Sur la route des Totems dans l'Ouest Canadien

Forum Canada

Salut les Routards,

J’entreprends la rédaction du compte-rendu de notre deuxième et dernier voyage dans l’Ouest Canadien. Nous sommes partis à Vancouver mon épouse et moi-même, 2 seniors plus très en forme, départ le 10 juillet 2018 d’Orléans en France où nous résidons retour le 25 Juillet.

De retour de 2 semaines à Vancouver et environs, épuisés mais contents de notre deuxième voyage dans l’Ouest canadien. 14 nuitées cette fois ci au lieu de 22 en 2016, et un voyage centré sur le sud-ouest de la Colombie Britannique, 2200 km parcourus seulement, les comptes ne sont pas encore bouclés, je n’en parlerai pas.
Nous avons passé une semaine sur le “lower mainland”, c.a.d. Vancouver et la Sea-to-Sky area et une semaine sur “the island” que nous avons visité du sud au nord.
les circonstances ont été assez exceptionnelles, forte chaleur, pas une goutte de pluie, un temps “californien” dans une région réputée pour son climat pluvieux et la douceur de ses étés, nous avons été très surpris, mais l’été est anormalement chaud dans tout l’hémisphère nord, donc nous nous consolons en pensant que nous avons tout de même eu moins chaud en Colombie Britannique qu’à Orléans en France, et surtout qu’en Norvège (notre destination de l’été 2019) ce mois de juillet totalement détraqué… Sur la route des Totems - JMarco45J’espère sincèrement que ce climat anormal ne se renouvèlera pas l’été prochain Sur la route des Totems - JMarco45

Le parcours a été le suivant

J01 mardi 10 Juillet 2018, voyage (interminable) Orléans - CDG - Montréal - Vancouver avec Air Transat, première étape de 2 nuits au River Rock Casino Hotel à Richmond
J02 mercredi 11 juillet, visite guidée de Vancouver avec Lawrence Tours
J03 jeudi 12 juillet, étape de Richmond à Victoria, traversée BC Ferry Tsawassen - Swartz Bay, visite Hatley Park, étape de 2 nuits en B&B (Hemigway’s by the Sea)
J04 vendredi 13 juillet, visite Butchart Gardens le matin, Victoria l’après-midi
J05 samedi 14 juillet, étape de Victoria à Ucluelet, étape de 2 nuits en B&B (Moon & Sixpence) où nous avons eu la surprise de rencontrer des roadtrippers, Gérard et Danielle que nous embrassons et qui sont _ je l’espère_ eux aussi rentrés de voyage dans l’Ouest canadien.
J06 dimanche 15 juillet, journée consacrée au parc national Pacific Rim et excursion aux baleines avec Jamie’s au départ d’Ucluelet
J07 lundi 16 juillet, étape de Ucluelet à Courtenay, visite Cathedral Grove et Mount Washington, 1 nuit étape à Courtenay, motel Travelodge pour faire la lessive.
J08 mardi 17 juillet, étape de Courtenay à Port McNeill, visite Strathcona provincial park (Forbidden Plateau près de Mount Washington) et Telegraph Cove, étape de 2 nuits au Black Bear Resort
J09 mercredi 18 juillet, excursion d’observation de la faune marine avec MacKay à Port McNeill (journée reposante et fraîche)
J10 jeudi 19 juillet, étape de liaison de Port McNeill à North Vancouver, seule longue journée de voyage avec traversée BC Ferry Nanaimo - Horseshoe Bay, étape de 2 nuits en B&B (Riverside B&B) à North Vancouver
J11 vendredi 20 juillet, journée consacrée à Vancouver, Chinatown le matin et North Vancouver (Lighthouse Park et Grouse Mountain) l’après-midi
J12 samedi 21 Juillet, étape de North Vancouver à Squamish, Sea-to-Sky Hwy, visite Brittania Mine, Sea-to-Sky Gondola, Brandywine Falls et les autres attractions des environs de Squamish, 2 nuits d’étape au Sandman Hotel à Squamish
J13 dimanche 22 juillet, journée d’excursion “Sea-to-Sky” dans l’intérieur au départ de Squamish, visite principalement de Whistler et de ses montagnes, excursion complémentaire en après-midi à Nairn Falls et au Lower Joffre Lake plus au nord.
J14 lundi 23 juillet, étape de Squamish à Richmond, visite Porteau Cove le matin, suivi de l’International Buddhist society à Richmond, puis Science Center de Vancouver (IMAX pour fuir la chaleur en début d’après-midi). 1 nuit étape au Ramada Airport à Richmond
J15-16 mardi 24-mercredi 25 juillet, interminable voyage retour avec nuit blanche comprise (9 heures de décalage horaire) Vancouver - Montréal - CDG - Orléans avec Air Transat.

Sur la route des Totems - JMarco45

Bilan du voyage, une région magnifique qui n’a rien à envier ni à l’Ouest Américain, ni aux Rocheuses Canadiennes. beaucoup de chinois, c’est une sorte de “pont” entre Extrême Occident et Extrême Orient, les gens sont plutôt froids (mentalité plus anglaise ou chinoise qu’américaine) mais l’accueil est excellent. Très heureux de conclure 10 ans de voyages dans l’Ouest Américain par Vancouver, mais il est pratiquement certain que nous ne referons plus d’aussi longs voyages à l’avenir, c’est trop fatiguant pour nous maintenant.

Si vous êtes intéressés par le récit de ce voyage, à vous de me le dire :

Amitiés à toutes et à tous

et à suivre peut-être si vous le voulez bien…

Bon, ce forum a l’air complètement mort. So long les Routards…
R.I.P.

bonjour JMarco45,

si si moi je veux le récit :slight_smile:

le totem est magnifique !

Visite de Vancouver, Mercredi 11 Juillet

je jette un voile pudique sur la journée de voyage qui n’est en rien intéressante, juste pénible. Journée interminable de 33 heures en comptant le décalage horaire, nous avons fait une longue escale à Montréal où nous avons assisté en direct à la qualification de l’équipe de France en finale à la télévision, le vol intérieur entre Montréal et Vancouver a eu 2h de retard dans des conditions de confort spartiate, à part cela, ras…
Arrivée très tardive à l’hôtel que j’avais judicieusement choisi aux portes de l’aéroport et adjacent à la station du “Skytrain” (sorte de RER) de Bridgeport en prévision de la visite de la ville.
J’avais réservé sur Internet une visite guidée privée en minibus (commentaire en anglais) auprès de Lawrence tours.

Nous prenons le RER à 9h jusqu’au terminus à la gare centrale de Vancouver devant laquelle j’ai donné RdV à notre guide à 10h.


La gare, terminus du chemin de fer transcanadien est adjacente au Canada Place, terminal des navires de croisière vers l’Alaska.
Tout le monde est bien ponctuel. Nous sommes partis pour un tour guidé jusqu’à 15h30 du centre de Vancouver.
Nous commençons par le Convention Center et son esplanade où le monument de la flamme olympique rappelle que Vancouver a été choisie comme ville organisatrice des JO d’hiver de 2010.

Le centre de conférence a été aménagé à cette occasion, sa vaste esplanade ouvre sur la baie du Burrard Inlet qui est aussi le port de Vancouver.

Au nord, on voit les montagnes du North Shore, que nous visiterons en deuxième semaine.


Notre journée de visite se déroule sous un soleil radieux, et pas encore trop chaud.
Après le centre de conférence, notre guide nous conduit au Stanley Park, dont nous visitons la roseraie puis le Rock Garden

Nous nous rendons ensuite sur le Seawall pour la promenade qui commence par les totems regroupés là en l’honneur des cultures Salish du littoral qui avaient là un village (nation Squamish) avant la colonisation.

Notre guide nous explique la signification générale de ces totems, qui sont des sortes de généalogies claniques.
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De l’autre côté de la baie, nous avons une vue sur le centre-ville au sud avec le Canada Place, le terminal des croisières qui a été aménagé pour l’expo universelle de 1986 (célébrant le centennaire de l’incorporation de la ville).

La promenade passe auprès d’un phare, car la rade du Burrard Inlet est toujours un port actif.

C’est aussi la raison pour laquelle le tablier du pont du Lions Gate Bridge culmine 61 mètres au-dessus du niveau moyen de la pleine mer pour permettre le passage des plus gros bateaux en toutes circonstances.

Ce jour-là, une course de canoës traditionnelle était organisée à l’entrée de la rade, le pont servant de ligne de départ.


Le pont du Lion’s Gate est le petit frère du Golden Gate Bridge de San Francisco. Inauguré en 1937, il relie les deux rives du Burrard Inlet et connecte Vancouver au sud à North Vancouver et West Vancouver au nord. le trafic est souvent très chargé sur cet axe.

La promenade se poursuit par le tour de la péninsule du Stanley Park et nous prenons un lunch léger à la Tea House. Comme nous sommes en retard sur notre horaire, le passage par Second Beach est sommaire.

La ville de Vancouver est très fière de ses plages sur le Pacifique (en fait les Georgia Straits, une petite mer intérieure qui sépare le Mainland de The Island (l’île de Vancouver à l’ouest). En été, il y a foule sur les plages dès que le soleil est de la partie, ce qui est très fréquent au mois de juillet.
La suite du circuit passe par Granville Island et son célèbre(et très animé) Public Market où nous achetons des cerises. le paysage urbain de False Creek est l’un des plus célèbres de la ville. Tout a été rénové après l’expo universelle de 1986 et le secteur se construit toujours.




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Après un détour un peu inutile dans le quartier résidentiel de Shaughnessy, nous rejoignons le Village Olympique à proximité du Science Center, un vestige des aménagements de l’Expo 86.

Le tour se poursuit à travers des quartiers de Yaletown et de Chinatown où nous nous arrêtons enfin.


Le Chinatown de Vancouver s’est développé à partir de 1880 car ce sont les ouvriers chinois qui ont construit la ligne du chemin de fer transcontinentale dans des conditions très difficile. Discriminés et ségrégués, les chinois étaient entassés dans quelques blocs qui ont regroupé jusqu’à 30,000 habitants à la veille de la Première Guerre Mondiale. l’immeuble Sam Kee témoigne de l’ingéniosité de ces entrepreneurs. Ce dernier a édifié en 1913 un immeuble de bureau sur une parcelle de moins de 2 mètres de large !

En 1986, la Chine Populaire a honoré Vancouver d’un centre culturel dédié au Dr. Sun Yat Sen, père de la république (1909), une figure consensuelle tant auprès des chinois de la diaspora que de la Chine Populaire.

Un jardin public a été construit dans le style des jardins classiques de l’école de Suzhou (15e siècle) avec des matériaux et des ouvriers venus de Chine. Nous avons visité la partie gratuite du parc avec notre guide.


Il nous faudra revenir un autre jour pour visiter par nous-même la partie payante plus élaborée.
Le tour se termine par la visite d’une gelateria diablement tentante. Nous n’entrerons finalement pas dans gastown, car l’organisation d’une course a conduit la police à boucler le quartier.
Finalement, notre guide nous dépose à la gare centrale à 15:30 à côté de Canada Place.
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Comme il reste du temps, nous allons au Harbour Centre voisin pour monter au sommet du Vancouver Lookout pour un panorama de la ville. Un peu étouffée au milieu des gratte-ciels qui poussent aujourd’hui comme des champignons dans le Financial District, nous avons encore de belles vues depuis cette tour panoramique.
Le Financial District est au sud-ouest.


au nord-ouest, on voit les toitures végétales du centre de conférence, la rade de la marina avec sa station service pour les navires, l’extrémité orientale du Stanley Park, et la montagne Cypress et West Vancouver au-delà. Ldes deux pics jumeaux sont les “Lion’s Ears”.

