Un road-trip de 3 semaines à la découverte des Etats-Unis du sud

Forum États-Unis

Après les grandes villes de la côte Est (New York et Boston), nous voulions découvrir des endroits plus reculés. Un road trip de 4000 km sur les routes du sud des États-Unis nous a conduit de Miami à Austin en passant par les Everglades, la côte Ouest de la Floride, la Nouvelle-Orléans, la Louisiane, le parc national de Big Bend et le Texas. Un séjour de 3 semaines à la découverte d’une Amérique profonde où les touristes occidentaux sont très rares et les clichés vivaces.

Découvrez notre récit de voyage ci-dessous, que vous pouvez retrouver en intégralité sur notre blog : Foxies on the Road

FLORIDE : Étape 1, le Parc National des Everglades

À peine arrivés à Miami, nous avons filé vers le Parc National des Everglades au sud de la Floride. En quelques kilomètres seulement, on quitte les banlieues riches et les golfs pour se retrouver au milieu des marais et de la forêt tropicale. La rupture est radicale.

Le parc se divise en différentes zones. Shark Valley ne déroge pas aux règles d’urbanismes américaines avec ses chemins bitumés et ses pontons en bois mais il permet de voir des hérons et de nombreux alligators qui se prélassent sur les bas-côtés. Il y a beaucoup moins de monde en fin de journée et l’accès n’est alors plus payant. C’est le circuit de l’Ahinga trail que nous avons préféré car il reste un peu sauvage et moins fréquenté. En plus des bébés alligators, nous y avons vu des tortues et l’Ahinga, un oiseau du coin qui étend ses ailes pour les faire sécher au soleil.

En janvier le soleil se couche tôt et nous arrivons aux camping à la nuit tombée. Les emplacements se composent systématiquement d’une table de pique-nique et d’un foyer pour le feu dont les touristes américains raffolent pour célébrer leur héritage de pionniers du grand Ouest. Les emplacements sont plus grands qu’en France (une nécessité pour y mettre l’énorme pick-up et souvent un gigantesque camping-car). En revanche les sanitaires sont la plupart du temps très rustiques et il faut pourtant compter 20 dollars par nuit. On glisse quelques billets dans une boîte à lettre en partant. Au camping de Monument Lake, nous avons été réveillé par un magnifique lever de soleil avec le lac couvert de brume. Instant magique de couleurs et de quiétude.

Nous avons véritablement pu explorer les marais lors d’une balade en canoë à Gulf Coast. Moins chère, moins bruyante et surtout moins intrusive pour notre environnement que les fameux Air Boat, une excursion en canoë nous a emmené à la découverte d’une rivière qui serpente au milieu, et même sous les mangroves. On s’est pris pour des explorateurs et malgré les nuées de moustiques et on a vraiment adoré!

Les deux jours ont été un peu courts et une journée supplémentaire nous aurait permis de profiter des visites proposées par les Rangers à la découverte de la faune et de la flore. Pensez à vous renseigner la veille.

FLORIDE : Étape 2, The Keys

Après notre découverte des Everglades, on a continué au sud, vraiment au sud, en direction de The Keys. The Keys est un archipel longiligne à la pointe de la Floride relié par une route et de nombreux ponts qui se termine à Key West, la dernière île à quelques kilomètres seulement de Cuba.

La route est longue et la circulation dense. On hallucine de croiser des camping-cars de 15 mètres de long qui tractent parfois même un 4X4! Des camions de forains qui sont appelés des RV pour Recreative Vehicule.

Avec la boîte automatique, le régulateur de vitesse et le comportement incroyablement courtois des américains – ce sera le cas pendant 4000 km – le trajet passe vite d’autant que la vue est impressionnante. On admire la mer turquoise, les palmiers et les pélicans qui tournoient des deux côtés de la route.

