Retour d'Islande

Forum Islande

Salut les routards,

Après l’éclipse de la raison et la nuit de l’extrême-droite qui s’est abattue sur les USA depuis l’élection contestable de Trump en Novembre 2016, ce qui devait être un tour de l’éclipse à Yellowstone s’est métamorphosé en un tour d’Islande, un roadtrip de 2000 km et des poussières en 2 semaines en famille à 5 personnes (2 grands parents, 2 parents et 1 gamin turbulent de 10 ans) en 2 semaines, départ Paris CDG Mercredi 02 Août 2017, retour Paris CDG Mercredi 16 Août 2017, avec Icelandair naturellement. Entre les deux projets, il y avait au moins un point commun, il y a des geysers (les destinations à geyser forment un club très fermé), par contre, un tour d’Islande est plus vite fait qu’un grand roadtrip au Far West. Deux semaines suffisent à faire le tour de l’île en renonçant à la région des Fjords du Nord-Ouest (Vestfirdhir).

Retour d'Islande - JMarco45

Budget du voyage, nous avons été très radins. L’Islande est une destination chère, et nous le savions avant de partir, d’autant que la Couronne s’est fortement appréciée face à l’Euro depuis quelques années, cet été, 125 ISK = 1 €. Toutefois, nous avons réussi à comprimer notre budget à 13,500 € tout compris dont,

Avion 2,250 €
Location voiture familiale (Volvo XC-90 2WD) 3,030 €
Carburant 360 €
Visites et activités payantes 1,490 €
Logement (13 nuits, dont 3 nuits en appartement dans la région de Reykjavik, et 10 nuits en B&B) 4,300 €
Cadeaux 310 € (après détaxe)
le reste (1,760 €) représente principalement de l’alimentation et quelques frais de parking. Nous ne sommes allé au restaurant qu’un seul soir, et avons fréquenté les fast food, cafétérias et autres fish & chips que 6 fois, le reste des repas ont été des pique-niques et des repas préparés le soir dans la cuisine du gîte (disponible 12 nuits sur 13). Nous avons fait les courses dans les supermarchés Kronan, Netto et Bonus.

Au final, on s’en sort pour 193 € par jour et par personne. C’est tout de même cher en comparaison des USA et du Canada. Ce qui est onéreux, ce sont tout d’abord les hébergements en B&B (mais les petits-déjeuners des B&B sont royaux), la location de voiture est chère (mais il fallait loger 5 personne et tous nos bagages), les activités payantes (mais le service est irréprochable et la qualité est au rendez-vous), les restaurants (mais c’est bon, de toute façon, nous avons évité au maximum).

Ce que nous avons aimé (l’Islandais compte deux lettres qui ne sont pas sur mon clavier, je note le “th” “dur” comme dans “this” en anglais pour le dieu “Thor”, et “dh” pour le “th” doux anglais comme dans “these”.
1 les paysages fabuleux, les glaciers, les cascades (Gullfoss, Dettifoss surtout, mais aussi Seljalandsfoss, Skogafoss, etc…), les plages de sable noir et les falaises, les fjords, les volcans et les phénomènes hydrothermaux
2. l’excursion en zodiac sur le lagon glaciaire du Fjallsarlon, et la promenade sur les rives du Jökulsarlon voisin
3, les bains thermaux, surtout les Myvatn Nature Baths, dans une moindre mesure le Blue Lagoon, et la piscine d’Akureyri (vraiment géniale).
4. le tour aux baleines dans l’Eyjafjördhur à Dalvik
5. Le tour guidé dans la caverne de lave Vidhgelmir (prononcer vizgelmir) dans la haute vallée de la Hvita (dans l’ouest)
6. Seidhisfjördhur et les fjords de l’Est
7. Vestrahorn et Stokksnes (à l’est de Höfn) qui ne figurent pas sur les guides Michelin et Routard mais qui le mériteraient.
8. Siglufjördhur et la péninsule de Troll

Ce que nous avons moins aimé, Reykjavik, la visite guidée du Harpa, certains gîtes (petits ou vieillots), une météo très pluvieuse et un temps très couvert. La foule sur les sites les plus touristiques (en particulier le Blue Lagoon).
L’Ouest est moins intéressant que le Nord, l’Est ou le Sud.
Si c’était à refaire ?
Je ferai le tour dans le sens des aiguilles d’une montre en commençant par l’ouest, la région la moins spectaculaire, sans négliger d’aller jusqu’à la pointe de la péninsule de Snaefellsnes en ajoutant une journée.

Si ce sujet vous branche, faites le moi savoir, je continuerai le carnet de route.

PS. Un grand merci à l’équipe du Routard dont les précieux conseils m’ont accompagné tout autour de l’Islande. je dédie ce carnet au Guide du Routard et je remercie particulièrement l’équipe de m’avoir offert un guide gratuit (j’ai choisi l’Islande) pour ma contribution d’un carnet de voyage l’an, dernier.

Jour 1 Mercredi 02 Août

Image

Nous prenons une voiture chez Thrifty (je ne recommande pas). La Volvo XC-90 (2WD) juste assez spacieuse et confortable pour 5 avec beaucoup de bagages.

Rien de particulier, voyage sans encombre avec Icelandair, durée du vol 3h30, décollage CDG 14h10 heure locale, arrivée KEF 15:40 heure locale (décalage, 2h)
Ensuite route, courses au supermarché Kronan puis arrivée 19h à l’appartement de Mossfellbaer (Hveramyri Appartment trouvé sur Booking.com), dans la grande périphérie de Reykjavik où nous nous sommes posés 3 nuits. Très bon choix d’hébergement et à très bon prix à mi-chemin entre le centre de Reykjavik et le parc national Thingvellir, donc très bien placé pour accéder à la ville où au Cercle d’Or selon météo. Seul défaut, nous devons préparer le petit-dej nous-même, donc les courses sont indispensables. Ceci-dit la cuisine est très bien équipée.

Jour 2 Jeudi 03 Août

Première véritable journée de visite en Islande. La météo est très médiocre, temps gris et bâché à peu près tout la journée, la matinée est légèrement meilleure.
Au programme de la journée, Thingvellir, Harpa et Lagon Bleu.

Nous avons longuement hésité à placer la visite du Lagon Bleu http://www.bluelagoon.com/, l’attraction de loin la plus courue d’Islande. Nous avons choisi finalement le 03 Août 1 semaine à l’avance, car il faut réserver (et payer) à l’avance.
250 € pour 4 adultes (gratuit pour les enfants de moins de 14 ans) pour l’entrée simple à partir de 20h. C’est assez loin de Reykjavik et de notre logement, mais nous n’avions pas le temps de le faire le jour de notre arrivée à cause de l’heure de rendez-vous avec la propriétaire pour la prise des clés de l’appartement et il était hors de question de voyager avec des maillots de bains mouillés dans les valises le dernier jour, alors, nous avons pensé qu’une journée où nous résidions aux environs de Reykjavik poserait le moins de problèmes.
Au programme, nous commençons par le Parc National Thingvellir
http://www.thingvellir.is/english.aspx


Lieu historique incontournable, symbole de l’histoire, de la démocratie et de l’indépendance de l’Islande, lieu de rassemblement de l’Althing de 932 à 1262, puis de la proclamation de l’indépendance en 1944 après des siècles de colonisation danoise.

Thingvellir est aussi un site naturel remarquable, situé sur l’une les fissures du rift médio-atlantique (que l’on ne peut voir à l’air libre qu’en Islande grâce au point chaud qui soulève et forme cette île depuis 20 millions d’années). On marche littéralement entre deux plaques continentales l’Amérique du Nord à l’ouest, l’Eurasie à l’Est. Il y a beaucoup de monde, nous sommes donc arrivés à 9h pour éviter les galères de stationnement, mais le site et vaste et une fois délestés de la voiture, c’est un cadre de promenade très agréable.



On dispute la faille Allmangja à la rivière Oxara, qui nous offre le spectacle d’une jolie cascade.

Le parc national est bordé au sud par le lac Thingvallavatn

C’est l’occasion de vanter quelques mérites de l’Islande, il n’y a pas de moustiques , ni de serpents d’ailleurs, pas d’enquiquinements à prévoir sur cette terre vierge sortie des eaux poussée par les seules forces telluriques. Les seuls dangers viennent des chauffards sur la Hringvegur (la route circulaire n°1) et d’une possible éruption volcanique qui bloquerait la même Hringvegur (mais nous n’en avons pas eu ).

Nous rentrons déjeuner à l’appartement avant d’aller faire la visite guidée de l’Harpa à Reykjavik.

Le monument, salle de concert philharmonique et centre de conférence est un peu le centre culturel de Reykjavik. Inauguré en 2007 et pas vraiment achevé depuis la crise financière, le bâtiment est superbe, la visite quelque peu décevante, pour 50 € tout de même (4 adultes, 1 enfant + parking)



Un peu de culture, cela ne peut pas faire de mal. Nous ne zonerons pas dans Reykjavik.

Nous partons ensuite pour Grindavik, où nous dégustons une délicieuse bisque de Humar (langoustine) au Bryggjan avant d’aller au lagon bleu.


Ceux qui espéraient se rincer l’oeil seront de la revue, les photos sont interdites dans les vestiaires et dans les piscines (j’ai bien vu traîner quelques go-pro). Une petite zone de ce lagon artificiel est accessible à gauche de l’entrée pour avoir un aperçu de ces piscines d’eau chaude créées par la décharge de la centrale géothermique. La couleur blanche vient du dépôt de boue de silice qui tapisse le fond des bassins. On peut se faire des masques avec cette boue, attention aux eaux, ça pique!
Le bain est divin, la foule oppressante, les vestiaires sont le talon d’Achille de cette infrastructure de tourisme de masse qui n’arrive pas à faire face à une fréquentation qui explose (des travaux d’agrandissement sont en cours ). La police des douches n’est pas assez présente et des hordes d’étrangers imbéciles piétinent le règlement d’hygiène indispensable. D’abord se déchausser en entrer pieds nus dans les vestiaires, ensuite prendre une douche entièrement nu en se lavant soigneusement partout, enfin ensuite, enfiler le maillot et aller dans les bassins en plein air.
Faute de personnel, et dans la bousculade, ces deux règles essentielles sont consciencieusement foulées aux pieds, en particulier par les jeunes visiteurs. Bonjour l’hygiène !
La météo est indifférente (mais il fait froid en sortant de l’eau, d’où l’offre commerciale de louer des peignoirs).
Les Islandais diraient peut-être que c’est flott, mais ils ne vont plus au lagon bleu, pris d’assaut par des hordes de touristes de tous les continents (dont des foules d’asiatiques). Moi je pense que c’est hype, totalement surfait. On trouve aussi bien ailleurs pour 2 fois moins cher, mais il faut faire cette expérience une fois dans sa vie pour savoir pourquoi on n’y retournera pas, même si on retourne en Islande. Je sais, je suis snob.

Jour 3 Vendredi 04 Août

Journée “Cercle d’Or” (excursion en boucle de 230 kilomètres, compter 4h de conduite, les routes sont étroites et très fréquentées). Cette appellation commerciale désigne un circuit dans le Sud-Ouest intérieur proche de Reykjavik qui relie trois des sites les plus connus d’Islande, Thingvellir, Geysir et Gullfoss, ainsi que quelques autres moins célèbres. Personnellement, j’aime beaucoup. Nous l’avions déjà parcouru avec mon épouse à l’occasion de notre “stopover” en Juillet 2015, mais c’était nouveau pour les enfants, et incontournable, ne serai-ce que pour voir un geyser en éruption, car c’est le seul endroit d’Islande où l’on peut en voir.

