L'Ouest canadien à pleins poumons: épisode 2, l'Okanagan et la route vers la côté, via Whistler

Forum Canada

Dans le carnet précédent, je vous ai relaté la première partie de notre road trip au Canada en juin-juillet dernier, dans les Rocheuses.
Maintenant, je vous invite à nous suivre dans la région de l’Okanagan, puis sur les routes jusqu’à la côte, en passant par Whistler.

Un petit coup d’oeil sur notre trajet :


Une bienheureuse découverte: l’OKANAGAN

O-KA-NA-GAN : Rien que le nom est une promesse ! Quand j’ai préparé notre périple et me suis penchée sur une carte, je me suis trouvée attirée par la géographie des lieux, et puis j’ai vu que c’était une région vinicole, tiens, et de vergers, tiens-tiens… Serait-ce le légendaire Pays de Cocagne ? Et si nous allions vérifier ?

Bref, nous voici sortis du trajet habituel vers la côte pour faire un détour vers le sud… Bien nous en a pris, nous y avons passé trois délicieuses journées. Un air de riviera : des villas, des plages, des voiliers… ici, c’est vraiment l’été et cela nous fait du bien, après la fraîcheur des Rocheuses !




La région suit globalement la rivière Okanagan, elle est orientée Nord Sud et est composée d’une succession de vallées étroites où la rivière maintient le niveau de plusieurs lacs d’origine glaciaire. Le plus grand lac est le lac Okanagan, qui fait 110 km de long mais au maximum 7 km de large.

Allez, pour voir si vous m’avez lue avec attention, petite interrogation:

  • comment s’appelle la région?.. Oui, l’Okanagan!
  • comment s’appelle la rivière?.. L’Okanagan, encore gagné!
  • et comment s’appelle le plus grand lac?.. L’Okanagan, vous êtes vraiment des champions!

Le lac Okanagan est connu pour son climat local quasi- méditerranéen ; certaines des villes qui le bordent portent d’ailleurs des noms qui disent tout : Summerland (la terre de l’été), Peachland (la terre des pêches)… on y cultive de nombreux fruits, dont des pêches et des abricots, ainsi que la vigne (il y a de très bons vins). Il semble que beaucoup d’italiens se soient installés ici, comme l’attestent les noms de nombreuses propriétés vinicoles. Un certain nombre de ces propriétés ont aussi ouvert des cantinas, où il est possible de déguster leurs vins en mangeant un morceau. Sympa.


Et là, nous avons trouvé un coin de paradis, au doux nom de « Naramata ». Il s’agit d’une commune nichée sur la rive Est du lac Okanagan, à l’écart des grands axes routiers. Officiellement tournée vers le « slow food », il y fait bon vivre. D’ailleurs une grande partie de Naramata se situe dans les limites de la réserve de terres agricoles, créée par le gouvernement de la Colombie-Britannique au début des années 1970 en tant que mesure de sécurité alimentaire, ce qui semble avoir joué un rôle dans son développement harmonieux.

Naramata, en plus de sa plage, de ses quelques artisans et de sa douceur de vivre, offre dans ses environs immédiats une balade sympa à faire à pieds, en vélo ou à cheval, le “horseshoe trail”, sur une ancienne voie de chemin de fer accrochée en hauteur à flanc de coteau. Quels panoramas sur Naramata et sur le lac !



Comptez 2 à 3h à pieds (aller et retour), en fonction de votre point de départ, pour aller jusqu’à l’ancien tunnel de chemin de fer. De là, il est possible de poursuivre bien plus loin le trail (mais dans ce cas en vélo ou à cheval), jusqu’au Chute lake.

Sinon, on peut rejoinde ce même petit lac (Chute lake) par une longue gravel road. Là, au creux d’une petite vallée cachée, se trouve une vieille auberge chaleureuse, dans son jus, qui sert de la petite restauration (par exemple de mignons petits hot dog servis dans des petits paniers en osier, ou de la tarte aux pommes) et de bonnes bières fraîches… dans un décor de brocante du far west.






C’est le calme, on est loin de tout… on regarde les oiseaux mouches venir butiner l’eau sucrée accrochée sous la tonnelle…

Mais vous pouvez aussi sillonner un peu la région:

Vous l’avez compris, ces 3 jours ont passé très vite, et nous sommes repartis joyeusement vers de nouvelles aventures, mais avec ce petit coin de terre dans le cœur !

Conseil pratique : si vous voulez découvrir l’Okanagan, évitez de séjourner à Kelowna, engorgée par la circulation (en été), de même que les villages qui sont sur la rive ouest du lac, l’autoroute y étant trop présente. Cela ne vous étonnera pas : je vous conseille Naramata, ou alors Penticton, en évitant les abords de l’autoroute.

C’est loin, la mer? (part one)
Cette fois-ci, nous sommes bels et bien partis pour rejoindre la côte, avec néanmoins deux nuits d’étape car nous aimons bien prendre notre temps.

Comme nous voulons suivre la route panoramique qui passe par Whistler (route 99), nous devons d’abord remonter jusque Kamloops. Mouais, cela fait quelques kilomètres, mais c’était ça ou se passer de l’Okanagan, et vous avez vu que cela aurait été dommage !
Pour rejoindre Kamloops, nous avons choisi « sur carte » d’emprunter la route 97C qui passe par Merritt, parce qu’elle évite de repasser à Kelowna et qu’elle semble promettre d’autres types de paysages. Et cela nous a valu deux jolis moments !