Au nord, on voit Canada Place et North Vancouver ainsi que Grouse Mountain qui ferme l’horizon.

Les quartiers “historiques” de Gastown et Chinatown sont à l’est (tout est relatif, ils n’ont pas plus de 140 ans). On voit au loin les centres urbains secondaires en pleine expansion de Surrey, New Westminster et Burnaby. 60% de la population de Colombie Britannique (2,5 millions sur 4 millions pour un territoire 2 fois grand comme la France) sont concentrés dans le Greater Vancouver.
Au sud-est, on voit le centre historique, très hétéroclite, de Vancouver Downtown proprement-dit.

Au terme de cette visite, nous reprenons notre RER pour rentrer tôt à notre casino-hôtel, manger tôt et nous coucher tôt pour récupérer du décalage horaire.

Une première journée de visites urbaines en douceur tout compte fait bien réussie.

Bonjour,
nous sommes actuellement à Victoria. Votre rapport est intéressant mais purement descriptif. Vous n’évaluez pas ce que vous avez vu ou fait, ce qui nous aurait intéressés, ainsi que vos conseils et suggestions. Nous sommes encore en Colombie britannique pour deux semaines, il n’est pas trop tard.
A vous lire bientôt, nous espérons !

Bonjour Emile,

Concernant Lawrence Tour, je mettrai 4/5 (j’ai déposé une évaluation sur Tripadvisor). Il faut bien parler anglais, mais c’est une manière confortable de visiter Vancouver.
Concernant le panorama du Harbour Center, je mettrai 4/5.
Concernant le River Rock Casino Resort, 4/5, mais c’est tout de même très onéreux. La situation est impeccable quand on descend de l’avion tardivement.

Bonne journée.

Jeudi 12 Juillet : de Vancouver à Victoria

J’avais réservé le passage sur le ferry de 10h à Tsawassen. Nous nous arrangeons pour être prêts à quitter le River Rock casino resort à 8h15 de façon à être au terminal de Tsawassen avant 9h. Nous serons dans les premiers à entrer dans le ferry.


La traversée est une vraie croisière, le ferry circule entre les Iles Gulf, ce qui donne quelques beaux paysages. Ces îles sont en partie habitées avec de nombreuses résidences secondaires, en partie sauvages, protégées dans le cadre d’un parc national de formation récente (2003).

L’ensemble est dominé par la silhouette altière du Mt Baker, stratovolcan situé sur le continent aux États-Unis, car nous sommes ici au sud du 49° parallèle nord.

Nous débarquons sur la grande île vers 12h30 et je décide de nous rendre à Hatley Park (classé lieu historique national du Canada) pour la première visite de la journée. ce site se trouve à l’ouest de Victoria et ne figure pas dans la plupart des guides de voyages, ce qui est bien dommage.

Hatley Park est la résidence d’été que Sir James Dunsmuir, héritier des charbonnages de son politicien de père, s’est fait construire en 1906 aux environs de Victoria. De tous les monuments de la Belle Époque édifiés dans la région, cette bâtisse restitue le mieux l’ambiance “Vieille Angleterre” sur laquelle Victoria a édifié sa notoriété en tant que destination touristique. Les Dunsmuir engagèrent par la suite (1912) des paysagistes américains disciples de Frederick Law Olmsted pour entourer leur manoir d’un vaste jardin paysager.


Racheté par la couronne en 1940 pour permettre le séjour éventuel du roi George VI et de sa famille au Canada au cas où la monarchie soit contrainte à l’exil par l’invasion Allemande, la propriété fut finalement confiée au collège militaire Royal Roads en 1948. Le site a ouvert ses portes au public depuis 1995. Faute de subventions publiques, l’entretien des jardins et du manoir sont assurés par les recettes de la billetterie.
Les tarifs sont raisonnables.

Les jardins sont superbes, en particulier le jardin à l’italienne adjacent au manoir.

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Après cette belle visite, nous allons au White Heather https://www.tourismvictoria.com/eat-dri … r-tea-room à Oak Bay pour déguster l’Afternoon High Tea à l’anglaise. Nous prenons le “Giant Muckle for Two” qui nous tiendra lieu à la fois de lunch et de dîner. C’est absolument délicieux ! Nous découvrons en arrivant que nous avons beaucoup de chance, une table se libérant au bout de 5 minutes, il faut autrement réserver son horaire de passage (pour 90’).
C’est tout bonnement délicieux.
Après ces agapes, nous allons admirer la mer à Clover Point. Situé tout au sud de Victoria, ce promontoire donne une vue à 180° sur le détroit Juan de Fuca. En face; 33 km au sud, la péninsule et les monts Olympiques aux États-Unis, que nous avons visités en 2009. Comme le temps passe vite… Snif
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Nous passons devant le plus haut totem de Colombie Britannique, haut de 56,5 mètres, ce totem hors norme a été érigé dans le parc de Beacon Hill sur le site d’un ancien village amérindien.

C’est aussi ici que l’on peut voir le panneau indiquant le “Mile Zero” de la Route Transcanadienne qui relie Victoria, BC à St John’s, NF depuis 1962. Longue de 7820 km (4870 miles). Cette route mythique comprend deux traversées en ferry.

Il est temps de gagner notre B&B pour y emménager pour 2 nuits.

Accueil très sympathique à Hemingway’s by the Sea, mais chambre en étage avec escalier casse gueule à emprunter sans chaussures et pas de climatisation alors qu’il fait très chaud (heureusement, il y a un ventilateur au plafond). La chambre est meublée de vieilleries pas solides (table, une seule chaise), bref, ce n’est pas très ergonomique, heureusement le petit déjeuner compris est royal mais n’est pas servi avant 8h30.
Conclusion, les B&B de charme de Victoria sont célébrés dans les guides, mais je ne trouve pas cela très commode et je préfère finalement les hôtels impersonnels mais pratiques.

Aujourd’hui encore, nous nous couchons tôt.

Vendredi 13 Juillet : Victoria

Je n’avais pas voulu visiter les Butchart Gardens la veille après-midi pour éviter la foule des tours organisés et la chaleur, nous y partons donc le matin aussi tôt que possible après un petit déjeuner tardif (cause de B&B).

Butchart Gardens, c’est cher et c’est hyper-touristique, plus un parc d’attraction qu’un jardin. C’est une institution, mondialement connue, avec quatre grandes sections, le jardin “englouti” dans l’ancienne carrière (que nous admirons de haut pour ne pas nous épuiser),


la roseraie (grandiose mais écrasée de soleil), le jardin japonais (petit et surpeuplé)

et le jardin italien, sans doute la section la plus réussie du parc.


On y trouve aussi des fontaines et des totems.

La fontaine dragon offerte par la Chine

La fontaine des esturgeons, agréablement ombragée

Des totems de style Salish de la côte.

Comme c’est une longue visite, nous prenons le tour en bateau dans Brentwood Bay sur les arrières du jardin japonais pour couper la journée et nous reposer. Il n’y a à peu près rien à voir, mais Brentwood Bay est bordée de villas de riches qui peuvent faire rêver certains.



Comme la loi canadienne ne permet pas de taxer les bateaux ancrés au large, il y a des bateaux fantômes qui flottent dans la baie, dont l’un est rien d’autre qu’une serre de culture de cannabis… Hein ?!

Nous terminons la visite en tout début d’après-midi avec un sandwich avalé vite fait à la cafetera. Il est ensuite temps d’aller découvrir le port intérieur (inner Harbour), l’épicentre de Victoria. Comme Michèle est fatiguée, nous allons directement au Royal BC Museum et prenons des billets pour une séance de cinéma IMAX à 15h. En attendant je pars faire un tour rapide du port, son animation, son palace, l’Empress Hotel, le parlement de Colombie Britannique au style indéfinissable mais caractéristique de l’Empire Britannique à la fin de l’ère Victorienne.



l’Empress Hotel



Totem sur l’Inner Harbour

BC Legislature depuis le socle de la statue de la reine… devinez… (indice, la ville s’appelle Victoria)

BC Legislature encore

Devinez quelle souveraine est représentée par la grande statue de dos face au parlement ?

Statue de Calder devant le Royal BC Museum.
Nous avons renoncé à visiter les collections du musée pour ne pas nous épuiser, mais on trouve une petite collection de totems et une “big house” de style Salish (sorte de vaste grange en bois de cèdre dans laquelle les amérindiens de la côte nord-ouest célèbrent les banquets rituels du Potlatch) et de superbes totems.




On trouve aussi Helmcken House, l’une des premières maisons bourgeoises bâtie à Victoria dans les années 1850 et préservée pieusement depuis par le musée.
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Au terme de cette visite de 3 heures du centre-ville (faire attention au stationnement payant), nous recherchons une poste pour timbrer nos cartes postales à envoyer à la famille et finissons la journée par un dîner “early birds” au Spinnaker, une brasserie célèbre de Victoria qui est fréquentée en particulier par les plaisanciers qui ancrent leurs yachts et voiliers dans la marina toute proche. C’est l’occasion pour moi de déguster le Fish & Chips de Halibut (le grand flétan du Pacifique nord-est, bof…) et la bière artisanale locale (acide).
Nous rentrons ensuite nous coucher tôt chez “Hemingway’s-by-the-sea”.

Conclusion sur Victoria, ville magnifique où nous n’avons pas tout vu, il est facile d’y passer 4 nuits-3 jours pour tout visiter. Par contre, c’est hyper-touristique et vous ne devez pas espérer y être seuls, quelles que soient les visites et activités que vous y faites.
Parmi les spécialités de Victoria, nous avons délibérément décidé d’ignorer les tours d’observation des baleines tueuses dans les détroits au large des San Juan Islands (États-Unis), pourtant extrêmement populaires auprès des visiteurs européens pour 2 raisons.

  1. nous avons déjà fait un tour similaire dans les San Juan au départ d’Anacortes, WA en 2010.
  2. nous allons visiter par la suite d’autres sites dans le Nord de la Grande Ile où nous trouverons les mêmes prestations dans un cadre plus détendu.

Samedi 14 Juillet, étape de Victoria à Ucluelet

Quand j’ai conçu ce circuit, j’ai veillé à minimiser les étapes, pour ménager le dos fragile de Michèle, et j’ai cherché le plus possible à passer deux nuits à chaque étape (mais il y a deux exceptions que j’expliquerai).

Comme je ne l’ai pas mentionné précédemment, voici les temps et distances de déplacement pour aller et venir sur l’île de Vancouver. La grande île s’étire sur 500 km au large du continent, et il ne faut pas sous-estimer justement ces temps de route. Cette île se déguste et ne se visite pas au pas de charge.

Jeudi 12 Juillet Richmond - Victoria, Distance routière 90 km - temps de conduite estimé Google 2h, Traversée ferry Tsawassen - Swartz Bay 45 km - durée 3h avec les temps d’attente, d’embarquement et de débarquement (dont 1h40 de croisière), donc 135 km et 5h de voyage.

Samedi 14 Juillet Victoria - Ucluelet, distance parcourue ce jour-là (en fonction du programme des visites) 325 km - temps de conduite Google 5h

Lundi 16 Juillet Ucluelet - Courtenay , distance parcourue ce jour-là (en fonction du programme des visites, dont le Mt Washington) 265 km - temps de conduite Google 3h1/2

Mardi 17 Juillet Courtenay - Port McNeill , distance parcourue ce jour-là (en passant par le parc Strathcona et Telegraph Cove) 320 km - temps de conduite Google 4h

Jeudi 19 Juillet Port McNeill - North Vancouver , distance de route ce jour-là 415 km - temps de conduite Google 5h1/2, Traversée ferry Nanaimo - Horseshoe Bay 55 km - durée 3h1/2 avec les temps d’attente, d’embarquement et de débarquement (dont 2h de croisière), donc 470 km et 9h de voyage.