Nous parcourons le cercle d’or dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Alternance de temps couvert, d’averses et d’éclaircies dans la journée avec des éclaircies qui s’élargissent en fin d’après-midi.

La journée commence par la visite de la centrale géothermique Hellisheidhar Virkjun à l’est de Reikjavik un peu à l’écart de la route 1.
https://www.geothermalexhibition.com/
Site grandiose de coulées de lave à peine érodées.

J’aime beaucoup le tourisme industriel, la visite est très instructive mais brève, tarif 47,5€ pour 4 adultes (enfant gratuit).


Nous passons ensuite par Sellfoss, pique-nique au bord de la rivière Hvita avec de petites éclaircies.

Ensuite, nous faisons le tour du cratère Keridh avec son petit lac, très pittoresque, des éclaircies.



Nous nous dirigeons ensuite sous la pluie vers la cascade de Gullfoss, ne pas sous-estimer les temps de route, c’est le point le plus éloigné du cercle d’or. La pluie a cessé peu avant notre arrivée. La cascade est toujours aussi grandiose, même sans le soleil (je regrette toutefois l’arc en ciel dont j’ai été gratifié en 2015.


visite de 2015 !

Le site est très fréquenté, mais les infrastructures d’accueil sont appropriées. C’est l’une des plus puissantes d’Islande, et à mon sens, la meilleure justification de l’excursion du “Cercle d’Or”.






La “cascade d’or” de Gullfoss est proche de Geysir, qui attire aussi les foules. Nous nous garons sur le petit parking à droite avant le site quand on arrive de Gullfoss. On visite, on assiste à quelques éruptions du geyser Strokkur, puis on va ensuite à la cafétéria et à la boutique.

Les geysers sont menacés en Islande, la géothermie épuise les nappes et les sources chaudes se tarissent. Depuis les années 1950, le grand Geysir qui a donné son nom à tous les geysers du monde n’est plus qu’une calme piscine d’eau chaude qui n’a que des éruptions occasionnelles, provoquées souvent par du savon le jour de la fête nationale. Pour sauver le tourisme, les géologues islandais ont procédé à un forage à proximité qui a donné naissance au Strokkur qui fait le spectacle toutes les 5 à 10 minutes…


Les eaux des geysers sont peuplées de bactéries extrémophiles dont la couleur indique la température de l’eau, du plus chaud (vert = brûlant) au moins chaud (rouge = tiède). Une eau bleue est la plus chaude (proche de 100°C). Avertissement pour les imprudents qui voudraient bêtement tâter le terrain, et finiraient cuits…


Ensuite, passage par le lac Laugarvatn et sa piscine thermale Fontana (135 euros pour 4 adultes, enfants de moins de 13 ans gratuits).
https://www.fontana.is/

Un établissement très propre et très agréable, assez tranquille car plutôt cher. Les rives du lac sont infestées de moucherons, mais ceux-ci sont parfaitement inoffensifs.


On repasse enfin au Thingvellir sans s’attarder.

Belles lumières du nord sur le Thingvallavatn avant de rejoindre notre appartement: une bien belle journée.

Il faut en fait plus d’une journée pour parcourir le Cercle d’Or, heureusement, nous avions visité le Thingvellir la veille, ce qui nous a permis de boucler ce circuit dans la journée.

A suivre…

A ce prix la c’est sure que je n y retournerai pas
en 2006 c’etait 15 euros / adulte !!

X 4 en 10 ans belle progression

Jour 5: Samedi 05 Août

Les choses sérieuses commencent, avec la première section du tour d’Islande. Étape dans le Sud-Ouest de Reykjavik à Vik-I-Myrdal (234 km)

234 km, étape et nuit à Solheimahjaleiga Guesthouse, authentique gîte à la ferme situé à quelques dizaines de km à l’ouest de Vik.

Le choix des hébergements est une difficulté que j’ai rencontré dans la préparation de ce voyage, car j’avais des critères de choix très contraignants et pas toujours faciles à concilier :
Par ordre décroissant de priorité, cela donnait :

  1. disponibilité de 2 chambres, une double et une “familiale” (triple ou quadruple) pour les enfants (condition absolue)
  2. petit-déjeuner compris
  3. wifi
  4. parking gratuit
  5. cuisine à disposition des clients. Ce critère très important pour l’économie générale du voyage a été respecté 9/10, je n’ai pas réussi à le combiner avec le critère 1 seulement 1 fois à Höfn.
  6. machine à laver à disposition des clients. En pratique, nous avons fait du linge 2 fois dans notre circuit.
  7. prix le moins haut possible. Ce dernier critère m’a joué des tours une fois, j’y reviendrai, mais c’est tout de même indispensable quand on considère les tarifs exorbitants qui sont pratiqués.
    J’ai fait toutes les réservations sur Booking en Octobre 2016 pour être certain d’avoir des disponibilités, mais même ainsi, je n’ai pas toujours eu le choix idéal.
    Pour Solheimahjaleiga Guesthouse, cela nous est revenu à 450 € la nuit, ce qui le classe parmi les établissements “chers”, mais la qualité était irréprochable.

Au programme, route le matin sans étape jusqu’à Seljalandsfoss. Le Sud-Ouest est une région agricole, aux paysages de plaine jusqu’au franchissement du fleuve Markarfljöt quand la Hringvegur arrive au pied du volcan Eyjafjallajökull (prononcer Aille-Ya-Fyatla-Yeukutl, facile !). Le littoral qui va de ce fleuve à Vik-I-Myrdal, le village le plus au sud de l’île principale (les îles Vestmann sont plus méridionales) est de toute beauté et mérite franchement une grande 1/2 journée de visite :
au programme : Seljalandsfoss, Skogafoss, Dyrholaey et Reynisfjara.

Seljalandsfoss, belle cascade, parking payant. Beaucoup de visiteurs. Les enfants ont fait le tour derrière la cascade, ils ont adoré, nous avons évité pour ne pas risquer de déraper dans le chemin accidenté et détrempé (cette visite n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite). Nous avons visité juste après la pluie.


Skogafoss, très beau site, cascade impressionnante, nous avons pique-niqué sur le terrain du camping. Les enfants sont montés sur le sentier au-dessus de la cascade (480 marches, hardi petit!). Nous pas…


Toute la région est très belle, même avec un ciel bâché.


Mais naturellement, c’est mieux même avec un spectre de rayon de soleil.

Dyrholaey, site magnifique de falaises de basalte noir, où j’aurais aimé rester plus longtemps.


Le site voisin de Reynisfjara est visible, mais il faut plus de 20 km de route pour contourner un lagon et rallier les deux sites entre eux.

De timides éclaircies se dessinent par l’est. Nous allons enfin à la plage de Reynisfjara où se trouve un superbe ensemble de colonnes basaltiques sur lequel les touristes adorent grimper (un souvenir ancestral des primates ?)


On aperçoit le récif du Reynisdrangar dont la légende dit qu’il s’agit de trois trolls qui s’apprêtaient à faire un mauvais coup en contournant le cap, mai_s qui ont été surpris par le lever du jour et pétrifiés sur le champ.


Naturellement, puisque que Reynisfjara est visible du Dyrholaey, l’inverse est vrai aussi…

Du Reynisfjara, nous apercevons le majestueux et menaçant Katla recouvert de sa calotte glaciaire du Myrdalsjökull quand les vents du large déchirent le voile de nuages dont la redoutable sorcière aime à s’envelopper pour se dissimuler à ses proies.


Notre gîte était littéralement au pied du volcan, mais celui-ci n’est pas sorti de son sommeil lors de notre passage. Je signale tout de même que la semaine précédente, un phénomène hydrothermal a provoqué une inondation subite sur le Myrdalssandur à l’est de Vik-I-Myrdal qui a manqué couper la Hringvegur, heureusement ce n’était pas un “Jökulhlaup” brutal et la route n’a pas été menacée. https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%B6kulhlaup.
Si cela était advenu, nous aurions bien été embarrassés pour la suite du circuit, c’est l’une des raisons pour lesquelles je recommande de faire le tour d’Islande de préférence dans le sens des aiguilles d’une montre, car si la route n°1 a des risques d’être coupée (voir la journée suivante), c’est principalement dans le sud entre Vik et Höfn. Dans le cas où vous tourniez dans le même sens que nous, cela désorganise tout dès le début du circuit, dans le cas contraire, cela ne désorganise que la fin, et en cas d’éruption brutale comme celle de l’Eyjafjallajökull en avril 2010 qui rend impossible le retour sur Reykjavik, vous avez toujours la ressource en dernier ressort d’appeler votre loueur, de réserver un passage à pied à bord du ferry d’abandonner la voiture à Seydhisfjördhur et de regagner le continent via le Danemark. Ce serait galère et très cher cependant, mais ce n’est pas impossible, alors que dans l’autre sens, vous resterez bloqué en Islande aussi longtemps que Mère Nature le voudra…

à suivre…

Bonjour,

Actuellement, c’est 75 € par adulte en été après 20h (ristourne), les enfants sont gratuits.

Salut la compagnie !

Merci de me suivre et de vos commentaires et questions.

Fréquentation touristique
Il y a énormément de monde en été en Islande. On s’en rend compte sur tous les parkings (à quelques exceptions près sur lesquelles je reviendrais). Pendant le circuit, on a entendu parler Français tellement souvent qu’on se disait en guise de plaisanterie qu’il devait y avoir plus de Français que d’Islandais en Islande présentement.
Alors, il faut s’y faire. Le gouvernement Islandais se demande comment contenir la croissance quantitative du tourisme sans tuer la poule aux œufs d’or en même temps…
Il existe un mécanisme simple d’ajustement, qui s’appelle la régulation par les prix, d’ailleurs c’est déjà bien parti…

Comprendre
Une petite leçon de géologie pour mieux comprendre la suite :

Ce croquis vous montre comment l’Islande se construit. Avec 105,000 km², c’est déjà un archipel plus étendu que l’Irlande. L’Islande grandit chaque année un petit peu, en moyenne elle pousse latéralement de 2 cm par an (1cm de chaque côté), et le centre se remplit de terres nouvelles au gré des éruptions volcaniques (en moyenne 1 tous les 2 ans). Il existe un point chaud _ actif depuis 20 millions d’années_ centré sur l’édifice du Bardharbunga au centre de l’île qui rajoute 4000 mètres d’élévation supplémentaire au rift médio-atlantique, multiplie son activité volcanique et crée de nouvelles terres en continu (ou presque). Comme le point chaud est centré sous le Rift, son mouvement relatif par rapport aux plaques océaniques est nul, ce qui fait que les édifices volcaniques s’accumulent toujours au même endroit, poussant les volcans plus anciens de part et d’autre. Le mécanisme est aléatoire et irrégulier, il y a des pauses, mais pour faire simple, on a une ceinture de volcanisme actif qui prend l’Islande en écharpe du nord au sud des iles Vestmann au sud-ouest (l’île de Surtsey est sortie des flots en 1963) à l’île de Grimsey au nord (qui est traversée par le cercle polaire). Les plus grands édifices volcaniques _ et les plus actifs- sont situés sur cette ligne, au sud, Katla, qui a l’histoire éruptive la plus violente et la plus destructive recensée depuis que les hommes ont colonisé l’Islande (depuis environ l’an 871 +/- 2 ans). Au centre, Grimsvötn et Bardharbunga qui ont les éruptions les plus fréquentes, et plus au nord, Askja et Krafla, dont les “feux” ont “brûlé” pour la dernière fois de 1975 à 1984 (9 phases éruptives tout de même).

les grands volcans centraux sont agités par de fréquents tremblements de terre et sont étroitement surveillés.
Plus à l’ouest, une branche secondaire du Rift moins active passe par le Thingvellir et la péninsule de Reykjanes. Le champ géothermique de Geysir se trouve dans cette branche ouest du Rift.

