Andaman, l’archipel des îles désertes
…et des hommes
Si l’archipel d’Andaman et Nicobar a longtemps fait rêver les voyageurs, c’est aussi pour ses populations natives, des tribus dont les origines ont alimenté les hypothèses les plus extravagantes.
Grands Andamanais, Onge, Jarawa et Sentinel côté Andaman, issus d’une migration depuis l’Afrique voici plus de 60 000 ans (les tribus negrito) ; Shompen et Nicobarais côté Nicobar, quant à eux arrivés plus tard (mais il y a plusieurs milliers d’année quand même) de Birmanie ou de Malaisie, et relevant des tribus mongoloïdes.
Difficile d’entrer dans les détails puisque, de toute façon, on ne les voit pas. Seuls les Jarawas occupent parfois la scène médiatique. La fameuse Trunk Road, qui traverse tout Great Andaman, passe au milieu de leur réserve…
Malgré les interdictions, de scandaleux « safaris humains » sont organisés, pendant que des braconniers pillent sans vergogne leur terrain de chasse, au risque, en prime, de leur transmettre virus et microbes.
Quant aux Sentinels, isolés sur leur île, ils rejettent tout contact avec l’extérieur, à coup de flèches si nécessaire. Comme, par exemple, contre les hélicos de l’armée indienne qui survolèrent leur île pour tenter d’évaluer les dégâts après le tsunami ! Radical, mais efficace : on leur fout la paix.
Qui fait vivre ces îles, alors ? Des fonctionnaires, des descendants de bagnards et prisonniers politiques relégués ici par les Britanniques (libération ne rimait pas toujours avec retour au pays…), et aussi une importante population originaire du Bengale oriental, que le gouvernement indien dota de terres après la partition de 1947. C’est donc le hindi qui est le plus parlé sur l’archipel…
Texte : Anne Poinsot
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