Après le calme des Everglades, l’agitation de Key West contraste, en particulier le soir. Ça se bouscule pour le coucher de soleil même s’il sera gâché ce soir là par les nuages. Il a fallu s’armer de patience pour garer la voiture gratuitement et le camping est hors de prix. Notre tente de rando minuscule est vraiment ridicule entre 2 RVs dont les climatiseurs ronronneront toute la nuit. Et à partir de 5h30, ce sont les poules pseudo sauvages de Key West qui nous réveilleront finalement.

Nous n’avons pas pu échapper à la Key Lime Pie (tarte au citron locale) qui ne nous a pas particulièrement emballée. La tarte s’est même fait voler la vedette par un énorme iguane venu nous saluer en terrasse. Assez flippant.

La charme de Key West réside surtout dans ses anciennes maisons en bois colorés encore nombreuses dans le centre historique. La lumière du matin les illuminent joliment. L’ambiance nous a plu et on recommande de faire le détour.

FLORIDE : Étape 3, Naples et la côte ouest

Ne pouvant pas aller plus au sud, nous avons fait demi-tour et la suite de notre périple vers le nord a conduit à Naples sur la côte Ouest de la Floride. Maisons immenses, voitures de luxe européennes, trottoirs nickels bordés de pelouses impeccables, les lotissements qui bordent la mer illustrent admirablement à quoi peut ressembler une banlieue huppée des États-Unis. Très impressionnant. On fait un rapide saut à la plage mais l’océan pacifique est froid et on se contente d’observer les pélicans qui pêchent.

En remontant la côte Ouest en direction d’Orlando, nous avons fait une halte au camping de Koreshan State Historic Site. Nous y avons visité le lendemain un ancien village du XX<sup>e</sup> qui a été fondé par une étrange communauté. On nous donne à voir différents baraquements qui illustrent le quotidien des habitants de la secte. Des personnages en costume nous donnent des explications sur les croyances de ces utopistes et leur mode de vie.

Nous avons ensuite rejoint les îles de Captiva et de Sanibel qui constituent des espaces protégés au cœur d’un parc national. Aux États-Unis, cela signifie une autoroute pour y aller, un péage pour y entrer et un parking payant… Grosse déception car les plages n’ont vraiment rien d’exceptionnelles et les chemins ne permettent pas de faire une boucle un peu longue. On sauvera quand même le Lovers Key State Park où de magnifiques oiseaux trouvent refuge.

À défaut de profiter des plages, on a traîné dans les outlets de vêtements du coin et fait quelques courses pendant que la tente séchait sur le capot de la voiture.

On avait déniché avant de partir un camping gratuit dans les environs. La confirmation de la réservation nous donnait le code du cadenas de la grille. Une fois ouvert, nous avons roulé quelques minutes dans la nuit sur une piste sombre avant de finalement tomber sur une clairière où quelques campeurs étaient déjà installés autour d’un feu de bois. Super expérience avant de rendre la voiture à Orlando, sans prendre le temps de visiter, et sauter dans l’avion pour la Nouvelle-Orléans.

LOUISIANE : Etape 4, la Nouvelle-Orléans

Choc thermique en arrivant à la Nouvelle-Orléans : à peine 2 degrés et la pluie en continu pendant la première journée. On a bien tenté une sortie culturelle mais le Confederate Memorial Hall museum avait l’air bien poussiéreux, il y avait trop monde au musée de la seconde guerre mondiale et le musée d’art contemporain était en inter expos. Finalement on s’est mis à l’abri chez Welty, un deli sympa fréquenté par des habitués*.* On recommande vivement notre hebergement à la Nouvelle Orléans, l’auberge NOLA, une auberge de jeunesse super bien équipée et avec un personnel au petit soin.

La pluie ayant cessée, on attaque l’exploration des environs dès 7h30 du mat’ malgré le froid persistant. La ville nous a vraiment emballé avec des quartiers au caractère bien identifiés.

