Voyage en Libye
Cap sur Ghadamès
Nous quittons la Tripolitaine tôt le matin, cap sur Ghadamès. Dès la sortie de la ville, le désert pointe le bout de son nez. De part et d’autre de la route, du sable et des touffes de graminées. Parfois quelques chameaux au pacage et un berger appuyé sur un bâton. La route est en bon état mais paraît interminable. Elle s’élève brutalement à l’approche du djebel Nefusah. Contrôles de routines, la police est débonnaire, heureusement, car tous nos laissez-passer sont en arabe !
Nous entrons en pays berbère. À Nalut nous visitons des greniers fortifiés qui ressemblent aux ghorfas du Sud tunisien. Enfin, à l’approche de Darj, le sable est plus présent, il commence à former des dunes. Nous sommes sur la frange septentrionale de la hamada el hamrah (le plateau rouge en arabe. Une étendue nue et plate qui fut jadis une savane mais qui, depuis la fin du néolithique, se désagrège lentement, balayée par le qibli, le vent du Sud. Nous arrivons dans « la perle du désert » en fin journée.
L’antique Cydamus, l’un des puissants bastions construits par les romains pour défendre le Limes (mur sensé les protéger des tribus rebelles) capte la lumière du couchant. Nous sommes au bout du monde. Nous campons dans les dunes qui ourlent la lisière occidentale de la palmeraie, à un jet de pierre de la frontière algérienne.
- Intro
- Frontière tuniso-libyenne
- Tripoli, rendez-vous sur la place verte
- Tripoli-médina ou la dolce vità
- Leptis-Magna, la « Rome africaine »
- Cap sur Ghadamès
- Une vie sur deux niveaux
- La montagne des génies
- Quand les Libyens chassaient l’éléphant
- L’émeraude des Garamantes
- Pêcher la crevette dans le Sahara !
- Awbari, des dunes à l’infini
- Sebha, ultima frontera
Texte : Eric Milet
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