Route d’Oxiane
Auteur : Robert Byron
Editeur : Petite Bibliothèque Payot
417 Pages
En 1933, les Russes sont aux portes de l’Afghanistan. Tout Occidental à la peau blanche et aux cheveux blonds semble y être pris pour un Russe. C’est le cas de l’Anglais Robert Byron (à ne pas confondre avec le poète Lord Byron), qui, parti de Venise, entame un long voyage itinérant jusqu’en Afghanistan. D’églises en temples, de tombeaux en mosquées, il admire, déchiffre et compare l’architecture islamique, mais aussi bouddhiste ou orthodoxe. Dans ce récit retraçant son voyage au jour le jour, l’auteur exprime, avec un œil averti et en amateur incontesté d’architecture, la beauté de ces lieux ou leur insuffisance esthétique quand c’est le cas selon lui. Un leitmotiv qui invite le lecteur à le suivre dans ses pérégrinations en Irak, en Perse et, point ultime, en Afghanistan, le long du fleuve Oxus. Des galas dans les ambassades à l’inconfort heureux du camping sauvage et des chambres miteuses, Robert Byron ne manque pas d’anecdotes de voyages, de rencontres et d’événements insolites. À travers les multiples efforts pour acquérir visas, autorisations de visites et les ruses pour photographier les monuments malgré les interdictions formelles, l’auteur relate l’ambiance et la vie quotidienne dans l’Asie centrale des années 1930. Il exprime ses sentiments par rapport aux différents peuples, mais aussi les sentiments de ces peuples les uns envers les autres, dans le cadre d’un contexte international bien différent du nôtre, mais non sans intérêt pour le lecteur d’aujourd’hui.
Un récit qui ravira tout particulièrement les amateurs d’architecture, mais aussi les routards férus d’Asie centrale, qui se régaleront des descriptions récurrentes. Pour le grand travel writer Bruce Chatwin (qui signe la préface), c’est tout simplement un modèle du genre…
Texte : Gaëlle Neau
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