Voyage en Libye
L’émeraude des Garamantes
Nous avons roulé à 100 à l’heure dans l’oued Barjouj avant de gagner la route qui relie Sebha à Ghat à la hauteur de Germa. La petite ville est située non loin des ruines de l’antique Garama, la cité des Garamantes. Peuple mystérieux s’il en est. La période charnière qui sépare la fin du néolithique de l’Antiquité est capitale : elle voit s’installer ici dans le courant du XIIIe siècle avant J.-C. une population nomade utilisant des chevaux, les Garamantes.
Les peintures rupestres de l’Akakus dressent un inventaire exceptionnel de leur mode de vie. On y voit notamment des chevaux attelés et scènes de la vie quotidienne où la femme tient une place prépondérante. Les Garamantes ont bâti des villes en plein désert. À l’époque du Nouvel Empire (entre 1307 et 1070 av. J.-C.) des groupes de guerriers méditerranéens se seraient associés à eux pour combattre Pharaon, alors que le pays était en proie à une terrible sécheresse. Sont-ils les ancêtres des Touaregs d’aujourd’hui ?
Le mystère reste entier qui, de Pierre Benoît et son « Atlantide » à Théodore Monod et son « Émeraude des Garamantes », ont largement contribué à mythifier ces vaillants guerriers. Hérodote en son temps situait leur pays à 30 jours de la Méditerranée et affirmait de surcroît qu’ils avaient bâti des villes sur un sol salé ou jaillissait l’eau douce en plein désert (sans doute les lacs des dawda). La courte visite du musée archéologique de Germa donnera un cadre à cette histoire.
- Intro
- Frontière tuniso-libyenne
- Tripoli, rendez-vous sur la place verte
- Tripoli-médina ou la dolce vità
- Leptis-Magna, la « Rome africaine »
- Cap sur Ghadamès
- Une vie sur deux niveaux
- La montagne des génies
- Quand les Libyens chassaient l’éléphant
- L’émeraude des Garamantes
- Pêcher la crevette dans le Sahara !
- Awbari, des dunes à l’infini
- Sebha, ultima frontera
Texte : Eric Milet
Mise en ligne :