Le Tyrol du Kitzbüheler : verts alpages et riantes vallées
Le « meilleur des Alpes »
On reste un peu étonné devant cette nature policée où seuls les hauts sommets semblent encore sauvages… Il faut savoir que Kitzbühel est une belle coquette, habituée depuis plus d’un siècle à l’art de séduire. En 1892, Franz Reisch, futur maire, eut l’idée de commander des skis norvégiens, ces « chaussures de neige » de plus de deux mètres de long ! En 1931, le Hahnenkamm devint le cadre de la première compétition de descente à ski. Parmi d’autres champions, Toni Sailer y fit sa renommée…
Sur place, les grandes familles tyroliennes qui travaillaient dur dans ces vallées fermées en hiver, surent se serrer les coudes et transmettre le flambeau. « Mon père a vendu ses dix vaches pour acheter des poneys. Ma mère a restauré la maison. Il ne reste aujourd’hui que 5 % de fermiers », raconte Franz, à la tête d’une ferme équestre de cinquante chevaux de race. Bel exemple de ces familles où les mariages réunissent encore des dizaines de membres, il s’est adapté, comme les autres, à l‘immobilier, à la gestion, voire à l’arrivée russe tant redoutée ailleurs. « Balades en calèches ou en troïkas, c’est pareil ! », plaisante-t-il.
Mais on reste rêveur devant le prix de ces énormes chalets de bois qui peuvent dépasser 15 millions d’euros. Ne montre-t-on pas avec fierté celui du chanteur tyrolien Hansi Hinterseer, enfant et idole du pays ? Devenue l’une des stations les plus huppées d’Autriche, Kitzbühel bénéficie heureusement d’un environnement préservé : le gouvernement protège le paysage, chaque parcelle étant classée suivant son exploitation. La loi sur l’habitat et la construction reste encore fidèle à l’idéal tyrolien.
Texte : Anne-Marie Minvielle
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