Équateur : l'avenue des volcans, de Quito à Cuenca
Vers la laguna de Quilotoa
Les foudres du Cotopaxi ont trop souvent ravagé Latacunga pour que la ville ait grand charme. Reste qu’elle est une base incontournable pour rejoindre le lac de cratère de Quilotoa (photo).
Départ matinal du terminal sur la Panaméricaine. Le chauffeur mène le bus à travers les labyrinthes montagneux entrecoupés de vallons étroits, où se nichent villages et haciendas. Les petits champs pentus, bruns, jaunes ou verts, composent des damiers tapissant la moindre colline.
Après 2 h de virages et de dérapages, la cuvette de Zumbahua s’annonce. Le samedi, il faut s’y arrêter et respirer l’odeur de son marché. Puis, emplettes terminées, sauter dans une camioneta jusqu’à Quilotoa.
Trente pauvres maisons, dont la moitié a été transformée en hôtels de fortune, s’agrippent, à près de 4 000 m d’altitude, aux berges élevées du lac de cratère. Malgré le poêle, les couvertures et les bouillottes ne sont jamais assez nombreuses une fois la nuit tombée.
Du belvédère, le regard plonge vers les eaux verdâtres. Tout en bas languissent une plagette, un hostal et quelques mules en attente de client. Certains descendent, remontent. Pour peu que le vent ne s’en mêle pas, il est plus agréable de faire le tour du lac par les crêtes. Mieux encore : commencer la ronde par l’ouest, puis bifurquer vers Chugchilán, une bourgade tranquille ancrée entre eucalyptus et pâturages.
Difficile de ne pas s’égarer un peu en franchissant le profond canyon du Toachí — descente vertigineuse. À Chugchilán, il n’y a rien à faire. Rien d’autre que se balader, puis repartir, à pied toujours, vers Isinliví. Jeudi, avant l’aube, cap sur Saquisilí : il s’y tient l’un des plus beaux marchés de tout l’Équateur, d’où l’on regagne aisément Latacunga.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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