Voyage en Libye

Quand les Libyens chassaient l’éléphant

Quand les Libyens chassaient l’éléphant
Eric Milet

Depuis l’Akakus, nous avons traversé l’erg Wan Casa > qui recèle de magnifiques restes de campements datant de l’époque où de grands lacs alimentaient la région. Par endroits le sol est jonché de meules en pierre, de fragments de poterie et de coquilles d’œufs d’autruche. Puis nous avons mis le cap sur la passe de Tilemsine qui marque l’entrée dans l’erg de Murzuq. Que de sable ! Le Murzuq résulte de la désagrégation du plateau gréseux du Messak.

Ensuite, nous avons mis le cap vers l’oued Matkhendush, le plus accessible des failles du plateau. Il coule parfois, ce qui est étonnant dans cet univers ultra minéral. L’oued Matkhendush est ponctué de centaines de gravures rupestres représentant des scènes de chasse. Il y a environ 10 000 ans, la région était une immense savane dans laquelle évoluait la grande faune africaine, celle-là même qui, aujourd’hui, s’est repliée sur le Kenya et la Tanzanie. On y voit des girafes, des rhinos, des éléphants, des lycaons… Les hommes passaient leur temps à la chasse et à construire des pièges comme en témoignent certaines grosses pierres à gorge qui servaient de contrepoids aux balanciers.

Au nord du plateau se dresse l’Adrar Iktebine (la montagne aux écritures). Il y a fort à parier que Roger Frison-Roche, qui a parcouru la région en 1949, s’est inspiré des ambiances du massif pour nous concocter ses romans sahariens.

Texte : Eric Milet

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