Donc pour renouer avec la chronologie du voyage, la journée du 14 juillet est l’une des quatre longues étapes liées à la découverte de l’île.
Nous quittons le B&B après le petit déjeuner, c.a.d. vers 9h, et prenons la transcanadienne vers le nord. Compte-tenu du temps chaud et des circonstances, je renonce à toute visite avant d’atteindre le parc provincial Little Qualicum Falls.


Il y a toutefois quelques parkings panoramiques aménagés sur la transcanadienne au nord de Victoria, dans la section de montagne qui s’appelle “Malahat Drive”.

C’est aussi la “Route des Totems” qui traverse toute l’île du Sud au Nord, que nous allons emprunter dans sa quasi-totalité, pour aujourd’hui c’est la section sud entre Victoria et Qualicum Beach. Parvenu à ce point, nous bifurquons sur la route du Pacifique (Hwy 4), plus étroite et plus lente qui traverse des paysages magnifiques jusqu’à la côte Pacifique à l’ouest de l’île.

La rivière Little Qualicum est un torrent aux eaux limpides qui se fraye un chemin vers la côte orientale à travers des gorges de granite qu’elle franchit par une succession rapprochée de cascades. Un petit parc provincial protège la section la plus pittoresque de ces chutes, dans une belle forêt claire de pins Douglas.

Un sentier en boucle descend par des escaliers vers les chutes inférieures puis remonte sur la rive opposée vers les chutes supérieures avant de revenir vers le parking. Le tout demande une heure et d’être en bonne forme. J’ai fait ce chemin escarpé seul.





La fraîcheur des cascades ne suffit pas à compenser la chaleur ambiante qui gâche amplement le plaisir de la randonnée. C’est pourtant une bien belle rivière et ses eaux de couleur aigue-marine sont superbes.

Après cette visite nous poursuivons la route vers Port Alberni, la seule ville située à mi-chemin de la traversée de l’île.
Bien qu’elle se trouve au centre de l’île, Port Alberni est un port de mer car un profond fjord s’enfonce sur la côte Pacifique jusqu’à elle. C’est une petite ville tranquille de bûcherons qui n’a pas encore vraiment amorcé sa métamorphose en destination touristique en dépit des atouts des environs. Il faut dire que l’exploitation forestière intensive et le tourisme ne font pas bon ménage, et les résidents regardent encore les visiteurs d’un oeil suspicieux. C’est pourtant là que nous prendrons un “breakfast” lunch tardif sur le Harbour Quay.

Chemin faisant, nous avons observé avec consternation les embouteillages de parking dans la traversée du parc provincial MacMillan au lieu-dit “Cathedral Grove”. Nous ne nous sommes donc pas arrêtés et je me promets de m’y rendre le plus tôt possible Lundi quand je referai la traversée de l’île dans l’autre sens en espérant avoir un peu moins de monde sur le chemin du retour un lundi et plutôt dans la matinée.

La suite de la route est magnifique, mais très sinueuse et lente, avec beaucoup de trafic en ce week-end de juillet chaud et ensoleillé (il fait +32°C à Port Alberni). De plus il y a des travaux dans la descente de la Kennedy Hill qui sont susceptibles de ralentir le trafic. Nous parvenons finalement à l’intersection de la Hwy 4 qui se poursuit vers Tofino et de la route qui s’embranche vers l’ouest à destination d’Ucluelet en fin d’après-midi. Nous nous arrêtons au centre d’orientation du parc national Pacific Rim qui se trouve au carrefour pour recueillir les informations utiles à notre visite de Dimanche auprès des rangers du parc et des volontaires qui assurent la promotion des villes de Tofino et Ucluelet pour le compte de la province. Ensuite, nous gagnons le B&B Moon & Sixpence pour une étape de 2 nuits.
Après avoir posé nos affaires dans la chambre et échangé avec notre hôtesse en lui demandant le service du breakfast pour 07h30 le lendemain, nous allons dîner en ville (ce n’est pas exactement à côté), puis, allons admirer les lumières dorées du soir à la pointe d’Amphitrite sur le Wild Pacific Trail.






Notre premier contact avec Ucluelet est très positif, température adoucie par l’océan (enfin, près de 10°C de moins que dans l’intérieur des terres), luminosité, ville tranquille et détendue où on peut stationner gratuitement.
Quand nous retournons au gîte, nous croisons un couple de voyageurs lyonnais avec lesquels nous entamons une conversation sympathique dans le salon en mezzanine. Nous refaisons le monde, nous lamentons sur l’Amérique de Trump, et échangeons nos impressions de voyages et nos “bons tuyaux” et mises en gardes pour ce que nous avons déjà vu. Ils ont visité le Pacific Rim ce Samedi, nous le ferons demain Dimanche, ils vont ensuite faite la route Lundi en direction de Victoria (avec une étape à Chemainus), nous en venons… J’apprends ainsi qu’ils ont pris une prune à Tofino pour avoir dépassé le temps de stationnement payant de 15’. C’est assez scandaleux, et je raye mentalement Tofino de la liste de mes visites en l’écoutant. De toute façons, nous avons réservé par Internet un tour aux baleines à Ucluelet Dimanche de 15h à 18h, donc Tofino serait de trop dans le planning.

Fin de journée. Je profite encore de ce message pour vous mettre en garde contre le B&B Moon & Sixpence, C’est un séjour totalement inadapté à une période chaude, faute de climatisation et de ventilation de ses chambres en étage, son salon en mezzanine est une véritable serre tropicale avec ses larges baies vitrées. La chambre est assez minimaliste et la salle de bain riquiqui. Il n’y avait pas de shampooing et une affichette demandait de ne pas utiliser la chasse d’eau après 22h, c’est c… Censuré!
Ceci dit, il est difficile de se loger dans le secteur, l’offre n’est pas pléthorique et donc onéreuse, car la demande ne cesse d’augmenter. Tofino est déjà très chère et très snobe, alors maintenant, les visiteurs de la classe moyenne se rabattent sur Ucluelet, qui explose…
Nous nous couchons tard (22h) pour la première fois du voyage, le décalage horaire est absorbé, il est temps de profiter un peu plus des soirées (bien sages toutefois à nos âges).

A suivre…

Dimanche 15 Juillet : Pacific Rim

On en va pas se mentir, je ne vais pas me mettre à jouer au “Footix”, la finale de la coupe du monde ne nous retiendra pas devant un poste de TV, car c’est le jour du parc national, Pacific Rim, une visite espérée depuis longtemps et qui me rattache au plaisir de la découverte du parc national Olympic en 2009, juste un peu plus au sud.

La réserve de parc national du Canada Pacific Rim se compose de trois unités, le West Coast Trail au sud n’est accessible par aucune route et est réservée aux randonneurs au long cours. Notre visite arrive donc bien trop tard dans notre vie… Snif
Les Broken Group Islands sont au centre du Barklay Sound, juste en face d’Ucluelet, nous les découvrirons l’après-midi lors de notre excursion aux baleines en bateau.
Long Beach est à l’ouest entre Ucluelet et Tofino. Desservie par la route Hwy 4, c’est l’un des parcs les plus fréquentés du Canada. Nos amis lyonnais m’ont dit avoir eu des difficultés de stationnement Samedi, donc nous quittons le B&B à 8:30 après les avoir salué pour éviter ces mêmes difficultés. On commence par gagner au plus vite Radar Hill à l’ouest pour les panoramas. Nous y sommes à 09:00. C’est grandiose.



Le panorama vers le nord et l’ouest ouvre sur les montagnes du centre de l’île et le Clayoquot Sound, réserve de biosphère Unesco adjacente au parc national.
Vers le sud-est, on peut voir le paysage de Long Beach à contrejour.

Ensuite, nous allons sur la plage elle-même qui est déjà investie par les surfeurs.


Nous y restons un bon moment avant de continuer vers le sentier de découverte de la forêt pluviale. Un sentier tout en escaliers traverse un terrain très accidenté au milieu d’une forêt pluviale tempérée de toute beauté. Réussir ce parcours est déjà un exploit pour nous, et nous en sortons tout fiers et émerveillés comme nous l’avions déjà été en 2009 dans la forêt de Hoh des Olympiques.


C’est le domaine du grand corbeau (que l’on entend très fort mais que je n’arrive pas à photographier), créateur du monde pour les tribus indiennes Salish de la côte.
Retour ensuite sur la plage de Wickanninish et visite du centre d’accueil Kwisitis qui met en valeur les cultures des premières nations.





Après le pique-nique, nous avons encore le temps d’aller admirer Florencia Bay avant de rejoindre le centre d’accueil du carrefour, il est 14:00, grand temps d’aller sur Ucluelet pour arriver assez en avance chez Jamie’s en vue du tour en bateau.

Pour les premières nations qui vivent toujours autour, Ucluelet est un “port sûr”, une rade ouverte vers le sud-est qui offre un abri face aux fureurs de l’Océan Pacifique. Mais ce dimanche, le temps est radieux, et la mer très calme. Idéal pour un tour d’observation des baleines.
L’embarcation de Jamie’s est un bateau métallique de 15-20 places avec toilettes et de puissants moteurs qui permettent de se déplacer très rapidement sur zone.
La sortie du port est déjà un spectacle, les paysages sont magnifiques.



Le bateau accélère ensuite pour aller à l’entrée de la baie Barklay observer des récifs sur lesquels se prélasse une colonie de lions de mer.

Ensuite, il s’engage dans le détail de l’archipel Broken Group, une centaine d’îles et d’îlots de toute taille dont certains offrent des plages abritées qui font le bonheur des kayakistes de mer.







Ensuite, le bateau part plus au large dans la baie pour nous permettre d’admirer une grosse baleine à bosse.


Cette dernière, dont le bateau ne s’approche jamais à moins de 400 mètres, semble d’humeur joyeuse et se lance dans un ballet effréné de sauts et de roulades qui semble ne jamais s’arrêter. Quelle chance ! (je sais que je suis un photographe nul pour les animaux, je n’ai déjà pas un appareil adapté, et je tremble comme une feuille quand je zoome…)



Mais comme l’heure tourne et que nous devons rentrer au port pour 18:00, nous la quittons à regret vers 17:30 après un spectacle qui a duré plus de 30’. Nous rentrons quand la lumière commence à dorer les rochers à l’entrée du port.

Nous terminons la journée d’excellente humeur chez Hank’s et son “untraditional BBQ” où je déguste des BBQ ribs dans le style du Deep South (sorry folks, mais je crois avoir déjà mentionné que je ne suis pas fan des produits de la mer) avant de rentrer mijoter au B&B.

La journée de visite du Pacific Rim a été l’un des temps forts de ce voyage, elle a tenu ses promesses. demain Lundi, on repasse sur la côte orientale.
Si nous avions pu rester une nuit de plus, nous serions sans doute allés à Tofino pour faire un tour dans le Clayoquot Sound, sans doute plutôt pour observer les ours noirs et les aigles plutôt que les baleines grises qui peuplent ces eaux. Pacific Rim est un “must do” du voyage dans l’ouest de la Colombie Britannique, mais n’espérez surtout pas être seuls à en profiter au mois de Juillet. cependant, en vous levant assez tôt comme nous, vous n’aurez aucun problème de parking et aurez presque l’impression d’être seuls au monde sur l’immense plage longue ou dans la forêt primaire.