Dans le Garden District, on profite du calme d’un quartier résidentiel assez huppé. Les gros chênes qui bordent les rues forment une jolie voûte. On retrouve les terrasses en bois devant les façades sur lesquelles se balancent tranquillement des balançoires ou des rocking chairs. Le perron est souvent agrémenté d’un lampadaire dans lequel vacille une petite flamme, vestige du luxe qu’apportait les becs de gaz dans les foyers. L’extérieur des maisons commencent à se couvrir de guirlandes et colliers aux couleurs de Mardi Gras. On finit sur Magazine Street avec ces quelques adresses déco – coffee shop – concept stores un peu bobo qui se fondent élégamment sous les anciennes arcades en bois. Le quartier se prête bien à une balade en vélo.

De retour dans le coeur historique, on s’offre une pause bien méritée au café du monde, une institution ouverte en permanence et toujours blindée. Les beignets sont bons mais les chocolats chauds n’ont rien d’extraordinaires. Nous nous sommes félicités d’avoir eu une table en quelques minutes lorsque l’on a vu la queue s’étirer devant l’établissement en le quittant!

Le French Quarter, qui n’a rien de français, est très charmant: Rues étroites (pour une ville américaine) et façades à balcon en fer forgé ornées de plantes verte invitent à la déambulation. On croise évidement quelques groupes de jazz sur les trottoirs qui se réchauffent en soufflant dans leur instrument. Des visites guidées sont organisées mais nous ne savons pas ce qu’elles valent.

On s’égare ensuite un peu plus au nord dans le quartier de Treme où vit majoritairement la communauté noire. La misère saute aux yeux et il n’y plus aucun touriste. On déjeune chez Willes Mae’s une adresse qui attire à la fois des habitués du quartier mais aussi des cols blancs et des étudiants. Ambiance typique et sympa mais le poulet frit est vraiment trop gras, sans parler de l’immonde thé glacée ultra sucré.

Après 25 km de marche, on trouve encore la force de retourner dans la Frenchmen street pour découvrir du jazz local en soirée. Pour les bonnes adresses, on vous renvoie vers d’autres blogs plus sensibles à ce style musical et à l’ambiance très animée: nous devions été trop fatigués pour y goûter ce soir-là!

Nous n’avons pas véritablement ressenti les conséquences de l’ouragan Katrina dont les traces se sont peu à peu dissipées. À part peut-être l’ancien parc d’attraction Six Flags, abandonné après la tempête. La vision de ces manèges immobiles et silencieux est fantomatique et donne l’impression d’avoir été déserté la veille. L’accès y est désormais interdit et surtout surveillé…

LOUISIANE : Étape 5, sur le route des plantations

Nous quittons la Nouvelle-Orléans pour la route des plantations qui longe le Mississippi. Nous y découvrons une succession d’anciennes plantations arborées dont la plupart proposent des visites guidées. C’est un bon moyen d’en apprendre plus sur la traite des Noirs et de comparer la manière dont chaque plantation relate l’Histoire.

Première halte rapide à la plantation San Francisco très colorées mais que l’on découvre encerclée de près par une raffinerie de pétrole! Le Mississippi ne ressemble pas du tout à notre imaginaire de Tom Sawyer: le fleuve est bordé d’installations pétrochimiques et de gros Tankers sillonnent ses larges méandres. Drôle de vision que ces paysages sales et fumants.

Nous avons ensuite suivi la visite guidée de la plantation Whitney dont la batisse n’est pas particulièrement belle mais qui met l’accent sur le sort des esclaves dans la plantation. Un point de vue plutôt rare et intéressant mais un peu gâché par le story telling larmoyant à l’américaine.

À suivre, la plantation Laura où nous avons eu la chance d’avoir une visite en français et que pour nous. La maison et le parc sont magnifiques. Le narration est bien menée mais s’intéresse plus à la lignée des propriétaires qu’à leurs esclaves. Whitney et Laura offrent donc deux visites complémentaires.

