des navettes partent de Lake Louise… navettes elles aussi prises d’assaut (pour illustration, la route était fermée dès 9 heures, nous sommes revenus au centre pour essayer de prendre une navette… aucune disponible avant 17h!). Nous avons donc fait le choix d’aller à Yoho puis de revenir à Moraine tenter notre chance en fin d’après-midi. En revenant vers 16h30 la route venait de réouvrir, en fait nous sommes passés après une belle, longue et généreuse averse, ce qui fait que de nombreux visiteurs étaient repartis… Arrivés là haut, nous avons pu tranquillement profiter de la promenade qui mène au bout du lac, en admirant la dizaine de pics enneigés qui enserrent la vallée. C’est grandiose, il faut le dire !
Le lac Louise quant à lui est charmant, pointant sur un beau glacier, mais il était tard (donc pas de photo à partager) et nous n’avions plus le temps de prendre le chemin qui longe le lac ; depuis l’autre extrémité, le « château Fairmont » nous aurait sans doute paru moins mastoc !
Au final, je ne recommande pas Lake Louise pour se loger ou se restaurer (sauf si vous pouvez vous offrir le Fairmont au pied du lac Louise ou les superbes chalets au pied du lac Moraine, mais blindez bien votre portefeuille avant ;-). C’est assez mort, même pas un village, que des résidences ou hôtels. Rien à voir avec Jasper ou Banff, petites villes agréables. Si c’était à refaire, je logerais un peu plus loin de Lake Louise.
Voilà, nous voici donc arrivés à la dernière étape de notre périple montagneux… non pas que le reste de la Colombie Britannique ne soit pas montagneux, mais après Glacier Park nous avons eu accès à une nouvelle palette de découvertes, au delà de la nature et des randonnées.
Derniers instantanés des Rocheuses…
Comme nous avions toute une journée pour rejoindre Glacier Park et que nous étions déjà allés au Parc Yoho, nous avons fait le choix de faire un peu plus de route et de traverser le parc Kootenay, jusque Radium Hot Springs, puis de remonter la vallée de la Columbia, ce qui nous a permis de découvrir une nouvelle facette de cette partie du Canada.
La route traversant le parc Kootenay est très belle, et un arrêt au Marble Canyon s’impose.
En milieu d’après midi, nous arrivons à l’entrée de Glacier Park (à ne pas confondre avec le Glacier Park américain), notre hôtel se trouvant tout à proximité.
Un peu de géographie et d’histoire…
Ces montagnes ne font pas partie des Rocheuses, mais de la chaîne Columbia. Apparemment, c’est un eldorado pour les alpinistes, les randonneurs de haute montagne et les géologues. Les noms des pics sont témoins de ces temps héroïques des premiers alpinistes-randonneurs du 19ème siècle (par exemple un groupe d’alpinistes mené par 2 pasteurs baptisa les pics “Purity”, “Chastity”,…).
La découverte du Col Rogers en 1882 permit l’avancée du premier chemin de fer trans-continental. La Canadian Pacific (compagnie de chemin de fer) construisit un hôtel (le Glacier house) et fit aménager des sentiers de randonnées, et c’est ainsi que naquit le Glacier Park, considéré comme le berceau de l’alpinisme canadien. D’ailleurs, la Canadian Pacific fut aussi à l’origine de la création du parc Yoho et du parc de Banff (tous les 3 en 1886).
Les trains passèrent le col de 1885 à 1917, mais les nombreuses avalanches occasionnèrent de dégâts réguliers et surtout d’un nombre important de victimes humaines (58 cheminots tués en 1910 par une avalanche alors qu’ils déblayaient une avalanche précédente). L’hôtel Glacier House fut lui même plusieurs fois partiellement détruit avant d’être complètement rasé par une avalanche et abandonné. La Canadian Pacific lança donc la construction d’un tunnel qui, inauguré en 1917, permis de se passer du Col Rogers.
C’est la construction de la route transcanadienne inaugurée en 1962 qui lui permit un regain d’activité. Et, de fait, la route qui traverse le parc de part en part est très empruntée en été!
Nous avons logé deux nuits juste à l’entrée du parc, ce qui nous a permis d’avoir une journée entière à lui consacrer Après une matinée ensoleillée une petite pluie s’est progressivement invitée… son intensité croissante a eu raison de la protection des arbres et de notre héroïque résistance… nous imposant un repli stratégique à l’hôtel. Un peu de repos c’est pas mal aussi, ceci dit!
Ce parc offre de nombreuses découvertes, mais sans demie mesure : on est soit sur des balades très faciles, peu éloignées de la route, soit sur des randonnées exigeantes (temps et/ou difficulté).
Photos qui suivent, une très agréable promenade qui suit un moment le tracé de la mythique voie ferrée de la Transcanadian Pacific (Loop brook trail head). On passe à côté des vestiges de l’hôtel Glacier House, ainsi que de quelques uns des énormes piliers sur lesquels la voie ferrée était perchée, opérant dans cette haute vallée une sorte de 8 pour vaincre le dénivelé.
Photos suivantes : la première forêt ancienne que nous avons pu admirer, en parcourant des passerelles en bois (Hemlock Grove boardwalk – forêt des pruches). On se dit que parmi ces beaux arbres, sous lesquels poussent de grandes fougères, des elfes pouvaient surgir à tout moment… à moins que ce ne soient des dinosaures, tant on avait l’impression d’être à l’aube du monde. Et cette odeur d’humus….
Pour finir… ne riez pas… arrêtez-vous à l’aire des Choux qui puent!
La Skunk cabbage boardwalk, avant d’arriver à Revelstoke, est une passerelle qui permet de découvrir un intéressant écosystème. Les « choux qui puent » sont en fait de grandes plantes qui poussent en zone marécageuse (ici des terres inondées à l’année en bordure de la rivière Illecillewaet), et dont les fruits sont prisés des animaux (wapitis, mais aussi les ours). Cet endroit est aussi le refuge de très nombreux oiseaux.
Et au final cela ne pue pas, en tout cas pas à cette saison!
Voici donc pour ce carnet consacré aux Rocheuses canadiennes. Maintenant, nous nous dirigeons vers une région bien connue des habitants de la Colombie britannique et plus largement des canadiens, mais moins des touristes étrangers: l’OKANAGAN. Tout ce que je vous dirai à ce stade c’est qu’elle vaut le détour… alors, si le coeur vous en dit, rejoignez moi dans le deuxième carnet: L’Ouest Canadien, épisode 2!!!