A suivre…

Lundi 16 Juillet : étape entre Ucluelet et Courtenay

Pour cette quatrième journée dans l’île, nous sortons des sentiers battus. Après avoir pris le petit déjeuner à 07:30, nous quittons rapidement le gîte vers 08:00 pour tenter de rejoindre au plus vite le Cathedral Grove avant qu’il y ait trop de monde. Ceci dit, “au plus vite” n’est pas vite, car il faut toujours plus de 2 heures pour parcourir les 100 km qui séparent Ucluelet de Port Alberni où nous faisons tout de même une pause café. On arrive donc au Cathedral Grove vers 11:00, et l’endroit est déjà surpeuplé de visiteurs, mais nous trouvons de justesse une place pour notre petite Toyota Corolla à côté d’un gros camping car.



Nous parcourons la boucle orientale du sentier de découverte, un sentier facile et accessible qui nous permet d’admirer The Big Tree", un Douglas de 76 mètres de haut, 9m de circonférence, qui pousse là depuis la fin du 12e siècle. C’est en effet une très belle forêt, différente de la forêt pluviale de la côte, plus clairsemée, les essences ne sont pas les mêmes, ici le Sapin Douglas est roi. Cela me rappelle la forêt de Sol Duc dans les Olympiques.


Cette essence au tronc très droit est indigène dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord. Il a été baptisé du nom du botaniste écossais qui a décrit pour la première fois cette espèce sur l’île de Vancouver en Colombie Britannique en 1791 (date à laquelle cette île ne portait pas encore ce nom). Cet arbre a fait la fortune des colons britanniques qui en ont tiré quantités de mats de navire, pour le malheur de l’espèce, dont les sujets anciens ont manqué disparaître sauf en de rares bosquets comme celui-ci, qui est aujourd’hui protégé dans le périmètre du parc provincial McMillan.

Après cette belle visite, nous reprenons la route pour aller pique-niquer vers midi dans le parc Little Qualicum Falls voisin.
Nous reprenons ensuite la route jusqu’à la côte est, où nous tournons vers le nord en direction de Courtenay. Comme il n’est pas trop tard, je décide de monter au Mont Washington qui surplombe Courtenay. Cette grosse colline culmine à 1590 mètres d’altitude. On y accède par une route en forte pente de 20 km depuis l’autoroute où elle s’embranche. Mt Washington est la seule station de ski de la grande île. Elle est donc équipée d’un télésiège qui permet d’accéder au sommet aussi en été. Celui-ci ouvre des panoramas à 360° :

En direction du sud, on voit la station, puis le Forbidden Plateau et les montagnes centrales qui sont protégées dans le périmètre du Parc provincial Strathcona.

Ce parc est très vaste, il se prolonge vers le sud-ouest. Au loin, on aperçoit le Golden Hinde, point culminant de l’île à 2,200 mètres d’altitude. La neige persiste sur les sommets du massif.

Vers le nord, on voit les basses terres de la Comox Valley qui bordent la mer intérieure des Georgia Straits qui séparent l’île du continent. En direction du nord, cette mer est barrée par un archipel que franchit un détroit dénommé Johnstone Strait. Les sommets enneigés des Coast Ranges qui barrent l’horizon se trouvent sur le continent. Un oeil de lynx est nécessaire pour apercevoir la pyramide blanche du Mt Waddington, point culminant de la province à 4020 m d’altitude (hors champ à gauche de la photo précédente).

A l’est, on voit toujours la Comox Valley avec la petite ville de Courtenay, les Georgia Straits et la Sunshine Coast au-delà sur le continent. Les Coast Ranges enneigées constituent toujours la ligne d’horizon dans cette direction.
Après cette excursion, il est temps de redescendre sur Courtenay, faire le “check-in” au Travelodge et faire la lessive à la “guest coin laundry”.
Mauvaise surprise au Travelodge : la chambre est poussiéreuse et le frigo sent le moisi. C’est vraiment un motel de chaîne à l’américaine minable comme on en a déjà fréquenté beaucoup aux USA… Avec une température de 32°C à l’ombre, on se croirait presque dans le Sud-Ouest, quelque part dans un trou paumé de l’Arizona ou de la Californie. Mais faut bien faire la lessive, n’est-ce pas ? Alors…
Rien d’autre à signaler pour cette journée de transition où nous avons tout de même fait deux belles visites.

Mardi 17 Juillet, étape de Courtenay à Port McNeill

Petit pincement au cœur en débutant cette journée qui tombe au milieu du voyage. L’avantage des motels de chaîne, c’est que le petit dej est servi à partir de 06:00. Nous pouvons donc partir dès 08:00 pour cette étape assez longue tout en montant de nouveau au Mont Washington, cette fois pour marche un peu sur le Centennial Loop Trail du parc provincial Strathcona (accès gratuit).
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Le Centennial loop trail est une boucle accessible de 2,1 km aménagées en planches par des volontaires enthousiastes. Il tourne autour d’une prairie humide et d’étangs qui entrecoupent les forêts de conifère. C’est une balade magnifique qui nous demande plus d’une heure, mais de pur bonheur. La balade débute vers 09:00h.


La beauté des paysages, le calme souverain du lieu et un bon antimoustique, et nous voilà revenus au bon vieux temps de nos visites des parcs naturels tant aimés du Nord-Ouest Pacifique. Beaucoup de nostalgie…



A l’arrière plan au sud-est, on voit le Mt Washington et les pistes de ski qui strient sa forêt.

Cette balade dans l’air frais de la montagne (moins de 20°C) est l’un de mes meilleurs souvenirs du voyage.



En revenant de notre balade, nous nous arrêtons pour bavarder avec les volontaires au centre d’accueil et leur acheter quelques babioles avant de reprendre la route aux alentours de 10:30. Il est temps de faire une longue étape vers le nord-ouest de 260 km jusqu’à Telegraph Cove.
Après la longue descente du Mt Washington, nous empruntons l’autoroute jusqu’à Campbell River où il faut faire le plein avant de s’engager dans une longue section dénuée de tout service de la Hwy 19, 130 km sans essence entre Campbell River et Woss, alors si vous vous aventurez sur ces routes moins fréquentées, “check your gas” avant de poursuivre vers le nord. Nous faisons un arrêt pour un lunch délicieux à Roberts Lake, un endroit perdu à 30 km au nord-ouest de Campbell River.
La Hwy 19 parcourt près de 200 km dans l’intérieur de l’île entre Campbell River et Port McNeill. C’est une bonne route qui n’est principalement empruntée que par des camions de bois et quelques touristes égarés. Il faut deux heures pour traverser ce “désert vert” et parvenir à l’intersection de la petite route de Telegraph Cove sur la droite.
Il faut compter encore une vingtaine de minutes de route pour arriver en ce lieu.



Depuis qu’il a été mis à la mode par le Commandant Cousteau, Telegraph Cove est sorti de l’anonymat et s’est métamorphosé en un hub du tourisme “nature” totalement disproportionné dans la région perdue de North Island où il se situe. C’est un village de cabanes en planches sur pilotis comme la côte Pacifique en compte tant dans une crique minuscule qui donne sur le détroit de Johnstone. L’abondance de faune sauvage qui peuple les eaux du détroit et les forêts environnantes a fait la célébrité du lieu où l’on accourt du monde entier pour observer les cétacés, les aigles à tête blanche, les ours et autres familiers de ces régions nordique.
Mais Telegraph Cove lui-même est victime de son succès, on a la déplaisante surprise d’y trouver un parking payant, il y a beaucoup de monde et on a multiplié les constructions d’hôtels et d’appartements qui défigurent le site.
J’avais initialement prévu d’y séjourné, alléché par les commentaires élogieux des guides Routard, Lovely Planet et autres, mais après avoir lu des avis mitigés sur le Resort sur Tripadvisor, je m’étais rangé à l’avis du Guide Moon qui recommandait plutôt de séjourner dans la ville voisine (moins de 30’ de route) de Port McNeill au Black Bear Resort (att ! pas sur Booking et autres GDS, il faut contacter la propriété directement par courriel).
Nous nous y rendons donc en passant par le port de bois qui jouxte Telegraph Cove.

Ce site rappelle que la grande affaire de North Island, c’est l’exploitation forestière. les grumes sont rassemblées, écorcées et mises à la mer en radeaux qui sont ensuite tractés chaque mardi vers le sud-ouest en direction de régions plus habitées.
Changement complet de météo dans cette région, autant nous étouffions à 32°C dans la Comox Valley la veille, autant nous étions délicieusement bien avec 17°C à Port McNeill. On arrive aux portes du nord, même si c’est encore un tout petit nord (50°40’ de latitude nord seulement, même pas Londres), il flotte dans l’air une ambiance de front pionnier.
je ne peux dire que du bien du Black Bear Resort, enfin un motel confortable, avec une piscine couverte et un jacuzzi délicieux et impeccablement propre dont nous profitons en soirée après un délicieux hamburger pris à la brasserie d’à-côté. La journée du lendemain s’annonce très tranquille après tous ces kilomètres, j’ai décidé de nous mettre en mode repos complet avec un nouveau tour aux baleines…

A suivre.

Mercredi 18 Juillet, excursion d’observation de la faune à Port McNeill

J’ai longtemps hésité sur le programme de notre journée de visite consacrée à North Island. Dans un premier mouvement, j’envisageais de prendre le ferry matinal pour Alert Bay et d’aller visiter le musée de la nation Namgis avant de revenir sur le continent vers midi et aller prendre une excursion d’observation des orques en fin d’après-midi (vers 15h) à Telegraph Cove. Dans ce programme chargé, il fallait se lever tôt, prendre le breakfast à 06:30 et filer au port avant 08:00 pour faire un passage à pied pour Alert Bay, il fallait aussi marcher passablement sur l’île…
J’ai bien cherché des tours combinant voyage culturel et observation de la faune, mais les horaires et leur embarcadère (Alder Bay) imposaient aussi des horaires contraignants. J’ai découvert alors les tours Mackay à Port McNeil, 10h-15h avec un lunch offert, excursion de 5 heures pour observer la faune à bord de l’un de ces grands bateaux en métal, rapides et confortables, équipés de toilettes et beaucoup plus sécuritaires que des zodiaques.
http://www.whaletime.com/
J’ai donc réservé 2 jours à l’avance sur Internet et ce sera notre seule activité touristique de la journée, pour le reste ce sera restau, farniente et jacuzzi, pas de route, le repos total.
La journée commence sous une épaisse grisaille. il fait délicieusement frais, le temps s’éclaircira peu à peu dans l’après-midi.
le tour organisé par Mackay est génial, non seulement il est à des heures confortables, mais de surcroît, l’équipage est vraiment très expert en baleines et la soupe est bonne. Que demander de mieux ?
Nous partons vers l’ouest le matin et nous rencontrons un “pod” d’orques migratrices qui joue indéfiniment dans le détroit aux alentours de Telegraph Cove. Nous les suivons longuement et je réussis à prendre quelques clichés médiocres. le bateau est équipé d’un hydrophone qui permet d’écouter leurs chants. C’est un pur bonheur.