Attirés par la mer, nous avons fait route dans le bayou pour atteindre Cocodrie. La route serpente interminablement entre les marais et hautes herbes jusqu’à la côte. Pas grand chose à voir en réalité mais nous y avons retrouvé les paysages typiques de la Louisiane avec ses maisons sur pilotis, ses bateaux de pêche qui arbore le drapeaux des Confédérés et ses nombreuses communautés religieuses. Si vous êtes dans les environs, un petit détour au Louisiana Universities Marine Consortium permet de profiter d’une vue panoramique sur le bord de mer et d’en savoir plus sur les ravages de l’exploitation des ressources pétrolières et halieutiques du golf du Mexique.

Les incessants panneaux publicitaires religieux, les maisons délabrées, les supermarchés aux murs aveugles et le vent dans les marais font naître une atmosphère un peu angoissante. Paradoxalement nous avons rencontré des gens très accueillants. Nous avons discuté avec des Cajuns, ces descendants des colons québécois qui parlent encore un peu français. Cet héritage disparaît peu à peu car ils leur étaient interdit de le parler à l’école et l’anglais est depuis longtemps fortement valorisé pour s’intégrer professionnellement. Frank & Joyce à Thibodaux nous ont expliqué mille autre choses passionnantes avant d’ajouter une photo de plus à leur cahier qui immortalise la visite de leurs hôtes depuis plusieurs années.

On ne pourra pas vous dire ce que vaut le camping de Lake Fausse Pointe car il était fermé quand nous sommes arrivés. En revanche, on peut vous dire de ne surtout pas suivre Google Maps qui nous a fait emprunter en pleine nuit une piste rocailleuse pendant plus de 30 minutes qui contourne le lac par l’est. L’accès par le nord est bien meilleur. Certes la distance est un plus longue mais cela vous évitera de foutre en l’air l’alignement de la direction et de devoir changer de voiture le lendemain…

Finalement on atterri au Tech Motel à New Iberia où Rose Bud (78 ans) nous offre un verre, nous raconte sa vie (nous offre un autre verre), nous parle de télé réalité (nous offre un autre verre) avant que notre manque de conviction religieuse ne l’échaude. A moins que ce ne soit à cause de l’excès de vodka!

Breaux-Bridge est plutôt intéressant en particulier pour ses immenses boutiques d’antiquités. On se régale d’une salade fraiche chez Joie de vivre qui propose aussi des concerts live en soirée. Depuis quelques jours nous peinons à faire nos courses alimentaires. Certes les supermarchés ne manquent pas et les linéaires sont surchargés mais les produits sont transformés et rien ne nous fait envie. Les fruits et légumes sont rares et ceux que nous trouvons sont si gros, si ronds et si brillants que cela les rend suspects! Nous avons repéré trois enseignes où nous avons pu trouver un peu de vert: Rouses, HEB et Walmart ( aussi un bon plan pour gratter du wifi). Eviter Wallgreen qui contrairement à ce que suggère son nom ne connait pas les légumes: on nous répond qu’ils ne vendent pas de « table » quand on leur demande s’ils ont des « vegetable »…

On est passé vite à Layette. Juste le temps de goûter un Po’boy, le sandwich aux crevettes des poor boys. En soirée, nous sommes allés boire un verre chez Randol’s une sorte de dancing reconnu pour sa musique live Cajun mais qui était un peu mort un mardi soir. Aux alentours, nous sommes allés faire un petit coucou à Abbeville en hommage à son originale picarde. Pour compléter notre approche historique, nous avons visité l’Acadia Village, une reconstitution d’un village du XIX <sup>e</sup> siècle. Pas trop kitsch et plutôt intéressant.

