Compagnies aériennes : la faillite du modèle
Auteur : Jean-Louis Baroux
Editeur : Éditions de l’Archipel
240 Pages
Jean-Louis Baroux connaît le transport aérien de l’intérieur, puisqu’il y travaille depuis 40 ans. Ancien d’Air Inter et président d’APG, un réseau de service commerciaux à plus de 240 transporteurs aériens, il livre avec Compagnies aériennes : la faillite du modèle un réquisitoire au vitriol contre le modèle économique des compagnies aériennes. Un secteur qui, selon Baroux, a réalisé le tour de force de perdre 5 milliards de dollars l'an dernier avec une croissance de 5 %. Un constat qu’il faut nuancer car, dans cette conjoncture morose, les transporteurs low cost tirent (pour combien de temps encore ?) leur épingle du jeu.
En fait, Baroux « flingue » surtout les grandes compagnies ou plutôt certaines de leurs pratiques qu’il juge aberrantes : la valse des tarifs incompréhensibles pour le commun des voyageurs, la profusion de taxes aériennes, les programmes de miles comme seul outil de marketing et la course au gigantisme.
Plus grave, selon Baroux, la qualité des services s’est dégradée au fil des ans. L’auteur dénonce la pratique du « partage de codes » qui permet à une compagnie aérienne de commercialiser les vols d’une autre (au risque d’égarer et de décevoir le client). Sous la pression des low cost, les prestations à bord n’ont cessé de se réduire. La relation au client, qui a de plus en plus affaire à des call centers délocalisés ou doit se débrouiller tout seul à l’aéroport, s’est distendue.
Alors, faut-il enterrer le secteur aérien ? Sûrement pas. L’avion a encore de beaux jours devant lui, à condition de « retrouver les fondamentaux » : un modèle économique fondé sur la valeur transport. Des tarifs bien adaptés, des services correspondant aux différentes classes et une relation au passager qui lui fasse retrouver le plaisir de voler. Réenchanter l’aérien à l’heure du yield management ? Vaste programme.
Texte : Jean-Philippe Damiani
Mise en ligne :