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Arrivé à un certain point, ce sont les orques qui se rapprochent du bateau qui avait jusque là conservé une distance de 200 à 400 mètres des animaux. le pilote met alors son bateau à l’arrêt et coupe le moteur, nous dérivons au grè du courant tandis que les baleines tueuses passent tranquillement sous le bateau. Jamais nous n’en avons vu d’aussi près !
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Il est ensuite temps de laisser les animaux continuer leur migration vers l’ouest et de prendre notre déjeuner. Le pilote décide ensuite de nous conduite plus au nord-est dans les détroits en direction de l’archipel Broughton où l’on rapporte la présence de baleines à bosse. le temps s’est dégagé et le paysage est splendide.


Nous approchons d’une petite île boisée où nous apercevons des nids d’aigles à tête blanche, je parviens à prendre quelques clichés passables de l’animal emblème des Etats-Unis, qui ne s’observe plus aujourd’hui qu’en Colombie Britannique et en Alaska principalement.
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Nous allons admirer par la suite une baleine à bosse que l’équipage reconnait comme étant “Argonaut” un mâle qui fréquente assidûment le secteur en été depuis 2009, surnommé ainsi par un dénommé Jason qui l’a identifié pour la première fois à l’époque. je ne réussis toutefois pas à prendre un cliché correct…
Quand il est 14:00, l’équipage décide de rentrer vers Port McNeill et nous sommes surpris par une autre baleine à bosse qui fonce littéralement vers le navire, dans la panique, tous mes clichés sont flous… Peu importe, cette excursion a été magnifique, encore plus remarquable que celle de Jamie’s à Ucluelet, même si le soleil n’a pas été aussi brillant et si je n’ai pas une seule photo présentable des baleines à bosse.

Sur le chemin du retour, le bateau passe au large d’Alert Bay. Ne pas avoir rendu visite aux indiens Namgis est mon seul regret du voyage, mais pour cela, il nous aurait fallu ajouter une ou deux nuits supplémentaires dans le nord, si possible en gîte sur Cormorant Island même, car la contrainte des horaires du ferry est trop forte autrement, et les traversées trop peu nombreuses pour combiner une excursion dans la même journée qu’une autre activité basée sur la grande île. So long Cormorant Island, peut-être dans une autre vie !


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Nous terminerons la journée avec un dîner gastronomique au Archipelago, un restaurant d’inspiration italienne, très fin, où j’accompagne mes raviolis aux champignons d’un verre de vin de l’Okanagan, plutôt bon au demeurant. je n’avais encore jamais pris le temps de déguster les vins canadiens, honnêtement, ils n’ont pas grand chose à envier à leurs concurrents plus connus de Californie.

jeudi 19 Juillet, étape de Port McNeill à North Vancouver

Comme je l’ai déjà mentionné précédemment, c’est la seule longue journée de route du voyage, il faut redescendre la Hwy 19 tout du long jusqu’au port de Nanaimo (Departure Bay) pour embarquer à bord du ferry pour le continent. J’ai réservé le passage par le ferry de 15:30 et en pratique, nous arrivons sans encombre à 14:15 après avoir quitté Port McNeill vers 08:30, fait un arrêt pour le lunch à Parksville et refait le plein de carburant.

Nous n’avons donc rien visité ce jour-ci, et la croisière de Nanaimo à Horseshoe bay (West Vancouver) sera notre seul “loisir” de la journée. L’approche du continent est magnifique, avec la vue sur la Sunshine Coast au nord,


l’entrée escarpée du Howe Sound,

la vue sur Vancouver à l’Ouest

et le phare de Point Atkinson.

Après avoir débarqué, nous rejoignons notre B&B retiré dans une vallée à l’est de North Vancouver par l’autoroute Transcanadienne et ses bouchons.

Le Riverside B&B est tenu par la famille Sun, d’origine chinoise. C’est magnifiquement décoré et extrêmement propre, il ne manque qu’une table dans la chambre.
C’est à que je découvre que j’ai oublié la multiprise avec l’adaptateur à Port McNeill Shocking !, impossible de retourner le chercher. Nous allons passer la soirée à Burnaby pour trouver des adaptateurs universels que nous trouverons finalement à WalMart. Pour la peine, nous dînons à Burnaby avant de revenir dormir au B&B.

A suivre…

Vendredi 20 Juillet Retour sur Vancouver, 1ere partie

Pour cette deuxième journée de découverte de Vancouver, j’avais laissé le programme en mode “open” ouvert à l’inspiration du moment selon la météo, mais ayant un camp de base sur le North Shore, monter en montagne serait incontournable, mais pas trop tôt pour ne pas voir Vancouver trop à contrejour en contrebas. Alors, je décide de retourner à Chinatown pour visiter la partie payante du Sun-Yat-Sen Classical Chinese Garden. Cette fois, on y va en voiture et on stationne dans un contre commercial (chinois) adjacent.
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L’ensemble du centre culturel chinois et du jardin classique a été offert à la ville de Vancouver pour son centennaire par la Chine Populaire et quand on voit cette place, on peut en effet douter du pays où l’on est s’il n’y avait pas des inscriptions en langue anglaise un peu partout pour nous éviter _ pauvres occidentaux que nous sommes_ d’être complètement désorientés.
Le jardin Sun-Yat-Sen a maintenant 32 ans, mais il a été construit par une équipe d’ouvriers venus de Suzhou placés sous la supervision d’architectes et paysagistes chinois avec des matériaux entièrement amenés de Chine, les tuiles, les tafonis du lac Taihu (rares et très recherchées), les galets, les briques, le mobilier, mais aussi les plantes, les penjings et les carpes kooi.
Le jardin s’inscrit dans un plan carré, conformément à la cosmogonie chinoise qui voit la terre comme un ensemble de carrés emboîtés au centre desquels trône la Chine, l’Empire du Milieu.


Ce jardin a été construit dans le style précis des jardins de lettrés de Suzhou, c’est-à-dire que c’est le jardin privé d’un riche mandarin dont l’agencement paysager évoque la symbolique taoïste, le dualisme du yin et du yang et le raffinement littéraire de son propriétaire qui y reçoit ses invités.

Le tang est la pièce de réception d’apparat où le mandarin reçoit ses hôtes privés, de forme carrée, cette pièce est d’esprit yang, masculine.
Le tang ouvre sur la cour intérieure au centre de laquelle se trouve le ting, le kiosque aux formes courbes d’essence yin, féminine, qui complète et équilibre le tang voisin.

Les bassins sont emplis d’une eau chargée de calcaire volontairement trouble pour créer un type de reflet spécial apprécié des chinois.

Les fenêtres en claustra du mur d’enceinte donnent sur le jardin public adjacent qui prolonge l’espace du jardin classique. Chaque forme de claustra est unique. La mosaïque de galets, de briques et de fragments de porcelaine du sol reproduit par contre un motif répété.

Dans le jardin classique, les éléments du jardin sont disposés de façon à ce que la perspective change à chaque pas. Le Feng Shui préside à la disposition et à l’orientation des éléments du décor. Les rochers aux formes tourmentées se placent du côté du yang, alors que l’eau de l’étang se situe du côté du yin. Les rochers et les penjing (bonsaïs) évoquent des paysages littéraires, les autres plantes du jardin évoquent les vertus de l’homme, le pin est associé à la sagesse (yang), le bambou à la droiture (yang), etc,
Une montagne (artificielle) se dresse au centre de la terre carrée, c’est l’évocation des cinq montagnes sacrées de la Chine.


Le jardin est constitué d’un ensemble de pavillons reliés entre eux par des galeries couvertes. Le jardin d’agrément doit être aussi plaisant à visiter par temps de pluie que par temps ensoleillé. Les tuiles des toits sont façonnées de telle sorte que se forment des rideaux de perles d’eau autour des pavillons quand il pleut (là, je n’ai pas de photo vu qu’il faisait grand soleil).

Situé à l’ouest le pavillon du pont est l’élément central du jardin, il relie le ciel à la terre par sa qualité de pont, il associe le yin et le yang avec sa porte-lune en bois encadrée dans son cadre rectangulaire, il fait communiquer l’est et l’ouest, le jardin public et le jardin privé. Les carpes kooi que l’on voit dans le bassin sont une promesse de longévité et de prospérité pour le maître de céans.

Les bannières calligraphiées suspendues aux murs ou encadrées sont des poèmes ou des aphorismes qui évoquent les émotions littéraires associées aux différents pavillons (désolé, là, je ne sais pas traduire).


Dans le jardin chinois, la “porte de lune” ménage la transition d’une scène à une autre… ???Aucune idée...
Il semble que mes élèves soient dissipés et aient cessé de suivre la leçon… Nananère !Siffler
Bon, j’abrège… AngeOK, je sors...

Ce n’est pas un voyage en Chine, mais l’illusion est parfaite, et on passe facilement 1 à 2 heures dans ce jardin minuscule où l’on peut boire un thé au jasmin avant de passer à la boutique souvenir (juste à la sortie…).

Notre petit tour privé à Chinatown se termine par un tour de deux blocs à la recherche d’une banque pour tirer un peu de cash.


Bien qu’il ne constitue que l’un des nombreux quartiers chinois du Grand Vancouver, et pas le plus important, ce district historique est resté dans son jus de la Belle Epoque.

Après cette visite sublime, nous partons pour le North Shore, prenons la pause lunch quelque part dans North Van après être sorti de l’autoroute pour fuir les embouteillages et avoir été dérouté par des travaux. De là, nous tentons notre chance au Lighthouse Park à West Van.


Il y a de beaux sentiers de forêt comme ici le Valley Trail où l’on voit de beaux oiseaux pas farouches…

Mais c’est trop escarpée, Michèle est fatiguée, alors après avoir discutée avec une sympathique américaine, “réfugiée” au Canada mais toujours militante activiste anti-Trump, nous allons finalement à Grouse Mountain. Je paie 3 heures de stationnement et c’est parti pour un tour sur les hauteurs de Vancouver.

A suivre dans mon prochain message…

Vendredi 20 Juillet (la suite) : Grouse Mountain

En trois heures, la visite de Grouse Mountain s’apparente à un marathon :


Achat des tickets, téléphérique pour la montée, randonnée jusqu’au départ du télésiège, télésiège, marche jusqu’à l’éolienne Eye of the Wind, visite de l’éolienne à 1250 mètres d’altitude pour voir les montagnes au nord.

Ensuite, redescente vers le télésiège, télésiège, marche jusqu’au téléphérique, téléphérique, et voilà, 2h30 sont passées en un clin d’oeil et sans mollir. Conclusion, je recommande de ne pas radiner et de payer le parking à la journée ($10 contre $8) pour se donner du temps et profiter un peu plus du sommet, comme par exemple, faire de la tyrolienne

ou encore assister au show des bûcherons…

Naturellement, on monte à Grouse Mountain quand il fait beau…
Car ce qu’il ne faut pas manquer, c’est le panorama vers le sud :

Sur l’image précédente, on voit le fjord du Burrard Inlet (le port de Vancouver) au pied de la Grouse Mountain. On ne voit pas le centre de la ville, mais des centres périphériques du Greater Vancouver, Burnaby (le plus proche), Metrotown (le plus gros) et New Westminster (le plus petit et le plus éloigné, sur les rives du Fraser River. A l’hrizon, les collines, ce sont les îles San Juan aux USA.
Le panorama sur le centre de Vancouver se dévoile plutôt depuis la station supérieure du téléphérique.