Du fait de leur altitude, les grands volcans du centre et du sud sont recouverts par des calottes glaciaires, dont la principale est le Vatnajökull, 8,400 km² (presque aussi grand que la Corse) qui recouvre les plus hauts sommets de l’archipel, le Hvannadalshnukur (alt. 2110 m) près de la côte), mais aussi le Grimsvötn et le Bardharbunga. Tous ces sommets sont en fait des volcans actifs, comme le Katla qui sommeille sous son glacier du Myrdalsjökull. Les éruptions sous-glaciaires et les inondations éclair provoquées par la débâcle glaciaire consécutive (Jökulhaup) sont les principaux risques naturels sur l’île.
Une conséquence de ces fréquentes éruptions, c’est d’abord que la côte sud est très peu peuplée, et même pratiquement inhabitée. Entre Vik et Höfn, on ne compte qu’une seule localité du doux nom de Kirkjubaejarklaustur. D’immenses plaines de graviers volcanique complètement stériles, les “sandurs” résultent de l’épanchement des “jökulhaups” et occupent les creux entre les coulées de lave.

Ce sont ces paysages désolés que nous allons traverser.

à suivre…

Jour 5 : Dimanche 06 Août

La météo a été plutôt belle, avec de splendides éclaircies dans l’après-midi qui ont ensoleillé nos visites de glaciers. C’est pour moi le souvenir le plus fort de notre tour d’Islande.

Cette journée est consacrée à une étape de 307 km entre Vik et Höfn à travers le désert et la glace. La veille, j’ai réservé un tour en bateau sur un lagon glaciaire. Tous les tours sur le célèbre Jökulsarlon étaient déjà complets, mais j’avais déjà connaissance de ma botte secrète, le Fjallsarlon, un autre lagon plus petit qui s’élargit depuis 70 ans un peu plus à l’ouest. Je réserve donc un tour pour 14h, après estimation du temps nécessaire pour y parvenir.

Nous prenons un délicieux petit déjeuner au gîte sous un beau soleil. Nous déjeunons à la première heure (7h30) pour être sur la route dès 8h30, car nous minutons notre temps de route pour être bien à l’heure 20 minutes en avance pour le bateau.

Nous saluons prudemment le Katla dont nous n’osons troubler le sommeil.

Au programme des visites, nous faisons un arrêt dans le village de Vik pour voir sa filature de laine.
http://www.icewear.is/
La marque Icewear est très recommandable, nous en avons ramené des lainages ou des coupe-vents en cadeaux pour toute la famille. C’est à la fois nordique, design et moderne, beaucoup mieux à mon humble avis que les autres magasins de lainages que j’ai visité en Islande, car beaucoup plus mettable en dehors des temps de grand froid.

Ensuite, nous faisons des petits arrêts photo et découverte dans les sandurs du sud.


Les amoncellements de cairns du site de Laufskalar commémorent le souvenir d’une grande ferme viking des premiers temps de la colonisation humaine qui a été engloutie par les grandes éruptions du Katla au Moyen Age et dont il ne reste rien. Les voyageurs qui traversent les “sandurs” avaient l’habitude d’édifier un cairn en ce lieu pour s’attirer de la chance durant leur dangereux voyage.

Les grands glaciers ne sont jamais bien loin sur les montagnes.

En dehors des sandurs, les anciennes coulées de lave offrent un paysage fantastique de blocs moussus aux formes biscornues, impossible de rien cultiver avec autant de caillasse.

On parvient éventuellement à l’ombre du Vatnajökull. La rivière Skeidhara a connu un Jökulhaup majeur en septembre 1996 qui a emporté le pont de la route n°1. Les vestiges de celui-ci sont devenu un monument de bord de route.

On jouit de là d’une vue grandiose sur les langues glaciaires qui dévalent du massif.


Nous faisons un arrêt déjeuner (pas le temps de faire des courses et de préparer un pique-nique, d’autant que c’est dimanche et que les magasins ne courent pas les rues) au centre d’accueil du parc national à Skaftafell, où l’on sert une délicieuse soupe d’agneau. Que les végétariens se rassurent, il y a aussi de la très bonne soupe de légume. On mange la soupe avec des pains délicieux et du beurre, tout simplement, c’est excellent et très roboratif.
Comme on n’a pas le temps d’aller voir la célèbre cascade Svartifoss, les enfants se contentent de courir à la terminaison du glacier pendant que nous restons les attendre au centre d’accueil, ensuite en route pour arriver pile à l’heure à notre rendez-vous de la journée.

Le Fjallsarlon est, avec le tour en bateau, le clou du voyage, jugez-en vous-même.








L’excursion est relativement onéreuse 195 € pour 3 adultes et 1 enfant (1/2 tarif), mais la prestation est irréprochable, la sécurité maximale avec les tenues isothermes fournies et le lac pro-glaciaire parfaitement calme. Nous avons été gâté par une belle météo, ce qui ne gâche rien. Je ne résiste pas au plaisir de vous en mettre une petite dernière, même si vous ne payez pas le tour en bateau pour approcher les icebergs et le front de glace vive sur l’eau, vous pouvez randonner gratuitement sur la moraine frontale et admirer la spectaculaire vue sur le lac et les glaciers.

Peu après cette première apogée, nous entreprenons une petite randonnée sur la rive ouest du Jökulsarlon (merci pour les bons conseils du Routard). C’est magnifique et assez différent du Fjallsarlon. Contrairement au précédent, le Jökulsarlon est une lagune qui communique avec la mer, et a des eaux saumâtres, ce qui change les couleurs.





Les deux expériences sont donc complémentaires. Mais comme le Jökulsarlon est beaucoup plus étendu, je ne sais pas si les tours en zodiac arrivent jusqu’au front de glace vive au fond du lagon. De toute façon, il fallait réserver plus d’un jour à l’avance pour le savoir, car pour nous, tout était complet la veille pour le lendemain.

En tout état de cause, la marche sur la rive occidentale est très agréable et les paysages sont simplement magnifiques, et ça, c’est gratuit !

Après cette orgie visuelle, nous reprenons la route et arrivons à Höfn le soir un peu avant 18h. Étape au gîte Nyibaer Guesthouse, qui n’a pas de cuisine pour les clients, mais nous extorque tout de même 417 € pour des chambres exiguës. Un mauvais rapport qualité-prix que je ne recommande pas. Il faut reconnaître que la concurrence n’est pas féroce dans le Sud, et les quelques hébergements en profitent bien.

Dîner au restaurant à Höfn. On se rend au “Humarhöfnin”, l’adresse recommandée par le Routard (juste en face du gîte). Mais j’ai eu beau pousser les irréductibles Gaulois à se bouger le cul pour “arriver tôt” comme le recommande le Routard, 18h30 c’est trop tard. Tout est complet. On pousse un peu plus loin, et on trouve une table au “Nyhöfn Nordic Bistro” juste à côté. Cet établissement occupe une belle maison danoise du 19e siècle. C’est très coquet, les recettes et les tarifs sont les mêmes que dans la maison d’à côté. On a bien fait d’arriver assez tôt, car tout est complet à 19h. C’'est très fin (désolé, pas de photos, je hais la “porn food” ). La langoustine fraîchement pêchée est la spécialité du coin. Höfn en est le principal port de pêche d’Islande. Côté tarifs, on s’en tire pour 200 € pour 3 entrées, 4 plats 3 desserts et 2 bières, ce qui est assez raisonnable. Bon rapport qualité-prix. Ce sera le seul “restau” digne de ce nom de la tournée (mais on n’avait pas vraiment le choix).

à suivre…

“Il existe un mécanisme simple d’ajustement, qui s’appelle la régulation par les prix, d’ailleurs c’est déjà bien parti.”

visiblement c’est pas encore suffisant vu ton recit des vestiaires du blue lagoon

c’esdt qaund meme bien triste car la poule aux oeufs d or ? pas sure que TOUS les islandais en profitent

Jour 6 : Lundi 07 Août

Exceptionnellement, c’est un jour férié, le premier lundi du mois d’Août est le “jour des commerçants”. Cela fait un long week-end et beaucoup de monde sur les routes, mais aujourd’hui on est dans l’Est, une région presque inhabitée et très loin de Reykjavik, alors le trafic ne nous concerne pas.

Image

Même si cela fait un trajet plus court à vol d’oiseau, la route de Höfn à Seidhusfjördhur fait tout de même 300 km, magie des fjords où les routes tournicotent autour, et ce n’est rien en comparaison des fjords de l’Ouest…
Au programme du jour, Vestrahorn et Stokksnes, fjords jusqu’à Faskrudhfjördhur en passant par Djupivogur, puis col de montagne et descente jusqu’à Seidhisfjördhur.
Nous avons préféré aller dans la ville de la série “Trapped” (excellent polar Islandais que je recommande) plutôt que de rester sur la bourgade sans âme de Egilsstadhir, qui est sur la route n°1 dans l’intérieur. Parcourir la route entre les deux localités ne demande qu’une demi-heure, c’est superbe et Seidhisfjördhur mérite le détour, comme le guide du Routard le mentionne d’ailleurs.
Ce qui n’était a-priori qu’une journée de transition sera l’une des très bonnes surprises de ce tour, et finalement une très belle journée en dépit d’un temps changeant qui s’est dégradé progressivement. C’est l’Islande…

Au programme, j’avais repéré sur Google Earth un site qui n’est mentionné ni sur le guide du Routard ni sur le guide Michelin qui m’ont servi de compagnons pour préparer notre circuit. Vestrahorn et le Viking Cafe n’est qu’à 16 km à l’est de Höfn et on y accède par une piste anonyme qui s’embranche juste avant le tunnel menant vers les fjords de l’Est.

Image
Image
Il s’agit d’un site de tournage pour un film islandais “Viking” qui devait se tourner en 2009, mais n’a finalement pas
été financé.

Image
Les vestiges en bois du village sont encore assez bien conservés et il suffira de remplacer les remplages en carton pâte ruinés par le temps (qui imitaient des pierres) pour le remettre en service.

