Koh Phi Phi, une île en mer d'Andaman
Paris bye bye
Un dernier café-croissant au " Paris Bye Bye ", petit bar sans âme coincé entre deux boutiques de souvenirs immondes. La serveuse antillaise qui prend les commandes se dandine sur un air de zouk, indifférente aux engueulades des clients qui se bousculent devant sa caisse. Plus de quarante compagnies aériennes se partagent le terminal 1 de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. À 11 h du matin, on ne trouve qu'un bar ouvert. Décollage prévu à 12 h avec la Malaysia Airlines qui offre trois vols par semaine pour la Thaïlande via Kuala Lumpur.
Douze heures de vol sans histoire, hormis une escale incongrue à Francfort pour cause de grève du service restauration de Roissy. Un repas médiocre vite avalé, un film d'action indigent dont j'ai oublié le nom, puis entre deux somnolences, je m'efforce de suivre le trajet du petit avion pixellisé sur l'écran incrusté dans le dos du fauteuil de mon voisin. Je me réveille au-dessus de l'océan Indien, vitesse 900 km/h, altitude 11 000 m, température extérieure - 48 °C, Goa, puis le survol du golfe du Bengale et de Bangkok que l'écrivain thaïlandais Saneh Sangsuk a surnommé " la capitale mondiale de la libido, la Sodome des temps modernes ", enfin Kuala Lumpur.
L'aéroport international de la capitale malaisienne est un bijou architectural, immaculé et ultra moderne. D'après le résultat d'une enquête auprès d'un panel de passagers voyageant partout dans le monde, au palmarès des meilleurs aéroports du monde, il est classé en deuxième position. De larges baies vitrées donnent sur des jardins tropicaux, rien ne souille le sol reluisant, des fauteuils ergonomiques attendent le passager en transit ; luxe, calme et volupté… Roissy en comparaison paraît miteux.
Texte : Jean-Luc Bitton
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