Le grand terrain dégagé à l’arrière plan, c’est l’aéroport. Le vaste parc Stanley apparaît à droite du Downtown et sa concentration de tours. Par ailleurs, on remarque que le port est encore très industriel.
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Peu de métropoles peuvent se targuer d’avoir un observatoire naturel tel que Grouse Mountain. Malheureusement, c’est cher. Les fauchés se contenteront d’emprunter la route de Cypress Mountain en fin d’après-midi où de beaux panoramas sont aménagés dans les virages en épingle à cheveux (Cypress Bowl), c’est gratuit.
Les visiteurs combinent le plus souvent la visite de Grouse Mountain avec celle du Capilano Suspension Bridge. https://www.capbridge.com/
Michèle étant sujette au vertige, nous avons soigneusement évité cette attraction.
Après cette belle visite, nous sommes rentrés dîner d’un poulet à la portugaise près du gîte, le Barcelos à Dollarton, je recommande http://barceloscanada.ca/.

Fin d’une belle seconde journée de découverte de Vancouver. Avec l’équivalent de deux grandes journées de visite déjà faite en 2016 (UBC Museum of Anthropology, North Pacific Cannery, tour en bateau dans le port et Fort Langley), nous avons donc consacré quatre journées très denses pour découvrir quelques unes des principales attractions du Grand Vancouver, et il reste encore beaucoup à voir, beaucoup à faire sachant que nous n’avons visité qu’un seul musée. Je recommande donc un séjour de 6 nuits, 5 jours complets pour la découverte du Grand Vancouver.
Juillet est le meilleurs mois (le plus ensoleillé), mais nous avons eu un temps couvert en 2016, très ensoleillé en 2018, allonger la durée du séjour permet d’augmenter ses chances d’avoir du soleil pour pratiquer des activités de plein air.

Pour tous ceux qui veulent plus d’infos et un guide de voyage sur le Grand Vancouver, suivez le guide : https://roadtrippin2015.blogspot.com/20 … ouver.html

A suivre…

Merci d’avoir poursuivi ! c’est un plaisir de vous suivre !!

Bonjour, ça m’a fait plaisir !

Samedi 21 Juillet : from Sea to Sky

Lors de la préparation de ce voyage, la découverte de Whistler et de la région traversée par la route de la mer au ciel (Sea-to-Sky Hwy) figurait en bonne place sur la liste de mes priorités.
Sur le papier, les distances ne sont pas bien grandes : 120 km de vancouver à Whistler, 1h30 de temps de conduite quand le trafic est fluide. beaucoup de visiteurs en concluent donc qu’il suffit de faire une excursion à la journée… Grossière erreur !
En réalité, cette région demande au moins deux journées complète de visite sans compter les activités de plein air (canotage, kayak, escalade, VTT, randonnée, etc…) et il est préférable de séjourner au moins 2 nuits sur place. La question est donc : où dormir ?
Les mordus d’activités de plein air séjournent à Whistler, au cœur de l’action. Les autres peuvent être intéressés par Squamish. Plus centrale que Whistler, la petite ville portuaire et industrielle est moins chère et plus relax. C’est donc ce que j’ai choisi de faire : une étape de 70 km entre North Vancouver et Squamish (sans rire !) où j’ai réservé deux nuits au Sandman Hotel.
J’ai choisi Squamish pour la concentration d’attraction de la destination d’une part, et aussi pour le fait que c’est en pratique à mi-chemin de Vancouver et de Whistler sans être aussi onéreux que Whistler.

Je vais dire un dernier mot sur le Riverfront B&B de North Vancouver avant de décrire la journée. j’ai déjà mentionné la beauté et la propreté de la propriété. Mais le talon d’Achille, c’est le breakfast, qui n’est pas servi avant 08h30. Les clients n’ont pas le choix, M. Sun leur prépare un repas à menu unique, et on sent que le full breakfast à l’anglaise n’est pas une tradition familiale. Pour le dernier déjeuner, nous avons droit à un sandwich au jambon et à la moutarde douce et à des haricots rouges. Michèle hallucine. Elle demande s’il n’y a pas de yoghurts ? Non, pas de laitage, ni même de toasts au beurre d’ailleurs, elle devra se rabattre sur une banane et ne touchera pas au “breakfast” proposé. La veille, cela s’était un peu mieux passé, avec une omelette aux légumes, même si cela avait un goût désagréablement épicé. Pas de pain non plus. C’est très déroutant. Comme je l’ai écrit sur le commentaire que j’ai laissé chez Booking.com, intermédiaire par lequel j’avais déniché ce gîte, pour ce qui est du petit déjeuner, il vaut mieux avoir l’esprit ouvert et accepter de goûter ce que l’on vous propose, ce n’est certainement pas un petit déjeuner “continental”, et pas davantage un “full breakfast” à l’américaine, c’est… différent, et plutôt déroutant.
Cette dernière expérience m’a définitivement convaincu de ne PLUS JAMAIS fréquenter de B&B dans les provinces anglophones du Canada sauf s’ils sont tenus par des canadiens francophones. Comme il est question que l’on reparte en Ontario pour visiter Ottawa, Toronto et les chutes du Niagara en Avril prochain, je vais restreindre mes choix d’hébergement aux hôtels pour pouvoir manger quelque chose de comestible au petit-déjeuner. Oops...

Revenons au récit de la journée. Nous prenons donc la route vers 09:00 après le “délicieux” petit-déjeuner que notre hôte nous a concocté, et entrons sur les bouchons de l’autoroute Transcanadienne. Le trafic est intense sur l’autoroute en cette fin de semaine car des hordes de “weekenders” quittent Vancouver pour aller à Whistler ou prendre le ferry à Horseshoe Bay en direction soit de la Sunshine Coast, soit de la Grande Ile via Nanaimo. Le temps s’annonce beau, donc c’est le moment idéal pour aller en montagne.
Passé l’intersection de la Transcanadienne à Horseshoe Bay, l’autoroute Sea-to-Sky (BC-99) sinue à flanc de montagne le long du fjord du Howe Sound, les paysages sont magnifiques, mais il est impossible de s’arrêter dans ce sens et surtout de tourner à gauche, car il y a des carrefours avec tourne à gauche mais le trafic est si dense et les locaux conduisent si mal et si dangereusement (zéro respect des limitations de vitesse, les “Rogers” ne connaissent qu’une seule position, le pied à la planche), qu’il serait ensuite impossible de se réinsérer dans le flot pour remonter vers le nord. La route n’est pas aménagée à 4 voies avec terre-plein central tout du long, il reste des sections à 2 voies à double sens, et cela crée des bouchons quand la voie se rétrécit.
Au bout d’une heure, nous arrivons finalement à Britannia Beach vers 10:00, premier arrêt pour visiter la mine de cuivre.
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Aperçu du Fjord Howe depuis le village de Britannia Beach.


l’énorme bâtiment des mines Britannia protège l’entrée principale de ce qui a été la plus grande exploitation de cuivre de l’empire britannique dans les années 1920-1950.

La visite de Britannia Mine est très instructive, très bien faite et très longue. On y emprunte un petit train après avoir coiffé un casque et on a droit à quelques démonstrations classiques. Pour ceux qui ont déjà visités des mines, vous n’apprendrez pas grand chose de neuf de la visite guidée de la mine, mais c’est parfait pour les enfants. Il y a aussi un musée très riche, de magnifiques machines et un film de présentation très bien fait (en anglais). Un auvent permet de faire de l’orpaillage à l’ombre tant qu’il n’est pas pris d’assaut par un groupe scolaire venu d’un centre aéré de Vancouver avec un autocar rempli de petits chinois. En arrivant à 10:00, nous avons un ticket pour la visite souterraine de 11:00, et nous repartons finalement vers 12:00 après avoir court-circuité la fin de la visite guidée dès que l’on ait été sorti des tunnels, pour éviter de piétiner davantage et d’attraper mal au dos.
Nous reprenons la route vers le nord (on tourne à droite), et c’est déjà acrobatique en dépit de la limitation de vitesse à 60 km/h dans la traversée du patelin ! Chez les “Rogers”, le passage aux mesures métriques, qui remonte quand même à 1979, ne semble toujours pas compris, d’autant que les voisins Yankees continuent à semer la confusion des mesures impériales. Ils doivent encore confondre les km avec des miles, donc 60 mi/h = 96 km/h, tout s’explique !
30’ plus tard, nous arrivons à la Sea-to-Sky gondola de Squamish. Une attraction toute neuve qui a été inaugurée en 2014.
On y reste 2h30 de 13:00 à 15:30, l’occasion de monter à la station supérieure admirer le panorama du Howe Sound en premier,

puis d’emprunter la passerelle suspendue,

qui conduit à un autre point de vue sur le fjord,

et de prendre un lunch à la cafeteria.
Après le déjeuner, je parcours les 1,6 km du Panorama Trail qui conduit à une autre plateforme d’observation qui surplombe le site de Squamish et son fameux “Stawamus Chief”, un monolithe de granite apprécié des adeptes de la varappe.


Nous redescendons ensuite par le télécabine. qui donne aussi de belles vues sur Squamish, son port et le delta du fleuve Squamish qui se jette dans le fjord Howe et lui donne sa couleur bleu turquoise en raison de sa charge en sédiments d’origine glaciaire.

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On observe que le commerce du bois est l’activité principale du port de Squamish.
Le ciel s’est ennuagé sans prévenir et la température a agréablement baissé.
Au terme de cette belle visite, je décide de monter plus au nord visiter le parc provincial Brandywine Falls avant de revenir sur Squamish. L’idée est de gagner du temps sur les visites du lendemain.
Les Brandywine Falls ont été baptisée dit-on par des explorateurs qui y ont jeté une bouteille de whisky et une de vin (je suppose qu’ils avaient d’abord vidé les flacons avant de les jeter).

Il s’agit d’une très belle chute qui franchit en un seul jet de 70 mètres le rebord d’une ancienne coulée basaltique qui révèle le violent passé géologique de la région. En effet, toute cette partie de la chaîne côtière est dominée par la silhouette menaçante du Mont Garibaldi (alt. 2680 m) qui surplombe Squamish.

Bien qu’il n’ait plus connu d’éruption depuis au moins 10,000 ans, les géologues ne le considèrent encore que comme un volcan endormi, car l’activité sismique fréquente indique que la chambre magmatique sous-jacente est encore active.
Après la visite des chutes Brandywine, nous redescendons vers le sud sans manquer de faire un arrêt au panorama de Tantalus Lookout (sur la droite en circulant du nord vers le sud, il est interdit de tourner à gauche quand on circule du sud au nord).

La chaîne des monts Tantalus se trouve à l’ouest de la vallée Squamish. Ces montagnes encore enneigées ne culminent pourtant qu’à 2600 mètres d’altitude.

L’après-midi, le panorama est à contrejour.
Une fois revenus sur Squamish en fin d’après midi, le ciel s’est de nouveau dégagé. Nous allons admirer les Shannon Falls, qui dévalent les parois granitiques du fjord à Squamish sur 335 mètres.

Elles ne sont déjà plus très en eau, car la sécheresse sévit déjà depuis 2 semaines, mais le site reste tout de même très beau.


Orienté plein ouest au pied d’une paroi presque verticale, il faut visiter ce site l’après-midi pour éviter d’être dans l’ombre de la montagne.
Les Shannon Falls sont juste à côté du Stawamus Chief.

L’érosion glaciaire a dégagé une paroi de granite presque verticale de 700 mètres au-dessus de Squamish. Cette falaise attire les randonneurs (qui passent par l’arrière du monolithe) et les grimpeurs qui s’attaquent à la face ouest la plus vertigineuse.

