La Guadeloupe, les sens en éveil
Saint-John Perse à Pointe-à-Pitre
Samedi matin, le cœur de la ville bat. Les boutiques sont toutes ouvertes, des bateaux de croisière accostent. Coup de cœur pour le centre de Pointe-à-Pitre, la place de l’hôtel de ville et le charme de ses immeubles colorés. Saint-John Perse, l’un des enfants de l’île, vécut à Pointe-à-Pitre. Né en 1887 en Guadeloupe, il exercera ses fonctions de diplomate au Quai d’Orsay, à Paris, dans l’ombre d’Aristide Briand. Il recevra le Prix Nobel de Littérature en 1960. L’île de la Guadeloupe garde les traces de son passage, notamment dans la maison-musée de son enfance, dans la capitale de l’île, au no 54 de la rue Achille-René-Boisneuf, face à la médiathèque. Il ne reste plus que quelques traces de la belle maison créole d’autrefois. Saint-John Perse vécut là jusqu’à la fin de sa douzième année.
Les inconditionnels préfèreront peut-être aller à Saint-Claude découvrir La Joséphine, une autre maison de vacances de la famille, qui reste aujourd’hui une demeure privée. L’inspiration vous gagnera t-elle davantage dans l’autre demeure où vécut l’artiste, Bois-Debout près de Capesterre-Belle-Eau, dans une bananeraie, proche de cette allée majestueuse de palmiers, plantée par un aïeul du poète ? Peut-être est-ce en souvenir de ces lieux que Perse écrivit dans Chanson : « Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste, mais se levant avant le jour et se tenant avec prudence dans le commerce d'un vieil arbre, appuyé du menton à la dernière étoile, il voit au fond du ciel de grandes choses pures qui tournent au plaisir ». En tout cas, Perse continue d’inspirer ses congénères, tant les places et rues qui lui sont dédiées pullulent à travers toute l’île.
Texte : Gavin's Clemente-Ruiz
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