Mais le meilleur reste sans doute le Lake Martin: des arbres aux énormes racines extérieures plongent dans l’eau recouverte de lentilles d’eau vertes. C’est calme, magnifique et peuplé de nombreux oiseaux. Nous nous sommes contentés de nous promener sur le chemin qui longe la berge Ouest et n’avons pas fait un de ces tours en bateaux.

TEXAS : Étape 6, la traversée du Texas jusqu’au Big Bend National Park

Nous avons découvert le Texas en quittant la Louisiane en direction de Big Bend National Park. On retiendra de larges routes droites. Très droites et bordées de paysages arides. À Houston, nous avons un problème et nous changeons de voiture après une crevaison sans prendre le temps de visiter la ville.

En route pour San Antonio nous avons fait halte un peu par hasard à la crèmerie Blue Bell à Breham. Ce n’est pas la bergerie d’alpage du Vercors mais l’histoire de la fabrique est joliment mise en scène et on regrette de ne pas avoir pu participer à l’une des visites dans l’usine. Mais on trouve toujours de temps pour prendre une boule de glace.

La visite de San Antonio a été assez brève mais nous a laissé une bonne impression. Le centre ville est parcouru par une rivière et la balade piétonne le long des quais est agréable et calme. Elle contraste avec l’agencement habituel des grandes métropoles américaines. Nous avons été moins impressionnés par le Fort Alamo et les récits héroïques des courageux américains encerclés par les vilains mexicains, le tout encore illustré avec les fameuses reconstitutions et acteurs en costume d’époque. Au moment où Trump évoque la construction d’un mur à la frontière mexicaine, cet éclairage historique nous aide à comprendre les tensions communautaires.

Mais ce qui nous a le plus étonné au Texas c’est l’omniprésence de l’industrie du pétrole. Bien sûr, nous n’ignorions rien de cette activité, mais voir les puits de pétrole en action le long des routes à quand même été un choc. Nous avons eu du mauvais temps sur le retour du côté de Fort Stockholm et observer le mouvement lent et répétitif des balanciers rouillés noyés dans le brouillard a quelque chose de sinistre. Nous gardons aussi en tête l’odeur du brut, le va-et- vient des camions citernes et les centres de stockage sur le bord de la route. Le long des villes que nous traversons s’alignent de modestes baraquements qui logent les ouvriers la semaine et qui sont abandonnés le week-end.

A San Angelo, une nuit dans un motel bas de gamme et typique nous permet de barrer une ligne de plus sur la To-Do-List américaine! Nous nous aventurons dans un diner typique chez Pack Saddle BBQ où les Redneck, comme la serveuse se surnomme*,* sont bien contents de recevoir des touristes européens.

Sur la route qui mène à Austin, nous faisons une halte Fredericksburg, petite ville fondée par une colonie allemande qui nous promet les meilleurs choucroutes des USA et nous offre des boutiques de déco au goût douteux… Dans les environs, nous nous arrêtons aussi devant des ranchs isolés dont celui YFZ Ranch occupés par une secte polygame controversée et le X-bar Ranch déserté. Les habitations dans les environs sont en piteux état et l’atmosphère est plutôt morose. Gageons qu’en été et avec l’attrait des rodéos, l’ambiance soit plus agréable.

À Enchanted Rock, nous passons la nuit dans un camping au pied d’une énorme formation rocheuse lisse qui nous a offert un super point de vue au lever du soleil. Magnifique!

Alors que l’on nous avait vendu une ville de hypsters et eco-friendly, nous n’avons pas été sensible au charme d’Austin. Alors certes il y a plus de vélos et de joggers que les autres villes du Texas, certes la Congress Avenue est bordée de jolies boutiques mais cela reste une 2 x 2 voies encombrée de gros pick up! La pluie a contrarié nos déambulations mais nous en avons profité pour visiter une expo d’art contemporain dans un bel espace et pour visiter le musée de la ville qui retrace l’histoire du Lone Star State. Le musée est plutôt bien fait et met en perspective l’évolution de l’activité économique du Texas (coton, élevage, pétrole) avec l’invention du fil barbelé, le rôle des Cow-Boys ou des pistolets aux hormones de croissance pour les bœufs. Aujourd’hui les activités de hautes technologies (Texas Instrument, aérospatiale) et les énergies renouvelables prennent le relais.

