L’Angleterre ferme à cinq heures
Auteur : Jacques A. Bertrand
Editeur : Julliard
118 Pages
Un bras de Manche les sépare, mais “ rosbifs ” et “ froggies ” sont surtout éloignés par un abîme d’incompréhension et de fierté chauvine. C’est du moins le constat épineux développé ici par un Français, avec une bonne dose d’humour très british.
Jacques A. Bertrand, ardéchois de naissance, a vécu cinq ans à Londres. Résultat : il continue à adorer l’Angleterre (sic), mais cela ne l’empêche pas de se moquer des mœurs et des travers de nos cousins d’Outre-Manche. Avec une ironie incisive et déroutante, il passe en revue les lieux communs sur l’Anglais, ce personnage fier de son rang et qui dédaigne le Français : “ Car les Anglais haïssent les Français. C’est de loin leur plus grave défaut ”. Le ton est donné. S’ensuit une série drolatique de clichés, allant du sens inné des bienséances (“ Après le règlement, l’Anglais inventa l’usage. […] En Angleterre, il est d’usage de respecter les usages, comme si c’étaient des règlements. ”) à la furie des militants végétariens (“ Si vous devez vous rendre dans une boucherie londonienne, quelle que soit l’heure, la plus extrême prudence et le port du gilet pare-balles sont recommandés. ”), en passant par le gazon anglais taillé au millimètre près… Pas de jaloux cependant, les Français en prennent aussi pour leur grade, à travers le regard que portent sur eux les Anglais : “ Le Français figure ce qu’il y a de pire dans le Reste du Monde. Il est sale, il a mauvaise haleine, il se prend pour Napoléon. Mais il est facilement reconnaissable, il est donc aisé de l’éviter ”.
En ces temps de politiquement correct, voici un petit livre qui dénote par son côté ouvertement caricatural et léger. Une lecture réjouissante à ne pas prendre au premier degré, of course !
Texte : Clémentine Bougrat
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