Irlande, péninsule de Dingle
Gris phoque et rouge fuchsia
N’oubliez pas vos jumelles pour les oiseaux ! Leur observation est particulièrement intéressante sur la péninsule, notamment dans la baie de Smerwick et celle de Brandon. Échassiers, anatidés et migrateurs nichent dans les innombrables rochers et falaises. Le guillemot de Troïl au dos brun pose son œuf unique sur un rocher, en dépit des prédateurs. Le macareux moine vit dans les terriers de lapin des îles Blasket où il montre son gros bec rayé rouge, bleu et jaune. Fulmars, oies cendrées, cormorans, mouettes, craves à bec rouge, huîtriers-pies sur la côte et lagopèdes en montagne ne sont pas en reste. Les phoques gris surfent en mer, tandis que Fungie, le plus joueur des dauphins, s’amuse avec les visiteurs, entre Dingle et les Blasket.
Les terrains acides et tourbeux déterminent les types de bruyères qui recouvrent les landes, du violet au rose le plus délicat, au printemps et à l’automne. Les houppes cotonneuses des linaigrettes s’agitent sous le vent et les chemins s’enfoncent entre des haies pouvant atteindre 2 m de hauteur, où s’entremêlent fuchsias rouges joliment surnommés « les larmes de Dieu », églantiers roses et rhododendrons mauves, à l'état endémique. Genêts d’or, iris jaune des marais et marguerites se repèrent même dans le brouillard, tandis que les jardins des cottages rivalisent d’hortensias bleus et roses jalousement entretenus. La verte Irlande, paradis des golfeurs, est sillonnée par des haies dont les arbustes se parent de dizaines de nuances, du vert émeraude au vert olive le plus foncé.
Texte : Anne-Marie Minvielle
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