Enfin nous avons eu une visite guidée intéressante du Capitole. Nous n’avons pas encore bien compris tout les subtilités du fonctionnement des différentes chambres mais nous en savons un peu plus sur l’histoire de l’État et le fonctionnement fédéral.

TEXAS : Étape 7, le Big Bend National Park

Nous avions inscrit au programme le Parc National de Big Bend. Au Sud-Est du Texas, frontalier du Mexique, la visite nous imposait un sacré détour mais nous voulions faire l’expérience d’un véritable parc américain. Même s’il n’a pas l’ampleur des parcs de la côte Ouest, les paysages justifient les 7 heures de route. Nous y avons passé un peu plus d’une journée (2 nuits) sur place, suffisant à notre avis.

Le parc est un immense désert constitué d’une végétation aride, d’arbustes et de cactus au milieu duquel se dresse une haute chaîne de montagne qui culmine à 2400 m. Nous arrivons à la tombée de la nuit par l’entrée nord depuis Marathon après nous être arrêtés à plusieurs reprises pour profiter du coucher de soleil et voir les daims et des chacals qui nous observent sur le bas-côté.

La réservation des campings est indispensable car ils sont souvent complets. Quant aux free camps sites que nous avions repérés, nous ignorions qu’ils nécessitaient aussi une réservation auprès des Rangers ce qui nous a valu de nous faire sèchement chasser par un campeur peu enclin à partager 15 m² de terrain caillouteux à Grapin hills. Bref, le camping ne s’improvise pas à Big Bend! D’autant que même au camping officiel de Chisos bassins, il n’y pas de douche, l’utilisation de l’eau est limitée et nous n’avons pas réussi à planter les sardines dans le sol!

Une nouvelle fois, nous avons un peu été déçus par les itinéraires de randonnés proposées qui sont, soit très courts, soit des allers / retour frustrants.

A Rio Grande Village, nous avons parcouru au lever du jour le Rio Grande Trail (1,2 km) qui nous offre une vue plongeante sur la rivière frontalière avec le Mexique. Les paysages rappellent le film « Desierto ». Ici ni de mur, ni de Ranger en patrouille. L’accès au parc est quand même contrôlé par une station de police qui prend automatiquement en photo les voitures pour s’assurer que chaque voiture qui rentre dans le parc, en ressort.

En arrivant sur Chisos Bassin, le cœur du parc à 1500 m, nous avons fait la rando classique du Lost Mine trail (7 km, +350 m, 2h30). Le sentier est plutôt fréquentés, exclusivement par des américains. Fidèles descendants des pionniers du grand Ouest, ils sont sur-équipés pour cet itinéraire facile: large chapeau, sifflet, coutelas à la ceinture et bombe lacrimo en cas de face-à-face avec un ours! Le paysages est magnifique et la balade vaut le coup. Dommage qu’il faille redescendre par le même chemin.

Enfin nous avons rapidement fait la rando Chisos bassin (2,4 km, +130 m, 1h) qui est d’un intérêt limité, d’autant que le temps commençait à se gâter.

En plus des randonnées, le parc se découvre aussi en voiture: la belle route permet d’admirer l’étendue du paysage et de varier les points de vue sur les montagnes. Plusieurs spots sont proposés le long de la Ross Maxwell scenic drive mais on vous recommande en particulier le Tuff Canyon et surtout le Selena Cayon: il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans la vase car le sentier qui s’enfonce dans les étroites gorges est très impressionnant.

Il y a une station d’essence à Panther Junction: Soyez prudent car on a eu un petit coup de stress sur la route du retour à guetter la jauge du réservoir.

