Bonjour à tous !
Je rédige ce message pour profiter des nombreuses - et précieuses - sources d’informations que vous êtes de par votre grande connaissance de la Corse et qui rendent ce forum si utile et agréable.
D’abord, petit historique :
J’ai l’habitude, chaque été, de partir 10 à 15 jours pour traverser un pays à pieds, en autonomie (avec vivres + eau) et en bivouac (pose de la tente à 19h au plus tôt, départ 8h le lendemain, en gros). La première fois c’était improvisé, en Ecosse, pour découvrir un pays qui ressemble à ma Bretagne natale et étancher - s’il est possible - ma passion pour les whiskies. Malgré mon manque de préparation, j’ai aimé la liberté absolue procurée par la randonnée en autonomie totale, la possibilité de s’arrêter où et quand bon me semble, de ne dépendre de rien et donc de chercher les endroits les plus sauvages. J’ai donc naturellement perfectionné ma préparation, mon matériel - bref, tout - et j’ai par la suite recommencé en traversant la Bretagne, la Suède… etc.
Vous l’aurez compris, cet été ce sera la Corse, pays que l’on me dit magnifique et que je rêve de voir depuis longtemps. Je salive surtout, depuis plusieurs années, de voir les falaises de Bonifacio de mes propres yeux.
Le voyage :
Problématique supplémentaire, cette année ma petite amie napolitaine (maitrise pas parfaitement le français) veut m’accompagner “dans les conditions habituelles”. Soit. En me renseignant sur la Corse, j’ai donc travaillé à un tracé qui me semble assez facile en terme de dénivelé et de rythme de marche (10km/jours environ), pour qu’elle ne souffre pas trop, et que j’y trouve mon compte.
J’ai choisi la Corse du sud-ouest, qui semble présenter les bonnes caractéristiques de terrain, et qui me semble assez peu évoquée dans les forums, et que j’imagine donc beaucoup plus sauvage que les autres littoraux.
Le parcours :
Ca donne : départ à pied depuis Sartène, randonnée dans le maquis jusqu’à Cala di Conca, puis nous longeons via les sentiers cotiers jusqu’à Bonifacio, où je prévoie que l’on passe une journée entière à visiter.
Total : entre 75 et 85 kilomètres / 8-9 jours de marche + 1 jour à Bonifacio
J’ai plusieurs questions par rapport à mon projet :
-
D’abord, cela vous semble-t-il réalisable sur cette durée ?
-
L’eau : pour me ravitailler, je peu boire n’importe quelle eau douce (je peux la rendre potable). Il ne me faut que des flaques, ruisseau, rivières, étangs… Mais en étudiant mes cartes je ne vois que deux ruisseaux sur tout le tracé (un qui se jette sur une plage au sud de Tizzano et l’Ortolo). C’est trop peu. Existe-t-il de petits cours d’eaux qui n’apparaitraient pas sur les cartes ?
-
La chaleur. Je n’ai toujours traversé que des pays tempérés, plus souvent nuageuux qu’ensoleillés (je suis finistérien…) et globalement au dessus de 26 degrés je commence à souffrir (et donc à avoir besoin d’eau). Quelles sont les températures entre le 5 et le 20 aout, dates pendant lesquelles nous y seront probablement ? Faut-il prévoir d’adapter son rythme de marche (par exemple 7h-11h et 15h-20h) ?
-
Last but not least : le bivouac.
Je l’ai fait partout où je suis allé - en Ecosse et en Suède, par exemple, il s’agit de véritables institutions ( pour cette dernière, il s’agit même d’un droit inscrit dans la loi d’accès à la nature pour tous) et il y a un immense respect pour les randonneurs en bivouac. La pareille est rendue aux locaux en laissant des lieux propres.
En Corse, je voulais bivouaquer SANS FEUX (ce qui serait hautement imprudent). Mais en me renseignant j’entends toutes sortes de légendes, de récits… j’ai même lu les réglementations et j’ai bien compris que le bivouac est strictement interdit. Je voudrais le tenter quand même, parce qu’il n’y a pas de refuges partout sur notre tracé, parce que je sais que je respecterai les lieux comme je le ferai dans ma Bretagne et aussi parce que j’aime me réveiller seul, au petit matin, boire un café dans le silence, plier ma tente et disparaitre de là où j’ai passé la nuit. Si cela ne tenait qu’à moi je le ferai sans hésiter, mais la présence de ma petite amie m’incite à plus de prudence.
Si je prends une amende j’en assumerai les conséquences, évidemment, mais ce que je crains le plus ce sont certains témoignages lus. C’est le caractère agressif - voire violent - que l’on prête aux corses, les disant aussi souvent armés.
J’aimerais donc vos avis sur tout cela.
Merci beaucoup de m’avoir lu jusqu’ici, et de vos éventuelles réponses.
Bien à vous,
Henton.