Andaman, l’archipel des îles désertes
Des bêtes…
L’étrange architecture des racines de palétuviers est aussi très appréciée des crocodiles marins, mastodontes qui sortent de leur tanière, c’est-à-dire des bras d’eau saumâtre, pour bâfrer… On se rassure, d’une part ils restent de longs mois sans manger, d’autre part leurs diverses zones d’habitat sont bien identifiées, signalées et interdites d’accès. Les accidents, certes spectaculaires, sont rares !
Les chiens errants, en revanche, bâtards improbables, s’ils ne sont pas véritablement dangereux, gambadent et paressent partout sur l’île, et n’hésitent pas à adopter et à suivre, pour quelques heures ou quelques jours, un visiteur de passage qui n’en demandait pas tant… Toujours dans le registre animalier, difficile d’échapper aux moustiques, en particulier en période de mousson.
Enfin, les routards fortunés pourront s’offrir une expérience assez unique, nager ou plonger avec l’un des derniers éléphants nageurs, Rajan, âgé d’une soixantaine d’années. Car, si les éléphants, comme la plupart des mammifères, peuvent et savent nager, ils ont peur de l’eau, et n’y vont pas d’eux-mêmes.
Rajan et ses quelques congénères furent importés sur l’archipel par les Anglais, et dressés (à la dure, il faut le dire), pour nager. Utilisés dans les exploitations forestières (les forêts tropicales primaires sont aujourd’hui protégées, et leur exploitation interdite), ils ne pouvaient, vu leur poids (3 à 5 tonnes), monter sur les petites embarcations pour passer d’un îlot à l’autre. On les faisait donc nager à côté du bateau…
Comme les éléphants et les chiens, les nombreuses vaches que l’on croise au détour des champs ont été introduites ici par l’homme, elles ne sont pas tombées du ciel !
Texte : Anne Poinsot
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