Hong Kong, côté nature
Cheung Chau, l’île pirate
À moins d’une heure de ferry de Central (départ quai n° 5), l'île de Cheung Chau semble vivre hors du temps, malgré ses 23 000 habitants serrés sur 2,45 km2. Ici, on ne se déplace qu’à vélo ou à pied. Quelques pas suffisent, d’ailleurs, pour traverser l’isthme central, reliant comme un sablier les deux promontoires verdoyants marquant les extrémités de l’île.
À l’Ouest, s’étendent les quais du port, où s’alignent les restaurants de fruits de mer. À l’Est, la jolie plage de Tung Wan, au sable doré, rendez-vous des véliplanchistes. Escale incontournable : le vieux temple de Pak Tai (1783, photo), aux toits enjolivés de dragons allongés. Baignant dans les vapeurs d’encens, bercé par les flammes discrètes des lampes à huile, le sanctuaire s’enorgueillit d’une étrange relique venue du passé : une épée vieille de plusieurs siècles. Elle se souvient des pirates légendaires, Pak Tai, Cheung Po Tsai et sa compagne Dragon Lady (veuve de pirate).
De la terrasse du petit temple de Tin Hau, situé à la pointe sud-ouest de Cheung Chau, un point de vue imprenable s’offre sur le détroit séparant l’île de celle de Lantau. Une base idéale pour les flibustiers de tous poils qui pouvaient, d’ici, fondre sur les navires faisant route vers Macao et la rivière des Perles. À deux pas, les cartes indiquent une Cheung Po Tsai Cave. La légende affirme que le pirate y aurait dissimulé le plus gros de sa colossale fortune… Mais la grotte paraît bien trop petite pour de telles richesses !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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