Au Kenya, sur la route des safaris
Amboseli : au pied du Kilimandjaro, le pays des Massaï
En poursuivant la route vers l’ouest et le parc Amboseli, on cahote sur la coulée de lave du volcan Shaitani (« diable » en swahili) : comme un serpent noir, elle forme depuis 200 ans une croûte rocheuse vierge de toute végétation. Au loin, le Kilimandjaro dont on dit qu’il est impossible de le photographier sans nuage. Au pied du plus haut sommet d’Afrique (5 895 mètres), voilà le parc national d’Amboseli, vaste plaine parsemée d’acacias. Savanes, palmeraies, marécages…
Très visité, le plus vieux parc du Kenya, accessible également en avion depuis Mombasa, est le pays des Masaï. Alors que leurs troupeaux déséquilibraient dangereusement l’écosystème en paissant dans la réserve, le gouvernement a dû les écarter ; également à Amboseli, des zones de protection furent créées dans les années 70. La révolte fut immédiate : les Masaï massacrèrent les lions et, profitant de la pagaille, les braconniers exterminèrent les rhinos noirs. Tant et si bien que le gouvernement dû céder : c’est ainsi que ce parc, entre autres régions grignotées par la puissance des Masaïs, est passé de 3 000 à 400 km².
Sur ce terrain plat et dégagé mais à la végétation dense de bosquets de papyrus, de palmiers nains, de roseaux et d’ajoncs, on compte peu de lions ou de guépards mais des hyènes tachetées, des gnous à barbichettes, des buffles et leur cortège d’aigrettes, des zèbres, des gazelles et des éléphants qui s’abreuvent aux petits lacs et marécages alimentés par la fonte des neiges. En dehors de la saison des pluies, le lac est totalement asséché. Et s’il vous arrivait, en pleine saison sèche, d’apercevoir de loin les arbres s’y reflétant, sachez que ce n’est qu’un mirage…
Suspendues aux branches des acacias jaunes aux innombrables vertus médicinales, voilà de drôles des petites ruches façonnées avec des brindilles : ce sont les nids d’oiseaux-tisserands.
Malgré sa beauté, Amboseli est un parc en danger : les éléphants détruisent arbres et bosquets sur leur passage et la montée des eaux alcalines à la surface de la terre beige assèche la végétation en l’empêchant de s’abreuver. Sans compter les phénomènes d’érosion dus au va-et-vient des 4x4 encombrés de touristes, désormais interdits en dehors des pistes.
- Intro
- Culture musulmane, influence british
- Jardin de corail et trafic d’ébène
- Tsavo West, la terre des éléphants rouges
- Amboseli : au pied du Kilimandjaro, le pays des Massaï
- Nakuru, le royaume des rhinos
- Masaï-Mara : les Big Five, la fierté du Kenya
- La plus grande migration de mammifères
- Infos pratiques
Texte : Béatrice Leproux
Mise en ligne :