Image

La proprio du terrain tient un petit café et fait payer l’entrée pour une somme modique (on s’en tire à 26 € pour nous 5). Le site est spectaculaire. SuperCool
La montagne qui surplombe le Vestrahorn est une des rares montagnes de gabbro (une roche cristalline des profondeurs de la croûte océanique) d’Islande. Vieille de 8 à 11 millions d’années, la montagne surplombe le site de tournage de 450 mètres environ. Le site est baptisé en souvenir de la colonie norvégienne de Horn au Moyen Age, qui a donné le “Vestrahorn” (la “corne de l’ouest”) et l’“Eystrahorn” un peu plus loin sur la côte.
La montagne est précédée d’une petite colline qui surplombe la mer. Stokksnes est le vestige d’un cône volcanique démantelé par l’érosion. Les courants marins ont relié les deux sites par un cordon de sable noir et des dunes de sable noir ont été formées par les vents du large. Tout ceci est très beau, et le sable noir est d’une grande finesse.

https://lh3.googleusercontent.com/udEmhLGwEaPSVHyA-3BLbzbZvW2lefwXDR5vWl9kJl5GK1OjCeFeu_wqqjHqMTIB79bKVmuGXVmRdT_WfYFe9w0tTXNIigVQe4XFrYSCRdjy3YYFBr77psTXe7MJ3Kudg6Voj4uD4kG-c5PIeNcoofqFmnHvFzjUuuzMnOIgZ0FhsR5bUkd2WnJPHU7_xSEN7X2LR1-Vzzk8EFoLuV_GWUq3keT9cPMLGPa8hyQdTsofwdiBrLa4VEhYq2MmIf3VqQ80rrZL2Chbx420tkp1tbX_MKPY44_zCF14hu_CU4SyP5MJia3BX5URDDWbgJDQSQTDIIe6IYcMVa_RFR2OlCdHNwJLsV2A59foW7t7cT7i2cBfZ5K6xG23hsKWFDtFeGjJYr740nIu-YSubQR__qoc37fxx6xfLCGynfaFFpYCkkU4dBAibx0cq9T1_YYQJBd1UrLEOqFWlMgRbo-svi_duW39Abn7K39xA2K9T7x167llMk9y-GQYmf6fF3idqVCchL2C5HWS_xoqudac7LCFaxGaL_GUoQBUJIHHlPq70uvqe9acHjj6mQHB9gn6HHaYFbfTu_4u8xByU_FDeDbXC6LUVJd4bFQL4p2xYD-Iu8GWVITxRPI5-TwNodg5ivsBc1bxe8jeVwjv2XScypRWg-6zNskCXOPLSFH44BTQUkc=w900-h280-no
Image
Une randonnée en boucle de 6,5 km permet de visiter tout le site du côté de la vieille ferme (site de tournage), tandis qu’une autre boucle de 4 km permet de visiter les pages et les dunes de l’autre côté de Stokksnes. Les britanniques avaient construit une base de radars pendant la Seconde Guerre Mondiale sur le Stokksnes, qui est par la suite devenue une site de l’OTAN (fermé au public).

Vestrahorn et Stokksnes sont deux perles du littoral qui mériteraient amplement une mention dans le guide du Routard. J'adore !Oui

Image

Nous prenons la route après cette visite, multipliant les arrêts pour des panoramas toujours nouveaux au détour d’un virage. Nous pique-niquons au profit de quelques éclaircies vers midi du côté de l’Eystrahorn, la “corne de l’est”.

Image
Image
Image
Image

Ensuite, nous gagnons Djupivogur, seul îlot de civilisation sur cette côte déserte, où nous prenons un café et des gâteaux dans la Langabudh, l’ancien entrepôt des pêcheries Danoises au 18e siècle. On a du mal à imaginer qu’à cette époque, la côte Est était la partie la plus développée et la plus peuplée d’Islande.

Image
Image
Image
Image
Image

Après Djupivogur, nous continuons de sinuer entre les fjords.

Image

Le temps tourne à la pluie et je me refuse à emprunter le “raccourci” de la Hringvegur à Breidhdalvik qui s’enfonce vers Egilsstadhir par un col de montagne à l’intérieur des terres. J’ai lu sur le site officiel des routes d’Islande que ce segment de piste non revêtu était l’un de ceux où les touristes étrangers avaient le plus souvent des accidents. Je préfère rester sur le bitume et faire le détour par les fjords jusqu’à Faskrudhfjördhur, où nous faisons une courte pause café.

Image

Faskrudhfjördhur est le village des Pêcheurs d’Islande (Pierre Loti), toutes les rues ont leur nom en bilingue et il y a un musée des Français en Islande qui rappelle les grands jours des campagnes de pêche à la morue des marins bretons et picards du Pas de Calais.
Les autorités ont aménagé un tunnel routier pour relier Faskrudhfjördhur et Reydharfjördhur, une localité qui se développe grâce à l’implantation d’une grande fonderie d’aluminium par le géant multinational Alcoa. De même, la route 92 de Reydharfjördhur à Egilsstadhir par la montagne est large et bien aménagée, vive le développement industriel ! Clin d'oeil
Après avoir passé Egilsstadhir, nous franchissons le col de montagne qui conduit à Seidhisfjördhur.

Image
Ce charmant village aux maisons colorées est l’un des plus beaux d’Islande, car il était l’un des plus prospères à l’époque où le transport maritime était le seul moyen de relier l’Islande au Continent. Un ferry relie toujours Seidhisfjördhur au Danemark (au nord du Jutland) deux fois par semaine à la belle saison, une fois par semaine en hiver.
http://www.ferryto.fr/smyril.html

Image
C’est un moyen agréable mais onéreux de voyager vers l’Islande. Ce trajet intéressera celles et ceux qui veulent voyager en Islande avec leur propre véhicule, par exemple les propriétaires de Land Rover et autres vrais 4x4, qui s’y retrouveront par rapport au prix d’une location. Toutefois, c’est un voyage en soi. Outre que le port Danois de Hirshals est à 1400 km de Paris (prévoir 2 jours de voyage), le bateau met 45 heures à relier le Danemark à l’Islande en été. On passe deux nuits à bord. C’est un voyage en soi, je dois avouer que je suis tenté, mais on n’a qu’une seule vie…

Sur la route qui descend dans le fjord, nous avons roulé dans le nuage, mais n’avons tout de même pas manqué les jolies cascades en escalier de Gufufoss. Ce type de cascades est très courant en Islande, les montagnes de l’Est sont constituées d’un formidable empilement de coulées basaltiques, chaque coulée compacte est franchie par une cascade, et comme le torrent dévale une forte pente, il multiplie les cascades à tous les étages.

Image
Image
Image

Nous avons dormi dans l’un des deux appartements de la Gamli Skoli (la “vieille école”) à Seidhisfjördhur. C’est l’un des trois bâtiments constitutifs de l’hôtel Aldan (le deuxième est la vieille banque, et l’hôtel est le troisième).

Image

De tous les B&B que nous avons fréquentés en Islande, cet appartement a représenté l’étape la plus agréable, vaste, moderne, bien équipé (nous avons fait la lessive), confortable, design et d’une propreté impeccable, le tout sans un bruit de la part des locataires de l’étage supérieur. Le buffet de petit déjeuner de l’hôtel Aldan le lendemain était simplement divin, le meilleur que l’on aie dégusté en Islande avec des produits bios, royal ! Enfin, le tout pour le prix modique de 390 € pour nous cinq. Le meilleur rapport qualité-prix de notre voyage.
En partant, j’ai répondu sincèrement que je regrettais de ne pas être resté une nuit de plus à notre hôtesse qui me demandait comment s’était passé notre séjour.
Je le pense d’autant plus que la région des fjords de l’Est est de toute beauté, et qu’il y aurait largement eu de quoi s’y occuper une journée entière si nous avons consenti un jour de plus dans le circuit. En plus, nous avons été seuls presque toute la journée, ce qui ne gâche rien en comparaison de la foule qui se presse dans les sites plus touristiques de l’Islande… Siffler
Coup de coeur J'adore !absolu pour Seidhisfjördhur et les Fjords de l’Est ! Bravo !!!Bravo !!!Bravo !!!

Nous sommes arrivés au point le plus éloigné de l’aéroport de Keflavik, 720 km par la Hringvegur nord, et 770 km par la Hringvegur sud en passant par Faskrudhfjördhur. Dans un cas comme dans l’autre, il faut plus d’une journée de conduite pour parcourir cette distance quoique avec deux chauffeurs se relayant en été au profit des journées interminables, ce soit faisable en 9-10h de conduite sans compter les arrêts. Non, l’Islande n’est pas une “petite île” perdue au milieu de l’Océan. Pour le moment, trois étapes pour parcourir la partie sud de la Hringvegur et rallier Reykjavik à Seydhisfjördhur me semble avoir été un minimum. Rétrospectivement, je regrette de ne pas avoir consacré plus de temps à cette moitié méridionale de l’Islande, sans doute la plus spectaculaire.

A suivre…

Tu as raison Marie, c’est d’ailleurs là que réside le véritable talon d’Achille du tourisme de masse. Les effets de masse sont tellement déstabilisants sur le marché du logement qu’ils dégradent les conditions de vie des résidents.
Toutefois, pour le moment, 2/3 des Islandais qui ont répondu à un récent sondage se déclarent favorable au développement du tourisme, qui est une manne financière considérable pour ce pays de 338,000 hab. dont le tourisme est désormais la première source de revenu devant la pêche, traditionnellement activité principale du pays. L’Islande a attiré plus de 1,7 millions de visiteurs étrangers en 2016, et cette année va encore certainement battre des records.
Alors, difficile d’être critiques quand on ajoute sa petite pierre à l’édifice…

"c’est un voyage en soi. Outre que le port Danois de Hirshals est à 1400 km de Paris (prévoir 2 jours de voyage), le bateau met 45 heures à relier le Danemark à l’Islande en été. On passe deux nuits à bord. "

c’est vrai mais c’etait bien sympa :slight_smile: si tu as une deuxieme vie tente le

il y a 10 ans le voyage ne durait pas 2 nuits mais 5 jours (debarquement aux feroes obligatoire le temps que le ferry aille en norvege a bergen chercher des passagers )

de toulouse on rajoute qq miliers de km et cela donne un bon periple d une dizaine de jours rien que pour l aller avec mon petit VW et mes 3 enfants

quant au surdeveloppement du tourisme il n ya pas que des effets sur le logements mais tout simplement sur la nature hyper fragile en islande

Au début de la colonisation d´Islande au neuvième siècle, 65 % du pays était couvert de végétation dont 25 % des bois. Aujourd´hui seulement 25 % de la superficie est couverte de végétation et les forêts comprennent seulement 1.5 %.

le sol hyperfragile resitera t il à cette nouvelle invasion qu est le tourisme de masse

quand la “bulle” touristique de degonflera ils n auront plus que leurs yeux pour pleurer …

en tout cas tes photos sont superbes

Bonjour

Supers réctis et infos, je vais tous les mois en Islande, pour le moment je reste plutôt autour de la capitale (avec les grand classiques proches) et le tour de l’île. Je vais bien lire votre récit (et les autres) pour apprendre pleins de nouvelles choses et m’anventuver dans le centre le prochain mois.

Salut les Routards,

@Marie_31, merci infiniment de me suivre, c’est un plaisir de voir que ce forum vit encore un peu et de pouvoir échanger.

Jour 7 Mardi 08 Août

La météo est formelle, la pluie sera au rendez-vous pour la journée. Aujourd’hui, nous faisons étape de Seidhisfjördhur _ que nous quittons à grand regret_ au Lac Myvatn, c’est à dire retour sur le Rift pour de nouvelles aventures “volcaniques”. Avec la météo épouvantable qui est annoncée pour l’après-midi après 16h, nous allons élaguer le programme et filer aussi rapidement que possible jusqu’au Lac Myvatn après juste un bref détour à Modhrudalur pour une pause café. Objectif, profiter des bains thermaux du Lac Myvatn avant la pluie.

Notre étape ne fait que 220 km, ce qui ne réclame qu’une demi-journée de conduite. La route 1 passe par l’intérieur et traverse un petit bout des hautes terres à l’est d’Egilsstadhir. Le point culminant se trouve dans la région de Modhrudalur, nous traversons le désert sous la pluie, mais bénéficions d’un répit dans les environs de Modhrudalur, une ferme isolée à 8 km au sud de la route 1 le long de la route n°901 damée non revêtue (mais bien carrossable).




Cette région donne un faible aperçu du désert central.

Parvenus au Lac Myvatn, nous profitons des Myvatn Nature Baths, un endroit incontournable.
https://www.myvatnnaturebaths.is/
Tarif des entrées, 126 € pour 5 (enfant 1/2 tarif).
(pas de photos pour cette fois, j’en ai fait le lendemain sous le soleil…)

Après le bain, nous visitons Grjotagja , une curiosité naturelle que mon gendre _ fan de “GOT”_ veut absolument voir. Encore une fissure du rift avec de l’eau chaude brûlante (act. sa température oscille entre 43°C et 46°C, un peu trop chaud à mon goût) dedans.