La proximité immédiate du Mt Garibaldi, protégé dans les limites d’un parc provincial, du Stawamus Chief, de la Tantalus Range (autre parc provincial) et d’autres attractions plus mineures comme les Shannon Falls et la Sea-to-Sky Gondola sont en train de métamorphoser la ville de bûcherons en un hub touristique destiné aux véritables amateurs de nature. Il règne dans le centre-ville une ambiance écolo-bobo branchée qui séduit les routards fatigués que nous sommes et a aussi ravi les rédacteurs du guide Lovely Planet.
Cette ambiance est magnifiquement résumée au Zephyr Cafe où nous prendrons nos deux dîners du Samedi et du Dimanche. http://www.zephyrcafe.ca/
On y sert une cuisine bio, locavore (dans la mesure du possible), vegan pour qui le souhaite (mais ce n’est pas imposé), et on y honnit les multinationales de l’agroalimentaire. C’est bon, diététique et innovant, tout ce qu’on aime. Un petit coup de cœur pour le Zephyr Cafe et son staff jeune et très décontracté. J'adore !
Une fois restaurés de ce bon repas, nous allons à l’hôtel Sandman après un dernier salut à la silhouette imposante du “Chief”
.

Bilan de cette première journée “Sea-to-Sky”, une région magique, qui donne très envie de poursuivre vers l’intérieur le lendemain.

A suivre donc…

Dimanche 22 Juillet, Whistler et les chaînes côtières

L’hôtel Sandman est très confortable, mais le petit-dej est de type “industriel”, préférable tout de même à mes yeux aux inventions improbables de Mr Sun… MDR
Nous sommes prêts vers 09:00 pour partir vers Whistler où nous arrivons au bout de 45’ de route sans problème.
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La station de Whistler a une sale réputation auprès des routards. Il faut reconnaître que c’est un concentré de Megève, Courchevel, Gstaadt et St Moritz regroupé dans un seul paquet cadeau. C’est un nid de richards et de snobinards où se pratiquent des prix exorbitants, surtout depuis le coup de pub des JO d’hiver de 2010. Mais on s’en fout, et on ne vient pas pour zoner dans la station, mais pour monter en altitude par le télécabine de la Whistler Mountain.
On découvre que le télésiège Excalibur qui monte à la Blackcomb Mountain est arrêté, car il va être remplacé par une nouvelle télécabine qui entrera en service au mois de Novembre. Par contre, une toute nouvelle passerelle suspendue est ouverte depuis peu au public au sommet de la Whistler Mountain (altitude 2,180 m) et une passerelle est en cours de construction au “top of the world” pour donner une “west view” en direction des monts Tantalus. Les travaux ne sont pas encore terminés, mais on peut déjà emprunter la passerelle.
Pour ce qui est de la Blackcomb Mountain, il est encore possible d’y aller par le remarquable téléphérique “Peak-to-Peak” qui connecte les deux domaines skiables de Whistler depuis 2008.
On fait la queue pour acheter nos laissez-passer et on grimpe illico dans une cabine que l’on partage avec un jeune couple de Québécois installés à Whistler et passionnés de montagne. A 10:30 on est arrivé à la station supérieure (Roundhouse Lodge) à 1,830 mètres d’altitude, la station de Whistler étant à 680 mètres d’altitude seulement.



Comme on peut le voir sur la photo précédente, le VTT est la grande affaire de Whistler en saison d’été, mais on y pratique aussi la randonnée en montagne. Pour cela, il faut redescendre par un sentier de 0,5 km en pente moyenne de 10% pour rejoindre le pied du télésiège “Peak Express” qui permet de grimper au sommet de la Whistler Mountain.

Les névés persistent sur les pentes de la montagne, mais le sommet rocheux est totalement dégagé. Les visiteurs sont en tenue estivale, même si le fond de l’air est frais, 18°C à 11:00, mais déjà 27°C au village en bas et 32°C à Squamish au bord de la mer, car c’est une journée caniculaire.

On se presse pour se faire tirer le portrait sous le grand Inukshuk qui a été édifié au sommet. Cette construction de tradition Inuit est en vogue à Whistler depuis que cette silhouette a été choisie pour faire le logo des J.O. de 2010.
D’autres gens se lancent sur les pistes de ski reconverties en sentier qui redescendent en spirale jusqu’au Roundhouse Lodge.

D’autres grimpent sur les rochers pour prendre des photos du panorama.


Vers le sud, on voit le massif montagneux du parc Garibaldi, avec le sommet caractéristique du Mont Garibaldi (au-dessus du lac) et celle encore plus reconnaissable d’un autre volcan, éteint celui-là, dont l’érosion a dégagé les cendres du cône pour faire ressortir le culot de lave compact de la cheminée, surnommée “Black Tusk” (à droite sur la photo).

Donc, gros plan sur le Garibaldi,

gros-plan sur le Black Tusk (avec la Tantalus range en toile de fond sur la droite).
Pour regarder vers l’ouest, il est tentant d’aller sur la passerelle qui brinquebale au-dessus du vide entre deux arêtes rocheuses.

Même s’il n’est pas encore possible d’accéder à la plateforme d’observation, on voit très bien au nord-ouest la station de Whistler au fond dans la vallée eu en arrière plans, les montagnes des Coast Ranges.
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je suis monté seul au Mt Whistler à cause de la forte pente du sentier entre le Roundhouse Lodge et le télésiège, donc je ne m’attarde pas plus que cela sur la passerelle branlante et je redescend par le télésiège.

On voit sur cette image que le Roundhouse Lodge est un complexe bâti déjà imposant.
Après être descendu de la montagne sans effort, il est temps de transpirer un grand coup en remontant vers le lodge. C’est l’occasion de faire mine de s’intéresser à la flore alpine, histoire de ralentir le pas et de ne pas paraître trop essoufflé au regard des autres visiteurs pour sauver les apparences… Chaud
Les bruyères sont en fleur… lol
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Oh, les premiers lupins commencent à éclore ! Hihi

Parvenu en haut, il est encore temps de faire quelques gros plans des sommets dentelés du Tantalus Range pour retrouver son souffle avant de retrouver Michèle au restaurant pour le lunch… Oops...

Après cette excursion en solo qui m’a pris environ une heure et après nous être restaurés, il est déjà 13:00h.


Je prends encore quelques images de la station et je découvre qu’il y a un autre Inukshuk sous la terrasse du restaurant. En face, les pentes striées de pistes de Blackcomb Mountain nous font de l’œil.
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Nous nous rendons au Peak-to-Peak Gondola et entreprenons la vertigineuse traversée de la vallée qui sépare les deux montagnes.

La station supérieure de l’ancien télésiège Excalibur (et future télécabine) est occupé par un autre restaurant, le Rendez Vous Lodge.

La Blackcomb Mountain culmine à 2,435 mètres d’altitude au-dessus de nous.

Blackcomb mountain est un site recommandée pour les randonneurs, mais nous sommes trop fatigués pour cela, on se contente donc du lodge et des panoramas vers le nord entre le Mt Currie à droite (alt. 2,540 m) et le Mt Ipsoot à gauche (alt. 2,580 m).
Whistler occupe une ligne de partage des eaux entre le bassin versant du fleuve Squamish au sud et celui de la Lillooet River au nord. Les glaciers y ont creusé des lacs, dont le lac vert, bien visible au nord de la station, et le lac Alta de couleur bleue à l’ouest (hors champ sur cette image).

La station a été construite de manière compacte et de façon à séparer les circulations piétonnes et automobiles. Le parking est onéreux, et si j’ai choisi d’arriver le plus tôt possible, c’est aussi pour stationner dans le lot 1, le plus près du village (il y a 5 lots étagés de haut en bas, le lot 5 est très loin de la station du télécabine).
Blackcomb Mountain est le site de départ de tours en hélicoptère pour les clients les plus fortunés.
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Pour ma part, je me contente de les regarder décoller.

Télécabines et télésièges charrient vététistes, randonneurs et simples promeneurs comme nous en été, mais ils ont été principalement construits pour les besoins du ski, comme en témoigne le dense réseau de pistes qui cisaillent les versants boisés de la montagne comme des cicatrices.

Il faut venir en été pour mesurer à quel point le ski défigure la montagne. Les étangs bâchés pour alimenter les canons à neige en eau témoignent de la fragilité de cette industrie très lucrative, mais vulnérable au changement climatique.
En été, les pistes de VTT sont d’autres cicatrices disgracieuses infligées aux versants des montagnes. Mais sans ces activités destructrices, les promeneurs comme nous ne pourraient plus monter à 1850 mètres d’altitude et admirer le panorama en sirotant un café chaud depuis le confort d’une terrasse. ???
Alors, je me console en pensant que la planète se débarrassera prochainement de la peste qu’est l’espèce humaine. Elle a déjà la fièvre, mais l’extinction devra sans doute attendre encore un à deux siècles, après quoi les écosystèmes se régénèreront et de nouvelles espèces apparaîtront comme c’est déjà arrivé dans la longue histoire de la planète après les grandes extinctions du Permien et de la jonction K/T par exemple. J’espère qu’en tout cas, des crétins dangereux comme “The Donald” ne vont pas hâter les événements et que je serai retourné à la poussière universelle depuis longtemps lorsque le dernier être humain disparaîtra de la face d’un monde désertique et surchauffé. Hors sujet
Trèfle de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un carré de luzerne. Après ces divagations pseudo-philosophiques, nous reprenons les télécabines l’un après l’autre pour revenir à la station où nous sommes aux alentours de 14:00h.
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Nous retournons à la voiture, et j’ai le plaisir de constater que les parkings supérieurs sont complets et les nouveaux arrivants refoulés vers les lots 4 et 5. Nous ne quittons pas Whistler tout de suite, mais passons au centre culturel Squamish-Lil’wat https://slcc.ca/.
https://lh3.googleusercontent.com/VL2cu … 00-h600-no
Nous ne prenons pas le temps de visiter le musée, qui a l’air fort beau, nous venons pour la boutique souvenir qui est magnifique pour acheter des souvenirs à offrir à la famille et les amis au pays.
En effet, j’ai en tête de poursuivre nos exploration au nord de Whistler et de pousser vers les parcs provinciaux Nairn Falls, proche de Pemberton, 30 km (30’) au nord de Whistler, et Joffre Lakes situé 33 km (45’) plus à l’est.
Nous quittons donc Whistler vers 14:30, et ne faisons qu’un bref arrêt photo au bord du lac vert aux eaux couleur de jade.


Manifestement, Whistler n’est pas dédiée qu’aux plaisirs de la montagne en été, c’est aussi un hot spot de loisirs nautiques, ici du ski nautique sur le lac vert. Il faut reconnaître que le thermomètre flirte avec les +30°C, ce qui est une chaleur exceptionnelle pour Whistler (mais ne le sera sans doute plus à l’avenir).
La route BC-99 continue au nord de Whistler en descendant en direction de Pemberton, au fond d’une vallée agricole sise à 200 mètres d’altitude seulement. Le torrent aux eaux turquoise qui descend de Whistler dévale donc à vive allure et son cours est barré de quelques chutes creusées dans des couches de laves anciennes et très dures.
Le parc provincial Nairn Falls se trouve sur la droite de la route quand on circule du sud vers le nord.

Un sentier en encorbellement au-dessus du torrent remonte sur 1,5 km pour rejoindre le site des chutes. Avant de vous engager sur le sentier, deux panneaux vous avertissent de porter des chaussures solides et d’être très vigilants par temps de pluie, les rochers sont glissants et les risques de chute réels avec un résultat potentiellement mortel comme on le découvre au bout du chemin…
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Michèle m’attend au parking. Il me faut près d’une demi-heure pour arriver au site des chutes, où l’on se retrouve sur un gros rocher dénudé. Des barrières protègent des abîmes qui s’ouvrent sous nos pieds, et il est bien indiqué de rester à l’intérieur des grillage, une recommandation qu’aura sans doute outrepassé la pauvre Aisha Lo-Anna dont la plaque funéraire a été fixée au grillage… Snif

En dehors des précautions qu’il convient donc de prendre, les chutes Nairn sont très belles, je les ai préféré aux Little Qualicum Falls qui sont nettement moins spectaculaires.



