Voyage en Libye
Pêcher la crevette dans le Sahara !
Le Nord-Est de la petite oasis de Tkarkiba, point d’accès dans l’erg awbari, recèle un chapelet de lacs de toute beauté. Véritables oasis de cartes postales, les lacs des dawda tirent leur nom de la présence en leurs eaux d’une crevette microscopique : Artemia salina. Jusque dans les années 1970, date à laquelle Kadhafi entreprit de la reloger dans un nouveau village proche de la route, vivait ici une population pour le moins singulière. Les dawda étaient pauvres et habitaient des huttes de branchage. Ils tiraient leur subsistance d’une activité originale en ces lieux : la pêche à la crevette !
La tradition accordait des vertus curatives ainsi que des effets aphrodisiaques à leur récolte, aussi, les femmes - les seules habilitées à les pêcher - les échangeaient-elles contre du sucre, du thé ou de la farine afin de subvenir à leurs besoins. Nul ne sait si ces dawda, dont les hommes extrayaient le natron qui servait au tannage des peaux, étaient les descendants des fameux Garamantes. Aujourd’hui les lacs d’Oum el-ma (la mère de l’eau en arabe), de Gabrawn ou d’Oum el-hassan comptent parmi les destinations favorites des touristes. Malheureusement leur surfréquentation les transforme inexorablement en déchetterie !
- Intro
- Frontière tuniso-libyenne
- Tripoli, rendez-vous sur la place verte
- Tripoli-médina ou la dolce vità
- Leptis-Magna, la « Rome africaine »
- Cap sur Ghadamès
- Une vie sur deux niveaux
- La montagne des génies
- Quand les Libyens chassaient l’éléphant
- L’émeraude des Garamantes
- Pêcher la crevette dans le Sahara !
- Awbari, des dunes à l’infini
- Sebha, ultima frontera
Texte : Eric Milet
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