A l’intérieur, c’est obscur et étroit, les gens se bousculent un peu…

Par contre, les environs sont splendides.

Après cette courte visite, il reste du temps avant l’enregistrement aux Dimmuborgir Guesthouse, qui commence à 15h, alors nous allons passer ce temps sur le joli site boisé de Höfdhi, proche de notre gîte pour 2 nuits.

Le Lac Myvatn offre un beau paysage avec tous ses “pseudo-cratères”.

Nous enregistrons à 15h dans notre chalet. Notre séjour au Lac Myvatn nous revient à 965 € pour 2 nuits, c’est le plus cher de notre voyage, et pas le mieux (même si le petit déjeuner est bon). Les chalets sont étroits (pour 5), mal ventilés et l’évacuation des WC manque de puissance (auquel cas on vous prête une ventouse). Quand à la truite fumée que vante le Routard, elle est en effet un produit maison, mais elle est affreusement salée et trop fumée, on dirait qu’ils l’ont oubliée trop longtemps dans la cheminée. C’est assez écœurant. J’en ai pris une fois et j’ai eu du mal à la finir. Le pain de volcan est décongelé (j’en ai dégusté du meilleur par la suite), par contre, j’ai aimé le jambon d’agneau fumé. Mais tous ces articles se trouvent au supermarché. Donc, nous avons été un peu déçus, sachant que tous les hébergements sont très chers au bord du Lac Myvatn qui bénéficie d’une véritable rente de situation avec une demande touristique très forte.
La pluie a commencé à tomber vers 17h comme la météo Islandaise l’avait prévu, très drue et sans discontinuer jusqu’au petit matin. Donc, le reportage s’arrête-là pour cette journée.

à suivre…

Jour 8 Mercredi 09 Août

Cette journée est consacrée à la découverte des environs du lac Myvatn. Le temps est couvert, mais sans pluie, de très timides rayons de soleil commencent à apparaître en fin de matinée, et de véritables éclaircies démarrent après 16h. Comme nous sommes sédentaires, nous avons tout notre temps.

Image

Au programme aujourd’hui, champ géothermique de Hverir au pied du Namafjall, Krafla avec sa centrale et le cratère Viti, champ de lave du Leirhnjukur issu des “Krafla fires” des années 1975-1984 pour la matinée.
Ensuite, retour au gîte pour le déjeuner.
L’après-midi, nous ferons une excursion à la cascade de Dettifoss (rive ouest) enfin, programme au choix pour finir, mon gendre part crapahuter plus longuement dans le Leirhnjukur tandis que le reste de la famille retourne aux Myvatn Nature Baths.

Hverir, ce site ultra-touristique a le tort d’être situé immédiatement en bord de route sur le versant oriental du volcan Namafjall. Nous y allons donc à la première heure pour avoir de la place sur le parking et moins de monde sur place, pour autant nous ne sommes pas seuls pour admirer les boues bouillonnantes, les fumerolles et les dépôts de soufre.

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Krafla Virkjun. On accède à la centrale géothermique par une route secondaire qui s’embranche au nord de la Hringvegur à proximité de Hverir. On traverse la centrale puis on monte sur les flancs du volcan Krafla pour accéder à un panorama aménagé.
Image

On peut aller ensuite se stationner à proximité du cratère Viti, un magnifique lac aux eaux turquoise en occupe le fond. Après les fortes pluies de la nuit, la boue colle aux pieds, et nous devons renoncer à en faire le tour.

Image

Du Viti, on voit à l’ouest les versants orangés du Leirhnjukur.

Image

Un parking situé en contrebas permet d’accéder au sentier. Comme il faut marcher un peu, le Leirhnjukur est plus tranquille que le Hverir, mais il est tout aussi beau, peut-être davantage, et bien plus varié avec les épanchements de lave des Krafla Fires.

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image

Vous devinez à la quantité de clichés que j’ai déposé que c’est un site que j’ai particulièrement apprécié. Mon gendre aussi d’ailleurs qui préfèrera finalement y retourner dans l’après-midi plutôt que de venir avec nous aux bains naturels. Plage

Après le déjeuner, j’achète des entrées pour 3 adultes (95€) pour les bains à la réception de la guesthouse et nous partons pour l’excursion à Dettifoss que nous avions annulée la veille à cause de la météo.

Dettifoss. Nous accédons à ce site grandiose par la route goudronnée (862) sur la rive ouest. Il y a beaucoup de monde, mais le site est très grand et on ne se marche pas sous les pieds, même si le stationnement est un peu long à trouver.

Image
Image

Il fait un ciel de plomb qui est ton sur ton avec la lave très grise des gorges et l’eau laiteuse du fleuve Jokulsa a Fjöllum qui charrie les sédiments glaciaires et volcaniques venus directement du Vatnajökull dans la région du volcan Kverfjöll. Le débit est impressionnant et la chute grandiose. Par moments, un rayon de soleil fantomatique scintille brièvement sur le site avant de s’évanouir aussitôt.

Image

Dans ces instants précieux, un arc-en-ciel se forme brièvement dans l’air sur le sentier d’accès avant de disparaître sans prévenir.

Image

De toutes les cascades que j’ai vu en Islande, c’est la plus impressionnante, par son débit et sa largeur, mais aussi par la couleur sinistre de ses eaux. Il ne manque pas de superlatifs pour caractériser cette cataracte.

Image

Par contre, c’est une formidable essoreuse, et ses rives sont inondées d’embruns, après les pluies de la veille, les sentiers sont détrempés et demandent de la prudence.

Image

Le fleuve a creusé de puissantes gorges en aval de la cataracte.

Image

En amont des chutes, d’autres chutes plus modestes semblent à portée de main. Les enfants vont y faire un tour, on les attendra dans la voiture, non sans profiter encore d’un de ces magnifiques arc-en-ciel.

Image

Vous l’avez compris, Dettifoss m’a beaucoup plu.

Retour au Lac Myvatn après 16h, le soleil daigne faire de timides apparitions. Nous déposons au passage mon gendre au départ du sentier du Leirhnjukur, non sans profiter de nouveau des paysages du Krafla et du Namafjall.

Image
Nous avons enfin notre premier panorama acceptable sur le lac.
Image

La séance de relaxation aux Myvatn Nature Baths est un véritable délice, d’autant que le soleil est de la partie. Par contre, il y a beaucoup plus de monde que la veille, car nous arrivons juste après un autocar de touristes espagnols. Par contre, tout le monde respecte bien les règles d’hygiène et les vestiaires ne sont pas bondés, donc tout baigne… Nananère !
Quelques images que l’on peut prendre depuis la terrasse extérieure.
Image
Image
Image

Nous retournons chercher mon gendre à l’heure convenue, et profitons des lumières du soir pour prendre encore quelques clichés de cette région magnifique :

Krafla Virkjun et son petit ruisseau d’eaux brûlantes qui sort de la centrale.
Image
Image
Les volcans du Krafla et du Namafjall
Image
Image
Image
et le fameux contrejour sur le lac
Image
Image
Nous nous en retournons contents dans notre chalet, et profitons du crépuscule sur le lac.
Image
Conclusion de la journée, le Lac Myvatn est au centre d’une région magnifique et son succès n’est pas usurpé. Laissez vous aller un peu, et la magie opère à coup sûr pour peu que vous ne soyez pas allergiques aux volcans. Il faut donc y séjourner car les autres options d’hébergement sont loin, même si c’est très cher. Diabolique
Mais, car il y a toujours un mais, nous aurions apprécié une météo plus clémente. Ceci dit, en Islande et sauf exception, si vous n’êtes pas heureux avec la météo, attendez juste un quart d’heure, ça va changer ! Hihi

à suivre…

Salut,

@VinniAlba,

Merci de tes encouragements. Il faut s’aventurer dans l’Est de l’île, à mes yeux, la partie la plus intéressante se trouve à l’est d’une ligne imaginaire qui relie les îles Vestmann à Siglufjördhur, mais c’est un avis subjectif et il me manque de découvrir les Vestfirdhir à l’occasion d’un prochain voyage.

Jour 9 Jeudi 10 Août

Encore une journée pluvieuse annoncée par la météo avec une grosse perturbation et de la pluie attendue pour l’après-midi, la soirée, la nuit et encore le lendemain matin. Journée sans soleil. Un fort vent de nord (10-13 m/s) st annoncé sur l’océan Arctique au nord, ce qui laisse présager d’une houle assez forte dans la baie de Skjalfandi au large de Husavik, même si le vent ne devrait pas y dépasser 7 m/s (ce qui est déjà un ‘zef’ assez décoiffant). Donc, je renonce à faire le détour vers Husavik et à y réserver un tour au baleines comme ce qui était initialement prévu. Nous traînons au gîte et ne partons que vers 10h pour aller directement à Akureyri où nous avons l’intention d’emménager dans notre prochain gîte Guesthouse Pétursborg à partir de 15h. En attendant, nous n’avons que 125 km de route à parcourir, avec deux visites de prévues, la cascade Godhafoss, le musée de l’aviation d’Akureyri Flugsafn Islands. Comme la pluie est annoncée, nous ne préparons pas de pique-nique, et nous nous préparons à déguster un fish & chips à Akureyri. Au programme ensuite, courses au supermarché pour se réapprovisionner pour la suite.

Godhafoss, la “chute des dieux”. Il y a du monde sur ce site de bord de route où tous s’arrêtent, mais c’est grandiose tout de même. Nous visitons dans dans une ambiance très wagnérienne (La musique du final du Crépuscule des Dieux me trotte dans la tête).



Plus que le petit Niagara des chutes supérieures, j’ai aimé la petite chute inférieure dont on peut approcher sans danger. Un vrai décor de film fantastique.

Flugsafn Islands, dans un hangar annexe de l’Aéroport d’Akureyri, ce petit musée rassemble plusieurs dizaines d’avions civils et autres engins volants rassemblés par des passionnés, tarif d’entrée pour nous 5 48,5 €.
http://www.flugsafn.is/
De quoi faire rêver le petit-fils à peu de frais…


Tous les appareils sont en état de marche, comme celui-ci qui date de 1938 et servait à des missions de secours d’urgence.

Nous allons passer trois nuits à la Guesthouse Pétursborg, un gîte rural sans prétention qui se révèlera finalement très agréable, avec un accueil adorable. Les chalets sont confortable mais la réception wifi y est faible, les chambres dans la maison des hôtes (dont la familiale qui peut accueillir une famille de 4) sont bien couvertes mais la douche commune aurait besoin d’être refaite. Il y a même un jacuzzi à la disposition des clients, le petit déjeuner est simple mais bon, on a pu faire la cuisine et étendre notre linge. Le tout pour 1025 € pour trois nuits, soit 68 € par nuit et par personne, un tarif tout à fait intéressant pour l’Islande. Un bon rapport qualité-prix au final.
Vous vous demandez qu’est-ce que nous allons bien faire pour passer trois nuits à Akureyri, et bien je vous laisse mariner un moment, réponse dans les prochains épisodes…

En attendant, la météo ayant été un peu trop pessimiste pour la fin d’après-midi, nous allons dans le centre d’Akureyri faire un peu de lèche vitrine et visiter les jardins botaniques (gratuits, et magnifiques).