DERNIERE ETAPE : Retour en Floride et visite de Miami

En arrivant aux US à l’aéroport de Miami il y a 20 jours, nous avions d’abord foncés vers les Everglades sans prendre le temps de visiter la ville. De retour d’Austin, nous y avons consacré les deux derniers jours de notre séjour.

C’est un peu la galère en arrivant à l’aéroport excentré de Fort Lauderdale au nord de Miami car il n’y a pas de transports en commun direct vers le centre puisque tout le monde dispose d’une voiture. Sauf les riches qui prennent éventuellement le taxi et les pauvres qui prennent les bus. Prendre le Bus Route 1 au quai 7 du RDC Car Rental du terminal 1, puis le bus 120 à Aventura Mall. Après 2h30 d’immersion dans la communauté noire, nous arrivons enfin à l’hôtel à Miami Beach… qui n’est pas le bon! Ne pas confondre Sobe Hostel avec Sobe You! SoBe vient de SOuth BEach et désigne le sud de la presqu’île de Miami Beach …et la plupart des commerces par la même occasion.

La ville est très étendue et il est nécessaire de prendre les bus pour partir à la découverte des quartiers qui offrent des visages très différents.

Nous avons commencé par Ocean Drive et son mythique front de mer avec ses immeubles Art Déco. Très touristique et tape-à-l’oeil comme on s’y attendait. Même si certains buildings ne manquent pas de charme, l’agitation en soirée et les prix exorbitants nous ont rapidement fait fuir les lieux. En revanche nous avons apprécié la balade le long de la plage où l’on croise riche bourgeoise et son chien, jogger bodybuildé ou équipe de basket féminin à l’entrainement.

Le centre ville est parcouru par un métro aérien qui, à défaut d’être efficace permet, d’avoir un bel aperçu du quartier des affaires. Alors que Miami Beach est plutôt préservée, l’urbanisation (verticale) est ininterrompue dans downtown et on se prend de vertige à regarder les laveurs de vitre se balancer le long des gratte-ciels.

Nous avons ensuite filé au nord pour rejoindre le quartier de Wynwood Walls. À pied, à l’européenne. Ca été une sacré trotte et surtout sans grand intérêt. À part celui de nous faire prendre conscience qu’à quelques kilomètres du riche centre ville vit une population très pauvre et majoritairement afro-americaine ou haïtienne et on ne sent jamais très l’aise de se promener par là. Et puis radicalement les junkies noirs sont remplacés par les touristes allemandes blanches, les grossistes de chaussures par des coffee shop trendy et les murs taggés par des murs graphés! L’ambiance est plutôt snob et nous n’avons pas été impressionné par les peintures murales. Au loin on entend la mélodie insistante du camion de glace ambulant.

Nous avons continué pour rejoindre Design District qui rassemble de nombreuses galeries et se veut l’épicentre de la création contemporaine avec la Miami Art Fair comme figure de proue. Les attractions sont assez localisées avec pas mal de boutiques de luxe peu intéressantes. Palm Court, une cour chic et arborée de palmiers mérite le détour. L’architecture moderne est très réussie et l’endroit calme et très agréable.

Pas beaucoup de pauses gourmandes à Miami à cause des tarifs élevés mais citons quand même un discret resto haïtien Tap Tap où nous nous sommes régalés en compagnie de voisins chaleureux qui nous ont même fait goûter leurs assiettes pour orienter nos choix. De même on a bien aimé les burgers gargantuesques chez Burger and Beer joint. Un seul regret, quitter le sud des US sans avoir goûter de véritables ribs.

INFOS PRATIQUES : Camper aux Etats - Unis

Aux États-Unis, le camping est assez développé. Nous en avons donc profiter pour faire des économies et découvrir un « mode de vie à l’américaine ».

