Voyage en Libye

Leptis-Magna, la « Rome africaine »

Leptis-Magna, la « Rome africaine »
Eric Milet

Deux petites heures de gentil gymkhana séparent la capitale de l’antique cité. La route longe de belles plages désertes en bordure desquelles fleurissent des palmeraies. Aucun complexe touristique, tant mieux. Le site de Leptis Magna est impressionnant. Fondée par les Phéniciens vers 500 av. J.-C., puis cité indépendante de 200 av. J.-C. à 27 av. J.-C., la ville connaît ses heures de gloire sous le règne des Sévères. En 193, l’empire romain est à son apogée et l’empereur Septime Sévère décide de faire de sa ville natale une œuvre architecturale sans précédent.

Avec ses quatre cents hectares, Leptis restitue sans peine l’atmosphère fastueuse d’une époque florissante. À l’inverse de certaines cités grecques ou romaines, qui nécessitent souvent un puissant effort imaginatif afin de restituer les ambiances, la ville « saute aux yeux ». Les thermes, la palestre, le forum, le marché, le théâtre sont autant de lieux propices à la méditation. Certains monuments sont admirablement bien conservés.

Point de rupture des caravanes transsahariennes, grenier à blé de Rome, Leptis était une plaque tournante du commerce méditerranéen. Malheureusement, la surexploitation des sols et le lessivage des terres associés aux deux grands tremblements de terre du IVe siècle, sonneront le glas de l’antique cité. Malgré un sursaut à l’époque byzantine, Leptis s’endormira sous le sable avant qu’une équipe d’archéologues italiens ne la remette à jour dans les années vingt.

Texte : Eric Milet

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