Poussières de la route

Auteur : Henri Calet

Editeur : Le Dilettante

317 Pages

Henri Calet (1904-1956) fait partie de ces écrivains connus méconnus à la périphérie de la littérature française. Ses frères de plume sont Emmanuel Bove, Georges Hyvernaud ou le nouvelliste américain Raymond Carver. Leur dénominateur commun est d’être en marge de la littérature dominante, proches des petites choses de la vie et des anonymes. Une proximité chaleureuse qui touche le cœur des lecteurs dont le cercle s’agrandit au fil des rééditions de leurs œuvres. Des résurrections littéraires sporadiques grâce à l’enthousiasme de quelques éditeurs comme le Dilettante, qui a beaucoup œuvré pour ces naufragés de la littérature. Saluons également ici le travail remarquable de Jean-Pierre Baril à qui on doit ces Poussières de la route, recueil posthume de textes inédits en volume, et qui, depuis quatre années, consacre son temps et son énergie à la réhabilitation de Calet. La consécration de ce travail de bénédictin sera la publication en 2003 d’une biographie, ainsi que d’autres écrits inédits.

Poussières de la route est donc le premier à paraître. Ce recueil rassemble une trentaine de textes, reportages et chroniques de voyages écrits et publiés de 1945 à 1955. L’écrivain-journaliste Calet nous confie ses « choses vues  » avec cet humour tendre et ironique qui le caractérise : « Me trouvant rue Crébillon à Nantes, je fis, en moi-même, une première observation d’ordre ethnique : les Nantaises sont très parfumées, ce qui n’est pas pour me déplaire. » Certains textes sont aussi des voyages dans le passé, l’enfance et le souvenir. Des digressions mélancoliques et émouvantes, parfois cruelles quand en filigrane apparaît la maladie à l’œuvre. Une maladie de cœur, bien sûr. Un cœur qui se brisera définitivement le 14 juillet 1956 à Vence. Dans son agenda, à la date du 11 juillet, Calet écrivait ses dernières notes : « Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. »