Deux sites indispensables pour réserver vos emplacements : reserveamerica.com, il recense l’ensemble des campings étatiques et nationaux et freecampsites où une communauté de baroudeurs américains recensent les lieux de campings gratuits (parking pour RV ou terrain pour tente) ainsi que les campings privés. Les lieux sont actualisés par les gens qui commentent, ils y mettent le numéro de téléphone, le site internet (s’il existe) et les coordonnées géographiques. Certains d’entre eux ne sont disponibles que sur réservation préalables et pour d’autres il faut avoir un permis (très utile si vous être américains, un peu moins si vous n’allez passer que quelques semaines sur le continent).

On à testé :

Les campings nationaux dans les National Parks : Flamingo Campground au sud des Everglades; Très confortable avec douche, eau chaude et vue sur la mer. Monument Lake Campground entre Shark Valley et Gulf Coast dans les Everglades. L’un de nos campings préférés lors de notre séjour. Une superbe emplacement au bord d’un lac, en pleine nature avec un rangers et sa femme qui vivent ici dans leur RV à l’année. Un très bon accueil avec en prime un magnifique levé de soleil dans la brume du lac. Seul bémol, pas d’eau chaude ni de douche.

Ces campings ferment généralement à la tombée du jour et sont régis par les rangers. En plus de la nuit de campings généralement entre 15 et 25 $ pour un emplacement, il faut ajouter le prix de l’entrée dans le parc. Mais si vous arrivez après la fermeture « officielle » du parc, les caisses sont fermées.

Les campings étatiques dans les State Parks. Également régis par les rangers, ils fonctionnent sur le même modèle que les parcs nationaux. Nous avons testé le Koreshan Camground. Attention les portes ferment à 20h. Nous sommes arrivés après et nous avons heureusement eu la chance de croiser un rangers qui rentrait chez lui et qui a pu appeler son collègue et le prévenir de notre arrivée. Le camping est placé dans le parc où se trouve le village de l’ancienne secte des Koreshan que nous avons pu visiter gratuitement le lendemain. Comme pour les parcs nationaux : toilettes, douches et eau chaude. Petit plus : l’électricité sur l’emplacement.

Les campings privés. Souvent plus chers (quoique nous avons connus quelques exceptions). Notre nuit la plus chère du séjour, celle à Key West : plus de 60$ pour un emplacement à l’odeur de bête morte à côté d’énormes RVs et du ronronnement de leur climatiseur. Toutefois, après une analyse comparative précise, il s’avère que le Boyd’s Campground avait le meilleur rapport « emplacement/prix » puisqu’il se situe à Key West (l’un des seuls). Bien sûr, à ce prix là, on a le droit au wifi, à l’eau chaude et aux sanitaires bien entretenus.

Les campings gratuits : de simples emplacements avec des toilettes sèches et une arrivée d’eau. Nous avons testés Oak Ridge dans le Hillsborough Wilderness Preserve. Uniquement accessible sur réservation préalable, on vous envoie une confirmation de réservation par mail avec le code d’accès qui vous permettra d’ouvrir l’un des cadenas de la grille. Perdus au milieu de la forêt, nous avons vraiment apprécié ce site où nous avons pu faire du feu gratuitement.

La plupart des campings sont perdus au milieu de la nature avec néanmoins tous le confort nécessaire : table de pique-nique, toilettes en dur, douche avec eau chaude et parfois même électricité. On a vraiment apprécié ce mode d’hébergement un peu plus dépaysant que le motel et au rapport qualité/prix imbattable ! Ça nous a permis de découvrir des endroits que nous n’aurions pas exploré si nous avions été à l’hôtel.


Notre récit vous à plu ?
Retrouvez l’intégralité de nos aventures sur notre blog : Foxies on the Road

Une petite erreur dans ton récit du jour 3 (Naples) : "On fait un rapide saut à la plage mais l’océan pacifique est froid"SAUF que ce n’est pas le Pacifique mais l’Atlantique et le Golfe du Mexique :wink:

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