Akureyri mérite vraiment le détour et vous n’avez pas tout vu…
PS. Akureyri Fish & Chips, une bonne adresse qui mériterait de figurer dans le Routard. https://www.tripadvisor.fr/Restaurant_Review-g189954-d8052615-Reviews-Akureyri_Fish_and_Chips-Akureyri_Northeast_Region.html

à suivre…

Jour 10 Vendredi 11 Août

Après 3/4 de tour en fanfare j’avais eu très envie de nous poser un peu quelque part et d’explorer un peu plus en profondeur un coin d’Islande lors de la préparation de ce voyage. J’avais finalement jeté mon dévolu sur Akureyri et la région de l’Eyjafjördhur, le grand fjord du nord pour différentes raisons :

  1. des tarifs d’hébergement modérés
  2. la diversité des attractions environnantes incluant nature et culture, avec toujours la possibilité de choix en cas de mauvais temps
  3. je voulais surtout nous donner plusieurs chances pour faire un tour aux baleines dans de bonne condition et éviter absolument la houle. Le Routard indiquant que Dalvik offrait une alternative moins commerciale à Husavik pour les tours aux baleines, j’avais donc ciblé Arctic Seatours, et quand la météo m’a confirmé qu’il n’y aurait pas de vent sur l’Eyjafjördhur vendredi matin (1m/s), j’ai réservé pour le tour en chalutier de 11h à 14h.

Au programme donc, excursion aux baleines en milieu de journée et piscine à Akureyri dans l’après-midi.


peu de kilomètres, une vraie journée de vacances pour le malheureux chauffeur (votre serviteur) qui le méritait bien.

On démarre sous la pluie, mais on s’en fout, on est totalement acclimaté à l’Islande, et de toute façons la météo nous promet de belles éclaircies dans l’après-midi suivies d’un vrai beau temps (mais si, mais si…) pour la fin de semaine.

Dalvik Arctic Seatours
http://www.arcticseatours.is/

Départ de Pétursborg à 10h, Nous arrivons à 10h40, juste à temps pour enfiler nos tenues isothermes et c’est parti. J’ai déjà fait 2 tours d’observation des cétacés au Canada, et cela a été 2 “flops” retentissants.
J’appréhende toujours ce genre de tours, car c’est cher (360 € pour nous 5, il y a une ristourne pour les enfants et les seniors), et je suis sujet au mal de mer. Mais le professionnalisme des Islandais est vraiment frappant.

Je ne fais pas de publicité outrancière pour cet opérateur plutôt que pour un autre, d’autres bateaux partent d’Akureyri et de Hjalteyri sur le fjord, j’ai choisi Dalvik sur la recommandation du Routard, et aussi en pensant que l’on ne sait jamais où les grosses bêtes seront, alors autant ne pas partir de l’extrémité du fjord pour les voir, car il faut pouvoir aller d’un côté ou de l’autre pour réussir à apercevoir le bout de la queue d’une baleine à bosse. Je crois que sans le petit fils, nous n’aurions pas fait de tour aux baleines.

Un tour en mer de 3 heures, c’est long, mais pour les visiteurs pressés, les opérateurs ont prévu des canots rapides qui permettent de faire des tours express de 1h1/2 et en même temps de s’approcher de plus près des baleines.

Mais attention, dans ce cas, si la mer est formée, ça tape dur !

Pour notre part, nous étions tranquillement en train de rouler sur un vieux bateau en bois. J’ai reçu des paquets de mer dans les pieds, heureusement que j’avais des souliers de rechange, et je suis très fier de ne pas avoir été malade. Les tenues isothermes fournies ne sont pas un luxe dans l’Arctique, manquent plus que les bottes en caoutchouc montantes pour que tout soit parfait.
Les paysages du fjord sont magnifiques.

Mais naturellement, le moment que l’on attend tous, c’est celui de la chasse à la baleine. Nous n’avons pas été déçus :



Ce tour a été un succès, et en prime, le soleil a pointé le bout de son nez en fin de tour, les passagers on pêché des cabillauds que l’on a fait griller pour nous. Nous avons donc terminé ce tour par la dégustation de délicieux filets de cabillaud, excellent !

Nous observons les préparatif d’un festival rock pour le lendemain. Départ de Dalvik à 14h45.
Après être retournés au gîte, nous cuisinons notre frichti et allons ensuite à Akureyri découvrir la piscine municipale
Sundlaug Akureyrar http://sundlaugar.is/sundlaugar/sundlaug-akureyrar/?lang=en
Les piscines sont une institution sociale en Islande. Deux heures de pur bonheur pour petits et grands, jeunes et vieux, pour la somme modique de 19,4 € pour 5. Le tout dans une ambiance familiale et bon enfant, et sous le soleil, rien à redire !

Image

Quelques photos du gîte et du fjord pour finir cette magnifique journée :


Les bateaux de croisière débarquent à Akureyri. J’en frémis ! mais les bus se remplissent pour aller sur Husavik et le Lac Myvatn, et Dalvik est épargné. . De surcroît, ce ne sont pas les bateaux géants qui pourrissent littéralement les fjords de Norvège (je ne parle même pas de la pauvre Méditerranée…).

Le soir, je profite des belles lumières du nord pour faire un tour et prendre quelques clichés d’un ciel enfin apaisé à proximité de notre gîte.


Une journée magnifique, et la preuve, j’espère, que Akureyri mérite au moins 2 nuits d’arrêt. Mais qu’est-ce qui mérite une troisième nuitée ?

Réponse au prochain épisode…

Jour 11 Samedi 12 Août

Dernière journée de séjour dans l’Eyjafjördhur. Au programme, la péninsule de Tröllaskagi, avec une excursion jusqu’à Siglufjördhur en passant par la montagne et la piste 82 entre Olafsvik et la côte nord. C’est donc l’excursion la plus au nord. Il fait beau, et l’excursion de 194 km nous prendra la journée.

Il fait beau et frais, le fjord scintille sous le soleil matinal.

Quelques arrêts photo plus loin et voici Olafsvik, tranquille bourgade de pêcheurs typiquement islandaise en dehors des circuits touristiques.


La piste 82 (37 km damés en bon état) s’embranche là, elle permet de s’insinuer aisément entre les montagnes de la péninsules de Troll en d’en admirer les paysages. A ne faire que par beau temps bien entendu.

Nous ne croisons presque que des moutons sur cette route.

Image

Un modeste col culmine à 370 mètres d’altitude, mais au 66eme degré de latitude nord, on se croirait au sommet du Galibier !


Dans la descente vers la mer, on passe à côte d’un lac, puis d’une vaste lagune avant de retrouver le bitume sur la route 76.



La route 76 sinue à flanc de falaise en surplomb de l’océan Arctique qui semple parfaitement inoffensif par ce beau temps.

Le phare de Saudhanes (lat. 66°10’) orne la pointe de la péninsule juste avant le redoutable tunnel à voie unique de Strakgöng qui permet d’accéder à la baie abritée de Siglufjördhur.

Nous pique-niquons à l’entrée de Siglifjördhur avant d’aller visiter le superbe musée du hareng qui rend hommage à l’âge d’or de la pêche au hareng qui a fait vivre la ville durant l’entre-deux-guerres et les années 1950.




Ce n’est plus le hareng, mais toujours la pêche qui fait vivre ce pimpant village, le plus au nord d’Islande, et le site de tournage principal de la série “Trapped” (honneur partagé avec Seidhisfjördhur dans l’Est).

Nous patientons jusqu’à 15h pour essayer de visiter le musée de la musique folklorique qui occupe une maison historique du centre.

Malheureusement, pour une raison que nous ignorons, le personnel tarde à ouvrir. Le vilain garnement qui est accroc aux jeux vidéo en ligne commence à réclamer à rentrer au gîte. Nous capitulons donc, et je dis adieu à Siglufjördhur avec un certain regret.

La route de retour le long du fjord est longue, d’autant qu’il faut faire des arrêts photos dans des baies abritées et intactes et que traverser Dalvik s’avère toute une aventure avec le festival qui bat son plein.

Il nous faut donc près de 2 heures pour un trajet qui en demande normalement une seule.

Je suis toujours enchanté par cette excursion en dehors des sentiers battus, et avec le beau temps, mais la fatigue commence à se faire sentir, la magie du voyage se dissipe progressivement et nous commençons à soupirer après le retour au pays. J’avais initialement prévu de visiter la côte ouest de la péninsule et de passer à Hofsos et Holar, mais la fatigue aidant, j’ai finalement préféré rentrer directement par le chemin le plus court, m’épargnant encore 100 km de route supplémentaire.

Bonjour,

Pour une raison que j’igore, je ne parviens plus à poster la suite de mon récit.

Dommage :frowning:

Trop de photos ?

Peut-être, aux modérateurs de me dire, je n’en ai aucune idée.

Bonjour

Comme c’est bien dommage…’‘demain’’ plus de randonneur, de marcheur le long des routes et des sentiers, plus de vélo , fini les triporteurs avec le petit dernier a l’interieur, fini les etudiants qui veullent se faire un trip '‘islande’'a moindre frais…et j’en passe.
La poule aux oeuf d’or ne se dégonflera pas, elle explosera, a cause de la trop forte augmentation du tourisme de masse , des prix, de la destruction de la nature… mais çà c’est une autre histoire
"Toutefois, pour le moment, 2/3 des Islandais qui ont répondu à un récent sondage se déclarent favorable au développement du tourisme," sauf si t’es pas dans le tourisme comme les 1/3 restant je suppose L’Islande a attiré plus de 1,7 millions de visiteurs étrangers en 2016, et cette année va encore certainement battre des records. et espere 2 millions a l’horizon 2019/2020, il se parlent meme de faire comme sur les usa des parcs nationnaux payant, securisé et regulé pour mieux controler le tourisme de masse
Alors, difficile d’être critiques quand on ajoute sa petite pierre à l’édifice….c’est bien là le malheur
c’est un tres joli pays…mais que sera demain ?

Jour 12 Dimanche 13 Août

Journée de route dans l’ouest de l’Islande. La météo s’est trompé et ce qui devait être de nouveau une belle journée ensoleillée se révèle une journée contrastée. Après une matinée ensoleillée, le soleil se voile et le temps tourne même à la pluie (petites averses).

Une longue étape de 330 km entre Akureyri et Reylholt, je n’ai à peu près rien prévu d’autre que des paysages, mais j’ai gardé l’option de la piscine de Borgarnes si la météo est belle l’après-midi. Comme il fera un temps médiocre dans l’Ouest, cela se terminera au gîte, Nes Guesthouse où nous avons réservé nos deux dernières nuits en Islande.

Sur la route, le début du trajet est somptueux avec la remontée de l’Oxnadalur dans la péninsule de Troll.

Plus en amont, les dernières fermes de la vallée sont surmontées d’une aiguille assez pittoresque, le Hraundrangar.



Un gros plan montre bien la structure de ces montagnes constituées de l’empilement tabulaire de puissantes coulées de basalte. Nous ne sommes plus dans le Rift. Les épanchement basaltiques se sont accumulés il y a 12 millions d’années et émergent du fond des océans depuis au moins 10 millions d’années. Des dykes, anciennes cheminées volcaniques résistent mieux à l’érosion et forment des aiguilles comme le Hraundrangar.
Les volcans de la région sont éteints et le massif (dont l’altitude culmine au Kerling (1,538 mètres) au-dessus d’Akureyri) est géologiquement stable aujourd’hui. Les formes de relief actuelles résultent de travail de déblaiement des glaciers quaternaires qui ont creusé de profondes vallées en auge dans le plateau basaltique.

