En randonnée itinérante dans la Vanoise, de refuge en refuge, nous sommes passés à Bessans le jeudi 21 septembre 2006. Nous nous faisions une joie de venir nous ravitailler et dormir à Bessans, avant de repartir vers les montagnes… Après un passage à l’office du tourisme où l’hôtesse d’accueil nous à très bien renseignés avec le sourire, nous nous sommes finalement rendus au gîte d’étape Le Petit Bonheur.
Randonneur depuis 20 ans mais également ex-accompagnateur en montagne, je fréquente très régulièrement ce type d’hébergement. Le gîte d’étape est en général réservé à des clients aux moyens modestes (mais de moins en moins) et l’accueil est toujours très chaleureux. Les propriétaires sont souvent des gens du cru pratiquant la montagne et appréciant le contact et jamais avares de renseignements…
Au Petit Bonheur, comme son nom ne l’indique pas, l’accueil commence par la carte des tarifs… exorbitants : 22 euros en dortoir de 6 personnes et 25 euros en chambre de 4 personnes !! Mais bon, vu qu’il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent, hormis les hôtels, nous poussons la porte et finalement, pour 3 euros d’écart, nous nous payons le luxe en prenant une chambre avec douche et WC : 50 euros pour 2 en gîte d’étape, c’est encore du jamais vu ! En général, c’est entre 10 et 15 euros par personne…
C’est le patron, Jean-Pierre, qui nous accueille… très froidement ! Il n’y a pas d’autre client et nous ne sommes que 2. Visiblement, notre visite le dérange d’autant plus que nous ne prenons pas la demi-pension (83 euros pour 2). En plus avec nos chaussures de rando, on risquerait de salir ! Mais bon, le gîte est propre et très bien équipé… mais pas de chauffage possible : la fraîcheur est toujours de rigueur. Seul un radiateur fonctionne dans la salle de bain, enfin juste le temps de prendre une douche car en quittant le gîte, Jean-Pierre a dû probablement couper la chaudière. Impossible donc, de faire sécher les serviettes de toilettes ni la petite lessive habituelle du randonneur en milieu de parcours. Il n’y a pas non plus d’étendoir à linge.
C’est l’heure du repas et nous gagnons la salle hors-sac où les directives sont écrites au marqueur sur la faïence de la cuisine : « avant de quitter la salle, vous devez laver, essuyer et ranger la vaisselle ». Quoi de plus normal ? Egalement 2 patères avec le même type de tags « torchon à vaisselle » et « torchon à main » mais il n’y en a pas… alors comment essuyer la vaisselle ?
Puis la nuit, dans de bons lits si ce n’est qu’il est pratiquement impossible de dormir sans être réveillé par les mouvements de son voisin ou de sa voisine de lit. Les alaises en plastique sont très bruyantes. L’usage de bouchons d’oreilles est fortement recommandé.
Au moment de payer la lourde facture, mon épouse lui fait part de ces remarques avec courtoisie, mais le toujours très souriant Jean-Pierre nous fait savoir qu’il veut sélectionner une certaine clientèle par les tarifs tout en la dissuadant de préparer ses repas avec une salle hors-sac froide, sans aucune déco, et beaucoup plus petite que le nombre de place dans le gîte. Résultat garanti !
Alors amis randonneurs, fuyez le Petit Bonheur et allez vous ravitaillez ailleurs car les magasins Sherpas sont excessivement chers (dignes des tarifs suédois) et très mal achalandés à cette époque de l’année : aucun produit n’est adapté à la randonnée ou aux autres sports de montagne.
La boulangerie ouvre à 8 heures ou plutôt 8h10 ce qui n’est pas très favorable au départs matinaux très prisés des randonneurs itinérants.
De plus, pour quitter Bessans le balisage de randonnée reste très moyen. Pour se rendre en direction des chalets d’Andage, il faut beaucoup d’expérience et une bonne carte pour trouver le sentier car rien n’est indiqué… et les obstacles sont nombreux : parcours de biathlon, carrière… etc.
Nous avons vraiment eus l’impression de nous faire arnaquer à Bessans alors si comme moi, vous aimez les gens vrais, honnêtes et sympas pensez à ne pas vous arrêter à Bessans (vallée de la Haute-Maurienne, Savoie), sauf à l’office du tourisme. Les randonneurs modestes ne sont pas les bienvenus mais plutôt les nouveaux riches, les bobos qui aiment le petit confort de leur maison avec leur coin TV…