Le premier de ces jolis moments nous le devons à un heureux hasard, dans un charmant petit coin de grassland (prairie), un peu avant Merritt.
Alors voilà : nous roulons depuis un moment, et mon mari décide de s’arrêter à une petite aire le long de la 97C, annoncée « Laurie Guichon Memorial Grasslands interpretive site ». On se dit que c’est l’occasion de se dégourdir un peu les jambes et de voir sur quoi porte cet “interpretive site”. S’y trouve une petit promenade avec des explications sur l’écosystème des grasslands (littéralement « pelouse », au sens botanique du terme, cela désigne les prairies d’herbes, principalement des graminées), présentes un peu partout en amérique du Nord.


Et, en effet, nous sommes entourés de douces collines recouvertes d’herbe et de fleurs… La colline d’en face ressemble à la colline que dévalaient les enfants Ingalls dans le générique de la petite maison dans la prairie…

Un grand arbre mort a été aménagé pour héberger un nid d’aigle:

L’aiglon dont vous voyez la tête dans le nid s’envolera dans un instant…

Une petite route (gravel road) s’éloigne dans les collines, cela nous fait envie… Un coup d’œil au GPS nous montre qu’il y a de petits lacs, un peu plus loin… nous décidons d’y aller faire un tour!

Nous avons à peine roulé 500 mètres que deux ours traversent la route juste devant notre voiture, visiblement une maman et son « grand adolescent ». Ils montent la colline en courant…



Nous avons le souffle coupé, une fois de plus.

Nous poursuivons la route, et après une paire de kilomètres nous arrivons aux petits lacs, paradis de quelques pêcheurs et de quelques campeurs.





Deux hommes font rôtir un cochon de lait, au-dessus d’un feu de bois… Au centre du petit camping, un corral, il faut croire qu’ici tout le monde vient camper avec son cheval

L’air est suave, un gentil vent caresse les collines et fait onduler l’herbe, et là-bas deux cavaliers reviennent d’une promenade… Il ne nous manque plus qu’un petit air de banjo ou d’harmonica… On n’a pas tellement envie de s’arracher à ce calme et cette beauté… Mais finalement nous avons quand même repris la route!

Le second joli moment, c’est la petite ville de Merritt, qui mérite :wink: bien une petite halte. C’est la capitale canadienne du country. Dans le centre, des fresques murales représentent des gloires locales du country, un cowboy… Quelques bâtisses anciennes, dont un très bel hôtel fin 19ème début 20ème. En marchand dans ces rues écrasées de soleil, sans un passant, là encore nous étions en plein dans la mythologie de l’Ouest…





Un peu plus loin, Kamloops est une grande ville qui n’a pas grand charme. Nous avons préféré loger à 60 km de là, à Sun Peaks, station de sport d’hiver en pleine extension. Un petit Bed and Breakfast nous attendait, en pleine nature… une très bonne adresse, un des meilleurs rapports qualité prix que nous ayons rencontrés… avec en prime les biches qui viennent dans le jardin!

Notre Bed and Breakfast: “a suite retreat bed and breakfast” est une suite (cuisine, SDB, chambre et salon) au RDC d’un chalet dans la verdure (à telle point qu’une biche s’invite dans le jardin). L’aménagement et les équipements sont extra (belle déco, de belles matières, et plus: un ordi et des enceintes bose pour écouter de la musique, une guitare, un jacuzzi et un sauna juste pour vous tous seuls). Vous trouverez à votre arrivée une bouteille pour votre apéro du soir (vin ou bière selon votre convenance), du pain, une terrine… et le petit déjeuner le lendemain est extra lui aussi! Pour diner le soir, il faut aller à quelques kilomètres dans la station de ski, vous trouverez quelques restaus.

C’est loin la mer ? (part 2)
Je vous ai dit hier que Kamloops n’avait pas grand charme, mais le lac du même nom, si ! Une aire au bord de la route vous permet d’admirer le panorama… En fait, en contrebas, c’est tout simplement la rivière Thomson qui s’est élargie de manière impressionnante!



Puis direction Vancouver via la route 99 qui passe par Whistler. Route magnifique !
Les vues les plus vertigineuses vous sont ici épargnées, car dans les endroits les plus spectaculaires il n’y a que la route et la montagne, et pas de place pour s’arrêter prendre des photos ! Bref croyez-moi sur parole si je vous dis que nous en avons plein les yeux.
Bon voici quand même quelques photos:








Ce soir, nous dormons à Squamish, là où la rivière Squamish se jette non pas dans ce que nous pourrions prendre pour un grand lac, mais dans un fjord, puisqu’en fait c’est un bras de mer long de plus de 50 kilomètres, bordé de montagnes ; regardez une carte, toute cette côte montagneuse est ainsi et plus haut au nord il y a des fjords plus longs encore !
Nous arrivons à Squamish en fin d’après-midi, et nous avons le temps d’aller voir la fin d’une compétition de Kyte surf, puis de prendre un repas agréable dans une ambiance jeune et musicale, cuisine cajun et bière IPA locale !





Pratique : Restaurant à Squamish, the Copper Coil Still and Grill, Cleveland Avenue.

Demain, nous partons pour l’île de Vancouver. . . J’ai hâte ! Et cela fera l’objet du 3ème carnet: L’ouest canadien à pleins poumons, épisode 3: l’île de Vancouver et Vancouver.

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