Après avoir franchi un col, la route débouche ensuite dans la vaste plaine sédimentaire du fleuve Héradhvötn où se trouve la ferme historique de Glaumbaer à proximité de Varmahlidh.

J’avais plus ou moins prévu de faire une visite de Glaumbaer mais le parking complet et la longue route qui reste devant nous me dissuadent de le faire. Nous nous contentons donc d’un arrêt à la station service de Varmahlidh.

Après Varmahlidh, la Hringvegur coupe la péninsule de Skagi en passant par une vallée assez pittoresque à Hunaver, où l’on peut admirer un magnifique parc à moutons, l’endroit où l’on trie les bêtes après le rassemblement des troupeaux à l’automne.

Après Blonduos, la route s’enfonce dans les hautes terres dans la région du Holtavördhuheidhi. Après un col, la route descend dans la vallée de la rivière Nordhura, et le paysage devient enfin de nouveau intéressant.

Par contre, le temps se couvre, ce que la météo n’avait pas prévu. Je fais un arrêt au niveau du cratère Grabok, un joli site que nous escaladons en famille avec les enfants. Les vues sont magnifiques.




Dans cette région de l’Ouest, c’est une halte bienvenue dont de nombreux voyageurs tirent partie.
Après avoir fait le tour du cratère, nous allons quelques kilomètres plus loin admirer les modestes chutes de Glanni.

Après cette visite, le temps se couvre encore un peu plus, je renonce à passer à Borgarnes et nous allons directement au gîte, le garnement réclame sa dose de jeux en ligne…

Nes Guesthouse est l’hébergement le moins cher du voyage. Nous nous en tirons pour 510 € pour 2 nuits, soit 51 € par personne et par nuit. Sur le site Internet où je l’ai réservé, le gîte coche toutes les cases, petit déjeuner compris, wifi, machine à laver, cuisine, mais pas toutes ensemble, ce que nous découvrirons sur place. Nous logeons dans la vieille maison des parents (1938) où l’on ne capte pas le wifi, mais on a une cuisine équipée à disposition alors que la maison d’à côté (1956) est bien connectée, mais sa cuisine est notoirement sous équipée. C’est vieillot et un peu délabré. Le gîte est tenu par un très vieux monsieur qui fait des efforts d’amabilité, mais semble avoir dépassé le stade des projets. Dommage, nous aurons donc deux nuits assez inconfortables dans des lits étroits et tout mous, avec une chambre si petite qu’on peine à sortir du lit, le tout dans une maison pouvant loger jusqu’à 8 personnes avec un seul WC (dans la salle de bain, comme toujours en Islande). Quand au buffet de petit-déjeuner, c’est le moins fourni de tout notre circuit. Je ne dirais pas que c’est un mauvais rapport qualité-prix pour l’Islande, mais nous avons été assez déçus tout de même, comme quoi la “bonne affaire”, cela n’existe pas et tout a son prix.

Mais qu’allaient-ils faire dans cette galère dans l’obscure vallée de la Hvita , un coin très peu touristique 2 nuits dans les environs de Reykholt vous demandez-vous peut-être ?

Réponse dans le prochain épisode…

Jour 13 Lundi 14 Août

Une journée un peu à la dérive. J’avais prévu de nous poser en fin de voyage pour permettre aux enfants de faire du cheval s’ils l’avaient voulu, mais ils n’en ont pas voulu. Je souhaitais visiter la Grotte Vidhgelmir, une grande caverne de lave aménagée, qui permettrait au petit-fils de se familiariser un peu plus avec le volcanisme.
J’ai donc réservé la veille pour le tour de 10h, car le site n’est qu’à une demi-heure de conduite de notre gîte, et c’est la raison principale du choix de Reykholt pour les deux dernières nuits. Cela a été un succès. J’avais imaginé aussi admirer les cascades du Hraunfossar et les autres curiosités de la vallée de Reykholt. La météo me donnait bon espoir, mais il s’est avéré qu’elle s’est complètement fourvoyée. J’avais imaginé surtout finir l’après-midi dans les sources chaudes à Husafell ou dans la piscine de Borgarnes, mais le mauvais temps montant du sud a compromis ces plans.

Tout commence donc bien le matin.

On fait un bref arrêt à Hraunfossar sur la route de Vidhgelmir. Les enfants ont même le temps d’aller à la Barnafoss.


Image

Ces petites cascades sortent directement d’une nappe souterraine sous la coulée de lave (“Hraun” en islandais) sur 150 mètres pour se jeter dans la Hvita. C’est très pittoresque et cela ne demande que 5 minutes d’arrêt. A 9h15 le matin, tout va bien, à midi, le parking déborde.

Parvenus à Husafell, le goudron s’arrête, nous conduisons quelques kilomètres sur une piste en suivant la signalisation et le paysage change du tout au tout. La campagne verdoyante aux douces collines a cédé la place à un champ de lave désolé.

Cave Vidhgelmir

http://www.thecave.is/

Ce site majeur n’est pas mentionné dans Le Routard et à peine (dans les généralités) du Guide Michelin, c’est pourtant la plus longue caverne de lave d’Islande (1,6 km) et elle a été très bien aménagée pour les touristes par les propriétaires du terrain. La visite nous est revenue à 158 € pour 3 adultes et 1 enfant (1/2 tarif). Ma femme a préféré rester en arrière à cause des escaliers.
La visite est guidée de manière sérieuse et c’est très intéressant.
On accède à la grotte grâce à l’effondrement d’une partie du plafond.




Seule la partie aval du gouffre est aménagée, et c’est immense.
On passe un boyau étroit et on arrive dans la partie la plus profonde de la grotte. La température y est de +0°C en hiver et +1°C en été, des stalagmite de glace s’accumulent en hiver et fondent lentement en été.

Les éclairages mettent en valeur les dépôts d’oxydes et de souffre sur les parois


ainsi que les petites stalactites de basalte qui se sont formées au moment du refroidissement différentiel des parois du tunnel.


La visite est très intéressante et pas trop chère, à mentionner je pense sur les prochaines éditions du Routard.

Quand nous ressortons à l’air libre, grosse déception, le temps s’est couvert. Nous sommes à peine dans la voiture qu’il commence même de pleuvoir. Je décide d’aller déjeuner à la cafétéria de la station service N1 de Borgarnes. C’est le meilleur rapport qualité-prix du secteur et je m’en tire pour 60 € à 5, ce qui est bien raisonnable. Ma soupe d’agneau avec du pain était très honorable. Le temps se gâte, mais il fait plus clair à l’ouest, alors j’improvise et nous filons sur la route 54 en direction de la péninsule de Snaefellsnes pour aller à la piscine thermale Sundlaug Lysuholl, dont j’ai entendu dire du bien pour les vertus curatives de ses eaux riches en chlorelle. C’est aussi pour nous une manière d’esquiver la pluie. Toutefois, c’est à 95 km de Borgarnes, c’est une longue excursion, mais quand le ciel menace de vous tomber sur la tête, il n’y a guère de choix. La piscine est très confidentielle, mais le bain à 36°C est agréable.


Le fameux stratovolcan du “Voyage au Centre de la Terre” est resté pudiquement voilé et n’a pas daigné nous montrer son glacier immaculé.

Le retour est aussi agréable que l’aller


Je suis plutôt content du résultat et de ce que nous avons vu des paysages de cette péninsule. J’aurais sans doute dû ne conserver qu’une seule nuit à Nes et prendre une nuit dans la péninsule de Snaefellsnes, mais repartir de Nes nous a fait économiser de l’argent et des kilomètres pour la dernière journée.

Nous revenons donc à Borgarnes, achetons notre pizza pour le dernier dîner au gîte au Netto et rentrons sur Reykholt avec un dernier arrêt à la Deildartunguhver, la plus puissante source chaude d’Islande, site où il n’y a _ honnêtement_ rien à voir.

Bilan, une belle journée malgré tout, bricolée avec pas grand chose dans un contexte inattendu. On aura fait finalement près de 340 km en tout alors que j’avais prévu de n’en faire que très peu, mais c’est la vie… et je ne regrette pas d’avoir jeté un coup d’œil, même furtif, sur la péninsule de Snaefellsnes qui me fait de l’œil pour un prochain “stopover” en Islande sur la route de l’Ouest Américain.

Désormais, cela sent l’écurie ! A suivre…

Jour 14 Mardi 15 Août

Quand j’ai acheté les billets d’avion en septembre 2016, il y avait un vol retour dans l’après-midi qui arrivait à Roissy en soirée. Mais Icelandair a modifié ses plannings pour l’été 2017 et après quelques semaines, j’ai été contacté pour nous informer que notre vol avait été supprimé, mais que nous étions automatiquement reportés sur le vol de nuit qui décollerait de Keflavik à 1h du matin le Mercredi 16 Août, ce qui ne nous obligeait pas à changer nos plans ni à prendre une nuit supplémentaire en Islande. Donc soit, nous allons avoir à faire un vol de nuit et la journée du 15 Août devient donc presque entièrement disponible pour des visites. Toutefois, il faut faire les bagages en mode avion dès le matin, plus possible de faire des pique-niques. Côté photo, j’emballe mon Canon et je compte ne tourner qu’avec le petit Panasonic de ma femme.

Comme nous avons plein de temps, nous allons prendre le chemin des écoliers et parcourir 290 km quand 150 km (2h) auraient suffis. Nous partons vers 10h après avoir bien déjeuné et soigneusement plié les gaules.
Un petit arrêt peu après le départ à Fossatun nous permet d’admirer notre dernière cascade en Islande.


Il fait encore assez beau, mais la météo s’annonce maussade pour le reste de la journée, cela ne nous change guère. La grisaille aura finalement prédominé 11 jours sur 14 en additionnant les éclaircies éparpillées sur différentes journées à la seule journée de plein soleil dans le Nord. Comme on a plein de temps, je contourne le Hvalfjördhur par la route 47 pour le pas prendre le tunnel à péage, 31 km (1/2 heure) de supplément pour économiser 1000 ISK (8 €), c’est un peu mesquin, mais j’aime bien contempler le paysage et je suis presque au bout de mon cash.

J’avais tiré 100,000 ISK en arrivant à l’aéroport pour minimiser la commission de change (la banque m’a facturé une commission de 1,57% pour ce retrait), soit 869,5€ au total en additionnant la commission au taux de change du 02/08, ce qui me revenait à 115 ISK = 1€. Ce n’est pas une mauvaise affaire, car toute dépense par CB fait l’objet d’une commission de 2,3%, qui n’est plus proportionnelle dès que la dépense est inférieure à 50 € (6250 ISK), on passe alors à une commission forfaitaire de 1€ par transaction. Si vous achetez tout avec votre CB comme c’est possible en Islande, vous allez faire surchauffer la CB et dépasser rapidement votre plafond glissant autorisé (sauf pour les riches), et de surcroît, l’accumulation des commissions excèdera rapidement la commission de change prélevée au moment du retrait d’espèce. Donc, je conseille de tirer quelques espèces en arrivant à l’aéroport ou dans une banque de Reikjavik si vous y résidez, et ensuite de gérer astucieusement vos dépenses entre CB et cash pour que vos petites dépenses ne soient pas surfacturées grâce à des paiements en liquide. Pour nous, 1500 ISK / jour d’argent liquide par personne s’est avéré suffisant, donc à vos calculettes pour votre propre voyage, par exemple 30,000 ISK en liquide devraient suffire pour 2 personnes sur 10 jours (attention toutefois à l’inflation, assez forte en Islande).

