Le sud-est de l’Anatolie, l’autre Turquie
Nemrut Dagi, le tombeau d’un roi mégalo
Perchée à plus de 2 000 m, la nécropole du roi Antiochos Ier est sans aucun doute le site le plus touristique de l’Anatolie orientale. En cette fin d’après-midi, nous sommes six visiteurs à attendre le coucher du soleil. C’est dire à quel point l’homo-touristicus est une espèce encore peu introduite dans cette région de Turquie.
Le souverain du petit État de Commagène a eu une idée simple, mais très efficace, pour décourager les pilleurs de tombes. Il s’est fait enterrer en compagnie de ses femmes et de ses filles sous un monticule de cinquante mètres de haut formé de petits cailloux. Depuis deux millénaires, sa sépulture est restée inviolée, car lorsque l’on tente de déplacer une de ces pierres, un éboulement se produit aussitôt. Un stratagème qui doit rendre fous de jalousie les pharaons dont les momies sont aujourd’hui disséminées aux quatre coins du globe.
Au pied de ce tumulus artificiel, on trouve deux terrasses où gisent les statues d’Antiochos Ier et de sa soi-disant famille. Le roi pour le moins imbu de sa personne considérait les dieux du panthéon macédonien et iranien comme ses parents. Un tremblement de terre les a détruits en partie, elles faisaient à l’origine plusieurs mètres de haut. La vision de leur tête qui a survécu au séisme est saisissante et confère à l’endroit une ambiance quasi mystique.
- Introduction
- Nemrut Dagi, le tombeau d’un roi mégalo
- Urfa, sur les traces d’Abraham
- Harran, au pays des termitières
- Zeugma, une cité antique sous les eaux
- Mardin, un musée à ciel ouvert
- Hasankeyf, dernière visite avant engloutissement
- Dyarbakir, plongée dans le bastion kurde
- Akdamar, une église au milieu d’un lac
- Infos pratiques
Texte : Jean-Baptiste Herrera
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