Dommage qu’il fasse aussi chaud ! Chaud
Après cette visite qui demande donc environ 1 heure, nous avons encore le temps de pousser jusqu’au Lower Joffre Lake.
La route descend jusqu’à la petite ville “cow-boy” de Pemberton, qui constitue certainement une autre alternative à Whistler pour se loger décemment et à un prix raisonnable dans la région. De-là, elle traverse une réserve indienne. Il faut rouler doucement, la route est étroite et sinueuse, il y a même une zone 30… On arrive au bord du Lac Lillooet avant d’entreprendre la montée du col le plus escarpé que j’ai jamais rencontré au Canada. la route grimpe 350 mètres de dénivelé vertical en seulement 3 km avec 3 épingles à cheveux, donc avec une pente moyenne de 12 %. cette pente explique que la route n’est pas ouverte en toutes saisons. Ensuite on continue à grimper fortement jusqu’au Lower Joffre Lake à 1,240 mètres d’altitude, 10 km plus loin (pente moyenne de 7 %). La route se poursuit encore en amont en direction de l’est, le sommet du col n’est plus très loin, et au-delà, la route dessert le Duffey Lake, puis arrive à rejoindre les rives du fleuve Fraser à Lillooet, 68 km au nord-est des lacs Joffre, plus d’une heure de route encore.
le parc provincial des Joffre Lakes est le plus photogénique du Lower Mainland, et le favori des vancouverois. Il y a foule quand nous arrivons vers 16:45h. Le ranger nous autorise à stationner dans la mesure où nous ne venons pas randonner (il est trop tard) mais simplement admirer le lac inférieur.
Une courte marche en sous-bois nous conduit vers un point de vue aussi beau que celui du Lac Emerald dans le parc national Yoho.




On est fasciné par les eaux aux couleurs de jade sombre ou d’émeraude, la couleur des joncs dorés, le glacier suspendu sous le Mt Matier au sud (alt. 2,785 m). Nous ne sommes pas seuls toutefois, où touristes chinois et italiens communient dans l’essai de photo “de charme” face à ce décor grandiose.
C’est un long détour pour venir ici depuis Squamish, mais je ne le regrette pas, c’est superbe. Nous nous arrachons à la fascination des eaux vertes, et nous reprenons la route vers le sud aux alentours de 17:00. Arrêt à la station service de Pemberton pour refaire le plein de carburant vers 17:30, ensuite, il nous faut 1h15 pour revenir sur Squamish dîner au Zephyr Cafe.
Bilan de la journée, c’est une seconde apothéose de ce voyage après le Pacific Rim, une journée aussi marquante si j’en juge par le nombre de clichés que j’ai pris. Après la mer, la montagne ! Il faut venir à Whistler, et tant pis pour la station de ski et son caractère très commercial, la montagne vous subjugue et nous oubliez la futilité des vanités humaines face à ces paysages démesurés. Et tout cela, on ne peut PAS le faire avec une excursion d’une seule journée au départ de Vancouver. Rien que ce dimanche, nous avons parcouru 244 km aller-retour entre Squamish et les Lacs Joffre, 4 heures de temps de conduite sans compter les petits détours. la journée a donc été particulièrement bien remplie avec une excursion de 10 heures en tout.
Au terme de cette journée, nous sommes comblés, notre avion est programmé pour décoller de Vancouver Mardi à 10:45, il ne nous reste donc plus qu’une seule journée de visite et j’ai prévu un hôtel proche de l’aéroport à Richmond pour la nuit de lundi à mardi. Le voyage touche à sa fin, mais j’ai encore prévu quelques visites surprise pour cette dernière journée…

A suivre…

Lundi 23 Juillet, dernier acte, retour sur Vancouver

Comme je l’ai déjà signalé, je n’aime pas faire traîner la narration de mes carnets de voyage, ensuite je tourne la page et je passe à autre chose.
Donc nous voilà arrivé à la dernière journée de visite, étape de Squamish à Richmond pour loger aux portes de l’aéroport, avec un vol pour Montréal prévu Mardi à 10:45, je tiens à avoir rendu la voiture de location et à être à l’aérogare à 08;30 au plus tard.
Pour le programme des visites pour la journée de lundi, c’est un peu la roue libre. J’avais vaguement prévu des parcs à Vancouver, Queen Elizabeth Park et le jardin botanique Van Dusen, mais la canicule s’aggrave, et j’annulerai finalement ces deux activités quand je découvrirai qu’il fait déjà 26°C à 10h au parc Queen Liz.
Mais n’anticipons pas. On commence par déjeuner et faire check-out au Sandman de Squamish avant de prendre la Sea-to-Sky Hwy vers le sud. C’est l’occasion d’un arrêt photo au parc provincial Porteau Cove qui se trouve dorénavant sur la droite, donc ne pose pas de problème pour reprendre la route. On s’arrête aussi sur divers parkings “panoramiques” de bord de route, mais en dehors d’un totem Squamish, je ne suis pas emballé par les points-de-vue.


Par contre, Porteau Cove est un très beau site.


Nous y sommes vers 09h30. Ensuite, nous rejoignons Vancouver et son trafic. Arrivé au parc Queeen Elizabeth vers 10h30, le thermomètre me dissuade de sortir de la voiture.
J’avais repéré le temple de l’International Buddhist Society à Richmond et j’avais vaguement l’intention de le visiter et éventuellement d’y déjeuner dans leur restau végétarien.
On arrive vers 11h15 seulement tellement la circulation est difficile à Vancouver.

Le dépaysement est total. le temple est construit sur le modèle d’une cité interdite miniature. Nous achetons nos bâtonnets d’encens pour faire nos dévotions au Bouddha et gagner des bénédictions (on ne sait jamais… Aucune idée...).

Le grand sanctuaire est destiné au culte du bouddha historique.

Le petit sanctuaire en contrebas est dédié à la boddhisatva Avalokitesvara (en sanskrit) que les chinois baptisent Guan Yin, la déesse de la miséricorde symbolisée par ses mille bras.

Il y a d’autres autels dédiés à d’autres saints du panthéon bouddhique Mahayana qui domine en Chine.

J’aime bien l’architecture chinoise traditionnelle, même s’il faut reconnaître que la surcharge décorative et les couleurs criardes évoquent un certain art baroque un peu décadent.

Malgré tout, l’ensemble ne manque pas de charme en comparaison d’autres temples bouddhiques qui se disputent les faveurs des fidèles chinois de Richmond (nous ne nous y arrêtons pas).

Le temple a aussi un petit jardin à l’extérieur.

L’accueil est très poli, mais ce n’est pas un parc d’attraction, mais bien un lieu de culte destiné aux croyants, et nous ne nous attardons pas. Je renonce à y déjeuner, Je ne veut pas passer pour un voyeur…
D’ailleurs Richmond est connue pour concentrer toutes les religions du monde. Avec son alignement d’églises évangéliques, de temples brahmanes, de centre culturel sikh et musulman chiite et de temples bouddhistes de diverses obédiences, la route 5 est baptisée “Highway to Heavens” avec par exemple, le monastère Thrangu de culte bouddhiste tibétain (fermé au public à l’heure de notre passage).

Nous approchons de midi et la chaleur devient difficilement supportable. Que faire ? Eureka ! il faut nous réfugier dans le cinéma IMAX du Science Centre de Vancouver ! On “file” (façon de parler vu le trafic) jusqu’au centre de science où l’on trouve même par chance la dernière place de parking. Il est 12h40 et la séance “beautiful planet” est à 13h, super !

Le paysage de Vancouver s’offre à nous depuis la digue, on voit le BC stadium et le quartier Yaletown.
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Nous quittons le Science Centre vers 14:00 et reprenons la route du sud. Nous arrivons au centre commercial Richmond Center où nous nous dirigeons vers les parkings en terrasse pour aller déjeuner-dîner dans la “Dining Terrace”. Cet énorme “food court” est un concentré de toutes les traditions culinaires de l’Asie au milieu desquelles est perdu un unique comptoir “grec” qui vend des brochettes (souvlaki). c’est donc tout naturellement vers celui-ci que nous nous dirigeons pour émousser le tranchant de notre appétit avant de terminer sur une note sucrée au stand de crêpes-dessert à la française tenu… par de jeunes chinois (ils ne s’en tirent pas si mal, même si c’est en réalité une franchise d’une multinationale yankee).
Il est 15:30, temps de s’enregistrer au Ramada Airport de Richmond afin de réorganiser les valises en mode “avion”.
Après une nuit anticipée, nous déjeunons à l’ouverture de la salle de déjeuner (6h30) après avoir déjà chargé les bagages dans le coffre, puis départ pour compléter le plein d’essence dans une station, et dépôt de la voiture au stand des loueurs à 08:00 à l’aéroport. On découvre à l’enregistrement des bagages qu’il avait été superflu de se hâter pour arriver, car le vol est retardé à 11h50. heureusement que nous avons une longue correspondance à Montréal, donc pas de stress, le voyage retour, ce n’est que de la patience et une nuit blanche.
Mercredi 25, 11;00, nous arrivons au terminal CDG-3 dans une chaleur de cloportes. Décidément, la planète a la fièvre cet été. Fin du voyage, et nous sommes heureux car comme l’Ulysse de Du Bellay nous sommes revenus vivre le reste de notre âge dans la douceur ligérienne (enfin presque… Chaud).

Le récit de notre court périple se termine ici : à votre disposition pour en jaser et répondre aux quelques questions que vous pourriez vous poser.

Je vous embrasse tous et vous souhaite de beaux voyages. Coucou

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bonjour, pour des seniors plus très en forme, vous avez sacrément la pêche. Mon doudou et moi sommes déjà catalogués seniors par la société (bientôt 56 ans !) . j’ai survolé votre carnet de voyage mais je vais m’empresser de m’y plonger dès que j’aurais fini de mettre le mien sur la … Normandie, avant de partir au Japon !!!. j’ai créé un blog à destination des seniors https://www.mamiepattyvoyage.fr car j’ai remarqué que les blogs de voyages, souvent réalisés par des plus jeunes, étaient quelquefois très idylliques et ne reflétaient pas forcément la réalité du terrain pour des gens qui prenaient de la bouteille. j’en parle d’expérience, avec lâge et les désagréments des pb de santé, il faut savoir où on pose ses valises à roulettes hi hi . quel âge avez-vous ? en tout cas super retour de votre voyage, je vais me dépêcher de tout lire.

Mamie Patty

Bonjour JMarco45,

Bravo ! Votre carnet figure parmi les gagnants de notre concours Carnets de voyage de l’été 2018. Vous pouvez découvrir les autres gagnants ici.

Vous pouvez également retrouver ce carnet, et bien d’autres, dans notre rubrique Carnets de voyage.

Merci pour votre participation et à bientôt sur nos forums !

Sabine de Routard.com

Génial… je prépare notre voyage en juin juillet 2019 et, franchement, vous me simplifiez bigrement la vie!!! Tout est parfait: détails, photos(oui, oui, pour avoir essayé de viser des baleines en Gaspésie, vos photos sont chouettes), et surtout humour… Bravo et 10/10 au final!
Un énorme merci au nom de tous

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