Une fois arrivés à Reykjavik, nous allons visiter le musée maritime réclamé par le garnement, qui fantasme sur les navires.
http://borgarsogusafn.is/en/reykjavik-maritime-museum
Musée intéressant sur le port, stationnement gratuit (un vrai plaisir à Reykjavik), visite du garde côte Oddin en supplément, total 58 € pour toute la famille (discount senior et junior).
Vous y apprendrez tout sur la “guerre de la morue” avec ces salauds d’Anglais dans les années 1960 et 1970.


Nous quittons ensuite Reykjavik, direction Grindavik où les jeunes veulent déguster de nouveau de la bisque de homard au Bryggjan. Il faut reconnaître qu’elle est bonne est pas chère (café compris, “refill” libre, pain et beurre à volonté) et très savoureuse (mais trop salée à mon goût). De plus, il y a des gâteaux pour les gourmands, total 94€ pour 5…

J’avais gardé la péninsule de Reykjanes pour la fin. Comme il est encore assez tôt l’après-midi, nous avons le temps de faire le détour jusqu’à Krysuvik visiter le champ géothermique de Seltun.



Après cette visite, nous nous dirigeons vers la source chaude Gunnuhver dont l’activité a énormément augmenté depuis des séismes ce printemps.

C’est très impressionnant. Il y a une centrale géothermique juste à côté, du nom de “Reykjanes Virkjun” qui décharge la matière première dont on “fait” les “Lagons Bleus”.


Ce que je ne sais pas encore, c’est que l’appareil photo de ma femme est en train de déconner, et que presque tous les clichés pris avec le réglage “auto-intelligent” sont flous. Les quelques images que je poste ici sont donc les épaves qui ont été rescapées du naufrage.

Nous avons terminé la visite par la superbe pointe du Reykjanesta. Je recommande absolument de découvrir ce site, mais je n’ai pas pu sauver une seule photo du naufrage de mon Panasonic, désolé. Snif
Ensuite, nous sommes remonté à travers le géoparc du Reykjanes, avons gravi une petite bouche volcanique et visité le “Pont entre les continents”. Aucun de mes clichés n’a survécu.
En dépit de cette mésaventure, je dois reconnaître que la péninsule de Reykjanes mérite au moins une grande demi-journée de visite en début ou en fin de circuit, sans compter le Blue Lagoon qui est tout proche de Grindavik.

Vers 20h, il est temps de prendre la direction de Keflavik, de compléter le plein et de laver la voiture avant de la rendre au loueur. On rentre dans l’aéroport, enregistre les bagages, passe les sécurités et c’est la ruée sur le restaurant et les boutiques qui ouvrent à 22h car une armée de vols est programmée aux environs de 1h du matin. Nous quittons l’Islande en pleine nuit dans un aéroport hyperactif avec des avions qui partent dans toutes les destinations vers l’Europe et vers l’Amérique du Nord.
Le vol retour, trop court, dure 2h30, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et il a fallu deux jours pour m’en remettre. Mais je suis heureux, car comme Ulysse, j’ai fait un beau voyage et je suis rentré plein de raison pour vivre entre mes parents le reste de mon âge… Youpi !Content

Ma conclusion sur l’Islande ?

C’est beau. Les mots me manquent pour qualifier cette beauté presque barbare, qui résiste au temps pourri et au ciel bas et lourd qui a pesé tel un couvercle sur la plupart de nos étapes.
C’est cher, à peine moins que la Norvège, et c’est peu dire. J’aime bien mais de là à y retourner ?
Je n’en sais rien, on verra ce que la vie nous réserve…

Et si c’était à refaire ?

J’ai déjà répondu à cette question dans mon premier message. Je tournerai dans l’autre sens, je prendrai une nuit dans la péninsule de Snaefellsnes et une seule à Reykholt/Husafell ou environ (mais je changerais d’adresse). Je commencerai par le Blue Lagoon (réservé longtemps à l’avance) en descendant de l’avion, il faut donc prendre l’avion du matin en arrivant et non celui de l’après-midi.
Ensuite, je prendrai une journée supplémentaire dans les Fjords de l’Est et peut-être 2 nuits seulement sur Akureyri au lieu de trois en en ajoutant une du côté de Holar de l’autre côté de la péninsule. Le circuit idéal aurait donc la forme suivante :
J1 vol du matin (8h) à CDG, Blue Lagoon - Reykjavik (2 nuits)
J2 Reykjavik - Thingvellir
J3 début de la Hringvegur en direction du nord, étape Reykjavik - Husafell avec visite Cave Vidhgelmir l’après-midi.
J4 Husafell - Grundarfjördhur ou Stykkisholmur, péninsule de Snaefellsnes
J5 route Snaefellsnes - Holar (en étant prudent)
J6 étape Holar - Akureyri par le tour de la péninsule de Tröllaskagi, étape de 2 nuits à Akureyri
J7 Akureyri et environs (option baleines 1 selon météo)
J8 étape Akureyri - Lac Myvatn (étape de 2 nuits), option Husavik et baleines 2 selon météo et programme de la veille, sinon Lac Myvatn
J9 Lac Myvatn et environs
J10 Lac Myvatn - Seidhisfjördhur via Dettifoss et Modhrudalur, étape de 2 nuits à Seidhisfjördhur
J11 journée Fjords de l’Est au départ de Seidhisfjördhur, plusieurs options possibles, Mjoifjördhur et Borgarfjördhur ou Faskrudhfjördhur ou bien cascade Hengifoss et route 910 jusqu’au barrage Halslon selon la météo
J12 étape Seidhisfjördhur - Höfn avec visite du Vestrahorn - Stokksnes
J13 étape Höfn - Vik-I-Myrdal avec tour en zodiac sur le Jökulsarlon (réservé longtemps à l’avance) le matin
J14 étape Vik-I-Myrdal - Selfoss (2 nuits sur place) visite de la côte sud
J15 Cercle d’Or depuis Selfoss, Geysir et Gullfoss avec étape thermale à Laugarvatn Fontana ou au Secret Lagoon à Fludhir.
J16 route côtière 427, péninsule de Reykjanes, soit vol retour de nuit, soit étape à Grindavik ou Keflavik pour un vol retour du matin du jour 17 pour ceux qui ne supportent pas de ne pas fermer l’œil de la nuit.
Pour les Vestfirdhir, ajouter 4 ou 5 nuits entre Snaefellsnes et Holar.

J’espère que ce carnet vous aura aidé à organiser votre propre tour d’Islande.
Je vous souhaite de beaux voyages.

bonjour
je ne vais pas commenter ni critiquer JMarco45 qui a fait un tres beau voyage… mais avec une "bourse relativement pleine’’ l’islande est chere, honteusement chere mais désolé 25 euros le spaghetti/ bollo et 30 avec un coca dans la capitale et là je passe mon chemin…
http://www.combien-coute.net/ et vous constaterez que l’islande est toujours dans le top 5 des prix
ps// il ya tres rarement des photos sur le forum ‘‘discutes’’ du routard, probablement une volonte du moderateur , certainement a cause de la ''lourdeurs ‘’ et de la place que prennent les photos , pourquoi ne pas les déposer sur le forum ''photos ‘’

Tu as raison @Patrick, l’Islande est honteusement chère, et nous avons cassé la tire-lire pour y aller, mais les enfants en rêvaient vraiment beaucoup.
Pour les photos, je ne sais pas comment, mais pour moi, un carnet de voyage doit être illustré, ceci dit je n’avais pas connaissance d’un forum “photos”.

Merci de nous faire partager ce récit. C’est un magnifique carnet de voyage, les photos sont superbes. Je n’ai pas pu copier votre lien, du coup j’ai fait des copies d’écran . J’ aimerais savoir quels sont les guides et autres bouquins qui vous ont permis de planifier tout le circuit. De mon côté ce parcours est très intéressant car il va nous permettre d’élaborer un parcours mêlant des petites randonnées avec des découvertes de sites et autres piscines. Avec un garçon de 5 ans il faut prévoir des activités ludiques sinon cela va être terrible pour nous!!! D’ailleurs merci pour l’info sur le musée de l’aviation d’Akureyri, nous avons un fana d’avions à la maison pourvu que cela dure jusque-là !!!

Bonsoir,

J’ai utilisé deux guides pour tout planifier, le Guide du routard et le Guide Michelin, la comparaison des deux, un peu de surf sur Google Earth pour voir la configuration du terrain.
Pour les jeunes enfants, les piscines urbaines sont très bien, il ya toujours un petit bassin adpaté avec des aménagements. Il faut en fréquenter à Reykjavik en premier lieu, puis aussi à Borgarnes, Egilsstadhir, Akureyri, Blonduos. On en trouve aussi dans des localités plus petites, pour plus d’infos sur les piscines :
https://guidetoiceland.is/best-of-iceland/the-best-swimming-pools-in-iceland-outside-of-reykjavik
https://guidetoiceland.is/reykjavik-guide/best-swimming-pools-in-reykjavik
Je pense par contre que les piscines thermales comme le Blue Lagoon sont moins adaptées.
Bonne préparation

Plus sur les piscines
http://sundlaugar.is/?lang=en

Bonjour,
Merci pour les infos et effectivement je me suis posée la question à propos du Blue Lagoon et autres bains si ce serait adapté pour un enfant de 5 ans. Je m’en vais donc voir du côté des piscines.
Bonne journée

Quel plaisir de lire ce carnet de voyage en Islande! Nous avons fait ce voyage nous-mêmes en couple avec un couple d’amis et dormi dans des “summer houses” pour pouvoir faire notre cuisine le soir et le PDJ ,car ,comme vous ,nous avons évité les restaurants bien trop chers ,il y a …13 ans ! Les summers-houses avaient été retenues par une agence qui nous avait donné un plan de voyage,le budget ,ainsi négocié par l’agence ,ne s’en trouvait pas vraiment augmenté .C’est un pays qui nous a séduits à tous les niveaux (sauf la cherté de la vie !) et qui reste dans nos mémoires comme un des plus dépaysants et merveilleux(sens 1er du terme). Je pense avoir vu un lutin dans une cascade ,il nous surveillait (c’est sérieux les lutins !)Nous voulions y retourner cette année mais vraiment trop cher ! D’accord avec vous pour Reykjavik:bof! La Norvège visitée aussi 2 ans plus tard,nous a paru un peu “fade” après l’Islande,pourtant fjords et montagnes y sont magnifiques. Bravo pour ce récit vivant et plein d’humour ! Si vous aimez les montagnes ,évitez la Suède,moins chère mais vraiment trop plate!

Merci pour ce splendide récit et tes superbes photos. Je reste stupéfait du monde dans le cercle d’or.

Pour le blue lagoon cela confirme une contradiction… car le fait d’esperer limiter le tourisme naturellement par la hausse des prix ne fonctionne pas. Je pars en mai et je ne ferai pas cet excursion, à 80 euros / personne ce n’est pas possible.

Bonjour,

Je vous remercie de ce retour si détaillé et si riche.

J’ai besoin de votre retour d’expérience pour arbitrer entre ces 2 excursions : visite du parc national Snaefellsness ou Landmannalaugar ?

A votre avis, lequel de ces 2 sites offre plus de richesse en terme de paysages ?

Nous seons installés à Reykiavik (nous n’avons pas la possibilité de louer une voiture) et nous envisageons de faire nos visites via des excursions depuis Reykiavik.

Nous avons déjà réservé le cercle d’or pour le 1er jour et diamond beach pour le 2ème jour.

Elle nous reste à reserver l’excursion pour le dernier jour (nous ne resterons que 3 jours et demi en tout : la demi journée sera consacrée à Reykiavik).

Merci d’avance.

Bien cordialement,

Merci bcp,
Bien cordialement,

Sujets suggérés

Services voyage