Le Mur de Berlin 1961-1989
Auteur : Frederick Taylor
Editeur : Éditions JC Lattès
622 Pages
Dans la nuit du 13 août 1961, des ouvriers installent des barbelés le long de la frontière qui divise la ville de Berlin. A l’ouest se trouvent les secteurs tenus par les Américains, les Britanniques et les Français, à l’est se situent ceux qui dépendent de la République Démocratique Allemande, laquelle est sous tutelle soviétique. Postés à certains carrefours ou organisés en patrouilles, des hommes en armes interdisent tout passage. Les rares témoins sont éberlués. Ils assistent à la réalisation d’un plan imaginé dans le plus grand secret par les chefs de la RDA, Walter Ulbricht en tête. La fuite permanente de nombreux ressortissants de leur pays était telle qu’il fallait y mettre un terme à tout prix.
L’historien et écrivain britannique Frederick Taylor relate la genèse du projet au long d’un récit chronologique qui inclut la description des rapports de force existant entre les différents protagonistes de la guerre froide – RFA, États-Unis, Grande Bretagne, France, URSS… Il raconte aussi de quelle façon les barrages sont très vite devenus un mur quasiment infranchissable et comment les candidats à l’évasion inventèrent durant trois décennies de multiples moyens de quitter leur amère patrie. Un chapitre palpitant les décrit en se basant sur des témoignages.
Considéré comme une réussite par ses commanditaires, le Mur de Berlin s’avéra finalement être un poison mortel pour eux. De quelle légitimité politique pouvaient-ils se prévaloir à partir du moment où ils enfermaient leurs concitoyens derrière une enceinte et donnaient l’ordre à leurs forces armées de « tirer pour tuer » sur quiconque cherchait à en sortir ? Il fallut cependant attendre le 9 novembre 1989 pour que les parois en béton et les miradors tombent presque d’eux-mêmes, en même temps que le régime qui les avait fait construire.
Texte : Michel Doussot
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