Un rêve de Rajasthan
Jodhpur, à l’ombre de Mehrangarh
L’Inde ne saurait se résumer à ses monuments. Le Rajasthan encore moins. Si Jodhpur est mondialement connu pour son pantalon, qui était au départ le pantalon des joueurs de polo, signalons aussi ces drapés magiques portés par les femmes : les saris. Dans les échoppes du Sardar Bazar, on se déchausse, et on s’assoit sur de petits matelas où le marchand étale ses étoffes avec une fierté qui ravit. Rouge, jaune, vert, bleu, mauve, un vrai feu d’artifice de couleurs, éclatantes, qui explosent dans ces allées poussiéreuses. Et puis il y a ces écharpes, ces châles, ces pashminas qui s’échappent comme des effluves pigmentées. Les femmes s’arrêtent sur un pli, un revers, des passementeries. Les vaches, intouchables, au milieu des routes et des impasses, ont les cornes bleues, jaunes ou vertes ! Et puis il y a les maisons, bleues comme à Jodhpur. Cette couleur repousserait les moustiques, et serait aussi la couleur des brahmanes.
Depuis la forteresse de Mehrangarh, cette vision spectaculaire de ces cubes bleutés nous émeut. Combien de photos prises ? On ne compte plus. Mehrangarh, stop OBLIGATOIRE. De tous les forts et palais croisés, c’est notre préféré. Est-ce dû à l’état des lieux ? Peut-être. Reste qu’entre la Montagne aux Oiseaux et le Palais des Palanquins, on a l’impression de toucher au plus près la vie quotidienne des maharajas. Un garde nous initie au nouage des rubans, on s’incline face à Gangaur, la déesse des femmes, la magie continue… Sur le chemin du retour, Jaswant Thada, petit cénotaphe, une fois de plus très élégant.
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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