Un rêve de Rajasthan
Udaipur, lac et marionnettes
Entre Jodhpur et Udaipur, il faut s’arrêter à Ranakpur pour découvrir l’une des multiples facettes de la religion en Inde, et plus particulièrement le jainisme, religion pacifiste qui rejette l’usage des armes et dont les fidèles ne mangent pas d’animaux. Le temple vaut pour ses sculptures riches et nombreuses (1444 piliers !). Et malgré la profusion de la décoration, aucune sensation d’étouffement. Au contraire, à travers les rais du soleil, on ressent une certaine légèreté. À deux pas, un temple dédié, selon le gardien, au Kama Sutra. C’est vrai que certaines sculptures ne laissent aucun doute…
Changement de paysages en route, avec des plantations de rizières et des norias activées par des bêtes de trait. Et même un arbre : d’étranges fruits noirs le couvrent tout entier. Après vérification, et sourires complices des Indiens, on le confirme : ce sont des milliers de chauve-souris ! Udaipur s’offre enfin, avec l’arrivée heureuse face à son lac. Une partie de la ville est dévolue au tourisme, avec ses marchands du temple. Il faut s’en écarter, partir à la découverte des petites échoppes d’artisans, vendant notamment des jouets pour enfants ou des bangles, ces bracelets en verre scintillants.
Petit tour par le City Palace, qu’on oublie bien vite, en comparaison des précédents. Et puis on grimpe dans les nombreux rooftop restaurants, pour apprécier la vie et la vue du lac, baigné par une lumière laiteuse reposante. Certains se paient même le luxe de partir à sa découverte sur des petits rafiots. D’autres, plus fortunés, ont même réservé au Lake Palace, hôtel de luxe perdu au milieu des eaux. So romantic, mais pas donné non plus.
Petite astuce pour se payer un dîner en tête-à-tête sans vraiment se ruiner : l’Ambrai Restaurant, face au City Palace, de l’autre côté du lac. Venir vers 17 h regarder le soleil se coucher, goûter une Kingfisher, bière blonde à consommer avec modération, en picorant un kashmiri pulao, riz aux fruits secs, un naan à l’ail, un petit poulet tandoori cuit dans un plat en terre, comme le veut la tradition, ou un dal, plat de lentilles, merveilleusement agrémenté d’épices. La cuisine indienne réserve des souvenirs de bouche insoupçonnés. On peut facilement rester plusieurs jours à Udaipur, rien que pour goûter au temps qui passe, dans les ruelles où des artisans proposent leurs compositions, leurs talents de tailleurs ou des petits jouets en bois. Et puis un soir, dernier émerveillement à la Bagore Ki Haveli : marionnettes et danseuses virevoltent rien que pour vous – ou presque – ; on a le droit de rêver encore un peu, non ?
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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